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Editorial
Soutien à nos collègues en Ukraine
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Chère consœur, cher confrère,
J’aurais tant aimé vous parler des projets de l’Union et des sujets liés à l’exercice de la profession de journaliste, mais voilà que l’actualité nous dicte d’autres priorités.
La guerre qui ravage l’Ukraine depuis plus d’une dizaine de jours est une véritable catastrophe. Comme n’importe quelle guerre, elle écrase dans son giron des destins et des vies humaines, et le plus souvent, ce sont des « citoyens lambda », ceux qui n’ont rien à voir avec la politique ni les intérêts des grandes finances, qui en pâtissent.
Il existe quelques catégories professionnelles qui, de par leur métier, sont exposées plus que d’autres. Il s’agit en premier lieu des médecins, des secouristes, ainsi que des journalistes qui exercent leurs métiers respectifs aussi bien sur le champ de bataille que dans les villes assiégées.
C’est grâce au travail des journalistes en zones de conflit que la vérité est portée à la connaissance du monde. Le risque qu’ils courent est permanent, car les bombes sont aveugles. Pire: souvent, ils sont pris pour cible délibérément, comme, par exemple, lors du bombardement qui avait visé la tour de la télévision, à Kiev, il y a quelques jours.
Aujourd’hui, nos collègues en Ukraine sont en danger, et ils ont besoin de notre soutien.
A côté du danger physique, les restrictions et les atteintes à la liberté de l’expression se multiplient : l’un après l’autre, les médias indépendants sont interdits en Russie, et les journalistes qui osent exprimer une autre position que celle officielle sont réprimés. Plus encore: une loi instaurant des peines de prison allant jusqu’à 15 ans et des amendes lourdes pour « diffusion d’information mensongère » sur l’armée russe vient d'être adoptée.
L’Union internationale de la Presse francophone exprime sa solidarité avec les journalistes qui couvrent le conflit en Ukraine et appelle toutes les instances internationales compétentes à joindre leurs efforts afin d’assurer la protection nécessaire des professionnels des médias.
La liberté d’expression doit rester une valeur absolue, quelle que soit le contexte.
Zara Nazarian,
Secrétaire générale internationale
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Pour information:
La Fédération internationale des Journalistes (FIJ) avait lancé une collecte des fonds pour aider les journalistes ukrainiens. Pour ceux qui veulent aider, voici les coordonnées :
Nom de la banque : BNP_Paribas_Fortis
Code BIC : GEBABEBB
Numéro de compte : BE64 2100 7857 0052 EUR
Pays – BE – Belgique
Titulaire du compte : AISBL FEDERATION INTERNATIONALE DES JOURNALISTES
Alias du compte : IFJ SAFETY FUND ACCOUNT
TOUS les fonds reçus seront directement utilisés pour fournir une aide d'urgence afin de soutenir les journalistes menacés.
Veuillez envoyer votre don avec le message « Ukraine ».
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ACTUALITES :
Haïti: un journaliste assassiné et trois autres blessés
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Maxihen Lazare, photojournaliste du média en ligne RDI, a été tué par balle et est décédé sur place. Trois autres journalistes ont été blessés, dont deux par balles, et le troisième par un jet de pierre: Sony Laurore, de Laurore News TV, Yves Moïse, de RCH 2000 et Alvarez Destiné, de Lakay TV. Lors de cette fusillade, des blessés ont été également rapportés par des témoins chez les manifestants.
L’incident s’est produit le mercredi 23 février. La manifestation des ouvriers du secteur textile, qui refusaient le salaire minimum journalier de 685 gourdes (+37%) décidé par le Gouvernement et continuaient de réclamer un salaire minimum journalier de 1 500 gourdes, a viré au drame, lorsque des hommes lourdement armés, portant des cagoules et dont le véhicule essuyait des jets de pierres, ont ouvert le feu sur les manifestants.
Des témoins ont accusé des agents de police d’être à l’origine des tirs, réalisés depuis un véhicule qui circulait apparemment sans plaque d’immatriculation. Jacques Sampeur, le président de l’Association Nationale des Médias Haïtiens (ANMH) a déploré cette nouvelle attaque contre la presse. «Nous sommes en face du flou très grave, très dangereux, puisque, des fois, on est victime du banditisme comme tout le monde, et des fois aussi, la presse est victime de l’armée régulière, de la police régulière. Nous sommes pratiquement à bout de souffle. Nous condamnons tous les jours. Il y a les dérapages policiers, on a l’impression qu’on ne respecte plus la presse et ça, c’est dangereux et c’est déplorable.»
