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30 ans de célébrations de la Journée mondiale de la liberté de la presse, mais un net recul de cette liberté…
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Par Zara Nazarian
Secrétaire générale internationale
Chère consœur, cher confrère,
Le mois de mai est spécial dans le calendrier de tout journaliste, puisqu’il est marqué par une fête hautement symbolique qui dépasse de loin le seul cadre de la profession – la Journée mondiale de la liberté de la presse. Car, sans paraître mégalomane ou prétentieux, il faut constater que la liberté de la presse – et, plus généralement, celle de l’expression qui en découle – est la pierre angulaire d’une société libre et démocratique.
En cette année qui marque le 30ème anniversaire de sa proclamation par l’Assemblée générale des Nations unies, la célébration de la Journée de la liberté de la presse pose plusieurs questions à la communauté médiatique internationale, car de nombreux pays enregistrent un net recul des libertés dans l’expression journalistique, accompagné d’un renforcement de contrôle sur l’expression de la part des Etats, des gouvernements, voire des groupes privés. Ainsi, qualifiée de « clé de voute des droits humains » par l’UNESCO, la liberté d’expression se retrouve en recul dans la plupart des pays, sans distinction de zone géographique et/ou du contexte socio-politique.
Comme le montre le classement mondial de la liberté de la presse établi chaque année par RSF, qui scrute 180 pays et territoires, la situation est qualifiée de « très grave » dans 31 pays, « difficile » dans 42 pays et « problématique » dans 55 pays. C’est seulement dans 52 pays du monde que la situation avec la liberté de la presse peut être qualifiée de « bonne » ou « plutôt bonne ». Nos collègues arrivent ainsi à la conclusion que les journalistes exercent leur métier dans des mauvaises conditions dans 7 pays sur 10.
Les régressions particulièrement préoccupantes sont à déplorer en zone francophone, en Afrique notamment, mais aussi dans les pays avec une tradition des médias francophones particulièrement forte comme le Liban affecté d'une double crise profonde, à la fois économique et politique.
Un constat plus que désolant qui se trouve confirmé au jour le jour par des nouvelles qui nous parviennent de nos collègues de par le monde avec une régularité préoccupante. La dernière en termes de calendrier – l’interpellation de notre collègue Ésaü César, président de l’UPF Haïti, le 3 mai 2023, qui a été, fort heureusement, relâché le jour même.
Dans ce contexte, il est plus important que jamais de rester fidèles aux fondamentaux de la profession, mais aussi rester unis afin de résister ensemble aux grandes tendances dévastatrices. Les membres de l’UPF sont dans les premiers rangs de ceux qui luttent pour la liberté d’exercice du métier. Ainsi, le vice-président de l’UPF internationale pour l’Afrique de l’Ouest et le président de la section sénégalaise de l’UPF Abdoulaye Thiam est parmi les initiateurs et cosignataires d’une lettre ouverte dans laquelle trente médias et organisations professionnelles de journalistes dénoncent la très forte dégradation de la liberté de la presse au Burkina Faso et au Mali – deux pays dans lesquels l’UPF dispose des sections historiquement établies. Un autre combat est mené par Hanène Zbiss, présidente de la section tunisienne de l’UPF, qui dénonce activement la dégradation importante (un recul de 27 places !) de la liberté de la presse dans son pays. Les exemples de la lutte sont nombreux, et les obstacles à surmonter ne manquent pas…
Oui, la presse doit rester libre, et les journalistes doivent exercer leur métier dans la plus grande sécurité - ce sont des axiomes à ne pas être mises en cause par aucune force politique ou sociale.
Ensemble, continuons à défendre et promouvoir la liberté de la presse dans l'espace francophone !
Confraternellement,
Zara Nazarian
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Conférence-débat de l'UPF le 31 mai à Paris : L'intelligence-artificielle, menace ou chance pour les journalistes et les médias
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L'UPF internationale poursuit son cycle de débats et conférences. C'est à Paris que l'UPF organise le 31 mai courant une conférence-débat sur le thème : "L'intelligence artificielle, menace ou chance pour les journalistes et les médias?".
Dérive éthique, menace ou plutôt chance pour l'humanité, l'intelligence artificielle avec ses avancées récentes fait débat. Quel serait son impact dans le secteur des médias ? Est-elle une menace ou plutôt un atout pour l'exercice professionnel ?
La conférence se déroulera dans l'auditorium du Monde diplomatique à Paris avec la participation de professionnels et spécialistes chercheurs suivants .
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Marion Carré, enseignante. Depuis 2019, elle dispense un cours sur l’art et l’intelligence artificielle à Sciences Po Paris, au CELSA - Sorbonne Université, au Conservatoire national des Arts et métiers (CNAM) et à Aivancity. Elle est également co-fondatrice et présidente d'Ask Mona, une entreprise qui mobilise l'intelligence artificielle dans le secteur des arts.
Louis Dreyfus, Président du directoire du groupe le Monde, Steven Jambot, Producteur de l'Atelier des médias à Radio France internationale et Anne-Cécile Robert, Présidente de l'UPF et directrice adjointe du Monde diplomatique.
Les places sont limitées, inscrivez vous vite à l'adresse : direction@presse-francophone.org
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URGENT ! IMPORTANT !
Le président de la section haïtienne de l’UPF, Ésaü César, a été arrêté le 3 mai, puis relâché. Il serait sous contrôle judiciaire pour des accusations fantaisistes de complot contre l’Etat.
L’UPF internationale exige le respect total de la liberté professionnelle d' Ésaü César.
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LA VIE DE L'UPF
UPF Cameroun organise un débat intergénérationnel à l'occasion du 3 mai
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La section Camerounaise de l'UPF a organisé, le 2 mai, en prélude à la célébration de la Journée Mondiale de la Liberté de la Presse, une conversation autour du thème " Rêves de journalistes".
