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Éditorial
Bonnes et heureuses fêtes !
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Chère consœur, cher confrère,
C’est en signe de notre unité que le Bureau international de l’UPF a décidé de vous adresser ce message commun.
Malgré tous les efforts entrepris pour faire aboutir l’événement, nous avons été contraints de reporter, une nouvelle fois, le rendez-vous le plus important de notre Union – les Assises internationales de la Presse francophone – à l’instar des autres manifestations internationales prévues par nos collègues et les organisations partenaires.
Nous sommes en veille permanente pour recueillir les dernières informations quant à la situation sanitaire internationale, ce qui nous permettrait de programmer nos prochains rendez-vous, parmi lesquels figure, bien sûr, l’Assemblée générale de notre organisation.
Nous avons une pensée spéciale pour nos consœurs et confrères, francophones ou non, qui souffrent de restrictions ou même de suppression de leur liberté. Et nous avons aussi une pensée agissante pour les familles et les proches de celles et ceux de nos confrères et consœurs qui ont perdu leur santé ou leur vie pendant l’exercice de leur métier.
L’Union fait la force: plus que jamais, cet adage est important en ces temps difficiles. Ensemble, nous saurons préserver nos acquis les plus précieux: la tradition démocratique, la grande qualité de nos manifestations, mais aussi et surtout, la relation fraternelle entre nos membres, où qu’ils se trouvent sur le globe.
Le bureau international de l’UPF vous adresse tous ses meilleurs vœux de bonnes et heureuses fêtes de cette fin d’année 2021.
Paix, santé, prospérité à chacune et à chacun d’entre vous !
Avec nos sentiments les meilleurs,
Le bureau international de l’Union de la Presse francophone
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ACTUALITES :
Hong Kong : détenu depuis un an,
le fondateur d’Apple Daily, Jimmy Lai, risque la prison à vie
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Cela fait désormais un an que Jimmy Lai, fondateur du quotidien hongkongais Apple Daily et lauréat du prix RSF pour la liberté de la presse 2020, est détenu et risque la prison à vie en vertu de la loi sur la sécurité nationale imposée par le régime chinois.
Le 2 décembre 2021 marque l’anniversaire du placement en détention de Jimmy Lai, fondateur du quotidien hongkongais Apple Daily et lauréat du prix RSF pour la liberté de la presse 2020, poursuivi pour « fraude » dans le cadre d’une campagne de répression menée par le gouvernement hongkongais contre le journalisme indépendant.
Jimmy Lai, qui aura 74 ans le 8 décembre, a déjà été condamné en mai à 20 mois de prison pour avoir pris part à des manifestations pro-démocratie “non autorisées” . Il fait aussi face à cinq autres chefs d’accusation, allant de « complicité d'entrave à l'exercice de la justice » à « conspiration en vue de collusion avec des forces étrangères ». Ces deux dernières accusations lui font encourir la prison à vie en vertu de la loi sur la sécurité nationale adoptée l’an dernier par le régime chinois.
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« L’emprisonnement et le harcèlement de Jimmy Lai, qui n'a fait qu'exercer son droit de partager et de commenter des informations factuelles, montre la détermination de l’exécutif hongkongais à réduire au silence cette figure emblématique de la liberté de la presse », s’indigne le directeur du bureau Asie de l'Est de RSF, Cédric Alviani, qui appelle la communauté internationale à « accroître la pression sur le régime chinois pour qu’il libère Jimmy Lai ainsi que tous les journalistes et défenseurs de la liberté de la presse détenus. »
En juin, la cheffe de l'exécutif hongkongais Carrie Lam s’est aussi servie de la loi de sécurité nationale pour mettre fin à l'existence d'Apple Daily, le plus grand média d’opposition en langue chinoise du territoire, et pour poursuivre 12 journalistes, dont 10 restent détenus.
RSF a procédé à deux saisines d’urgence de l’Organisation des Nations unies (ONU), l’appelant à « prendre toutes les mesures nécessaires » pour sauvegarder la liberté de la presse à Hong Kong et obtenir la libération immédiate de Jimmy Lai.
Dans un prochain rapport intitulé Le grand bond en arrière du journalisme en Chine, à paraître début décembre 2021, RSF révèle le système de censure et de contrôle de l’information instauré par le régime chinois et la menace que ce système représente pour la liberté de la presse et la démocratie dans le monde.
RSF
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Liban : Le journaliste Radwan Mortada condamné à un an de prison par contumace pour "outrage à l'armée"
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Le journaliste du quotidien al-Akhbar, proche du Hezbollah, Radwan Mortada, a été condamné à un an et un mois de prison par coutumace par le Tribunal militaire pour "outrage à l'institution militaire et son commandant en chef", après avoir évoqué une éventuelle responsabilité de l'armée dans les explosions meurtrières au port de Beyrouth.
Le jugement a été rendu par le président du Tribunal militaire, le juge Mounir Chehadé, et la représentante du bureau de la procureure militaire adjointe, la juge Mona Hankir, indique l'Agence nationale d'information (Ani, officielle). Le journaliste n'était pas présent à l'audience.
L'Ordre des rédacteurs de presse a dénoncé le jugement, estimant qu'il "enfreint les prérogatives du Tribunal des imprimés, seul compétent dans toutes les affaires concernant des journalistes".
Dans un communiqué, l'Ordre a précisé avoir chargé son conseiller légal, l'avocat Antoine Houeiss, d'étudier le dossier et la possibilité de présenter un recours, soulignant qu'il "ne gardera pas
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le silence face à tout ciblage ou injustice à l'encontre des journalistes".
M. Mortada avait mis en avant, lors d’une intervention télévisée, la responsabilité supposée du commandant de l’armée, Joseph Aoun, dans le stockage au port de Beyrouth des 2.750 tonnes de nitrate d’ammonium, dont l’explosion, le 4 août 2020, a détruit plusieurs quartiers de la capitale et fait plus de 200 morts.
Ces propos avaient été considérés par l’armée libanaise comme un "outrage". Le journaliste avait déjà comparu, en janvier dernier, devant la Cour de cassation suite à une plainte du général Aoun, mais avait été libéré sous caution d’élection de domicile.
