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La presse francophone au défi
de l’intelligence artificielle
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Par Anne-Cécile Robert
Présidente internationale
Dans une tribune retentissante publiée le 30 mars 2023, plusieurs experts de l’intelligence artificielle réclament une pause de six mois dans la recherche. Ils dénoncent « une course incontrôlée pour développer et déployer des systèmes d’IA toujours plus puissants, que personne, pas même leurs créateurs, ne peut comprendre, prédire ou contrôler de manière fiable ». La presse du monde entier se fait l’écho des inquiétudes et des menaces : compte tenu des performances de ces nouvelles technologies, en premier lieu Chat GPT, « faut-il supprimer les enseignants ? ». Certaines écoles interdisent déjà aux étudiants d’y avoir recours pour rédiger leur devoir ou leur mémoire de fin d’étude.
Les journalistes et les acteurs des médias ne sont pas que des commentateurs de ce phénomène inédit par son ampleur et ses conséquences possibles sur nos sociétés, voire nos libertés. Les auteurs de la tribune posent ainsi deux questions qui s’adressent directement à eux. La première - « Devrions-nous laisser les machines inonder nos canaux d’information, de propagande et de mensonges ? » - amènera immanquablement à l’interrogation « faut-il supprimer les journalistes ? ». La seconde - « Devrions-nous automatiser tous les emplois, y compris ceux qui sont gratifiants ? » recoupe les interrogations bien connues désormais concernant la lutte contre les infox, les intox et la propagande, popularisés sous le vocable anglais de « fake news ». Ces défis vertigineux, qui concernent le monde des médias à travers le monde, touchent particulièrement la presse francophone. En effet, dans nombre de pays francophones, la crise économique, la précarité des journalistes, la concurrence effrénée des grands groupes – qui n’ont parfois rien à voir avec les médias mais y investissent des sommes colossales pour conquérir des parts de marché – fragilisent plus la profession qu’ailleurs. C’est souvent le rédacteur, le photoreporter, le maquettiste, ou le correcteur qui fait les frais des coupes budgétaires. L’intelligence artificielle vient opportunément offrir aux gardiens des « petits sous » une solution à moindre coût, du moins en apparence : remplacer l’être humain par une machine.
Un autre défi, sous-estimé, se dresse pour le monde francophone et pour les journalistes en particulier : l’intelligence artificielle mouline des données conçues et sélectionnées dans le monde anglophone ; elle n’est pas culturellement neutre comme le souligne Asma Mhalla, spécialiste des enjeux géopolitiques du numériques à SciencePo et à l’Ecole polytechnique (Paris)[1]. L’utilisation de ces outils peut donc introduire des biais ou favoriser l’influence indue de certaines manières de voir ou de visions du monde. Elle constitue une « expérience culturelle » au sens large souligne Marion Carré, chercheuse et fondatrice de la société de conseil AskMona. « La question à se poser c'est : au nom de quoi a-t-on confiance en l'outil ? Il faut donc éduquer au discernement » rappelle pour sa part le directeur de la chaîne franco-allemande Arte Bruno Patino dans un tweet du 31 mars 2023.
L’Union de la presse francophone entend se saisir de ces défis et animer le débat nécessaire dans ses sections locales, ses symposiums et ses Assises.
A.C.R
[1] C Le soir, France 5, 1er février 2023 ; Intelligence artificielle : révolution ou cauchemar.
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Attention: Clôture de la campagne d'adhésion aura lieu fin avril 2023
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La campagne d'adhésion/renouvellement pour l'année 2023 se poursuit jusqu'au 30 avril.
Les demandes sont à envoyer à vos sections respectives qui se chargeront de les centraliser et de les valider en amont avant l'envoi au secrétariat international à Paris. Ces demandes seront ensuite validées par le secrétariat général.
Pour les pays qui ne disposent pas de section nationale, les demandes sont à envoyer de façon individuelle à Paris à l'adresse suivante : union@presse-francophone.org.
L'UPF ne vit que par et pour ses adhérents.
Nous vous attendons nombreux pour 2023.
TELECHARGER LE BULLETIN D'ADHESION /
https://mcusercontent.com/3c6ca9fcb7350e140c279ae97/files/e28f04b0-f954-f4b8-4524-dfd9d37ad7ad/Fiche_renouvellement_adhesion_2023.doc
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LA VIE DE L'UPF
Soirée de partage autour de la Francophonie à l'Ambassade de Roumanie à Paris
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L'UPF était présente, jeudi 30 mars, à la célébration des 30 ans d'adhésion de la République de Roumanie à l'Organisation internationale de la Francophonie. L'ambassade de Roumanie a fêté l'événement avec la participation des institutions, organisation et représentants de la Francophonie à Paris avec un programme culturel et artistique très riche.
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Semaine de la Francophonie :
Anne-Cécile Robert participe à une conférence sur "le Pouvoir des langues"
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La présidente de l'UPF internationale, Anne-Cécile Robert a participé, le 23 mars, à Paris, à une conférence sur "le pouvoir des langues".