Face aux accusations de certains témoins, la police a annoncé qu’une enquête avait été ouverte auprès de l’inspection générale de la PNH, en plus de celle ouverte par la police judiciaire. Le directeur général a. i. de la PNH, Frantz Elbé, s’est entretenu, le vendredi 25 février 2022, avec des membres de la famille du journaliste, Maxihen Lazarre, des journalistes et Me Arnel Rémy. Frantz Elbé a dit renouveler sa volonté pour que lumière soit faite sur l’assassinat du journaliste Maxihen Lazarre, précise une note de la PNH. Par cette rencontre, le directeur général de la PNH, accompagné de l’IGC Fritz Saint-Fort, l’I.G. Frédéric Leconte, directeur de la DCPJ, le DCPA Joanis Canéus, et Garry Desrosiers,
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porte-parole de la PNH, voulait mieux se renseigner sur l’incident qui s’est produit lors de cette manifestation et qui a coûté la vie à un journaliste.
Deux blessés ont été aussi enregistrés dans le camp des travailleurs de la presse. Le DG Frantz Elbé et les autres hauts gradés de la PNH souhaitent que lumière soit faite autour des informations faisant croire que des policiers seraient impliqués dans cet incident.
Par ailleurs, le doyen du tribunal de première instance de Port-au-Prince, le juge Bernard Saint- Vil, a désigné le juge Chavannes Étienne pour mener l’instruction sur l’assassinat du journaliste Maxihen Lazarre. Cette désignation de l’administrateur du TPI de la Capitale intervient à la suite du dépôt d’une plainte contre X au cabinet d’instruction, le jeudi 24 février 2022.
Réagissant à cette journée de violence, le Premier Ministre de facto, Ariel Henry, a déclaré: «tout en s’engageant à garantir la liberté de manifester, dans le respect de la loi et des valeurs républicaines, le Gouvernement rappelle la responsabilité des pouvoirs publics d’assurer l’ordre et la sécurité, en vue de rétablir la paix. Je déplore la mort du journaliste Lazarre Maxihen, survenue lors des manifestations des ouvriers, ce mercredi. Je condamne également les violences qui ont causé des blessés. Je présente mes sympathies à la famille du défunt, ainsi qu’aux autres victimes de ces actes brutaux.»
Sur ce même dossier, dans une note, le Regroupement des Journalistes Innovateurs d’Haïti (REJOUIH) a déclaré avoir appris avec indignation la nouvelle de l’assassinat du photojournaliste, Maxihen Lazarre, le mercredi 23 février 2022, ajouté aux blessures de trois autres, dans l’exercice de leur métier. Pire encore, le REJOUIH a la confirmation que le meurtre a été perpétré par des agents de la Police Nationale d’Haïti, à bord d’une voiture flanquée du nom de l’institution policière. Par conséquent, le Regroupement des Journalistes Innovateurs d’Haïti dénonce avec la plus grande fermeté et la dernière rigueur ces agissements récurrents et inacceptables des policiers envers les journalistes, et exige les autorités administratives de la Police Nationale d’Haïti à s’activer pour identifier et punir les policiers coupables de ces actes. En outre, le REJOUIH entend accompagner, dans la limite de ses possibilités, les parents des journalistes victimes, dans cette pénible circonstance. Pour finir, le REJOUIH encourage les journalistes à continuer d’exercer leur métier avec professionnalisme, tout en réitérant sa volonté de poursuivre sa lutte pour une presse libre et utile.
Haïti Progres
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Tchad : un journaliste tué lors d’un massacre dans un village
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Reporters sans frontières (RSF) demande aux autorités tchadiennes de faire toute la lumière sur le massacre ayant notamment coûté la vie à un journaliste, qui couvrait les événements dans le sud du pays.
Le journaliste Evariste Djaï-Loramadji raconte en direct à l’antenne que des tirs “retentissent partout” dans son village de Sandana, au sud du Tchad, et que les gens sont en train de “fuir en brousse”. La situation est confuse. L’intervention du correspondant de Radio Lotiko est brève. Ce sera sa dernière pour ce média communautaire chrétien. Quelques minutes plus tard, lorsque sa radio cherche à le recontacter, le journaliste ne répond plus. En fin d’après-midi, c’est l’un de ses collègues, arrivé d’une localité voisine, qui découvre son corps inerte. Le journaliste a été atteint de plusieurs balles à la tête.