L’Orient-Le Jour
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RDC : JED condamne la bavure policière contre trois journalistes de Bukavu
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Journaliste en danger (JED) réitère sa profonde inquiétude pour la situation sécuritaire des journalistes notamment à l’est de la RDCongo, où trois journalistes qui voulaient couvrir, le jeudi 2 décembre 2021, une manifestation au siège de l’assemblée provinciale du Sud-Kivu, ont été blessés par balles et d’autres tabassés par des éléments des forces de l’ordre, déployés pour empêcher l’examen de la motion de censure du gouvernement provincial.
Selon les témoignages recueillis par JED, Jérémie Baraka et Ishara Masirika (journalistes de kivuavenir.com) et Crispin Murhula de la Radiotélévision Eka, médias de Bukavu, ont été atteints par balles et plusieurs autres journalistes tabassés et pourchassés à l’aide des gaz lacrymogènes au moment où ils se sont présentés à l’hémicycle de l’Assemblée provinciale pour effectuer leurs reportages sur l’examen et le vote de la motion de censure contre le gouverneur de province ainsi que son gouvernement.
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Contacté par JED à partir de son lit d’hôpital, Crispin Murhula a déclaré : « Les éléments de la police avaient la consigne de refuser toute entrée des députés provinciaux pétitionnaires mais aussi des journalistes dans l’enceinte de l’Assemblée provinciale."
A l’entrée principale, il y avait une forte équipe de policiers qui nous ont interdit d’y accéder. On ne s’attendait pas à voir derrière nous les policiers armés. Certains d’entre eux ont commencé à tirer des balles réelles dans l’air et de nous lancer des gaz lacrymogènes. C’est dans cette atmosphère que deux journalistes et moi-même avons reçu des balles au niveau des jambes.
D’autres journalistes qui voulaient aussi couvrir cette manifestation ont été tabassés et pourchassés à l’aide des gaz lacrymogènes par des agents de l’ordre. Les journalistes blessés par balles ont été acheminés au centre hospitalier de la police pour des soins ».
Journaliste en danger (JED) condamne cet acte de violence excessive commise à l’encontre des journalistes et demande au responsable de la police de la province du Sud-Kivu d’ouvrir une enquête pour élucider cette attaque et pour traduire en justice les auteurs de cet acte.
Dans son dernier rapport rendu public, le 2 novembre 2021, JED a documenté au moins 110 cas d’attaques diverses contre les journalistes et les médias et dont plus de la moitié, soit 51%, touchent à la sécurité physique des journalistes. Dans le lot des 110 cas d’atteintes diverses à la liberté de la presse, répertoriés sur l’ensemble du territoire national congolais, 48 cas ont été recensés à l’Est du pays.
Matin info
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Yémen : 3000 violations commises contre des journalistes en 7 ans
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Selon un communiqué publié par 33 organisations de la société civile, appelant à poursuivre en justice les auteurs de violations contre les journalistes, à l'occasion de la "Journée internationale de la fin de l'impunité".
Des organisations de la société civile au Yémen ont annoncé mardi 2 novembre avoir repéré 3 000 violations commises contre des journalistes dans le pays, dont 49 meurtres, depuis le début de la guerre il y a près de sept ans.
C’est ce qui ressort d’un communiqué publié par 33 organisations non gouvernementales, consulté par l'Agence Anadolu, et ce, à l'occasion de la "Journée internationale de la fin de l'impunité" (approuvée par l'Assemblée générale des Nations Unies en 2013), correspondant au 2 novembre de chaque année.
Parmi les organisations signataires du communiqué figurent « SAM for Rights and Freedoms », « Center for Studies and Economic Media », « Media Freedoms Observatory », « National Organization of Yemeni Journalists », en plus de la « Yemeni Coalition to Monitoing Human Rights (YCMHRV) » pour le suivi des violations commises contre des journalistes.
"Nous condamnons toutes les formes de violence perpétrées par toutes les parties en conflit au Yémen (sans les nommer) contre les journalistes depuis le début de la guerre, qui ont entraîné le meurtre de 49 journalistes et professionnels des médias en plus de l’érosion catastrophique et sans précédent des libertés de la presse", lit-on dans la communication officielle de ces organisations.
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Et d’ajouter, "alors que le monde s'efforce de faire de tenir les auteurs de violations comptables de leurs actes, près de trois mille violations contre la liberté de presse et d'expression ont été commises au Yémen au cours des sept dernières années".
La même source a ajouté que de nombreuses villes yéménites sont devenues des zones fermées, en plus de l'absence de la diversité médiatique dont le pays bénéficiait auparavant dans de nombreuses régions du pays.
Dans ce contexte, les signataires du communiqué ont appelé à la nécessité de poursuivre en justice les auteurs de violations contre les journalistes, en conjonction avec la Journée internationale pour la fin de l'impunité.
Le conflit au Yémen oppose depuis 2014 les forces, du gouvernement reconnu par la communauté internationale, aux rebelles Houthis, soutenus par l'Iran et qui ont pris le contrôle d'une partie du territoire, dont la capitale Sanaa.
La situation s'est encore compliquée avec l'intervention du voisin saoudien en 2015, dirigeant une Coalition arabe qui mène des opérations militaires pour soutenir les forces pro-gouvernementales.
La guerre au Yémen en cours pour la septième année a coûté la vie à 233 000 personnes, tandis que 80% de la population d'environ 30 millions de personnes dépend de l'aide pour survivre dans la pire crise humanitaire au monde, selon les Nations Unies.
Agence Andalou
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Gabon : désormais tout journaliste critiquant les membres de la Cour constitutionnelle sera puni
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Le 25 novembre dernier, les députés ont adopté six ordonnances dont celle modifiant et complétant la loi organique sur la Cour constitutionnelle. Désormais, tout journaliste critiquant ou menaçant un membre de la Cour Constitutionnelle sera puni par la loi. C’est un recul considérable de la liberté de la presse au Gabon qui a été entériné.
Ce que dit l’alinéa b de l’article 13 : «Toute personne physique ou morale ou tout
organe ou agent de presse auteur de menaces, d’outrages, de violences et d’attaques de quelque nature que ce soit contre la Cour constitutionnelle ou l’un
de ses membres peut être traduit devant
le tribunal correctionnel suivant la procédure de flagrant délit.
Outre les sanctions pénales, la Cour constitutionnelle peut directement soit infliger des amendes, soit prononcer des inéligibilités ou les deux sanctions à la
fois à l’encontre des auteurs de menaces, d’outrages, de violences ou d’attaques de quelque nature que ce soit faites à la Cour constitutionnelle ou à l’un de ses membres.