Organisée dans le cadre du Café diplo et initiée par le cercle les Amis du Monde diplo, cette conférence s'interrogera sur les enjeux et la portée des langues dans le monde d'aujourd'hui.
Faut-il se résigner à voir disparaître le prodigieux patrimoine de milliers de langues ? La menace est bien réelle, comme celle de voir des peuples las d’être niés dans leur identité profonde reprendre le chemin de la guerre. La soumission à la logique de marché culturel conduit vers un monde monochrome. Outils d’influence, les langues sont aussi des outils de partage. L’histoire démontre leur capacité d’adaptation et de résistance.
Aux côtés de Anne-Cécile Robert, les panélistes (Nelly PORTA, de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) et Christian Tremblay, Président de l'Observatoire Européen du Plurilinguisme (OEP)) répondaient à la question générique : "Les langues : outils de pouvoir ou de partage ?" .
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UPF Suisse tient son AG et organise l'exposition « La presse en liberté à Genève »
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La section suisse de l’Union de la presse francophone a tenu son assemblée générale 2023 le 29 mars à Lausanne. Outre les parties statutaires de l’ordre du jour, il a surtout été question de la reprise des activités amorcée en 2022, après l’interruption liée à la pandémie de coronavirus.
Dans son rapport annuel, le président Jean-Philippe Jutzi a surtout mis l’accent sur le dynamisme retrouvé du bureau international, sous l’impulsion de la nouvelle présidente internationale Anne-Cécile Robert. Il a rappelé l’organisation, après les Assises de Benguerir au Maroc en juillet, des rencontres régionales de Bari à fin septembre et de la conférence sur «La liberté de la presse dans l’espace francophone», en novembre à Paris. Il a également mentionné les nombreux contacts repris à l’international pour repositionner l’UPF dans le paysage médiatique.
Les activités de la section suisse ont repris quant à elles dès les premiers jours de 2023. La présidente Anne-Cécile Robert a été invitée le 12 janvier pour une journée à Lausanne et Genève. Elle a été l’hôte de l’émission Médialogues dans la matinale de la RTS (la radio nationale du service public) ; elle a ensuite donné une conférence et accordé une interview sur le thème «La liberté de la presse dans l’espace francophone en période de conflit », dans le cadre des déjeuners-débats du Forum suisse de politique internationale ; puis elle s’est ensuite exprimée sur le même thème, avec trois autres intervenants, devant un parterre de journalistes au Club suisse de la presse.
La section suisse de l’UPF a été associée à l’exposition « La presse en liberté », qui a été présentée du 22 au 26 mars au Salon du Livre de Genève, fréquenté par plus de 60'000 visiteurs. Elle donnait à voir plus d’une centaine de «unes» historiques et originales des principales
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publications helvétiques, ainsi que des exemplaires de grands médias français et francophones. Une section avait été réservée à une sélection de «unes» représentatives de la presse d’Afrique francophone. En marge de l’exposition, un colloque a réuni des personnalités du monde de la presse qui ont débattu de la situation actuelle et de l’évolution du monde des médias.
Dans le cadre du Salon du Livre toujours, il a été possible de relancer une série d’événements initiée en 2021 et intitulée les Grandes voix de la francophonie – elle aussi interrompue à peine commencée en raison de la pandémie. Animée par Romaine Jean, membre du comité de la section, cette rencontre a fait dialoguer les auteurs ivoirien Armand Gauz et suisse Dominique Ziegler sur le thème du cacao et du déséquilibre néo-colonialiste que ses échanges internationaux entraînent. D’autres conférences sont prévues dans le cadre des Grandes voix de la francophonie.
A signaler encore que, grâce à une initiative du bureau international et une réalisation de la section marocaine, une nouvelle brochure de présentation de l’UPF a été publiée. Moyennant une adaptation simple des adresses de contact, celle-ci peut être mise à la disposition des sections nationales pour leur propre promotion.
Jean-Philippe Jutzi
UPF - Président de la section suisse
UPF – Vice-président international (Europe)
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UPF Hongrie : un programme culturel très dense et une Journée de la liberté avec Plantu
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Les révolutions du printemps de 1848 – après Paris, Francfort, Vienne, Ferrare et ainsi de suite – connurent l’échec à une exception près: la seule révolution réussie et celle de la République du Canton de Neuchâtel en Suisse – Balint Basilides rend hommage à cet événement historique un peu oublié dans le Journal Francophone de Budapest au moment de l’anniversaire de la Révolution hongroise de1848 – jour de la liberté de presse. Une fête a eu lieu à la Maison de la presse hongroise à cette occasion.
Plantu et ses meilleurs collègues caricaturistes hongrois ont défendu la cause commune, la liberté de presse, la liberté d’expression lors d’une table ronde dans l’amphythéâtre archi-pleine de l’Institut Français de Budapest. Il a dédicacé ces derniers dessins et ceux des archives retrouvés de son journal Le monde. Certaines de ces oeuvres majeures sont actuellement affichées au sein de la verrière de l’Institut Français.
