Des médias libanais, marocains, nigériens et tunisiens renforcés dans le traitement des questions liées aux migrations par temps de COVID-19

mar 02, 2021

La pandémie COVID 19 a touché de plein fouet les pays où des milliers d’apatrides, migrants et déplacés internes ont trouvé refuge. Vivant souvent dans de mauvaises situations sanitaires, ils sont particulièrement exposés à un risque élevé de contamination et de propagation de la COVID 19 ; travaillant souvent de petits métiers, ils sont à nouveau fragilisés par la crise économique engendrée par la crise sanitaire qui frappe ces pays.

Afin de permettre aux médias de ces pays d’enquêter et d’informer sur la réalité de cette crise sans précédent qui touche les migrants, l’Union de la Presse Francophone (UPF), avec l’appui de l’UNESCO, a lancé au printemps 2020 et pour une durée d’un an, un programme de renforcements de compétences à l’attention d’une quinzaine de médias du Liban, du Maroc, du Niger et de la Tunisie. Ces activités de formation des journalistes renforcent l’accès à l’information, abordent l’efficacité des réponses mises en œuvre ainsi que les questions relatives à la migration selon les principes du journalisme éthique.

« La période que nous traversons est critique à plus d’un titre : pour les médias francophones d’une part, qui survivent tant bien que mal malgré la chute de leurs revenus et qu’il faut soutenir ; pour les populations de migrants qui sont non seulement exposés à la COVID 19 mais paient le prix fort de la fermeture des frontières et de la crise économique. En informant sur leur situation de détresse, les médias peuvent venir en aide à ces populations. Le projet que nous portons avec l’appui de l’UNESCO répond à cette exigence. »

Zara Nazarian, Secrétaire Générale de l’Union Internationale de la Presse Francophone

Plusieurs ateliers de formation réalisés par l’UPF ont permis la production d’une trentaine de reportages et d’enquêtes (presse écrite, radio, tv) diffusés en français ou en arabe dans les 4 pays couverts par le projet. Les reportages mettent en lumière le quotidien des migrants en période de confinement, les très grandes difficultés économiques rencontrées, la situation sanitaire rencontrée dans les camps ainsi que le inititiatives humanitaires proposées par les pays d’accueil.

« Les productions rappellent à quel point le travail des médias est essentiel dans la réponse aux crises et catastrophes afin d’offrir aux populations un éclairage juste et équilibré éloigné des stéréotypes et de la désinformation souvent véhiculée au sujet des migrants et de pandémie COVID 19.»

Mirta Lourenço, Cheffe, Section Développement des médias et éducation aux médias et à l’information

En plus de les outiller en techniques et compétences dans le traitement des questions migratoires et sanitaires, ces formations ont en effet pour objectif final de sensibiliser les médias sur leur propre impact dans l’apport de solutions.

En tant qu’organisme des Nations Unies avec un mandat spécifique de promouvoir « la libre circulation des idées par le mot et par l’image », l’UNESCO vise à favoriser la mise en place de médias libres, indépendants et pluralistes. Ainsi, le développement des médias encourage la liberté d’expression et contribue au renforcement de la paix, du développement durable, des droits humains et de la lutte contre la pauvreté.