Si l’auteur est un agent public, il peut en
plus faire l’objet de sanctions disciplinaires par l’autorité administrative dont il relève
à la demande de la Cour constitutionnelle.
Si l’auteur est un organe ou un agent
de presse, la Haute autorité de la communication, saisie par la Cour constitutionnelle peut lui infliger en plus des sanctions prévues par la loi.
Le parquet de la République et les forces de sécurité sont tenus, dès leur saisine,
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d’intervenir immédiatement en apportant leur concours aux membres de la Cour constitutionnelle par l’interpellation et l’arrestation des auteurs des faits constitutifs des infractions suscitées. »
Cette institution se reproche-t-elle de quelque chose ou prépare-t-elle les Gabonais à des futures décisions impopulaires ? Cette question suivante est celle qui taraude les esprits dans l’opinion : que nous prépare la Cour dans les prochains jours ou mois ?
Recul important de la liberté de la presse au Gabon
Cette loi rend caduque la dépénalisation du délit de presse votée le 09 août 2016 afin de conformer la liberté de la presse du Gabon aux normes internationales.
Des acquis qui avaient été longtemps défendus par les professionnels de la presse et les organismes internationaux nous rappelle notre confrère d’Echos du Nord (No749).
Les pressions de l’Unesco en 2012 avaient pourtant contraint le gouvernement et le Parlement gabonais à adopter le nouveau Code de la communication qui, en lieu et place des sanctions pénales, impose depuis 2016 la publication d’un droit de réponse à tout organe de presse (ou journaliste) interpellé par toute personne s’estimant lésée ou des sanctions administratives prononcées par la Hac à
la suite d’une saisine, a rappelé notre confrère.
Dans tous les cas, cette loi cible directement la liberté de la presse. Elle remet également en cause tous les efforts menés par le Gabon et envoie un message clair au Commonwealth : « la liberté de la presse n’a pas sa place au Gabon. »
Source : Gabonmailinfos
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France : Stop aux menaces de l'extrême droite visant les journalistes
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A cinq mois de l'élection présidentielle, alors que les actes de menaces et d'intimidations de l'extrême droite se multiplient contre la presse, 35 sociétés de journalistes expriment leur plus vive inquiétude et interpellent le gouvernement et l'ensemble des forces politiques.
Menaces de mort, appels au viol, insultes, cyber-harcèlement sur les réseaux sociaux, interdictions de couvrir des événements politiques, intimidations lors des manifestations, etc. : plusieurs journalistes couvrant l'actualité de l'extrême droite font face, ces dernières semaines, à une violence d'une rare intensité, totalement inacceptable, ayant pour dessein d'entraver leur travail.
Lundi 15 novembre, le site d'information Street Press a révélé que plusieurs journalistes de Street Press et de Le Media TV ont été directement menacés dans des messages d'un groupuscule néonazi leur accolant une cible sur la tête, au milieu de dessins racistes censés représenter des musulmans, des juifs et des noirs.
Lors d'une réunion publique d'Éric Zemmour, le 12 novembre à Bordeaux, les journalistes de Sud-Ouest ont été interdits d'accès. Cette position a été assumée par l'équipe d'Éric Zemmour en la justifiant par le traitement journalistique du quotidien régional d'un événement précédent.
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A Mediapart, une journaliste couvrant l'extrême droite fait face, depuis plusieurs semaines, à une vague d'appels au meurtre et au viol, depuis la publication d'une enquête sur des Youtubeurs d'extrême-droite.
Nous, journalistes de rédactions couvrant l'actualité de l'extrême droite avec sérieux et rigueur, interpellons le gouvernement de Jean Castex et l'ensemble des forces politiques pour qu'ils défendent réellement la liberté d'informer et prennent enfin la mesure de la gravité de la situation à la veille d'une échéance politique cruciale.
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Signataires : les société des journalistes (SDJ), sociétés des rédacteurs (SDR) et sociétés du personnel (SDP) des médias suivants : Agence France-Presse, Arrêt sur images, BFMTV, Challenges, Courrier International, Les Echos, Le Figaro, France 2, France 3 National, franceinfo.fr, franceinfoTV, L'Express, L'Humanité, Le Journal du Dimanche, LCI, Libération, les JT de M6, Marianne, Mediapart, Le Media TV, Midi Libre, Le Monde, NRJ Group, L'Obs, Paris Match, Premières Lignes, Radio France, RFI, RMC, Sud-Ouest, Télérama, TF1, La Tribune,
La Tribune
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La surveillance électronique demeure
une menace « omniprésente »
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C’est ce que soutient la journaliste Laura Poitras, impliquée dans les révélations d’Edward Snowden en 2013.
La journaliste et documentariste américaine Laura Poitras, qui a joué un rôle-clé en 2013 dans la diffusion des révélations d’Edward Snowden relativement aux pratiques de surveillance abusives de la National Security Agency (NSA), pense que l’épisode a favorisé une « prise de conscience globale » et poussé nombre de personnes à mieux protéger leurs données personnelles.
Ce changement représente un progrès « majeur », mais il n’y a pas lieu de pavoiser, dit-elle, puisque la surveillance électronique demeure aujourd’hui une menace « omniprésente » dans nos sociétés connectées et prend des formes de plus en plus sophistiquées.
La mise en lumière de l’impact du logiciel espion Pegasus, produit par la firme israélienne NSO Group, illustre bien les périls posés par les développements dans ce domaine.
Une vaste enquête réalisée l’été dernier par Forbidden Stories et Amnistie internationale a conclu que des centaines de militants, de journalistes et d’élus avaient effectivement été ciblés à travers le monde avec le logiciel, qui permet d’avoir accès à l’ensemble du contenu des appareils à distance.
Certains ont ensuite été victimes d’actes d’intimidation, voire de violence.
Mme Poitras, qui est de passage à Montréal à l’occasion de l’inauguration d’une nouvelle exposition au Musée d’art contemporain traitant des ravages de Pegasus, note que cette technologie a notamment servi à espionner un dissident saoudien vivant à Sherbrooke, Omar Abdulaziz. Il était en lien avec le journaliste Jamal Khashoggi avant son exécution en 2018 par un commando saoudien envoyé de Riyad.