C’est à la librarie Latitudes qu’un recueil de nouvelles variées, singulières, parfois drôles de Bisame Corvin a été présenté: La chèvre à trois pieds. Nous suivons la quête identitaire d’une jeune femme (propre à toutes les personnes issues de l’immigration) balloté entre deux cultures, deux langues. Mais justement c’est un atout, c’est une richesse incroyable – pense notre collègue de l’UPF-Hongrie la journaliste et écrivaine Claire Hunyadi, bisame pour moitié – sa soeur jumelle vit toujours en France.
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Elle ajoute dans son interview publié dans le JFB: - l’immigration est une force pour un pays et non le contraire comme prétendent certains. Au lieu de rabaisser et d’humilier ces enfants issus de l’immigration, leur intégration est primordiale, ce sera peut-être l’un d’eux notre futur prix Nobel !
Ligeti 100 – ce sont des moments sollennels ; des concerts dédiés au compositeur Ligeti et à la Cité de la Musique à Paris et dans les salles de concert de Budapest.
Un programme culturel dense avec des projections de films, pièces de théâtre, spectacles de danse de musique ou encore de poésie au Festival du mois de la Francophonie, inauguré lors d’une très belle cérémonie de gala – en présence de nombreux ambassadeurs de pays francophones.
La 13e édition du festival fait la part belle aux femmes qui portent des rôles majeurs et centraux dans une grandee partie des films présentés et les réalisatrices sont également bien représentées. Pour la journée internationale du droit des femmes - le 8 mars – une projection spéciale a eu lieu.
Femmes dans les sciences – un colloque trés réussi a eu lieu à l’Institut Français de Budapest. Toujours dans le cadre du mois de la francophonie – avec une forte participation franco-hongroise ! introduite par l’ambassadrice Claire Legras et le directeur de l’Institut Français Pierre Pedico.
Les objectifs dans l’immédiat : promouvoir les sciences auprès des jeunes et surtout des filles. Ce colloque était à la hauteur des défis gigantesques pour garder notre planète viable.
Éva Vámos
Présidente de l'UPF Hongrie
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Promotion de la Francophonie : UPF Maroc partenaire de l’Institut français
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«Faisons du Français langue étrangère à toutes les sauces!». C’est avec ce slogan que l’Institut français (IF) à Casablanca de décidé de faire la promotion de la Journée internationale de la francophonie, célébrée le 20 mars dernier. Pour la session d’hiver, l’Institut a décidé de mettre l’accent sur la gastronomie francophone.
C’est dans ce contexte que s’est déroulé le concours Potes chef.fe.s dont les lauréats ont été distingués lors d’une cérémonie organisée, vendredi 17 mars, à la résidence du consul général de France, Christian Testot, du directeur de l’Institut français, Gaëtan Pellan, de Jalila El Baraka, responsable des cours, d’une quarantaine d’enseignants, des apprenants et leurs familles.
Les partenaires de ce projet éducatif étaient également au rendez-vous,
notamment l’UPF Maroc représentée par Meriem Oudghri, présidente, et Myriam Ezzakhrajy, vice-présidente.
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-Education aux médias: L’UPF Maroc anime la semaine de la presse
Par ailleurs, l’UPF-Maroc a participé à la semaine de la presse qui s’est déroulée du 27 mars au 1 avril dans les établissements d’enseignement français au Maroc. Des membres de l’UPF ont animé le 27 mars à l’Ecole française internationale (EFI), une conférence autour du monde de la presse et du métier de journaliste : la méthodologie de recherche de l'information, les étapes de la rédaction d'un article, la désinformation... Des visites de médias ont également été au programme.
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République de Moldova: les enjeux du passé, du présent et de l’avenir
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En Moldavie, le 20 mars de cette année a été un régal littéraire pour les francophones du pays mais aussi une bouffé de fierté nationale pour le pays tout entier. La présentation du livre intitulé «La République de Moldova: les enjeux de passé, du présent et de l'avenir» signé par Victor Moraru a eu lieu le jour même de la fête de la Francophonie à l'Académie des sciences, en présence d'un public en grande partie francophone mais aussi de représentants du monde scientifique et des médias.
Victor Moraru est professeur universitaire, ancien Doyen de la faculté de journalisme, Directeur de l'Institut des Médias de 2004 à 2010, Directeur de l'institut de l'intégration européenne et des sciences politiques entre 2013 et 2018 et depuis 2019 vice-président de l'Académie des sciences de Moldavie. Il y a 25 ans Victor Moraru, avec d'autres journalistes, a fondé la section moldave de l'Union internationale de la Presse Francophone, ainsi que la toute première publication en langue française – Le Courrier de Moldavie.
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Il a été le premier Président de la section, dont il reste un membre actif. Auteur de 22 ouvrages et francophone de longue date c'est tout naturellement en français qu'il a rédigé son dernier livre.
