60 journalistes ont été assassinés en 2020

déc 30, 2020

En 2020, la Fédération internationale des journalistes (FIJ), première organisation mondiale de la profession, a enregistré 60 assassinats de journalistes et de membres du personnel des médias dans des attaques ciblées, des explosions à la bombe et des tirs croisés dans 16 pays du monde, soit 11 de plus qu’en 2019. Depuis 1990, la FIJ a enregistré 2676 morts dans le monde.

L’année 2020 restera dans l’histoire comme celle d’une crise pandémique mondiale sans précédent, mais aussi comme celle de la recrudescence des assassinats des journalistes et de membres du personnel des médias dans le monde. Avec 60 assassinats en 2020, les statistiques macabres repartent à la hausse par rapport à 2019 (49).

 
Les relevés de la FIJ montrent que le nombre actuel de meurtres de professionnels des médias est au même niveau que celui des années 1990, lorsque la FIJ a commencé à publier des rapports annuels sur les journalistes et le personnel des médias tués, qui montrent des pics de mortalité au milieu des années 90 et au milieu des années 2000.

  
Les cartels criminels organisés, l’insurrection extrémiste et la violence sectaire continuent de semer la terreur parmi les journalistes, dont des dizaines ont payé le prix ultime pour des reportages indépendants aux quatre coins du monde.

À cet égard, l'année 2020 n'a pas fait exception. Le règne impitoyable des barons du crime au Mexique, la violence des extrémistes au Pakistan, en Afghanistan et en Somalie ainsi que l'intolérance des extrémistes en Inde et aux Philippines ont contribué à une effusion de sang continue dans les médias.

La liste de cette année inclut, en particulier, le meurtre de la journaliste russe Irina Slavina, une affaire qui a peut-être révélé le niveau de désespoir et de découragement absolu face aux assauts incessants contre les professionnels des médias. La rédactrice en chef de Koza Press s'est immolée par le feu dans la ville de Nijni-Novgorod pour protester contre la campagne d'intimidation et de harcèlement visant à la faire taire. En fin de compte, cela a conduit à son acte fatal, mais seulement après qu'elle ait accusé les autorités de porter la responsabilité de son acte.

«Les tendances présentées dans nos publications au cours des 30 dernières années, mais également en 2020, montrent clairement à tous qu'il n'y a pas de place pour la complaisance. Au contraire, elles sont un appel urgent à redoubler d'efforts pour nous mobiliser pour une plus grande protection des journalistes et un engagement à la pratique sûre du journalisme », a déclaré le Secrétaire général de la FIJ, Anthony Bellanger. 

Au 31 décembre 2020, la FIJ classe l'Asie-Pacifique comme la région la plus dangereuse avec 27 meurtres, suivie de l'Amérique latine pour 17 affaires de meurtres. Les pays du Monde Arabe et du Moyen-Orient ont enregistré huit meurtres devant l’Afrique (6) et l'Europe (2).

Dans son classement pour 2020 par pays, le Mexique arrive en tête de liste pour la quatrième fois en cinq ans avec 14 meurtres, suivi de l’Inde (8), de l’Afghanistan (7), du Pakistan (7), des Philippines (4) de la Syrie (4) tandis que l'Irak et le Nigeria ont enregistré 3 meurtres chacun. Il y a également eu deux meurtres en Somalie. Enfin, un journaliste a été tué au Bangladesh, au Cameroun, au Honduras, au Paraguay, en Colombie, en Russie, en Suède et au Yémen.

FIJ