Les questions soulevées par Pegasus touchent donc aussi directement le Québec, a souligné la journaliste mardi en entrevue avec La Presse. Elle plaide pour que ce type de technologie, assimilable à une « cyberarme », soit déclarée illégale. « On a déjà assez vu ce que ça peut faire. »
Le gouvernement américain a récemment fait un pas en ce sens en annonçant sa décision de placer NSO Group sur une liste noire commerciale. Le département du Commerce a évoqué à l’appui de sa décision les informations suggérant que le logiciel espion avait été utilisé par des régimes autoritaires pour cibler des dissidents et des journalistes, incluant à l’étranger.
Snowden « devrait pouvoir revenir à la maison »
Bien qu’elle semble vouloir agir pour protéger la vie privée de la population dans ce dossier, l’administration
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du président Joe Biden se montre plus réticente à agir lorsque les services de renseignement américains sont mis en cause.
Même s’il a été reconnu qu’Edward Snowden avait mis en lumière des pratiques « illégales » de la NSA, il demeure persona non grata aux États-Unis et continue de vivre en Russie, d’où il intervient régulièrement dans les discussions sur les pratiques de surveillance.
« Il devrait pouvoir revenir à la maison », souligne Mme Poitras, qui a filmé le lanceur d’alerte en 2013 dans un hôtel où il lui avait donné rendez-vous pour discuter des documents de la NSA et préparer sa sortie médiatique. Elle a relaté le processus suivi, et ses retombées, dans le documentaire Citizenfour, primé aux Oscars en 2015.
La documentariste, qui dit avoir été surveillée à Berlin à la suite de ces révélations, avait subi précédemment pendant des années des contrôles exhaustifs à la frontière après avoir été placée à son insu sur une liste de personnes à surveiller.
Inquiète pour son sort
Mme Poitras, qui vit aujourd’hui à New York, craint d’être encore une fois la cible de procédures abusives orchestrées par l’État pour l’intimider.
Elle s’alarme notamment du fait que le fondateur de WikiLeaks, Julian Assange, est accusé par les États-Unis d’avoir enfreint la loi contre l’espionnage du pays en raison de son implication dans la diffusion de documents sur le rôle de l’armée américaine en Irak et en Afghanistan ainsi que de nombreux câbles diplomatiques.
Le militant, détenu au Royaume-Uni, tenter de s’opposer actuellement à une demande d’extradition des États-Unis pour éviter un procès qui pourrait lui valoir des décennies d’emprisonnement.
« Le gouvernement recule dans le temps de 10 ans pour accuser d’espionnage un journaliste, étranger en plus. Ça veut dire que je pourrais me réveiller un matin et être accusée d’être une espionne en raison de mon travail sur la NSA en 2013. […] Est-ce que c’est l’action d’un État démocratique, ça ? », demande Mme Poitras, qui parle d’un précédent très inquiétant.
Plutôt que de s’acharner sur ceux qui ont mis en lumière les abus perpétrés par les États-Unis en réaction aux attentats du 11 septembre 2001, l’administration américaine devrait s’efforcer de poursuivre les hauts responsables à l’origine de ces dérives, notamment en matière de surveillance de masse, dit-elle.
Des dirigeants des services de renseignement ont menti à la population en réaction aux révélations d’Edward Snowden sans jamais « subir de conséquences », déplore Mme Poitras.
« S’il n’y a pas de responsabilité, les abus vont se répéter, s’institutionnaliser et devenir partie intégrante du tissu social », prévient-elle.
La Presse
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Création d'une «salle de rédaction européenne» par seize agences de presse
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La Commission européenne présentera également en 2022 une loi pour protéger l'indépendance des médias, a annoncé le commissaire européen Thierry Breton.
Seize agences de presse européennes ont décidé de s'associer pour créer avec un soutien financier de l'Union Européenne une «salle de rédaction européenne» afin de travailler en commun sur des sujets européens, a annoncé lundi la Commission européenne.
«La plupart de ces agences vont se retrouver dans un lieu commun où elles vont pouvoir échanger sur tous les sujets européens, demander ensemble des entretiens et publier sur un site dédié une partie de ces productions», a précisé l'AFP qui participe au projet. «Les participants vont aussi pouvoir bénéficier de formations, en particulier sur le numérique et le fact-checking», a ajouté l'AFP.
L'agence de presse allemande DPA est chef de file du projet qui va bénéficier d'un soutien de 1,76 million d'euros, a précisé la Commission. «La recherche de cette salle de rédaction européenne est en cours et elle devrait être opérationnelle à la mi-2022», a indiqué un de ses porte-parole. «Avec cette nouvelle étape, nous renforçons l'espace d'information de l'Europe et augmentons l'accès des citoyens à une information de qualité»,
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a assuré le commissaire Thierry Breton (marché intérieur et services) en annonçant cette initiative. Outre DPA et l'AFP, l'italienne Ansa et l'espagnole EFE font notamment partie de ce consortium.
L'indépendance des médias
La Commission présentera en 2022 une loi pour protéger l'indépendance des médias afin de «garantir le pluralisme, l'intégrité et l'indépendance du marché européen des médias contre tous les types d'interférences injustifiées», a-t-il ajouté.
«Ces menaces peuvent prendre diverses formes, telles que l'ingérence des gouvernements, la politisation des médias publics ou une forte concentration du capital des médias entre les mains d'une poignée de propriétaires», a-t-il souligné.
«C'est l'indépendance et le pluralisme de nos médias qui sont en jeu, ainsi que la qualité du débat public et la responsabilité publique», a averti Thierry Breton.
Le Figaro
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LA VIE DE L’UPF
Jean-Philippe Jutzi, nouveau président
de l'UPF Suisse
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La section suisse de l’UPF a tenu son assemblée générale élective le 10 novembre 2021 à Lausanne. Romaine Jean a passé le flambeau de la présidence de la section à Jean-Philippe Jutzi.
En début de leurs travaux les participants ont rendu un hommage ému à Daniel Favre, ancien président et membre de la section, décédé le 7 novembre : « Il était l’âme de notre association. Vif, cordial, curieux, passionné de journalisme, amoureux de la langue française. Il a présidé durant 12 ans la section suisse de l’UPF, dont il était le Président d’honneur... On lui doit aussi Verbophonie, la journée dédiée aux chanteurs et chanteuses francophones dans le cadre de la Semaine de la langue française. Nous sommes très tristes ce soir et pensons à sa famille ».