Cette rencontre mettait face à face 4 générations de journalistes et des étudiants et aspirants journalistes pour réviser leurs expériences vécues, les leçons accumulées, les mutations enregistrées et les projections envisagées de la pratique d'un métier qui se raconte. La rencontre intergénérationnelle s'est tenue à l'ESSTIC, l'école Supérieure de Sciences et Techniques de l'Information et de la Communication créée par Hervé Bourges et qui fête son cinquantenaire en juin, le mois prochain.
A la suite de cet événement, une matinée de réflexion sur le thème: «La protection et la sécurité sociale du journaliste», a réuni les journalistes membres de l’UPF
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et ceux de la CAMASEJ (Cameroon English Speaking Journalists ) pour marquer cette circonstance de manière particulière.
Sous le parrainage du ministre de la communication qui a réaffirmé son engagement à se tenir auprès des journalistes au Cameroun, les panelistes ont partagés leurs expériences et expertises sur des domaines variés .
Il était question des outils et astuces d’autodéfense du journaliste, la force des associations dans la protection et le respect du métier de journaliste et des fondements juridiques pour la protection des journalistes.
Les étudiants en journalisme qui ont eux aussi assisté à cette rencontre n’ont pas manqué de poser des questions sur l’avenir de ce métier qui semble être de plus en plus difficile d’exercer.
UPF Cameroun
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Le Vice-président international, Abdoulaye Thiam, invité de RFI : «La presse doit exercer son rôle de 4e pouvoir»
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Il y a trente ans, en 1993, l’Assemblée générale des Nations unies instaurait la Journée mondiale de la liberté de la presse. Cette année, trente médias et organisations professionnelles, notamment des médias burkinabè comme Omega, l’Observateur Paalga, Wakat Sera et français comme RFI et France 24, signent une lettre ouverte dans laquelle ils dénoncent la très forte dégradation de la liberté de la presse au Burkina Faso et au Mali.
Dans ce texte, les signataires s’adressent à la fois aux autorités de transition du Burkina Faso et du Mali et à toute la communauté internationale pour que les journalistes puissent travailler librement et soient mieux protégés contre les pressions et les menaces.
L’Union internationale de la presse francophone (UPF), fait partie des signataires. Son vice-président pour l’Afrique de l’Ouest, le journaliste sénégalais Abdoulaye Thiam, répondait aux questions de RFI, en ligne de Dakar.
RFI : Pourquoi cette lettre ouverte aujourd’hui ? La presse au Burkina Faso, la presse au Mali, sont véritablement en danger ?
Abdoulaye Thiam : C’est exact. Nous avons fait cette lettre pour alerter l’opinion publique et internationale sur la situation que vivent nos confrères du Mali et du Burkina Faso. Tout le monde le sait, depuis un certain temps, les journalistes ont des problèmes pour travailler. Ils ne peuvent pas faire leur métier proprement, et cela, tout le monde l’a décrit, ce qui n’est pas normal. Vous le savez, des confrères vivent une situation difficile dans l’exercice de leurs fonctions, c’est très injuste, nous l’avons constaté. Des communiqués ont été faits par nos syndicats, les associations de presse, nous avons tout fait pour dénoncer, et jusqu’à présent, la situation est toujours la même.
Vous estimez que les autorités de transition au Burkina et au Mali, aujourd’hui, ne protègent pas suffisamment la presse ?
C’est un constat. C’est un constat général. Les autorités au Mali et au Burkina ne protègent pas la presse.
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La preuve : certains journaux n’existent plus, les journalistes sont kidnappés, des journalistes ont été arrêtés, certaines radios sont fermées, donc aucune information ne peut venir maintenant du Mali. Est-ce normal ? Je ne le pense pas. Les Maliens et les Burkinabè ont le droit de savoir. Les Africains ont le droit de savoir ce qu’il se passe dans leurs pays. Si l’information ne circule plus, il faut reconnaitre qu’on vit en danger.
Les autorités de transition dans ces deux pays parlent de traitement patriotique de l’information. Qu’est-ce qu’on peut leur répondre sur ce point ?
L’information, c’est l’information. Le public a le droit de savoir l’information. Demander à des journalistes de faire ce que le pouvoir veut, ça, c’est injuste. Sinon, il n’y aura pas d’équilibre. Les populations sont là, les situations se posent, il y a de nouvelles autorités, il y a des dérapages, et quand il y a des dérapages, seuls les radios, les télévisions et les journaux peuvent le démontrer. Donc, il faut les laisser travailler, ça, c'est l’unique solution. Il ne faut pas terroriser les journalistes, laissons-les travailler. Chacun dans son pays a le droit de faire son travail.
Dans la lettre ouverte qui est diffusée, les journalistes au Burkina Faso et au Mali sont très critiques avec des citoyens, parfois des militaires, parfois des civils, qui les menacent directement via les réseaux sociaux et visiblement, il n’y a aucune réaction des autorités. Là aussi, il y a une crainte sur cet activisme, ces pressions, ces menaces qui sont diffusées sur les réseaux sociaux ?
Bien sûr, il y a une crainte. Quand on est journaliste, le matin vous vous réveillez, vous vous voyez dans les réseaux sociaux, vos parents qui sont à l’extérieur s’inquiètent, parce que vous êtes menacé par une autorité, ou bien par un homme qui est en tenue. Ça, ça devient très très grave. Il faut que ça s’arrête. Je pense que c’est anormal. C’est de l’injustice et personne ne sera d’accord là-dessus.
Source RFI
Lire la suite :
https://www.rfi.fr/fr/podcasts/invit%C3%A9-afrique/20230503-libert%C3%A9-de-la-presse-au-burkina-et-au-mali-la-presse-doit-exercer-son-r%C3%B4le-de-4e-pouvoir-a-thiam?fbclid=IwAR1bUq4PhUrgMvXz8FCgbklIDIDrlt34R2VXIv_yx41Pd-uN7vNHA2tfyOA
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La journée mondiale de la liberté de la presse vue de Guadeloupe
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Le 3 mai a été proclamé Journée mondiale de la liberté de la presse par l’Assemblée générale des Nations Unies en 1993. Dans trop de pays, des journalistes, des rédacteurs en chef et des éditeurs sont harcelés, attaqués, détenus ou même tués.