Les 200 pages sont une synthèse d’études et d’articles publiés pendant des années qui traitent de la géopolitique, des flux migratoires, des relations avec les pays voisins et les membres de l’Union européenne, le tout sous l’aspect politique et médiatique.
L’académicien Mihai Cimpoi a décrit l’oeuvre comme étant «solidement documentée», tandis que Ion Thighineanu, Président de l’Académie des sciences de Moldavie, a souligné l’importance d’un tel travail pour mieux comprendre les difficultés d’hier, d’aujourd’hui et de demain.
La géographie a placé la Moldavie au croisement de différentes cultures et religions et son chemin n’est pas du tout facile. Le livre du professeur Victor Moraru apporte une preuve supplémentaire des difficultés passées et à venir.
A lire en français et sans modération, «La République de Moldova: les enjeux du passé, du présent et de l’avenir» le sera sans aucun doute par les nombreux membres de la section moldave de l’UPF présents lors de cet événement.
Silvia Grossu
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Médias francophones et enjeux
du numérique en Mauritanie
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Conférence organisée lundi 20 mars à l’Institut Français de Mauritanie (IFM) par la section mauritanienne de l’Union Internationale de la Presse Francophone (UPF Mauritanie).
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UPF Rwanda élit sa nouvelle équipe dirigeante
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Samedi 25 mars, les membres de l'UPF Rwanda se sont réunis en Assemblée générale ordinaire.
Outre la présentation des différentes activités menées par le comité exécutif dans le volet du renforcement des capacités des membres et du partenariat avec d’autres acteurs, l'Assemblée générale a procédé à l'élection d'une nouvelle direction.
A la présidence de l'UPF Rwanda , les membres ont élu à l'unanimité, Patrick Nyiridandi qui a remplacé Madame Jeanne Kandama. A la vice-présidence, Madame Michèle Iradukunda.
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Le secrétariat général est assuré par Aimable Twahirwa, et la trésorerie de l'organisation par JMV Rurangwa.
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Chronique de Pierre Ganz :
Tueries de masse
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Six morts à Kaboul (Afghanistan) le 27 mars à l’entrée d’un centre d’affaire dans l’explosion d’une bombe qu’un homme portait sur lui. Le même jour à Nashville (USA) un tireur a ouvert le feu dans une école et tué trois adultes et trois enfants. Les tueries de masse sont récurrentes dans l’actualité. Leur couverture pose des questions éditoriales et déontologiques.
Qu’ils soient des actes individuels ou liés à des conflits armés, ces événements sont largement traités par les médias. Le public les suit en direct à la télévision ou sur les réseaux sociaux. Cela impose aux journalistes une grande prudence dans ce qu’ils disent ou montrent. Ils sont là pour informer, pas pour gêner les secours ou les policiers. Les informations doivent être recoupées scrupuleusement avant diffusion : mieux vaut ne pas être le premier qu’être celui qui publie un élément inexact dans une forte période de confusion et de tensions. Les images les plus dures ne peuvent être diffusées sans précaution, floutage, ou cadrage qui évite le voyeurisme. Lors des enquêtes qui suivent l’attaque, publier des images de cadavres ou de l’auteur en action n’est légitime que si cela apporte des éléments d’information nécessaires à la compréhension des faits.
Pour décrire l’événement, il faut s’efforcer d’utiliser un vocabulaire neutre et sans équivoque. Drame, carnage, boucherie, hécatombe, tragédie sont des mots chargés qui n’indiquent rien de précis. Massacre, tuerie, voire homicides multiples sont certes plus froids, mais ne sollicitent pas les émotions. Ils ont l’avantage de renvoyer l’auteur ou ses éventuels admirateurs à un registre légal et juridique. A noter aussi que certains de ces criminels auteurs ne commettent pas « un attentat suicide » : un suicide est une violence dirigée contre soi-même. Ces criminels ont comme objectif de tuer d’autres personnes : dire plutôt « agresseur », « kamikaze » ou « tueur de masse ».
Une extrême prudence doit présider à l’identification des victimes. Il faut être sûr que les proches sont informés avant de lâcher un nom, quand cela a un intérêt informatif. Ce qui n’est pas évident au moment de l’attaque, mais le devient plus tard, quand il s’agit de rendre à ces victimes leur humanité niée par les assaillants. Précisons qu’iI est sans doute préférable d’éviter de solliciter sur-le-champ les témoins pour un interview, surtout quand il s’agit de survivants. Mieux vaut attendre le moment où cet entretien ne risque pas d’accroître leur stress. Et leur demander explicitement leur accord pour les interroger et/ou les filmer. Lors de contacts avec les familles, y compris celle de l’assaillant, il faut avoir présent à l’esprit qu’elles sont profondément affectées, que ce sont des « personnes vulnérables » et faire preuve de sensibilité lors des rencontres.