Selon les informations obtenues par RSF auprès de plusieurs sources locales, Evariste Djai-Loramadji tentait de mieux comprendre ce qu’il se passait auprès de personnes qui fuyaient le village. A l’origine du conflit, un accident de moto ayant provoqué la mort d’un berger et présenté par un responsable de la police local comme un “meurtre”, poussant des soutiens de l’éleveur à monter une expédition punitive et à ouvrir le feu dans le village. L’attaque a fait 11 morts, dont le journaliste.
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“Jusqu’au bout, ce journaliste s’est attaché avec beaucoup de détermination et de courage à témoigner des événements se déroulant dans sa communauté, déclare le responsable du bureau Afrique de RSF, Arnaud Froger. Les autorités ont le devoir de faire toute la lumière sur ce massacre ayant entraîné la mort de 11 personnes, dont ce journaliste, déjà menacé lors d’événements similaires. L’impunité met en danger celles et ceux qui informent, et compromet l’accès à l’information des populations. Il faut y mettre fin.”
Le 26 août 2019, une expédition punitive faisant suite à un conflit entre éleveurs et agriculteurs avait déjà fait une dizaine de morts dans le village de Sandana. Evariste Djai-Loramadji, qui avait couvert ces événements, avait reçu plusieurs menaces dans la foulée, selon le directeur de sa radio joint par RSF.
Dans un communiqué, l’Union des journalistes tchadiens (UJT) a exigé que les auteurs et complices de cet “acte ignoble” soient poursuivis et punis afin de rendre justice au journaliste tué.
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Un journaliste assassiné au Mexique,
le cinquième depuis le début de l'année
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Le bilan est désormais de cinq journalistes tués au Mexique depuis le début de l'année, alors qu'il était de sept pour toute l'année 2021. Le Mexique est considéré comme l'un des pays les plus dangereux au monde pour la presse.
Un journaliste a été assassiné jeudi au Mexique, le cinquième dans le pays depuis le début de l'année, a annoncé le parquet de l'Etat d'Oaxaca (sud), ajoutant que les deux meurtriers présumés avaient été arrêtés.
Assassiné dans son véhicule
Heber Lopez Vazquez, reporter du site d'information Noticias Web, a été tué dans l'Etat d'Oaxaca alors qu'il se trouvait à l'intérieur de son véhicule, a indiqué le procureur de l'Etat Arturo Calvo. « Nous avons déjà deux arrestations, nous avons aussi les armes avec lesquelles ils ont commis le crime », a déclaré le procureur.
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« Même si nous tenons les deux exécutants, nous n'écartons aucune piste qui puisse nous mener aux commanditaires », a ajouté M. Calvo.
Il s'agit du cinquième journaliste assassiné au Mexique depuis le début de l'année, selon un décompte de l'AFP basé sur les données de Reporters sans frontières (RSF). Mi-janvier déjà, deux attaques contre des journalistes ont fait deux morts. Un photoreporter a été assassiné à Tijuana le 18 janvier et un autre journaliste est mort le 10 janvier à Veracruz.
En 2021, sept journalistes ont été tués. huit en 2020, et une centaine ont été assassinés depuis 2020, selon les chiffres de la Commission des droits de l'homme.
Le Mexique est considéré comme l'un des pays les plus dangereux au monde pour les journalistes, exposés aux représailles des cartels de narcotrafiquants à l'œuvre dans plusieurs des 32 Etats du pays. Plus de 90% des homicides de journalistes restent impunis, dénoncent les organisations de défense de la liberté d'expression.
AFP
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En Allemagne, un homme accusé pour
sa participation au meurtre d'un journaliste gambien
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Dix-huit ans après la mort du journaliste gambien Deyda Hydara, un homme soupçonné d'être impliqué dans cet assassinat a été mis en accusation jeudi 3 mars en Allemagne pour « crimes contre l'humanité, meurtres et tentatives de meurtre ». Interpellé en mars de l'année dernière, l'accusé aurait été un des hommes de main de l'ancien dirigeant gambien Yahya Jammeh.
Selon le parquet fédéral allemand, cet homme, identifié comme Bai L., était chauffeur pour une unité de l'armée gambienne. Une unité chargée, entre autres, de faire disparaître des voix critiques du régime de l'époque. Le 16 décembre 2004, l'accusé aurait ainsi conduit plusieurs militaires au domicile de Deyda Hydara. Le journaliste est abattu en pleine rue alors qu'il se rend au travail.