A la faveur de cette date, L’Union des Journalistes des Médias de la Guadeloupe (UJMG) membre de l’Union internationale de la Presse francophone (UPF), comme chaque année, mais avec davantage de détermination, s’associe et encourage toutes les initiatives en faveur de la liberté de la presse mais également évaluer l’état de la liberté de la presse, chez nous, dans la caraïbe, et à travers le monde.
A l’heure des fakes, des complotistes et des dangers de l’Intelligence artificielle, nous avions une pensée référente forte du message de Mme Audrey Azoulay, Directrice générale de l’UNESCO, à l’occasion de la Journée mondiale de la liberté de la presse, l’an dernier, qui soulignait. « Les avancées technologiques doivent s’appuyer sur le respect de la liberté, de la confidentialité et de la sécurité des journalistes
En effet, oui, que ce soit dans le contexte de la COVID-19 ou durant les guerres et les conflits, les réformes, les informations fiables sont plus que nécessaires : elles sont vitales. Les journalistes jouent un rôle fondamental en nous fournissant ces informations. Ils les analysent (ndlr : certains), les vérifient (certains) et les diffusent, permettant ainsi aux individus de prendre des décisions éclairées.
Cela doit cesser
Le journalisme constitue donc un bien commun que nous devons défendre et soutenir en tant que tel… OUI ! Comme le montre des rapports sur les Tendances mondiales en matière de liberté d’expression et de par exemple la rétention de données, les logiciels espions et la surveillance numérique, les manifestations de haine à l’encontre des journalistes ont grimpé en flèche, notamment envers les femmes journalistes.
Il ressort de nos recherches que plus de 70 % des femmes reporters interrogées ont été victimes de violences en ligne. Et comme ces technologies font rarement l’objet de réglementations transparentes ou d’une obligation de rendre des comptes, les auteurs de ces violences agissent en toute impunité, en ne laissant souvent aucune trace. Cela doit cesser.
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L’information bien commun
A l’heure du fankyoutisme, les avancées technologiques doivent s’appuyer sur le respect de la liberté, de la confidentialité et de la sécurité des journalistes.
L’information comme bien commun est à réaffirmer. A l’ère du développement des médias, plus de cinq personnes sur six dans le monde vivent dans un pays où la liberté de la presse a reculé au cours des cinq dernières années.
Durant la même période, près de 400 journalistes ont été tués, simplement pour avoir fait leur travail. Combien en Haïti et si jeunes !!! Les technologies numériques révolutionnent encore plus ce paysage. Elles ont permis des échanges d’information sans précédent, favorisant ainsi un journalisme sans frontières. Désormais, nous pouvons voir, à tout moment, ce qui se passe aux quatre coins du monde. Ces possibilités s’accompagnent cependant de nouveaux défis. Et surtout éthiques.
L’ère du numérique
L’ère du numérique amplifie également le risque, pour les professionnels des médias et leurs sources, d’être pris pour cible, harcelés et attaqués par divers moyens numérique.
En cette Journée mondiale de la liberté de la presse, l’UJMG invite nos adhérents, nos confrères de la presse non adhérents, les entreprises technologiques et la communauté des médias, ainsi que le reste de la société civile, à unir leurs forces pour établir une nouvelle configuration numérique qui protégerait à la fois le journalisme et les journalistes. ».
DURIZOT JOCELYN
Président de l’UJMG, Président de l’UPF Guadeloupe
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UPF Djibouti s'associe à l'UNESCO pour célébrer la liberté de la presse
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L’Union de la presse Francophone de Djibouti en collaboration avec l’UNESCO a célébré la Journée mondiale de la Liberté de la presse. Cette journée était un événement anniversaire spécial à Djibouti, marquant les 30 ans de la proclamation de la journée internationale de la liberté de la presse par l’Assemblée générale des Nations Unies. Elle avait pour thème cette année «Façonner un avenir des droits : La liberté d’expression, clé de voûte des droits humains».
Dans son intervention à l’occasion, le Président de l’UPF-Djibouti Kenedid Ibrahim Houssein a rappelé le cheminement de la presse djiboutienne, de l’époque coloniale à nos jours avec ses hauts et bas mais aussi la nouvelle réalité avec l’apparition des Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication qui a révolutionné le secteur des médias dans le monde.
Il a rappelé que cette journée est une journée de débat, de réflexion, de bilan mais aussi de mise en perspective de l’avenir de la presse djiboutienne.
La responsable du Bureau de l’UNESCO à Djibouti Idyl Moussa Iyé a, pour sa part, relayé le message de la directrice générale l’UNESCO : « La liberté de la presse est la pierre angulaire des sociétés démocratiques. Sans débat d’idées, sans faits vérifiés, sans diversité de perspectives, la démocratie n’est que l’ombre d’elle-même ; et c’est pour le rappeler que cette Journée a été adoptée ».
Pour la communauté internationale, il s’agit d’abord de lutter contre l’impunité qui entoure encore les crimes dont les journalistes sont victimes, avec près de 9 assassinats de journalistes sur 10 qui demeurent impunis. C’est notamment l’enjeu du Plan d’action des Nations Unies pour la sécurité des journalistes et la question de l’impunité, que l’UNESCO mène depuis 10 ans.
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Il s’agit aussi de faire en sorte que les médias indépendants puissent continuer à exister. Avec la révolution numérique, le paysage de l’information, ses modes de production et de diffusion, ont en effet été radicalement bouleversés – mettant en péril la viabilité des médias professionnels indépendants. »
Aicha Mohamed Robleh représentant la Commission Nationale de la Communication à Djibouti a, elle déclaré que « La liberté de la presse n’est pas une liberté parmi tant d’autres. La liberté de la presse pour une société, c’est la liberté cardinale, celle dont découlent les autres libertés. C’est celle qui fait qu’une société se libère de ses propres préjugés, de ses propres pesanteurs, mais aussi de ses propres intolérances. C’est donc une liberté programmatique de l’architecture d’une société. Et c’est pourquoi on doit la cultiver, l’entretenir et la chérir tout à la fois. Car là où dépérit la liberté de la presse, c’est toute une société qui est freinée dans son progrès, dans son développement, dans sa progression vers son futur et vers son avenir ».
