La censure de Mediapart annulée : le site d’investigation a publié sa nouvelle enquête sur Gaël Perdriau

déc 01, 2022

Le site d’investigation Mediapart avait été empêché de publier une nouvelle enquête mettant en cause le maire de Saint-Etienne, Gaël Perdriau, empêtré dans une affaire de chantage à la vidéo intime depuis plusieurs mois.

Mediapart a gagné. Le tribunal judiciaire de Paris s’est prononcé ce mercredi 30 novembre sur la rétractation de l’ordonnance interdisant à Mediapart la publication d’une enquête sur le maire de Saint-Etienne Gaël Perdriau. « On a gagné ! Suite à venir… » s’est réjoui Fabrice Arfy, journaliste vedette du média d’investigation.

L’enquête a été publiée dans la foulée de l’annonce sous le titre « À Saint-Étienne, le maire et le poison de la calomnie ». Selon le média d’investigation, Gaël Perdriau aurait lancé, fin 2017, une rumeur criminelle sur Laurent Wauquiez. Lors d’une réunion de travail, il aurait accusé le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes d’être un pédocriminel. Le maire de Saint-Etienne a reconnu auprès de Mediapart que cette accusation était parfaitement infondée.

Laurent Wauquiez a annoncé attaquer Gaël Perdriau en diffamation. « Je n’imaginais pas qu’un élu de la République puisse tomber dans une telle indignité. Même si l’intéressé a été conduit à reconnaître son mensonge abject, je saisis l’autorité judiciaire et porte plainte pour diffamation contre M. Perdriau », a-t-il tweeté.

« Atteinte à la vie privée »

Le 18 novembre dernier, Mediapart a été interdit par la justice de mettre en ligne de nouvelles informations sur le maire de Saint-Etienne, Gaël Perdriau, soupçonné de chantage à la vidéo intime. Mediapart avait alors dénoncé une « censure sans précédent ».

« C’est une décision sans précédent de mémoire de juriste et de journaliste », avait déclaré à l’AFP le cofondateur du site d’information, trois jours plus tard. Selon lui, elle découle d’une « procédure très exceptionnelle » qui ne s’est « jamais vue sur le terrain de la presse ».

« Mediapart n’était pas informé de cette procédure et l’ordonnance a été prise par une juge sans que notre journal ait pu défendre son travail et ses droits », a dénoncé Edwy Plenel dans un billet publié lundi par Mediapart.

D’après Mediapart, Gaël Perdriau a invoqué « une atteinte à la vie privée » pour demander à la justice la non-publication de cet article. Le maire de Saint-Etienne avait au préalable été sollicité pour recueillir sa position sur les « faits nouveaux » que devait relater l’article.

Selon Edwy Plenel, ces faits « mettent en cause les pratiques du maire de Saint-Etienne, notamment dans le recours à la rumeur comme instrument politique »« Cette fois, leur victime est une personnalité notable de la droite, Laurent Wauquiez, président LR de la région Auvergne-Rhône-Alpes », ajoute-t-il.

L'OBS