Depuis le départ du président Yahya Jammeh en 2017, plusieurs membres du commando ont été arrêtés et ont reconnu les faits.
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Selon l'acte d'accusation du parquet allemand, l'accusé Bai L. aurait participé à d'autres missions mortifères en conduisant des hommes armés à proximité de leurs cibles, entre 2003 et 2006. La justice allemande s'estime compétente pour juger Bai L., en raison de la compétence universelle qui permet de juger les crimes les plus graves quelque soit l'endroit où ils ont été commis.
Deyda Hydara était le correspondant de l'Agence France-Presse à Banjul. Le directeur de l'information de l'AFP a réagi en se félicitant de toute avancée dans l'enquête, continuant de demander justice pour un collègue qui a payé de sa vie son combat pour la liberté de la presse.
RFI
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Maroc : dix ans de prison requis contre
le journaliste Omar Radi
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Le reporter indépendant de 35 ans, connu pour ses positions critiques envers les autorités, est poursuivi pour « atteinte à la sécurité intérieure de l’Etat » et « viol ».
Le parquet du Maroc a requis mardi 1er mars en appel la peine maximale de dix ans de prison contre le journaliste Omar Radi, condamné en première instance à six ans ferme dans une double affaire d’« espionnage » et de « viol ».
Le ministère public « réclame la peine maximale contre l’accusé au regard des éléments à charge », a indiqué son représentant devant la cour d’appel de Casablanca, selon une journaliste de l’AFP sur place.
Le reporter indépendant de 35 ans, connu pour ses positions critiques envers les autorités, est poursuivi pour « atteinte à la sécurité intérieure de l’Etat » avec « financement de l’étranger » et pour « viol », deux affaires distinctes, instruites et jugées conjointement.
Selon le procureur, M. Radi a rencontré des représentants diplomatiques néerlandais – présentés par le parquet comme des « officiers de renseignement », ce qui à ses yeux « prouve la culpabilité » du journaliste qui de son côté a réfuté ces allégations. Ce dernier est également accusé d’avoir « fourni des informations de l’ordre de l’espionnage » à deux sociétés de conseil économique britanniques.
Téléphone piraté
M. Radi a affirmé avoir réalisé « des audits de vérification » pour ces deux cabinets britanniques mais il a assuré n’avoir fait que son travail de journaliste en s’appuyant sur des données ouvertes au public. Parmi les autres éléments à charge : un financement reçu d’une fondation philanthropique basée à Genève, Bertha. M. Radi assure qu’il s’agit d’une bourse.
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Le ministère public estime, lui, que le journaliste a collaboré avec une fondation « hostile à l’intégrité territoriale du pays », en référence au Sahara occidental que se disputent le Maroc et les indépendantistes du Front Polisario.
L’enquête pour « espionnage » a été ouverte fin juin 2020 après la publication d’un rapport d’Amnesty International affirmant que le téléphone de M. Radi avait été piraté par les autorités marocaines via le logiciel israélien Pegasus. Une accusation qualifiée de « mensongère » par Rabat.
Dans la seconde affaire, la plaignante, une ancienne collègue du journaliste, a réaffirmé avoir été « victime de viol » durant son audition tenue à huis clos. M. Radi, lui, a parlé de « relations librement consenties ».
Campagne de solidarité
« Les déclarations de la victime sont cohérentes et honnêtes. Aujourd’hui, elle est brisée, d’où la nécessité de protéger les victimes de viol », a plaidé l’avocat de la partie civile, Abdelkarim Mlih. « Il est temps que les affaires de viol soient punies avec sévérité », a abondé une autre avocate, Me Aïcha El Guellaâ. L’accusation de « viol » est passible de dix ans d’emprisonnement.
La défense a martelé que cette double affaire « est dénuée de faits incriminants » et a réclamé que le journaliste soit « innocenté ». Omar Radi, soutenu par une campagne de solidarité au Maroc et à l’étranger qui demande sa libération, a toujours affirmé être poursuivi en raison de ses écrits, notamment en faveur des mouvements sociaux et contre la corruption. Les autorités marocaines, elles, assurent que son procès « n’a rien à voir avec son travail journalistique ».
Un autre journaliste, Imad Stitou, 32 ans, a été condamné à un an de prison, dont six mois ferme, dans la même affaire de viol. Il avait d’abord été présenté comme l’unique témoin à décharge avant d’être poursuivi en état de liberté au cours de l’instruction. Jugé en son absence, M. Stitou a quitté le Maroc pour la Tunisie. Le verdict devrait être prononcé jeudi à l’issue de la prochaine audience.