De son côté, le ministre de la Communication chargé des Postes et des Télécommunications, Radwan Abdillahi Bahdon a déclaré que «Sans presse, les citoyens resteraient dans l’obscurité. Et la puissance publique sans garde-fou. Mais les temps ont changé, et les manières d’informer aussi. L’arrivée des réseaux sociaux bousculent la profession... « Sur les défis liés au numérique, et sur d’autres encore, il faut engager la réflexion », a-t-il préconisé.
Des tables rondes ont clôturé cette journée avec des interventions de plusieurs experts qui ont développé des sujets relatifs à la presse. Comme Aden Omar Abdillahi, Directeur de l’Institut des Etudes politiques au sein du CERD qui a fait une présentation mettant en perspective - dans une optique de comparaison - les conditions de production du journalisme et de la recherche en sciences sociales.
Le Docteur Amina Nouh Bouh a quant à elle a traité de jeunes et leurs rapports aux réseaux sociaux.
Enfin, Zahra Youssouf Kayad, présidente de l’Institut IRICA, a développé une présentation sur le genre, l’ inclusion sociale et les médias à Djibouti.
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UPF-Tunisie : Initiation au "Data journalisme"
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La section tunisienne de l’UPF réalise un travail important de sensibilisation et de formation à l’adresse des jeunes. C’est en partenariat avec le le MDC (Media Development Center) que l’UPF Tunisie a organisé, le 29 avril dernier à Tunis, une formation sur les bases du journalisme de données (Data journalism). La formation, animée par la formatrice Yosr Belkhiriya, a profité à de jeunes journalistes francophones et des étudiants en journalisme.
Cette formation, qui s’inscrit dans le cadre d’un programme de partenariat avec International Center For Journalists (ICFJ), vise à renforcer la capacité
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des journalistes dans la collecte des données, la création et la gestion des bases de données, et l’analyse des données. Ils seront ainsi mieux outillés dans l’exercice quotidien de leur métier dans un contexte de plus en plus numérisé.
Les experts ne cessent de le souligner : « Le data-journalisme appelle à une nouvelle organisation des salles de rédaction ». Le journaliste est alors appelé à s’entourer de nouvelles compétences nécessaires à la réalisation des différentes phases d’analyse et de production de l’information.
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UPF-Gabon : Formation "Éthique et pratiques
du journalisme"
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En vue des prochaines échéances électorales et dans le souci de renouer avec les règles classiques du journalisme, pour une information de qualité, la plate-forme Médias & Démocratique (M&D) a animé, pendant trois jours, en partenariat avec l’Institut français du Gabon (IFG) et UPF-Gabon, une formation sur le thème : Éthique et pratiques du journalisme. Une formation qui a vu la participation des hommes et des femmes des médias publics et privés, et qui s’est soldée par la remise de certificat de participation.
À l’approche des échéances électorales au Gabon et vu le rôle important que vont y jouer les médias, il était important pour ces journalistes formateurs, hommes et femmes d’expérience, d'échanger avec leurs confrères et consœurs de la corporation sur différentes thématiques, mais aussi de rappeler les fondamentaux qui font la particularité de la profession.
Durant la formation, la question de l’éthique a longuement été abordée et appuyée par le partage d’expériences des uns et des autres. La question du traitement de l’information elle aussi, a été vue sur tous ces angles. La course à l’information et la rapidité qui s’impose aujourd’hui aux médias, menacés par l’émergence de nouveaux acteurs, qui
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gagnent de plus en plus de terrain, imposent au journaliste de garder son authenticité que seul le retour à la pratique rigoureuse des règles classiques du journalisme peut garantir. Mais comment garder son authenticité dans une sphère où les clivages politiques sont fortement présents et où les idées partisanes rythment le quotidien ? Comment se positionner ? voici autant de questions qui ont été abordées lors de ces heures d’échanges.
Il faut rappeler que cette session de formation organisée par M&D, encadré par Désiré Enamé, président de l’UPF-Gabon et directeur de publication du journal Echos du Nord, n´est pas la première au Gabon. Les participants sont sortis satisfaits, en espérant renouveler ce partage d’expériences sur des thématiques qui suscitent autant d’intérêt.
C’est donc dans une note de satisfaction générale que s’est soldée cette session de formation.
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UPF Monaco : Ecriture francophone
au féminin et féminisme
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Le 3 avril dernier, dans le très beau théâtre des Variétés, l’UPF Monaco recevait Fawzia Zouari, présidente du parlement des écrivaines francophones.
La thématique « La littérature, la femme et la francophonie » a permis de balayer devant un public réactif de nombreuses problématiques liées à la place de la femme dans la francophonie. Fawzia Zouari, de nationalité tunisienne, a revisité son parcours personnel, son amour de la langue française, sa vision de la place de la femme dans la francophonie et le rôle qu'elle peut jouer pour faire évoluer les droits de la femme. Pour « l’écrivaine » journaliste à Jeune Afrique, après un long passage à l’institut du Monde Arabe, la prise en compte du regard féminin est essentielle, notamment dans le monde arabo-musulman.
C’est par l’écriture de presse, de témoignage ou romanesque que le droit peu progresser. Son témoignage est particulièrement intéressant, car cette jeune femme de la génération « Bourguiba » puis « Ben Ali » est bien placée pour savoir que rien n’ est jamais acquis et que des périodes de reculs peuvent suivre des périodes d’avancées partout dans le monde pour les droits de la flemme, et dans les pays de civilisation musulmane plus particulièrement. Elle est le témoin attentif des fractures du temps.
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La fracture est également générationnelle entre les émancipatrices et les indigénistes pour simplifier. Il y a une incompréhension qui freine parfois le combat qui devrait être universel dans le respect des spécificités pour les droits de la femme.