Le choix des angles est crucial : dans quelle mesure doivent-ils être ciblés sur l'auteur des faits par rapport aux victimes?
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Comment, le cas échéant, faire référence à l'attitude haineuse de l'auteur de l'attentat ?
Des voix se sont élevées pour demander que les médias ne parlent pas des auteurs ou les anonymisent. Mais pour le journaliste, les photos et les noms des auteurs d’attentats ou de tueries sont des éléments d’information. Les cacher au public serait livrer une information incomplète. Ce serait laisser la porte ouverte à des interprétations irrationnelles et permettre aux extrémistes et ou aux complotistes d’exploiter ce silence : on a vu par exemple fleurir en France l’explication que la décision de journaux ou de télévision de ne plus nommer ou montrer les auteurs d’attentats était dictée par la volonté de cacher leur origine étrangère !
Mais cette identification ne doit pas conduire à faire de la publicité à leur acte et à ses motivations. D’abord parce que l’effet imitation est toujours possible. Les psychologues notent une tendance à reproduire les gestes qui attirent l’attention. Certains expliquent ainsi, entre autres rasions, l’épidémie de tueries de masse aux Etats-Unis (au 27 mars 2023, le site Gun Violence Archive comptabilisait 130 tueries de masse aux Etats-Unis depuis le début de l’année. En 2022, il y en avait eu 647, dont 21 avaient causé la mort de cinq personnes ou plus). Des suprémacistes ont expliqué leur passage à l’acte en invoquant le précédent de l’attentat de Christchurch en Nouvelle Zélande, dont l’auteur se référait au massacre du 22 juillet 2011 en Norvège.
Les auteurs de tuerie de masse recherchent une notoriété - pour eux ou pour leur « cause ». Beaucoup laissent des textes « expliquant » leur acte. Informer complètement est alors mentionner ces revendications. Mais il n’est pas question de les citer longuement, encore moins d’y renvoyer par un lien hypertexte : ce serait servir leur propagande posthume, prendre le risque de susciter des émules. Les portraits de ces tueurs ne doivent pas alimenter le désir de célébrité qui les animent. S’il faut les identifier et montrer leur image, il faut éviter d’alimenter une quelconque admiration. Pas de photo les montrant paradant dans des uniformes, arborant des armes, ou même les montant dans la vie quotidienne sympathiques et attirants. Ou alors en contextualisant et en expliquant qu’il s’agit de criminels.
Il a été établi que la diminution de la couverture médiatique des suicides permettait de réduire le nombre d’imitateurs. Dans la même logique, des spécialistes, comme l’Association américaine de psychologie, affirment qu’en réduisant la célébrité et l'attention dont bénéficient les tueurs de masse, il y aura moins de fans obsessionnels qui seront tentés de les imiter. Ils incitent donc les médias à refuser d’être les « idiots utiles » des tueurs, et à concentrer plutôt leur attention sur les victimes et leurs histoires.
P.G.
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Chronique de Jean-Claude Allanic :
Un monde de clichés
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Il paraît que la langue comportant le plus de mots au monde est le coréen (un million de mots), que la plus précise est l’anglais (150 000 mots), la plus logique est l’allemand, sans oublier - car je ne veux me fâcher avec aucun de mes confrères - les beautés et les richesses de l’arabe, du mandarin, de l’espagnol, du russe, de l’hébreux, du swahili, etc. etc. Mais, celle que je préfère (sans aucune once de chauvinisme linguistique), c’est bien évidemment, le français avec ses 100 000 mots si précis et beaux et si difficiles à écrire sans faire de fautes.
Grâce à cet arsenal de phrases, nous journalistes, pouvons dire et écrire tellement de choses sans les dire tout en les disant grâce, par exemple, aux circonlocutions (l’art de « tourner autour du pot »), aux clichés les plus imaginatifs et aux pléonasmes les plus redondants.
Comme tout journaliste, j’adore les clichés. J’en use et j’en abuse. D’abord, parce que cela m’évite de me creuser la tête pour éviter des répétitions et chercher les mots qui conviennent le mieux. Ensuite, parce que cela me permet de faire passer les messages subliminaux à mes fidèles lecteurs, auditeurs, téléspectateurs et internautes. Par exemple, si je qualifie un dirigeant russe de « tsar de Russie », cela n’est pas tout à fait anodin. C’est tout l’art du sous-entendu que notre chroniqueur en déontologie Pierre Ganz serait susceptible de dénoncer.
Parler du « chef de la Maison Blanche » n’a pas la même connotation (pour être à la mode : le même impact) que de qualifier le président russe de « maître du Kremlin » ou le président chinois « d’empereur rouge ». Mais, comme je suis un journaliste responsable (donc prudent), je me garderai bien de traiter le président français de « maître de l’Elysée ». Et encore moins de « monarque », même « républicain ». J’aime bien, en revanche, l’expression « locataire » de l’Elysée ou de Matignon ; je trouve cela rassurant.