Source AFP
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La peine du journaliste Khaled Drareni réduite à 6 mois avec sursis
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Condamné à une peine supérieure à deux ans de prison ferme le 17 février dernier, le journaliste indépendant Khaled Drareni a vu finalement sa peine commuée à six mois de prison avec sursis.
Après plusieurs reports et des pourvois en cassation, le sort du journaliste indépendant Khaled Drareni est finalement scellé. Le parquet avait requis une peine supérieure à deux ans de prison ferme le 17 février 2022 avant qu'il ne soit rejugé en cassation. Le 3 mars, sa peine a été réduite à six mois de prison avec sursis.
"On lui reproche d'avoir couvert les marches du Hirak (mouvement de protestation prodémocratie) le 16 mars 2020", date à laquelle le journaliste avait été interpellé, expliquait lors de son pourvoi en cassation son avocat Maître Mustapha Bouchachi. "Khaled Drareni est un journaliste libre, il a été poursuivi et condamné et continue d'être harcelé par la justice pour avoir fait son travail", ajoutait l’avocat.
Journaliste indépendant Khaled Drareni, 41 ans, avait été condamné en appel le 15 septembre 2020 à deux ans de prison ferme pour "incitation à attroupement non armé" et "atteinte à l'unité nationale".
Les autorités lui ont également reproché d'avoir travaillé pour un média étranger sans accréditation, un sésame nécessaire
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en Algérie pour les correspondants de médias internationaux, mais aussi d'être un "khabarji" (informateur) à la solde "de parties étrangères".
Khaled Drareni avait rejeté l'ensemble de ces accusations, assurant n'avoir fait que son "travail en tant que journaliste indépendant", et exercé "son droit d'informer".
Gracié par le président Abdelmajid Tebboune, il avait été libéré le 19 février 2021 après avoir passé onze mois derrière les barreaux. La Cour suprême avait accepté le 25 mars 2021 son pourvoi en cassation.
Depuis cette date, la tenue du nouveau procès a été reportée à plusieurs reprises. Dans l'intervalle, le journaliste a poursuivi ses activités sur son site d'information en ligne Casbah Tribune et comme animateur de la radio privée M.
Plusieurs journalistes algériens sont en prison, après des condamnations ou dans l'attente de leur jugement, selon la Ligue algérienne de défense des droits de l'homme (LADDH).
TV5 Monde
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Emprisonné en Arabie saoudite, liberté espérée pour Raïf Badawi
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Les partisans du blogueur saoudien Raïf Badawi espèrent qu’il sera bientôt libéré de prison après avoir purgé une peine de 10 ans et qu’il sera autorisé par l’Arabie saoudite à retrouver sa famille au Canada.
L’avocat des droits de la personne Irwin Cotler, qui représente M. Badawi sur la scène internationale depuis 2014, affirme que les discussions entre les représentants de l’Union européenne (UE) et ceux du royaume de l’Arabie saoudite ont fait naître l’espoir que le blogueur sera libéré dans les jours qui viennent.
Il précise toutefois que des pressions doivent être exercées pour permettre à M. Badawi de rejoindre sa femme et ses enfants vivant au Québec. Bien que sa peine de prison ait pris fin, Raïf Badawi doit encore faire face à une interdiction de voyager pendant 10 ans, à une interdiction de travailler dans les médias et à une amende punitive de 335 000 $ qui a été prononcée au moment de sa condamnation.
« Nous parlons d’une sorte de prison sans murs où il est privé de voyage pour les 10 prochaines années », a déclaré M. Cotler, qui est aussi ancien ministre fédéral de la Justice et fondateur du Centre Raoul Wallenberg pour les droits de la personne.
« Ce serait l’équivalent de poursuivre la punition à l’extérieur de la prison, avec la même douleur intense d’être privé de la présence de sa femme et de ses enfants », a affirmé M e Cotler.
Raïf Badawi a été emprisonné en 2012 et condamné en 2014 à 10 ans de prison, 1000 coups de fouet et à une amende d’un million de riyals saoudiens pour avoir critiqué les autorités religieuses du pays.
Il a reçu 50 coups de fouet en janvier 2015 lors d’une flagellation publique, mais il n’aurait plus été fouetté depuis. M. Cotler a affirmé qu’il ne craignait pas de nouvelles flagellations pour son client, la Cour suprême saoudienne ayant interdit cette pratique en 2020.