La présidente sortante a, par la suite présenté à l’approbation des membres présents le procès-verbal de l'assemblée du 1er septembre 2020. Le PV a été adopté à l'unanimité avec remerciements à son auteur. Dans son rapport moral, Romaine Jean a souligné que les manifestations prévues avaient toutes dû être annulées pour cause de Covid-19. « Seule les rencontres de Sierre, Orient-Occident ont eu lieu. Invitée, Mme Zara Nazarian (UPF) a insisté sur le rôle central joué par les journalistes dans des zones de crise, comme l’Arménie », a rappelé la présidente.
Elle a également souligné que le site web de la section « www.francophonie.ch » a été remis à jour, et est alimenté chaque semaine par des informations nouvelles. Deux projets ont, par ailleurs, été envoyés à l’UPF internationale, a-t-elle rappelé : Un projet de formation pour de jeunes journalistes francophones et un projet de formation pour les femmes francophones.
Romaine Jean a annoncé son souhait de se retirer après deux ans de présidence de la section, en annonçant vouloir rester membre du comité.
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Lecture a été ensuite donnée au rapport financier. Il précise que les décisions prises lors des précédentes Assemblées générales ont porté leurs fruits. La vérification des comptes a eu lieu à Yverdon-les-Bains, le 9 juillet 2021. Malgré une situation difficile de trésorerie, le rapport souligne que des dons, pour un total de CHF 12'500.- ont bien amélioré l’état des finances.
Selon les statuts de la section, le comité doit être réélu tous les deux ans. Sur proposition de Romaine Jean, les membres réélisent le comité. Le poste de président fait l’objet d’une élection complémentaire. Jean-Philippe Jutzi est élu au poste de président en remplacement de Romaine Jean.
Le nouveau président de l’UPF Suisse a mené une longue carrière de journaliste en Suisse romande entre 1978 et 2003 – notamment comme rédacteur en chef adjoint de «24 heures» – avant d’occuper différentes fonctions de responsable de communication à la Direction du développement et de la coopération Suisse (DDC) et au Département fédéral des affaires étrangères (DFAE). Il a également été chargé d’affaires culturelles pour le DFAE et membre de la direction de Présence Suisse. Et jusqu’à sa retraite en 2020, il été conseiller diplomatique à Paris puis à Pékin. Depuis l’été 2020, Jean-Philippe Jutzi collabore à diverses activités journalistiques.
La section Suisse de l’UPF, qui compte plus de 130 membres affiliés, a procédé cette année au renouvellement des moyens de gestion de la campagne des adhésions. Dès le 1er janvier 2022, un nouveau logiciel (ClubDesk) sera utilisé, et permettra l’impression des bulletins de versement avec QR-code. Le secrétaire de la section, Michel Dysli a déjà transféré les données et a vérifié que tout sera en ordre.
Au programme des activités 2022, Romaine Jean a proposé à la Maison Rousseau, à Genève d’organiser des rencontres avec « les grandes voix de la francophonie ». Premiers invités contactés : Christiane Taubira, ancienne garde des sceaux française, l’écrivain et traducteur français Edouard Louis et l’écrivain sénégalais, Mohamed Mbougar Saar, Prix Goncourt 2021.
Concernant les fiches Défense du français, une rencontre devra aussi avoir lieu avec Didier Berberat, président de l’Association Défense du français, pour envisager une collaboration entre les deux associations.
Michel Dysli
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UPF-Mauritanie : Election du nouveau bureau
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La section mauritanienne de l’UPF a tenu, vendredi 12 novembre à Nouakchott, son assemblée générale. Le bureau international de l'Union de la Presse Francophone a mandaté Meriem Oudghiri, vice-présidente internationale, pour superviser les travaux de l’Assemblée qui a élu le nouveau bureau dirigeant.
La veille de l’Assemblée Générale, le 11 novembre 2021, une séance de travail, menée par la vice-présidente, a réuni les membres de la section afin de s’enquérir des derniers préparatifs, des différents points à l’ordre du jour de l'AG et de la mise en conformité des statuts et du règlement intérieur avec ceux de l’Union internationale.
Dans la même journée, la vice-présidente internationale et le président par intérim de la section ont été reçus par Mohamed Isselmou Souedati, Secrétaire Général du ministère de la Culture, de la Jeunesse, des Sports et des Relations avec le Parlement et le Directeur des Accréditations et des Relations avec la Presse, Ahmed Issa El Yadaly. Un échange fructueux sur la situation des médias en Mauritanie et l’apport de l’UPF Mauritanie.
La vice-présidente a effectué une présentation détaillée de l’UPF internationale. De son côté, le président par intérim a exposé les grandes lignes de la feuille de route de la section mauritanienne.
A l'issue de la réunion, le Secrétaire général et le Directeur du Ministère ont assuré de leur soutien et de leur accompagnement à la nouvelle équipe de la section.
L'Assemblée Générale élective, tenue le 12 novembre à Nouakchott, s’est déroulée dans des conditions de grande transparence et de professionnalisme, en conformité avec les règles de l’UPF internationale.
Une commission électorale, composée de deux journalistes indépendants et de la
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représentante du bureau international de l'UPF, a supervisé les opérations de vote.
Les travaux ont démarré par le mot introductif du Président par intérim de la section et candidat à l'élection et de celui de la présidente de la Commission électorale, Raki Sy, ancienne Directrice générale de la Radio Privée de Mauritanie.
La Commission de supervision des élections a par la suite présenté la liste des adhérents de la section et les membres présents qui ont margé la feuille de présence. Sur les 32 membres à jour de leur cotisations, 25 étaient présents.
Une copie des statuts et du règlement intérieur a été distribuée à chaque membre présent. Après lecture et débat, les statuts et le règlement intérieur ont été votés à l'unanimité.
La liste des membres du bureau exécutif a ensuite été présentée aux participants. Lors du vote, le candidat Bakari Gueye a été élu par les 25 adhérents présents sur 32.
La composition du bureau de la section mauritanienne est la suivante :
-Président: Bakari Gueye
-Vice-président: Cheikh Haidara
-Secrétaire Général: Khalilou Diagana
-Trésorier Général: Sneiba Mohamed
-Chargée du Genre: Awa Seydou Traoré
-Chargé des langues nationales: Diallo Seydou
-Chargé de la Communication et de la Formation: Issa Fofana
-Chargée de l’Organisation: Alia Abass.