J’avoue, cependant, que certains clichés me gênent, notamment ceux concernant les femmes politiques. Pour peu qu’elles fassent preuve d’un peu de fermeté, elles deviennent des « dames de fer ». Allusion à la Tour Eiffel ? Pourtant, chacun sait que si la dite tour tient debout, c’est parce qu’elle n’est pas rigide mais qu’elle ploie quand le vent souffle. Les hommes ne sont ni de fer ni de bois mais ils peuvent avoir des « poignes » ou des « mains » de fer.
Je m’interroge également sur la signification profonde des clichés utilisés
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pour désigner les secrétaires généraux des syndicats de salariés : le « patron » de la CGT, le « patron » de la CFDT, le « patron » de FO. Mais qui c’est le patron !
Pour rester sur les qualificatifs attribués aux leaders du monde (je dis « leaders » pour prouver que je maîtrise l’anglais), je me demande souvent comment distinguer un chef d’Etat d’un dictateur. Le monde étant ce qu’il est, tous les régimes qui se disent démocratiques ne le sont pas forcément. Un certain nombre de présidents « élus » de par le monde sont, de fait, des dictateurs. Les plus anciens se souviennent du « président » roumain Ceausescu, tout nouveau réélu triomphalement, devenu du jour au lendemain « le dictateur » Ceaucescu. Je vous laisse trouver des exemples plus contemporains. Je remarque, au passage, qu’il n’existe pas de féminin au mot « dictateur » dans la langue française.
C’est enfoncer une porte ouverte (encore un cliché) que de dire que les mots ne sont pas neutres. Ils peuvent, parfois, devenir aussi meurtriers que des armes.
On le voit dans le vocabulaire auquel recourent les adversaires dans les conflits en cours en Ukraine, en Syrie, en Israël, en Afrique et dans bien d’autres pays du monde. Il ne faut pas confondre satellite « d’observation » et satellite « espion ». Et, les héros des uns sont les criminels des autres. Rebelles ou résistants, agresseurs ou victimes ; à chacun sa vérité. Quant aux « tirs alliés » sur une population civile, ce ne sont que des « bavures » alors que les tirs ennemis ne font, naturellement, que des victimes innocentes (bel exemple de pléonasme).
Pour terminer sur une note plus sympathique, arrêtons-nous justement sur les pléonasmes, tics journalistiques au moins aussi répandus que les clichés. L’Académie française en a dénombré plus de 300. « Bref résumé » des plus courants « au jour d’aujourd’hui » : ajourner à plus tard, égalité parfaite, avoir l’avenir devant soi (c’est mieux que de l’avoir derrière), étape intermédiaire, tri sélectif, prévenir à l’avance, hasard imprévu, monter en haut (ou descendre en bas), statut quo actuel, erreur involontaire (à l’insu de son plein gré ?), démocratie populaire (qu’ils disent), attendre l’arrêt complet (toujours préférable), accalmie passagère, solidaire les uns des autres, s’avérer vrai, tollé général, débat participatif, expérience pilote, petit détail, au grand maximum, voire même, perfection absolue … Autant de pléonasmes à … « bannir définitivement » !
JCA
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FRANCOPHONIE
Numérique/OIF-UIT: Doreen Bogdan-Martin et L. Mushikiwabo répondent aux besoins pressants des pays francophones
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L’Union internationale des télécommunications (UIT) et l’Organisation internationale de la Francophonie viennent de renforcer leurs partenariats. Les deux institutions ont en ce sens signé ce 3 avril 2023 une déclaration commune.
«Cette coopération renouvelée autour des domaines d’intérêt commun en lien avec les défis actuels correspondent aux attentes de nos populations. Il s’agit d’actions concrètes et mesurables», a déclaré Madame Louise Mushikiwabo, la Secrétaire générale de la Francophonie lors de cette signature.
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Madame Doreen Bogdan-Martin, la Secrétaire générale de l’UIT a pour sa part souligné que la coopération entre ‘’l’UIT et l’OIF’’ intervient à un moment où le numérique prend une place de plus en plus importante sur la scène internationale.
Le renforcement de cette coopération ambitionne de répondre aux besoins des pays francophones en matière du numérique et s’inscrit notamment dans le cadre des décisions du XVIIIe Sommet de la Francophonie tenu à Djerba (Tunisie) les 19 et 20 novembre 2022, sur le thème «Connectivité dans la diversité : le numérique, vecteur de développement et de solidarité dans l’espace francophone»,
Afriquinfos
Lire la suite :https://afriquinfos.com/reste-du-monde/20230405numerique-oif-uit-doreen-bogdan-martin-et-l-mushikiwabo-repondent-aux-besoins-pressants-des-pays-francophones/
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LIBERTE DE LA PRESSE
Algérie : le journaliste Ihsane El-Kadi condamné à trois ans de prison ferme
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Figure de la presse algérienne indépendante, le fondateur d’Interface Médias était détenu depuis fin décembre dans le cadre d’une enquête pour « financement étranger de son entreprise ».