Sa femme, Ensaf Haidar, a fait le compte à rebours de la date de libération prévue sur son compte Twitter. Elle et les trois enfants du couple vivent à Sherbrooke, au Québec, depuis 2013.
« J’espère qu’il sera libéré comme prévu selon le calendrier islamique le 28 février », a déclaré M me Haidar à La Presse Canadienne par message sur les médias sociaux.
La condamnation de M. Badawi a suscité une forte condamnation sur la scène internationale. De nombreuses organisations gouvernementales ainsi que des groupes de défense ont demandé sa
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libération. Selon M. Cotler, les écrits pour lesquels M. Badawi a été emprisonné, qui font la promotion des droits de la personne et de la démocratie, sont conformes aux réformes que le prince héritier Mohammed ben Salmane préconise depuis cinq ans, à savoir l’appel à une Arabie saoudite plus ouverte et à un islam plus modéré.
« À ce stade, je dirais qu’il est dans l’intérêt de l’Arabie saoudite de permettre sa libération et de le réunir avec sa famille, a déclaré M. Cotler. En d’autres termes, ce n’est pas seulement la chose juste à faire, mais en termes d’Arabie saoudite, il serait dans son propre intérêt politique, économique et national de le faire ».
L’année dernière, la Chambre des communes et le Sénat ont voté en faveur de l’utilisation par le ministre de l’Immigration de son pouvoir discrétionnaire pour accorder la citoyenneté canadienne à Raïf Badawi, mais cela ne s’est pas encore produit.
Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada a déclaré dans un communiqué qu’il ne pouvait pas commenter spécifiquement le cas de M. Badawi, en raison de la protection de la vie privée.
« Le gouvernement du Canada est très préoccupé par le cas de Raïf Badawi en Arabie saoudite, a indiqué le ministère dans un courriel. Nous avons toujours plaidé en sa faveur et nous continuerons à utiliser toutes les occasions de le faire. Son bien-être est au cœur de nos préoccupations ».
M. Cotler a dit qu’il avait eu des discussions avec les ministres des Affaires étrangères et de l’Immigration au sujet de ce dossier. Il a ajouté que la citoyenneté canadienne permettrait au pays d’effectuer des démarches diplomatiques au nom de M. Badawi.
La section francophone canadienne d’Amnistie internationale a déclaré que, d’après les informations dont elle dispose, M. Badawi pourrait être libéré entre le 28 février et le 3 mars ou en juin, selon le calendrier utilisé pour calculer sa peine. Quoi qu’il en soit, ils espèrent que la libération interviendra dans les temps, compte tenu de la libération d’autres dissidents emprisonnés l’année dernière à l’expiration de leur peine, dont la propre sœur de M. Badawi.
La décision appartient en dernier ressort au gouvernement saoudien, a déclaré la directrice de campagne pour l’organisation de défense des droits de la personne, Colette Lelièvre, ajoutant qu’il est important de maintenir la pression tant que M. Badawi n’est pas libéré et réuni avec sa famille.
« Nous suivons la situation au jour le jour. Si nous voyons qu’il n’a pas été libéré la semaine prochaine, nous serons plus visibles sur la question, a précisé Mme Lelièvre. Même s’il est libéré, il y a d’autres conditions qu’il devra suivre, et malheureusement, il ne sera pas envoyé au Canada ».
La Presse
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Algérie : Temps durs pour la presse écrite
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Face à une grave crise financière, “El Watan” a opté pour l’augmentation du prix du journal. Une situation inédite à laquelle font face de nombreux journaux connus pourtant pour leur grand tirage et leur ancrage dans la société.
Le quotidien francophone El Watan est proposé, depuis hier, à 40 DA dans les kiosques, au lieu de 30 DA. Une augmentation justifiée par les graves difficultés financières auxquelles fait face cet organe d’information national depuis au moins deux ans. Cette décision d’augmenter le prix du journal de dix dinars a été envisagée, selon les gestionnaires de l’entreprise, comme dernier recours permettant d’assurer la survie de ce fleuron des médias nationaux, fondé en 1991.
“Nous n’avions pas le choix. Nous avons mis sur la table toutes les possibilités et avons étudié tous les moyens pour éviter de mettre la clé sous le paillasson”, a expliqué, pour Liberté, Mohamed-Tahar Messaoudi, directeur général d’El Watan.