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UPF-Djibouti : atelier de formation
sur la sécurité physique et en ligne
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L’Union de la Presse francophone de Djibouti a organisé, le 23 novembre, à l’Institut des Etudes Diplomatiques de Djibouti un atelier de formation des journalistes djiboutiens sur la sécurité physique et en ligne en collaboration avec l’UNESCO.
La cérémonie de lancement de cet atelier a vu la présence de du secrétaire Général de la Commission de l’Unesco à Djibouti Mohamed Moussa Yabeh et du Président de l’Union de la Presse Francophone de Djibouti Kenedid Ibrahim Houssein .
L’atelier de formation est animé par Bilal Moussa Ali, expert en cybersécurité. Il a pour objectif d’outiller les journalistes djiboutiens et les institutions médiatiques et les ensibiliser aux mécanismes de sécurité (Physique et en ligne) conformément au plan d’action des Nations Unies pour la sécurité des journalistes.
Les participants ont souligné qu’internet étant devenu une source d’insécurité, le journaliste doit apprendre à assurer
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sa propre sécurité sur internet et celles de ses sources, au quotidien.
Le secrétaire général de la Commission de l’Unesco à Djibouti Mohamed Moussa Yabeh a rappelé que l’UNESCO accorde une importance particulière à la sécurité des journalistes et contribue à leur formation dans ce sens. Il a rappelé que couvrir des régions troublées suppose la connaissance sinon la maîtrise d’une multitude de paramètres qui vont d’une sensibilité extrême au conflit, à l’analyse pertinente de son importance et de ses implications.
Le journaliste investi dans une telle mission doit se servir du guide pratique. Un document complet où sont référencés l’ensemble des textes de loi relatifs à la protection des journalistes en zones de guerres, les consignes de sécurité en base arrière ou dans les champs de bataille, les procédures de premiers soins aux blessés et aux accidentés ainsi que les rôles des médias en contexte de crise humanitaire et sanitaire.
Durant cette formation les journalistes maitriseront les Savoir- faire une évaluation de la sécurité avant une mission importante et un déplacement sur un terrain hostile. Connaître les risques du web, anticiper les menaces. Connaître les techniques d’attaque (malwares, logiciels malveillants). Principes de base de la sécurité informatique et de la cryptographie etc…
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UPF-Arménie : Formation francophone
au journalisme entrepreneurial
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Organisé conjointement par l'Organisation internationale de la Francophonie (l'OIF Repeco), l'Union de la presse francophone (UPF) et le Courrier d'Erevan, un séminaire de formation de trois jours consacré au journalisme entrepreneurial a réuni à Erevan quelques cinquante journalistes et étudiants en journalisme des universités d'État et de Brusov.
Plus besoin de s'appeler Rupert Murdoch pour se lancer dans les médias. L'internet est devenu en une quinzaine d'années la formidable plateforme d'expression libre – parfois trop ? - que l'on connait et fourmille de tous les outils simples, abordables et adaptés à leur diffusion. Encore faut-il savoir s'en servir et en tirer tout le potentiel, créer un media ne s'improvise pas et le journalisme, le vrai, reste encore un métier, fort heureusement.
Auteur de cette formation, Laurent Couderc, journaliste depuis plus de 20 ans, en a disséqué tous les aspects, depuis la psychologie et le tempérament nécessaires au futur entrepreneur, l'environnement médiatique et social avec lequel il devra composer, la personnalité et les attentes de son auditoire jusqu'au ciblage marketing du média et les moyens de financements à sa disposition. Ces autres facettes du métier de journaliste, celles d'un directeur de publication, Laurent les a lui-même expérimentées l'une après l'autre. C'est à ce titre de journaliste entrepreneur et pour en transmettre l'expérience qu'il intervenait à Erevan.
Employé par l'agence Reuters à Barcelone puis à Bucarest par la prestigieuse "AFP" – l'Agence France Presse, il a peu à peu diversifié ses collaborations en qualité de correspondant pour la Croix, l'Express et d'autres hebdomadaires d'actualité ou des émissions de radio.
C'est peut-être cette diversité et l'obligation d'adapter sa plume ou son discours à chaque support qui le publiait qui crée le déclic : pourquoi ne pas lancer sa propre structure, devenir encore plus indépendant, choisir ses sujets et sa propre ligne éditoriale, conférer à sa pratique professionnelle une nouvelle dimension, en vivre et se faire plaisir ? Il reprend en 2008 un magazine francophone édité en Roumanie depuis 2003, "Regard", qu'il transforme en une revue diffusée sur le Net, un média complet - texte, photo, image et son - doublé d'un magazine tiré sur papier et d'une lettre d'information bimensuelle.
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L'iconographie se veut sélective, esthétique avant tout, avec un choix d'images de qualité, de la photo d'art, d'illustration plus que d'actualité. Quant à l'information proprement dite, il s’agit de reportages et d’articles fouillés sachant prendre du recul sur l'évènement, tout le contraire du commentaire "à chaud". Un journalisme lent, exigeant, classique pourrait-on dire.
L'esprit est clairement revendiqué, la mission est didactique. Lecteur associé à l'Université de Bucarest, Laurent intervient régulièrement auprès des lycées et des établissements scolaires de la capitale roumaine. Son message à destination des jeunes Arméniens aujourd'hui est le même, parfaitement adapté: l'Arménie, jeune démocratie elle aussi, appréhende au travers de ses propres préoccupations et de tous les risques inhérents, une liberté de la presse qui lui a été refusée pendant des décennies. Il est essentiel de promouvoir auprès de sa jeunesse les vraies valeurs du métier de journaliste.
Exposer des faits de façon simple, vraie, la plus objective possible, être celui qui informe et explique sans forcément donner son opinion, privilégier la qualité du contenu, tant visuel que rédactionnel et à l’heure des réseaux sociaux où tout va très vite, pour ne pas dire trop vite, préférer la réflexion à la sensation, vérifier, recouper, valider et à tout prix bannir le "fake".
La formation a été suivie par une table ronde à laquelle ont participé Satik Seyranian, présidente de l'Union des journalistes d'Arménie, et Khachatur Gasparyan, chef du service de psychologie médicale à l'université de médecine d'Erevan, qui ont tenu une passionnante discussion basée sur l'actualité arménienne et, dans ce contexte, la portée et les effets publics massifs qu'engendrent parfois la diffusion de l'information.