Le patron de presse algérien Ihsane El-Kadi, assez critique du pouvoir, a été condamné dimanche 2 avril à cinq années de prison, dont trois ans ferme, a annoncé le tribunal de Sidi M’hamed à Alger, qui a rendu son verdict en présence de l’accusé.
Le parquet avait requis cinq ans de prison ferme, assortis d’une interdiction d’exercer pour la même durée à l’encontre du dirigeant d’un des derniers groupes de presse indépendants d’Algérie, qui comprend Radio M et le site d’information Maghreb Emergent.
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Le tribunal a également prononcé la dissolution de la société Interface Médias, éditrice des deux médias dirigés par M. El-Kadi, la confiscation de tous ses biens saisis, et 10 millions de dinars d’amende (plus de 68 000 euros) contre son entreprise.
Le Monde
Lire la suite :
https://www.lemonde.fr/afrique/article/2023/04/02/algerie-le-journaliste-ihsane-el-kadi-condamne-a-trois-ans-de-prison-ferme_6167978_3212.html
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Deux journalistes françaises expulsées
du Burkina Faso
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Agnès Faivre, correspondante du quotidien “Libération” et de “Courrier international”, et Sophie Douce, correspondante du quotidien “Le Monde”, avaient reçu l’ordre de quitter le Burkina Faso vendredi 31 mars.
Après les interdictions de diffuser RFI et France24, la junte militaire au pouvoir au Burkina Faso a expulsé samedi 1er avril deux journalistes françaises, Agnès Faivre (correspondante de Libération et de Courrier International) et Sophie Douce (correspondante du Monde).
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Selon nos informations, les deux journalistes sont arrivées dimanche 2 avril à Paris. Elles avaient été convoquées vendredi 31 mars à Ouagadougou à la sûreté nationale.
Auditionnées séparément, elles se sont vues notifier, après être sorties des locaux, l’ordre de quitter le Burkina Faso dans les 24 heures. “Nuitamment, comme on dit ici, un lieutenant a surgi pour me signifier mon expulsion. Ordre venant d’en haut. J’ai 24 heures pour quitter le pays”, nous alertait Agnès Faivre par e-mail quelques minutes après.
Courrier international
Lire la suite :
https://www.courrierinternational.com/article/liberte-de-la-presse-deux-journalistes-francaises-dont-la-correspondante-de-courrier-international-expulsees-du-burkina-faso
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Le Burkina Faso suspend la diffusion
de France 24, décision que la chaîne «déplore vivement»
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Le 27 mars 2023, le gouvernement du Burkina Faso a annoncé la « suspension sine die de la diffusion des programmes de France 24 sur l’ensemble du territoire national ».
Les autorités burkinabè invoquent une « interview du Chef d’al-Qaïda au maghreb islamique (Aqmi) » qui aurait été diffusée sur les antennes du média français. Ce dernier, en retour, « déplore vivement » cette décision de Ouagadougou et « conteste les accusations sans fondement qui mettent en cause le professionnalisme de la chaîne ». France 24 rappelle que « jamais la chaîne [n’a] donné la parole directement » au chef d’Aqmi. Communiqué.
Communiqué : France 24 déplore vivement la suspension de sa diffusion au Burkina Faso
France 24 a pris connaissance le lundi 27 mars 2023, par la voie d’un communiqué du gouvernement du Burkina Faso, de la suspension « sine die » de la diffusion de ses programmes dans le pays. La direction de France 24 déplore cette décision et conteste les accusations sans fondement qui mettent en cause le professionnalisme de la chaîne.
Le gouvernement burkinabè reproche à France 24 la diffusion d’une « interview du Chef d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) », alors que jamais la chaîne ne lui a donné la parole directement, prenant soin de relater ses propos sous la forme d’une chronique permettant la distanciation et la contextualisation nécessaires. En outre, cette chronique permettait pour la première fois de confirmer que l’otage français Olivier Dubois, libéré depuis, était retenu par AQMI.
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France 24 s’indigne des propos outranciers et diffamatoires du gouvernement burkinabè, associant la chaîne à « une agence de communication pour ces terroristes », qui tentent de décrédibiliser la chaîne, dont l'indépendance et la déontologie ne sont plus à démontrer. France 24 rappelle son attachement sans faille à la liberté d’informer comme au travail professionnel de ses journalistes.
En outre, la décision de suspendre la chaîne intervient sans préavis et sans que n’aient été mises en œuvre les procédures prévues par la convention de diffusion de France 24 établie par le Conseil Supérieur de la Communication du Burkina Faso. Pourtant, des échanges continus entre l’autorité de régulation et des représentants de France 24 ont toujours permis un dialogue constructif. Jamais n’a été évoqué le motif qui sert de prétexte aujourd’hui au gouvernement du pays pour justifier la suspension de la diffusion de la chaîne. En décembre dernier, le gouvernement burkinabè avait déjà suspendu la radio RFI dans les mêmes conditions exorbitantes du droit commun, s’exonérant de tout respect des procédures.