Toute son œuvre littéraire témoigne de la difficulté d’être une femme libre entre deux mondes. La Caravane des chimères, publié en 1989 et qui reprend le sujet de sa thèse, est consacré au parcours de Valentine de Saint-Point, petite-nièce d'Alphonse de Lamartine, égérie du futurisme, qui a voulu réconcilier l'Orient et l'Occident, et s'est installée au Caire après s'être convertie à l'islam.
Ses ouvrages suivants évoquent, pour la plupart, la femme maghrébine installée en Europe occidentale. Ce pays dont je meurs, publié en 1999 et inspiré d'un fait divers, raconte de façon romancée la vie de deux filles d'ouvrier algérien, déracinées aussi mal à l'aise dans leur société d'origine que dans leur pays d'accueil. La Retournée, roman publié en 2002, narre sur un ton ironique la vie d'une intellectuelle tunisienne vivant en France et qui ne pourrait plus retourner dans son village natal.
Le Fanais est pour elle une langue universelle qui permet de décrire avec précision les situations les plus complexes. L’apport des femmes à la langue française va permettre dans la francophonie d’aller au delà d’un regard pour elle toujours trop masculin. Ne l’appelez donc jamais plus Shéhérazade. Elle veut en finir avec une soumission même sublimée sans pour autant se perdre dans des dérives qui banalisent le combat pour les droits des femmes dans des idéologies victimaires.
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Chronique de Pierre Ganz :
Fox News diffame mais échappe à un procès
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Diffuser un mensonge est-il le cautionner? Le débat aurait pu être tranché aux Etats-Unis par un jury du Delaware si un procès en diffamation était allé à son terme. Mais les parties ont trouvé un accord et il n’y aura pas de jugement. Les questions posées restent en suspens.
L’histoire commence en 2020. Sur la chaine Fox News, les partisans du président sortant Donald Trump dénoncent une élection truquée. Ils mettent notamment en cause les machines à voter conçues par la société Dominion Voting Systems utilisées dans 28 états. Ils affirment sans preuve que ces systèmes ont faussé les résultats dans de nombreux centres de vote, et sont donc complices du « vol » de l’élection. Dominion porte plainte pour diffamation et demande 1,6 milliard de dollars de dédommagement.
Début 2023, les parties ont présenté au juge leurs arguments. Et les avocats de Dominion ont produit des courriels, des textes, des témoignages et d'autres communications privées du personnel de Fox News démontrant que de nombreux cadres et présentateurs ne croyaient pas un mot des accusations des défenseurs de Donald Trump.
Leurs appréciations hors antenne et leurs propos en direct divergent radicalement. Par exemple, un présentateur écrit dans un courriel le 21 novembre 2020 que les allégations concernant Dominion sont « choquantes et imprudentes ». Mais le même dit aux téléspectateurs de Fox News le 23 novembre que la sécurité des machines de vote électronique était un "vrai problème". Une de ses consœurs juge en privé qu’« aucun avocat sérieux ne pourrait croire ce que disent les partisans de Trump ». Elle déclare cependant 48 heures plus tard à l’antenne qu’à son avis l'élection était "truffée de problèmes et de fraudes potentielles ».
Fin mars 2023, le juge a clos la première phase de la procédure en soulignant qu’il était « clair comme de l’eau de roche qu’aucune affirmation sur Dominion lors de l’élection de 2020 [n’était] vraie ». Mais l’affaire n’ira pas plus loin. Fox News a accepté à la mi-avril un accord prévoyant de verser 787,5 millions de dollars à Dominion Voting Systems, ce qui met fin aux poursuites en diffamation.
Apaisement bienvenu pour les uns, occasion manquée pour les autres, cette conclusion n’épuise pas les questions déontologiques. Quoi qu’ils disent, ces journalistes ont laissé diffuser et diffusé eux-mêmes de fausses informations en connaissance de cause. Car il est établi maintenant, même sans décision finale d’un jury, qu’en novembre 2020, la théorie d’une élection volée chère à Donald Trump ne convainquait pas au sein de Fox News.
Un porte-parole de la chaîne a expliqué récemment à l’AFP qu’il était « essentiel pour la recherche de la vérité » d’avoir laissé s’exprimer toutes les parties.
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Certes, les avocats de Donald Trump portaient des accusations contre les machines de votes : c’était un fait. Mais avoir relayé ce « fait » sans préciser que rien de sérieux ne l’étayait est une erreur. L’avoir repris dans des commentaires ou dans la formulation de questions est plus que problématique : cela lui donnait la crédibilité d’une vérification journalistique dans les règles. Or au même moment les éléments recueillis par les journalistes de la chaîne les conduisaient à conclure que ces accusations étaient inconsistantes.
La responsabilité du journaliste est de rapporter les propos des acteurs de la vie publique. Mais quand ceux-ci mentent, que le mensonge est établi, être responsable est de dire que ce sont des mensonges. Puis c’est cesser de les répercuter – ou ne le faire que pour les démonter. Dès le 5 novembre 2022, un des présentateurs Bret Baier plaidait en ce sens auprès d'un cadre de Fox news : « Nous devons empêcher ce genre de choses... Nous devons vérifier les faits ! Nous devons vérifier les faits ! ». Il n’a pas été écouté.
Fox News et ses équipes - y compris son propriétaire Rupert Murdoch - ont été pris au piège d’un positionnement militant. Comme l’écrit Jon Allsop dans la lettre d'information quotidienne de la Columbia Journalism Review « Murdoch et nombre de ses subalternes savaient que les mensonges électoraux de Trump étaient des mensonges, mais ils les ont tout de même diffusés, notamment par crainte que les téléspectateurs pro-Trump ne fuient vers des concurrents de la droite radicale ». Revient en mémoire cette remarque de George Orwell dans la préface de La ferme des animaux : « Parler de liberté n’a de sens qu’à condition que ce soit la liberté de dire aux gens ce qu’ils n’ont pas envie d’entendre ».