L'initiative de l'Organisation internationale de la Francophonie Repeco, la formation au journalisme entrepreneurial à Erevan a été une belle réussite et va sans doute être suivie d'autres sessions dans les pays de la zone d'Europe centrale et orientale et pourquoi pas ailleurs.
Le Courrier d'Erevan
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Chronique de Pierre Ganz :
Un journaliste doit-il tout savoir?
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La rencontre entre une jeune journaliste québécoise et un passionné de séries télévisées a conduit récemment le médiateur de Radio Canada à s’interroger : un journaliste doit-il tout savoir ? Non, bien sûr, mais il y a ignorance et ignorance.
Parmi les griefs faits à la journaliste qui rencontrée lors d’un salon consacré aux passionnés de bandes dessinées, de séries télévisées, de films et de jeux vidéo, le plaignant s’indignait qu’elle ne connaisse Back to the future, Starsky et Hutch ou Ghostbusters. Presque pire, à ses yeux, elle n’avait pas percuté quand, pour lui indiquer son nom - Simpson -, il avait ajouté « comme Homer Simpson ». Outré, M. Simpson a donc saisi l’ombudsman de Radio Canada, Pierre Champoux, pour « manque de professionnalisme », en invoquant les principes d’exactitude et d’équité qui figurent dans le recueil des Normes et Pratiques Journalistiques de Radio Canada.
Pierre Champoux analyse* le reportage, la plainte elle-même et les échanges entre M. Simpson et Radio Canada. Il rappelle que certains reporters sont des généralistes « en mesure de traiter toutes sortes de sujets, au fil des affectations qui [leur] sont confiées » et conclut sa réponse au plaignant en notant que « les journalistes ne sont pas tenus de tout savoir et d’être spécialistes du sujet qu’ils sont appelés à couvrir ».
On ne peut que partager cette affirmation. Dans bien ces cas, découvrir un univers est un atout : ne pas trop en savoir à l’avance permet au journaliste de raconter les faits dont il est témoin – et c’est bien ce qu’on attend de lui. Sa curiosité est entière, comme celle du public auquel il s’adresse. Cela permet les questions basiques que tout un chacun se pose d’abord. Les connaisseurs les jugeront certes trop simples et naïves, mais ce sont celles qui apportent de l’information au grand public. Un reporter féru de la pop culture de la fin du XXe siècle aurait certes posé des questions plus pointues au collectionneur canadien, mais son reportage risquait de devenir un dialogue entre experts excluant le public non averti.
Cela dit, avoir conscience de ses lacunes est une nécessité éthique. Il ne faut pas hésiter à le dire à ses interlocuteurs et à leur demander des explications pour appréhender le contexte du sujet. Le reporter évitera ainsi les contresens, échangera sur une base commune, et donc recueillera des informations nouvelles. Sur des sujets plus complexes, on ne doit pas hésiter à se documenter avant de partir en reportage. Les grands médias disposent parfois encore d’un service de documentation qui constitue à la demande des dossiers dévorés pendant le voyage.
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Internet, à condition de savoir y faire des recherches au-delà des 10 liens qui s’affichent sur la première page d’un moteur de recherche, est un outil précieux pour nourrir un background indispensable.
C’est à la rédaction en chef de décider si elle confie un sujet à un généraliste ou à un journaliste spécialisé. Pour des enquêtes approfondies, faire appel à un journaliste spécialisé est un gain de temps. Mais pourquoi ne pas laisser au généraliste le temps nécessaire pour qu’il s’imprègne d’un sujet, et devienne un spécialiste ? A la radio et à la télévision, il est sage, au moins pour les interviews d’experts ou de personnes en responsabilité, d’adjoindre au présentateur vedette, généraliste par définition, une consœur ou un confère qui connait à fond un dossier. La crise sanitaire l’a largement démontré.
Deux travers menacent à la longue le journaliste spécialisé. D’abord l’entre soi, pour ne pas dire l’élitisme. Quand on connait un sujet sur le bout des doigts, ce qui passionne encore, c’est le détail qui est nouveau, la contradiction subtile, la référence qui fait sens pour les seuls connaisseurs. Le journaliste spécialisé risque alors, s’il ne garde pas en tête qu’il est journaliste pour un large public, de devenir une sorte d’expert, qui analyse plus qu’il ne décrit à peine arrivé sur le terrain, qui ne s’adresse plus qu’à des experts dont il recherche la reconnaissance. Cela peut même confiner à l’arrogance : rien n’est pire que celui qui croit tout savoir, assène ses a priori et ne cherche qu’à les confirmer.
L’autre risque est la connivence. Certains parleront de collusion, et n’hésitent pas à instruire un procès en consanguinité entre journalistes et certains milieux. Mais sans aller jusque là, il faut avoir conscience qu’à trop connaître un sujet, à toujours fréquenter les mêmes cercles, l’esprit critique s’émousse. L’auteur de ces lignes garde en mémoire ses conversations à Dublin, en 1998, avec des confrères spécialistes du cyclisme. A la veille du départ du Tour de France, on venait d’apprendre que des produits dopants avaient été saisis dans une voiture de l’équipe Festina. Les journalistes habitués de la « grande boucle » développaient moult arguments, anecdotes et certitudes fondées sur leur grande connaissance du milieu pour expliquer au généraliste venu couvrir les à-côtés de l’épreuve que cette saisie ne pouvait déstabiliser l’institution qu’était à leur yeux le Tour de France, ni même l’équipe en cause, une des favorites. Dix jours plus tard, l’épreuve manquait de s’interrompre, la police perquisitionnait les hôtels des coureurs et l’équipe Festina abandonnait. Certains journalistes spécialistes n’en croyaient pas leurs yeux.
Pierre Ganz
*https://cbc.radio-canada.ca/fr/ombudsman/revisions/2021-11-22
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Chronique de Jean-Claude Allanic :
Les mots qui fâchent
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Connaissez-vous Clemens et August Brenninkmeijer ?
En français d’autrefois, je vous aurais dit qu’il s’agit des deux « hommes » qui ont fondé les magasins de mode « C & A ». Je me garderai bien, en cette fin de l’année 2021, de trancher, si j’ose dire, la question de leur sexe.
En français d’aujourd’hui, rien n’est plus incertain qu’un accord grammatical lié au genre.
Bien conscients de ce délicat problème, les héritiers de Clemens et d’August ont adopté une formule qui devrait satisfaire tout le monde.