Il faut dire que l’ampleur de l’asphyxie financière à laquelle fait face ce quotidien est telle que les salaires du personnel risquent tout simplement de ne pas être versés dans les prochains mois. En vérité, ce quotidien enchaîne les bilans négatifs ces deux dernières années et cette augmentation du prix du journal “ne va pas régler les problèmes financiers de l’entreprise”. “Elle permettra, j’espère, de gagner quelques dividendes, de quoi assurer le versement des salaires des employés”, soutient encore le directeur d’El Watan.
Alors que le journal espérait sortir la tête de l’eau en 2020, à travers la signature d’un contrat de publicité avec l’Agence nationale d’édition et de publicité (Anep), cette dernière, après quelques semaines seulement, a rompu ledit contrat (une page de publicité par jour) de manière subite et unilatérale.
“Nous pensions voir le bout du tunnel en étant rétablis dans nos droits, à travers un contrat avec l’Anep, pour recevoir de la publicité en 2020. .Cet espoir fut de courte durée. Après seulement quelques mois, l’Anep a violé le contrat en décidant unilatéralement de nous couper la publicité, qui reste pourtant un droit, comme le prévoit la loi sur la concurrence”, affirme encore notre interlocuteur.
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Une situation qui frise l’aberration, sachant que la distribution de la publicité étatique se fait selon des critères loin d’être justes et équitables.
Parce que, comme El Watan, de nombreux titres de la presse écrite sont aujourd’hui blacklistés et interdits de publicité étatique en raison de leur contenu éditorial qui n’est pas du goût des autorités. “C’est une situation anormale et inacceptable”, fulmine le directeur général d’El Watan.
“ L’agence publique (Anep) distribue la publicité publique de manière injuste. Sinon comment expliquer que des titres de la presse écrite dont le tirage ne dépasse pas les 2 000 exemplaires par jour reçoivent deux, trois, voire quatre pages de publicité, alors que des journaux connus pour leur grand tirage et leur ancrage dans la société ne profitent jamais de cette même publicité”, s’interroge le directeur d’El Watan. Évidemment, la réponse est connue. Et c’est un secret de Polichinelle que de rappeler que la publicité publique, monopole de l’État, est distribuée en fonction des orientations, des lignes éditoriales assumées par tel ou tel journal et du degré d’allégeance. Des pratiques “autoritaires” qui ne manqueront pas d’impacter lourdement le paysage médiatique déjà chaotique.
En plus de programmer la mort lente des journaux soucieux de produire une information juste, crédible et critique, l’impact de cette politique va bien au-delà des rédactions car, en définitive, c’est le citoyen qui s’en trouve pénalisé. Même le fameux projet de loi sur l’information, ou encore celui sur l’audiovisuel, tarde à venir. Alors qu’on s’attendait à leur adoption, dimanche, en Conseil des ministres, les deux avant-projets de loi ont finalement été renvoyés aux calendes grecques. Selon un communiqué de la Présidence, “le chef de l’État a demandé l’enrichissement de ces textes” avant leur adoption. À ce jour, la corporation des journalistes ignore le contenu de ces deux textes censés réglementer l’exercice de cette activité professionnelle.
Liberté
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L’enquête « Suisse Secrets » relance le débat sur la liberté de la presse face au secret bancaire
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Aucun média suisse n’a participé à l’enquête internationale sur Credit Suisse, par peur des répercussions judiciaires. La loi bancaire de 2015 menace les journalistes de cinq ans de prison.
La protection du secret bancaire peut-elle justifier des restrictions à la liberté de la presse dans une démocratie ? Tel est le débat virulent qui s’est emparé de la confédération helvétique après la publication, dimanche 20 février, de l’enquête « Suisse Secrets », qui a révélé la présence de dictateurs et de criminels parmi la clientèle du prestigieux Credit Suisse.
La presse et une partie des responsables politiques se sont rapidement fait l’écho de l’absence de journalistes suisses dans le consortium de 48 médias internationaux qui a révélé le scandale. Une incongruité liée au risque que fait peser l’article 47 de la loi bancaire suisse sur les journalistes qui exploitent des fuites de données bancaires – jusqu’à cinq ans de prison.
Le groupe Tamedia, éditeur des journaux 24 heures, Tribune de Genève et Le Matin, a ainsi expliqué avoir dû renoncer à participer à l’enquête, car « le risque juridique était tout simplement trop grand ». Les dirigeants du Monde, de la Süddeutsche Zeitung, du Guardian et du consortium d’investigation OCCRP (pour Organized Crime and Corruption Reporting Project – « Projet de rapport sur le crime organisé et la corruption », en français) ont quant à eux lancé un appel à la liberté de la presse, pour mettre en garde contre une éventuelle application de cette loi à leurs journalistes.