Il faut espérer que les rédactions y réfléchiront à deux fois avant de répercuter tels quels consciemment de nouveaux mensonges – au moins concernant des personnes physiques ou morales qui, comme le montre l’exemple de Domition Voting Systems, peuvent obtenir d’importants dédommagements. Mais des mensonges continueront à circuler, notamment sur les réseaux sociaux. Des politiciens et leurs thuriféraires ne se priveront pas d’asséner des affirmations générales infondées : Donald Trump ne manque jamais de dénoncer une « élection volée » 2 ans est demi après sa défaite.
Les journalistes devraient mesurer leur responsabilité quand ils sont confrontés à ces situations où mensonges et manipulations se font passer pour des faits établis. Et s’interroger : s’il n’est pas de démocratie sans liberté de la presse, jusqu’où laisser saper la démocratie par des mensonges au nom de la liberté ?
https://www.cjr.org/the_media_today/dominion_fox_trial_settlement.php
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Chronique de Jean-Claude Allanic :
Du français « border line »
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Amis francophones du monde entier, vous ne le savez peut-être pas mais nous avons la chance, nous Français, d’avoir à la tête de notre Etat deux brillants dirigeants issus de nos glorieuses grandes écoles qui forment nos élites – de la même manière qu’Eton forme les élites britanniques et McDonald’s les élites américaines.
Le premier des Français, à la tête de notre « Start’up nation », sort de l’ENA. La seconde, à la tête de notre gouvernement, sort de Polytechnique. Tout ça pour vous dire que nous sommes dirigés par des esprits aussi brillants que cultivés (ce qui est aussi très certainement le cas chez vous).
Bien sûr, nos élus parlent l’anglais couramment, ce qui est bien pratique quand on veut se faire comprendre par ceux qui ne parlent que français.
J’ai donc été très fier de notre Première ministre quand elle a entrepris de nous expliquer comment elle entend lutter contre l’immigration clandestine (conférence de presse du 26 avril 2023). Je la cite – faites bien attention car la phrase est très, très difficile à comprendre pour un francophone - : « d’ici l’été, nous lancerons l’expérimentation d’une force aux frontières (avec l’Italie) ».
Par un souci louable de pédagogie, notre ancienne première de la classe devenue la première des ministres s’est empressée de préciser : « une border force » ; tout devenait plus compréhensible. D’ailleurs, la quasi-totalité de mes éminents confrères l’ont bien compris en titrant, le lendemain, non pas sur une « force aux frontières » mais sur cette si évocatrice « border force ». Oserai-je dire qu’il y a des « casserolades » qui se perdent ?
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Décidément, il est temps que je me remette à l’anglais. Même mon quotidienpréféré, qui n’est pas le « plus pire » comme on dit dans les maternelles, se prend pour un « Daily quelque chose ». Du coup, j’ai toujours sur moi petit « Harrap’s » bien utile quand je lis, par exemple, qu’à Bordeaux « un run a fait sept blessés lors d’une course de voitures sauvage ».
Mon dictionnaire m’a appris qu’un run était, en Australie, un espace accordé aux propriétaires de moutons. C’est aussi, en informatique, l’exécution routinière d’un programme. Et que « to run » veut dire courir. J’en ai déduit qu’un run, c’est comme un running (qu’on appelait autrefois un footing) mais que cela se fait en voiture. Le mot « rodéo » (d’origine espagnole signifiant « rassembler le bétail pour le marquer ») m’aurait paru mieux adapté aux circonstances.
Par la même occasion, j’ai « tiqué » (I winced ?), comme on dit familièrement, sur la « course de voitures sauvage ». Je me demande si Chat GPT qui est bien plus intelligent que moi, fait la distinction entre « une course sauvage de voitures » et « une course de voitures sauvages ». Dans le même ordre d’idées, j’ai relevé dans un autre de mes quotidiens favoris ce titre sur un « championnat d’échecs scolaire ». Aucun rapport avec l’état de notre école. Vous allez me dire que c’est moins malencontreux que de confondre une « école publique de filles » avec une « école de filles publiques ».
Je terminerai en saluant les efforts de cet un autre responsable politique français qui a réussi l’exploit de prononcer six mots sans la moindre trace d’anglicisme : « On doit faire tous société ensemble » a-t-il dit. Bravo mais doit encore faire des efforts pour construire ses phrases !
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Commission européenne en France : la « localisation » des communiqués de presse
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La Représentation en France de la Commission européenne traite une diversité d’informations en lien avec l’actualité européenne du moment. L’équipe presse de la Représentation s’attache ensuite à adapter cette dense actualité européenne au contexte français ce que nous appelons « localisation ».
La localisation commence par s'assurer que le texte est parfaitement compréhensible et facile à lire pour un large public francophone. Nous pouvons donc raccourcir, simplifier certains termes techniques ou clarifier des termes qui ne seraient pas connus des spécialistes de l’Union européenne, le fameux le « jargon » européen.
La Représentation privilégie également dans sa communication auprès des journalistes français des informations spécifiques à la France : par exemple les projets nationaux retenus pour un financement européen ou la contribution spécifique de la France à une action ou politique européenne.
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Les Décodeurs de l’Europe
Créés en 2016 à l'initiative de la Représentation en France de la Commission européenne, les Décodeurs de l'Europe visent à apporter des réponses claires, fiables et vérifiables à de nombreux mythes et idées reçues sur l'Union européenne, son fonctionnement, et les politiques qu'elle mène. Il est nécessaire, et sain, de débattre des politiques européennes - mais ce débat doit être fondé sur des éléments factuels.
L'Europe est aujourd'hui au centre de l'actualité, mais son fonctionnement reste trop peu connu des Français : selon un récent sondage, ils sont 55% à se considérer mal informés sur l'UE, et 72% à souhaiter l'être davantage. Cette initiative se veut un élément de réponse à cette demande d'information.
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FRANCOPHONIE
«La Francophonie ne séduit plus,
redoublons d'efforts !»
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La Francophonie n'est plus considérée comme un levier de l'influence de la France, déplorent Christian Philip et Bruno Fuchs, secrétaire général de l'APF. Selon eux, le Sommet international de la Francophonie en 2024 doit être l'occasion de la promouvoir.
