La section Thaïlande de l’Union Internationale de la Presse Francophone (UPF) qui réunit les principaux correspondants francophones et médias indépendants présents en Thaïlande, tient à faire part de sa vive émotion et de sa profonde indignation suite à la plainte émise par Monsieur Yamine
Boudemagh, Président de la section Thaïlande de l’association Français du monde-adfe à l’encontre du bureau de Bangkok du média
lepetitjournal.com et de son directeur Pierre Queffélec.
Cette affaire a pour origine une interview de l’ancien député Thierry
Mariani parue le 25 mai 2017 pour laquelle Monsieur Boudemagh s’estimait gravement diffamé par des propos assimilés, selon lui, à des injures publiques.
Cette affaire, qui aurait dû rester franco-française et se régler, en bonne intelligence, ou tout au pire devant un tribunal correctionnel français, a été portée par Monsieur Boudemagh devant la justice thaïlandaise et la Cour
Criminelle de Bangkok Sud.
Une démarche singulière de la part d’une personne qui se définit (cf. son blog dans Mediapart) comme "humaniste et solidaire" et qui, concernant la démocratie thaïlandaise affirme dans ledit blog : "[la droite thaïlandaise] utilise ses armes favorites pour affaiblir l’adversaire : L’Armée, la Presse et le Pouvoir Judiciaire", ou encore y déplore "que la justice ne soit pas la même pour chaque citoyen".
Cette affaire risque de fragiliser une petite entreprise de presse à l’économie, par définition, déjà précaire, car elle entraîne des frais d’avocat, de dépôt de caution, et de traduction conséquents. L’article incriminé, les
échanges entre Messieurs Yamine Boudemagh et Pierre Queffélec, signataire de l’article, sont en effet exclusivement en français et doivent être traduits par un traducteur assermenté.
Selon le code pénal thaïlandais, Pierre Queffélec risque jusqu’à deux ans de prison ferme et l’expulsion du territoire thaïlandais. Il lui est interdit de sortir du territoire thaïlandais pendant toute la durée du procès et les dommages et intérêts pourraient être importants.
La section de Thaïlande de L’UPF ne conteste nullement le droit de
Monsieur Boudemagh à demander réparation s’il estime gravement diffamé.
En revanche, elle déplore et s’inquiète, tant sur le fond que sur la forme, que ce soit la justice thaïlandaise, qui qualifie de crime ce qui en France est un simple délit d’opinion, que Monsieur Boudemagh a choisi de saisir ; et que ladite justice soit ainsi appelée à se prononcer dans une affaire impliquant une entreprise de presse française dans un contexte de campagne électorale. Nos traditions de débat et de la libre parole sont relativement éloignées des us et coutumes thaïlandais.
L’UPF Thaïlande encourage vivement les deux parties à dépassionner leur différend afin qu’un accord responsable, républicain et de bon sens puisse intervenir.
UPF-Section de Thaïlande
mai 02, 2018