Au Burkina Faso, France 24 est suivie par un tiers de la population chaque semaine et plus de 60% des cadres et dirigeants. Elle reste accessible en réception satellitaire directe via Eutelsat 16 A et SES 5, sur YouTube, Internet et les réseaux sociaux.
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Olivier Dubois, journaliste otage au Mali, enfin libre
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La captivité du correspondant de «Libération», otage depuis près de deux ans au Sahel, a pris fin lundi 20 mars.
Enfin. Olivier Dubois, otage pendant sept cent onze jours au Sahel, est libre. Le journaliste indépendant, correspondant de Libération, du Point et Jeune Afrique au Mali, avait été enlevé à Gao le 8 avril 2021. Lundi 20 mars 2023, son calvaire s’est achevé. Pour sa famille, ses amis, ses proches, et pour ses collègues de Libération, le soulagement est immense.
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A la mesure de cette longue attente angoissée qui rongeait intimement tous ceux qui se sont mobilisés pour sa libération.
Elle avait commencé il y a près de deux ans. Ce 8 avril 2021, Olivier s’était rendu à Gao pour interviewer un cadre jihadiste, Abdallah Ag Albakaye, lieutenant du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (Jnim, selon son acronyme en arabe), affilié à Al-Qaeda. Un chef de rang intermédiaire dans la hiérarchie du groupe sahélien, actif dans la zone de Talataye. Libération avait refusé l’interview, jugée trop dangereuse.
Libération
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https://www.liberation.fr/international/afrique/le-journaliste-olivier-dubois-est-libre-20230320_2MS5MBZVPVGHZG62EWNNNXLBNM/
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Chez les attachés de presse, les influenceurs ont détrôné les journalistes
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Moins onéreux qu’une publicité classique, plus proches du public que les journalistes, les influenceurs sont d’une efficacité redoutable auprès des consommateurs. Et ça, les attachés de presse l’ont bien compris.
À peine sortie d’école, c’était son premier CDD. Aujourd’hui en poste dans un média d’investigation, la journaliste se retrouve envoyée par son magazine sur un voyage de presse. « Le concept même du voyage de presse est hallucinant ! », découvre sur place la jeune diplômée alors embarrassée d’être véhiculée, logée et nourrie pendant quatre jours en Italie par une marque de pâtes pour rédiger un article sur « comment faire des pâtes ».
Plusieurs journalistes et une influenceuse participent à ce séjour. « Nous avions un article à rédiger pour nos médias respectifs à l’issue du voyage, donc à part dans l’usine où nous avons fait notre boulot, le reste du temps, nous avons tranquillement profité de Vérone », se souvient la journaliste. Et l’influenceuse ?
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« Elle bossait non-stop ! Elle photographiait tout et tout le temps, elle enchaînait les stories, répondait aux commentaires et dès que nous avions une pause elle en profitait pour recharger les batteries de son téléphone et de son ordinateur. C’était un flux constant de publications. L’enfer ! » Et quatre jours de visibilité sur les réseaux sociaux pour la marque.
La Revue des médias
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https://larevuedesmedias.ina.fr/influenceurs-journalistes-attaches-de-presse-communication-marketing-regulation
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« Story Killers » : face aux mercenaires de l’information, la déontologie des journalistes est une arme
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Alors que médias et journalistes sont soumis à des opérations d’« influence » sophistiquées, menées par des officines œuvrant à la limite de la légalité, la réponse de la profession doit être collective et mettre en avant les règles déontologiques et leur autorégulation, estime Yann Guégan, vice-président du Conseil de déontologie journalistique et de médiation, dans une tribune à « l’Obs ».
C’est une série de révélations qui tombe mal pour des médias d’information déjà en butte à la défiance de leur public, ce qu’illustrent chaque année le baromètre du quotidien « la Croix » et les études internationales comme celle du Reuters Institute.
« Story Killers », l’investigation menée par
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une centaine de journalistes réunis au sein du collectif Forbidden Stories, met au jour une nouvelle menace, celle des « mercenaires de l’information » qui s’activent, en France et à l’étranger, pour influencer le débat public en faveur de leurs commanditaires.
En s’offrant leurs services, les Etats autoritaires, les politiques sans scrupule et les entreprises empêtrées dans les scandales peuvent espérer gagner le soutien de l’opinion grâce à des contenus très favorables, publiés dans des médias parfois prestigieux et abondamment relayés sur les réseaux sociaux. « Team Jorge » et Percepto en Israël, Getfluence en France… : « Story Killers » montre comment ces nouveaux acteurs, œuvrant parfois à la limite de la légalité, parviennent à se glisser dans les failles des organisations en place.
L’OBS
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https://www.nouvelobs.com/opinions/20230227.OBS70067/story-killers-face-aux-mercenaires-de-l-information-la-deontologie-des-journalistes-est-une-arme.html
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