Christian Philip est l'ancien représentant personnel du président de la République française pour la francophonie. Il est aujourd'hui président du Réseau international des maisons de la Francophonie.
Les projections démographiques à moyen terme sont unanimes : l'espace francophone voit son barycentre se déplacer fortement vers le sud. De 60% aujourd'hui, les francophones pourraient être 85% à se trouver sur le continent africain en 2050. De 300 millions de locuteurs, les francophones pourraient être 750 millions à ce même horizon.
Bien loin de nous inquiéter, ce fait démographique doit être vu avant tout comme une opportunité inouïe, un vrai atout en termes de puissance et de rayonnement pour toutes les nations concernées
L'Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) compte 88 pays adhérents, l'Assemblée parlementaire de la francophonie (APF) 91 membres, l'Agence Universitaire de la Francophonie (AUF) dénombre quant à elle plus de 1 000 établissements d'enseignement supérieur.
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Sans compter les réseaux d'élus locaux, d'ONG ou le Réseau international des maisons des francophonies (RIMF)
Et pourtant ce scenario a toutes les chances de ne pas se produire. Partout dans le monde nos partenaires critiquent de plus en plus ouvertement notre peu d'implication, notre manque d'ambitions. «Vous avez abandonné le français», entend-on de plus en plus souvent en Afrique ou au Québec. Si nous-même ne donnons plus l'impression de croire à la francophonie, comment entrainer nos partenaires ?
Au-delà de la langue, la recrudescence des prises de position hostiles à la puissance française au Mali ou au Burkina Faso participe également à ce phénomène. Les faits sont prégnants, la francophonie, en l'état, ne séduit plus et n'est plus considérée comme un levier de l'influence de la France.
Elle doit impérativement se régénérer.
La francophonie est riche de sa jeunesse qui est l'assurance de faire vivre et perdurer notre héritage commun. Néanmoins, le temps a fait son œuvre et les aspirations des nouvelles générations ont évolué. Les questions mémorielles viennent trop souvent altérer les relations qui unissent les populations de l'espace francophone à la France. La culture ne peut plus être le legs de premier plan et doit nécessairement s'effacer devant les impératifs économiques et sociaux.
Source : Le Figaro
Lire la suite : https://www.lefigaro.fr/vox/monde/la-francophonie-ne-seduit-plus-redoublons-d-efforts-20230323
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98ème réunion du bureau de l'association internationale des maires francophones (AIMF) à Paris
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L'Association Internationale des Maires Francophones (AIMF) a tenu la 98ème réunion de son bureau le 28 avril dernier à Paris.
Les débats étaient centrés sur trois sujets de gouvernance locale : la transformation urbaine pour des villes plus durables et inclusives, la lutte contre la désinformation et les discours de haine, les diasporas comme acteurs du développement des territoires, mises en lumière à l'occasion d'une conférence associant les acteurs économiques et associatifs.
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Concrètement, plus d'un milliard d'euros de subventions à des projets portés et mis en œuvre par les villes devaient être votés lors de cette réunion.
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LIBERTE DE LA PRESSE
Aux quatre coins du monde, la liberté de la presse "attaquée"
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Journalistes harcelés, emprisonnés ou tués à travers le monde: organisations internationales et médias se sont alarmés des menaces contre la liberté de la presse à la veille du 30e anniversaire de la Journée qui la célèbre.
Dans ce contexte, l'UNESCO a attribué mardi soir son prix mondial de la liberté de la presse 2023 à trois journalistes iraniennes emprisonnées. Elaheh Mohammadi et Niloufar Hamedi, qui ont contribué à rendre publique la mort en détention de Mahsa Amini en septembre, et la militante des droits humains Narges Mohammadi.
"Je viens d'un pays, l'Iran, où être journaliste est un crime", a dénoncé la journaliste et militante du droit des femmes Masih Alinejad, qui vit aux Etats-Unis, lors d'une conférence organisée par l'UNESCO au siège de l'ONU à New York pour ce trentième anniversaire de la Journée internationale de la liberté de la presse. "
Elément vital
"La liberté de la presse représente l'élément vital des droits humains. Mais aux quatre coins du monde, la liberté de la presse est attaquée", a lancé de son côté le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres dans un message vidéo. "Les journalistes et employés des médias sont directement pris pour cible en ligne et en dehors en faisant leur travail vital. Ils sont quotidiennement harcelés, intimidés, arrêtés, mis en prison", a-t-il déploré.
S'il n'a cité aucun nom ni aucun pays,
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d'autres intervenants ont souligné des situations individuelles, comme celle du journaliste américain du Wall Street Journal Evan Gershkovich, détenu en Russie pour des accusations d'espionnage qu'il rejette. "Le combat pour la liberté de la presse, le combat pour la libération d'Evan, est un combat pour la liberté de tous", a insisté le directeur de la publication du "WSJ", Almar Latour.
Et malgré les risques, "nous ne pouvons pas arrêter de rapporter ce qui se passe dans le monde", a-t-il plaidé. "Il n'y a probablement pas de meilleure réponse aux autocraties qui tentent d'écraser et d'amoindrir le journalisme que d'offrir un grand journalisme au monde".
59 journalistes tués
Au-delà du harcèlement et des arrestations, selon Reporters sans frontières, 55 journalistes et 4 collaborateurs des médias ont été tués dans l'exercice de leurs fonctions en 2022 dans le monde. Une situation "inacceptable", a insisté la directrice générale de l'Unesco Audrey Azoulay, soulignant que nombre de ces journalistes sont tués "à leur domicile, souvent devant leur famille".
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Les pays qui emprisonnent le plus
de journalistes
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Le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) publie chaque année un rapport sur le nombre de journalistes détenus en prison en raison de leur profession dans le monde. D'après l'association, 363 journalistes étaient derrière les barreaux en décembre 2022. Un nouveau record, après en avoir dénombré un peu plus de 300 à la fin de l'année 2021.
