Une étude inédite de l’UPF Maroc Les femmes journalistes prennent la parole

juin 09, 2021

Pour la première fois, les femmes journalistes s'expriment sur le métier qu'elles ont choisi ainsi que sur les pistes d’amélioration pour davantage de présence dans le secteur et aux commandes des entreprises de presse.

La section Maroc de l’Union internationale de la presse francophone (UPF Maroc), avec le soutien du Service de Coopération et d'Action Culturelle de l'Ambassade de France au Maroc, a présenté, lors d’une conférence-débat, les résultats d'une étude inédite sur la place des femmes journalistes dans les médias au Maroc. «Pour la première fois, des journalistes femmes marocaines se sont exprimées sur ce métier qu'elles ont choisi, leurs parcours, leurs rapports avec leurs confrères et la hiérarchie, les évolutions, les freins, les changements de carrière, ainsi que sur les pistes d’amélioration pour davantage de présence dans le secteur et aux commandes des entreprises de presse», estime l’UPF Maroc.

La rencontre s’est déroulée en présence de Clélia-Chevrier-Kolačko, Conseillère de coopération et d’action culturelle et Directrice Générale de l’Institut Français du Maroc. «Cette étude entre dans le cadre global de soutien à la formation des journalistes et s’inscrit dans la préparation du Forum Génération-Egalité de l’ONU Femmes, co-présidé par la France et le Mexique qui aura lieu à Paris du 30 juin et au 2 juillet», a-t-elle déclaré, se félicitant de la qualité et du dynamisme du partenariat entre l’UPF Maroc et l’Ambassade de France.

Conduite par le cabinet VQ, mandaté par l’UPF Maroc, cette étude qualitative et quantitative a été menée auprès de 291femmes journalistes pour les écouter, analyser leurs propos et enrichir les débats sur des questions relatives à l’exercice du métier et aux conditions de travail au prisme du genre.

De différents âges, elles exercent dans tous les médias confondus, utilisent les 3 langues, arabe, français et amazigh et sont installées dans les différentes régions du Royaume.

Sur la partie qualitative, des focus groupes ont été organisés, entre le 26 février et le 4 mars 2021 à Casablanca, en présentiel dans le respect des mesures sanitaires et ont fait l’objet d’enregistrements audio. Les discussions ont été intégralement retranscrites, pour les besoins du dépouillement thématique et du traitement des résultats de manière à structurer le rapport d’analyse.

Afin de susciter une prise de parole crédible et authentique, l’UPF Maroc et le cabinet mandaté se sont portés garants de la confidentialité et de l’anonymat absolu des propos tenus. L’analyse a permis de mettre en exergue plusieurs éléments, qu’aucune enquête n’avait jusque-là mis au jour: identifier les prismes à travers lesquels la femme journaliste se perçoit dans son environnement par rapport à ses confrères hommes, répertorier les éventuelles situations discriminatoires qu’elle vit en raison de son statut de femme, dans l’exercice de son métier ou encore les différents freins à son évolution (familiale et/ou professionnelle).

Au niveau de l’étude quantitative, la répartition de l’échantillon obtenu par médias incarne dans ses grandes proportions, la photographie des journalistes femmes détentrices d’une carte de presse au Maroc. Un listing de 388 contacts de femmes journalistes exerçant au sein des télés, des radios et de la presse papier et numérique a été établi. Pour les besoins de cette étude, un questionnaire par téléphone a été administré auprès de l’ensemble de ces contacts. Le taux de réponse effective a atteint 75%, ce qui constitue un retour très satisfaisant. Les femmes journalistes ont fait preuve d’une collaboration active à l’enquête.

S’il y a une seule grande tendance à retenir, c’est que les journalistes femmes marocaines aiment leur métier en dépit des bouleversements que connaît leur secteur, résistent à la pression professionnelle et familiale, et considèrent, jeunes débutantes ou confirmées, avoir un énorme rôle à jouer et une place de choix dans un environnement en perpétuel changement.