A l’occasion d’une visite dans ce magasin, il m’a été demandé d’indiquer dans un formulaire si j’étais un homme, une femme ou « autre ».
Grâce à Sartre, je savais qu’avec les autres, on n’était pas loin de l’enfer. Mais c’est quoi et qui quelqu’un qui est autre qu’un monsieur et qu’une dame ? J’ai ouvert mes dictionnaires. Pour l’Académie française – la référence – le mot « autre » « marque une disjonction appuyée » ; ravi de l’apprendre. Pour le petit « Robert », cette « épithète antéposée » qualifie ce « qui est distinct ». Quant au petit « Larousse », l’autre est « distinct, différent ». Donc, l’autre n’est ni monsieur ni madame ni mademoiselle (bonsoir).
J’en ai déduit que l’autre étant différent de moi n’est pas comme moi et que je ne suis pas comme l’autre ; ce qui ne m’empêche pas de me considérer comme autre si l’envie m’en prend. De même que l’autre qui décide de se considérer comme autre devient finalement comme moi tant que je n’ai pas décidé d’être un autre ; l’autre devient alors mon alter ego, mon « autre- je » et de ce fait, il n’est plus distinct de moi. Vous suivez ?
Malheureusement, ceci ne répond pas au dilemme que me posaient les messieurs-dames de « C & A » : dans quel cas devrais-je cliquer sur l’onglet « monsieur » ou « madame » ou « autre » ? L’autre serait-il un troisième sexe ?
Je connais des gens très bien qui ont changé de sexe parce qu’ils ne se sentaient pas en conformité avec leur corps d’origine. Pour la loi française, un homme devenant femme devient « madame » et une femme devenant homme devient « monsieur » mais personne ne devient « autre ».
En quoi, d’ailleurs, ces distinctions regardent-elles un vendeur de vêtements destinés à des hommes et des femmes qu’il s’agisse d’hommes préférant s’habiller en femme ou de femmes préférant s’habiller en homme ? D’autant qu’iels ont toujours la possibilité de choisir des vêtements « unisexe ».
A propos de « iels », le mot vient d’apparaître dans la dernière version de mon petit « Robert ». Voici ce dernier frappé, à son tour, par le virus échappé d’un laboratoire nord-américain de la « cancel culture ».
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Les symptômes de ce nouveau mal commencent à être bien connus. Ils se manifestent chez ceux qui en sont victimes par des crises d’angoisse linguistiques face au sexe des mots. Ceux-ci deviennent confus, ils se mélangent, se contractent, s’allongent en perdant tout sens. Une poussée fiévreuse de points de ponctuation défigure chaque phrase. Les écrits deviennent alors illisibles voire complètement imbitables (Selon « Robert » : avec un ou deux « t », du verbe « biter », incompréhensible).
En attendant la découverte d’un vaccin, les spécialistes ont constaté une recrudescence des confusions mentales, principalement chez les écoliers et les populations des plus fragiles. Conséquence inattendue, « documentée » par les libraires, le « Robert » au nom trop genré perd des parts de marché au profit de « Larousse » jugé.e moins sexiste.
Pour en revenir au fond du sujet qui est de savoir si je suis un « autre » ou pas, que « ceulles » ou « celleux » » qui comprennent m’expliquent comment je dois, par exemple, écrire, en termes inclusifs une attirance entre deux personnes du sexe qu’on a ou qu’on n’a pas : « iels sont tombé.e.s amoureu.s.e.s » ou « sont tombé.s » ou « « amoureux.es » ?
Ne renonçant pas, malgré tout, à comprendre cet étrange phénomène, j’ai trouvé cette définition sur internet: « L’inclusif est une forme non- genrée qui permet de désigner une ou des personne(s) de genre(s) inconnu(s), un groupe de personnes de genres différents (la dominance du masculin prend ainsi fin), ou une personne non-binaire qui souhaite utiliser l’inclusif (pour ne pas genrer, parce qu’elle a plusieurs genres) ».
Précision utile : on « peut être agenre, maverique, demi-garçon, demi-fille, bigenre, genre-fluide, etc. ».
Je suppose que vous n’êtes pas sans savoir que le genre maverique « est placé à l'extérieur du spectre binaire masculin/féminin ou tout concept venant de la pensée binaire de la société. Le terme est similaire à la définition d'aporagenre, mais est un genre à part entière ».
Comme le disait le francophone Nicolas Boileau :
« Il est certains esprits dont les sombres pensées
Sont d’un nuage épais toujours embarrassées ;
Le jour de la raison ne le saurait percer.
Avant donc que d’écrire, apprenez à penser.
Selon que notre idée est plus ou moins obscure,
L’expression la suit, ou moins nette, ou plus pure.
Ce que l’on conçoit bien s’énonce clairement,
Et les mots pour le dire arrivent aisément ».
Mais ça, c’était avant !
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« Ici Beyrouth » :
Nouveau site francophone
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« Ici Beyrouth », nouveau site francophone est lancé le 22 novembre. Fondé par deux anciens de L’Orient-Le Jour, Michel Touma et Michel Hajji Georgiou, qui en sont actuellement les directeurs de rédaction. Son PDG est Marc Saïkali, ancien directeur de la chaîne d’information France 24. Site d’information, d’analyse et d’investigation générale avec une part essentielle de reportages et d’images.
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Journal CNews
Fin de parution
Le journal papier « a cessé de paraître », a confirmé à l’Agence France-Presse un proche de Vincent Bolloré, propriétaire du groupe Canal+ qui détient le titre. En cause : la baisse de la diffusion et l’augmentation du coût du papier .
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Photos et vidéos :
Les interdits de Twitter
Le réseau social a annoncé qu'il est désormais interdit de poster une photo ou une vidéo d'une personne sans son consentement, pour des raisons "d'atteinte à la vie privée." Le partage de médias personnels, tels que des images ou des vidéos, peut potentiellement porter atteinte à la vie privée d'une personne et peut entraîner des dommages émotionnels ou physiques.
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Né de la volonté d’un groupe de journalistes professionnels et de spécialistes, Ici Beyrouth est présent sur toutes les plateformes numériques.
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Le groupe Canal+, concentre ses efforts sur le Web et sur la chaîne de télévision
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La mesure ne s’applique pas aux médias qui partageraient des photos de personnalités publiques sur les réseaux sociaux.
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