L'année dernière, les cinq pays qui emprisonnaient le plus de journalistes étaient l'Iran, la Chine, le Myanmar, la Turquie et la Biélorussie. Comme le décrit le CPJ, "les efforts de plus en plus oppressifs des gouvernements autoritaires pour étouffer la presse s'expliquent par la volonté de contenir le mécontentement qui gronde dans un monde perturbé par le
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Covid-19 et les retombées de la guerre menée par la Russie contre l'Ukraine".
En Iran, des dizaines de journalistes figurent parmi les quelque 14 000 Iraniens arrêtés lors de la répression des manifestations déclenchée par la mort en garde à vue de Mahsa Amini, une étudiante de 22 ans arrêtée en septembre 2022 pour avoir prétendument enfreint la loi iranienne sur le hijab.
En Chine, les autorités ont renforcé la censure numérique lors des manifestations contre la politique zéro-Covid qui se sont déroulées l'année dernière, et plusieurs journalistes auraient été détenus alors qu'ils couvraient les manifestations.
Quant au Myanmar, après la survenue du coup d'État militaire en 2021, ce pays a été propulsé au deuxième rang mondial des pires pays en matière d'emprisonnements de journalistes. Le nombre de journalistes emprisonnés au Myanmar est passé à au moins 42 en décembre 2022 (contre 30 l'année précédente).
Source : Statista
Lire le rapport : https://cpj.org/reports/2022/12/number-of-jailed-journalists-spikes-to-new-global-record/
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Roman Protassevitch, journaliste biélorusse, condamné à huit ans de prison
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Son arrestation en 2021 alors qu'il effectuait un vol Athènes-Vilnius, dans un avion intercepté par un avion de chasse biélorusse, avait suscité un tollé et des sanctions occidentales contre Minsk. Deux autres personnes, en exil à l'étranger, ont été condamnées par contumace, à 20 ans et 19 ans de prison. Tous trois étaient accusées d'appels publics à « prendre le pouvoir », commettre des « actes terroristes » et d'insulte au chef de l'État.
Un tribunal biélorusse a condamné, mercredi 3 mai, Roman Protassevitch à huit ans de prison. Il est apparu fatigué à l'audience à Minsk, assis seul sur le banc des accusés, selon des images diffusées par l'agence Belta. Âgé de 27 ans, ce jeune militant de l'opposition au régime d'Alexandre Loukachenko, ainsi que les deux co-accusés ont travaillé pour le média Nexta qui a joué un rôle clé dans le mouvement de protestation de 2020.
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Hébergé sur l’application de messagerie Telegram, Nexta, avait notamment diffusé massivement les appels à manifester et publié des images de la mobilisation et des répressions policières. Il a été interdit et classé « organisation terroriste » par la justice biélorusse. Le 24 mai 2021, il est arrêté avec sa compagne alors qu'il est à bord d'un Boeing 737 de la compagnie Ryanair ayant décollé d’Athènes pour Vilnius en Lituanie.
Source : RFI
Lire la suite : https://www.rfi.fr/fr/europe/20230503-libert%C3%A9-de-la-presse-roman-protassevitch-journaliste-bi%C3%A9lorusse-condamn%C3%A9-%C3%A0-huit-ans-de-prison
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Au Soudan, le conflit rend le travail
des journalistes périlleux
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Mercredi 3 mai est la Journée mondiale pour la liberté de la presse. Une liberté de la presse menacée au Soudan, où les journalistes tentent de couvrir le conflit, malgré les tirs et bombardements qui touchent aussi les rédactions.
Au premier jour des combats, samedi 15 avril , les Forces de Soutien Rapide (FSR) ont revendiqué la prise des studios de la chaîne de télévision nationale, situés à Omdurman au nord-ouest de Khartoum.
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Ce que révèle le rachat de Twitter : Quand la liberté d’expression passe à droite
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Après trois décennies de développement spectaculaire d’Internet, l’utopie libertaire de la Toile est désormais revendiquée par l’extrême droite américaine. Au détriment d’une gauche légitimement soucieuse de protéger les plus vulnérables contre les discours outranciers, mais qui abandonne aux entreprises capitalistes le soin de réguler les réseaux.
Un déluge de condamnations a accompagné le rachat de Twitter par le milliardaire Elon Musk. À l’évidence, l’enjeu de la transaction a dépassé le sort d’un réseau social prisé par les élites. L’évolution de cette plate-forme de microblogage représente en effet un indicateur de l’avenir de la parole en ligne, et les controverses attisées par le nouveau patron démontrent que la régulation de la liberté d’expression est devenue une question conflictuelle, particulièrement aux États-Unis.
Rembobinons. Au printemps 2022, M. Musk justifie l’acquisition de cette entreprise peu profitable (270 millions de dollars de pertes nettes au deuxième trimestre 2022) par sa volonté de protéger la liberté d’expression, « fondement d’une démocratie qui fonctionne ». Il dit vouloir limiter la modération des contenus au minimum exigé par la loi (américaine) et présente Twitter comme la « place publique numérique où sont débattues des questions vitales pour l’avenir de l’humanité ». Lorsqu’il achète Twitter, il renvoie par courrier électronique la moitié des salariés et rompt les contrats de plus de quatre mille prestataires externes, chargés notamment de la modération de contenus.
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Il rétablit ensuite de nombreux comptes désactivés, dont celui de M. Donald Trump, renonce à la politique de lutte contre la désinformation mise en place durant la pandémie de Covid-19, suspend pendant quelques heures les comptes de journalistes qui lui déplaisent, et fait fuiter des documents exposant la manière dont les cadres de l’entreprise collaboraient, sous l’ancienne direction, avec les services de renseignement américains.
Par-delà ces décisions erratiques et brutales, l’évolution de Twitter soulève une question intéressante : pourquoi un milliardaire autoritaire peut-il aujourd’hui se faire le champion de la liberté d’expression, un combat historique de la gauche ? Quoi qu’on pense de la sincérité de l’engagement de M. Musk, un constat demeure. La droite et l’extrême droite américaines se prévalent dorénavant de cette cause, (...)
Source : le Monde diplomatique
Lire la suite : https://www.monde-diplomatique.fr/2023/05/BROCA/65768
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