« Muselage des journalistes »
Quelques heures à peine après les premières publications, de nombreuses voix se sont élevées contre ce « muselage des journalistes ». La rapporteuse spéciale de l’Organisation des Nations unies (ONU) sur la liberté d’expression, Irene Khan, a promis d’interpeller prochainement les autorités suisses. L’ONG Reporters sans frontières a dénoncé un régime juridique « inacceptable » et « indigne d’une démocratie respectueuse de la liberté d’informer ». L’association suisse de défense des journalistes Impressum y voit « une violation crasse et inadmissible » des principes constitutionnels suisses et de la Convention européenne des droits de l’homme. Pour la Fédération européenne des journalistes, la Suisse « privilégie l’intérêt particulier des banquiers par rapport à l’intérêt général ».
Cette indignation n’a pas tardé à trouver un écho dans la classe politique suisse. La parlementaire socialiste Samira Marti s’est engagée à déposer dès la semaine prochaine une proposition pour changer la loi, bientôt rejointe par les Vert-e-s (gauche) et les Vert’libéraux (centre). « Il faut lever le muselage des journalistes et enfin améliorer l’aide au fisc ! », a lancé sur Twitter la parlementaire écologiste Regula Rytz. « Le journalisme joue un rôle essentiel dans la mise au jour des pratiques illégales », abonde sa collègue Julie Cantalou, tandis que le socialiste Samuel Bendahan appelle à « renforcer celles et ceux qui mettent en lumière de tels agissements ».
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Pour eux, la responsabilité de cette situation incombe au Parti libéral-radical (PLR). Cette formation de droite est à l’origine de la réforme qui a élargi, en 2015, la portée de l’article 47, en réprimant toute personne qui exploite des données couvertes par le secret bancaire – y compris dans l’intérêt public, comme les lanceurs d’alerte ou les journalistes.
Les Vert-e-s et les socialistes, qui avaient voté à l’époque contre la réforme, vont jusqu’à soupçonner le PLR d’avoir agi sous l’influence du lobby bancaire. Ils réclament aujourd’hui la « transparence » sur d’éventuels financements politiques reçus par le parti en provenance de banques – une pratique légale.
« Aux médias de décider »
A l’époque du vote, le parlementaire PLR Andrea Caroni avait assumé cette restriction de la liberté de la presse, en estimant que « cela ne fait pas partie du travail des journalistes de diffuser des données secrètes, intimes, personnelles qui ont été volées dans les médias et de violer les droits personnels des personnes concernées ». Interrogé par 20 minutes après la parution des « Suisse Secrets », l’élu se dit désormais ouvert à un assouplissement de la loi. « Il est possible que le curseur ne soit pas parfaitement réglé », reconnaît-il, précisant qu’une exception pourrait être accordée aux journalistes en cas de publication d’informations « indispensable à la protection d’un intérêt supérieur ».
Un avis que ne partage pas son collègue Christian Lüscher, le principal artisan de la réforme de 2015 : « Un journaliste qui participe à l’étalement de données privées s’expose à une procédure judiciaire, déclare-t-il à la Tribune de Genève. Il appartient aux médias de décider s’ils veulent prendre ce risque. »
La pression s’intensifie
Les trois principaux groupes parlementaires européens ont appelé en ce début de semaine la Commission européenne à réévaluer le statut de la Suisse à la lumière de l’enquête « Suisse Secrets », qui a mis en évidence des défaillances majeures dans les mécanismes anti-blanchiment de la banque Crédit Suisse.
Cette idée, lancée par le Parti populaire européen (droite) et soutenue par les Socialistes et démocrates (gauche modérée) et Renew Europe (centre), constitue une menace sérieuse pour la Suisse. Dans l’hypothèse, encore incertaine à ce stade, d’une évaluation négative, la confédération helvétique pourrait être placée sur la liste noire européenne des « pays à risque » en matière de blanchiment d’argent, aux côtés d’Etats comme le Panama, la Corée du Nord ou la Syrie.
Pour Luis Garicano, le porte-parole du groupe Renew, les « Suisse Secrets » soulèvent de « graves préoccupations éthiques et réglementaires », qui devront être prises en compte par la Commission européenne lors de la prochaine actualisation de sa liste noire, régulièrement réévaluée. « Le fait que les criminels et les despotes du monde entier puissent blanchir de l’argent aussi facilement aux portes de l’Union européenne est inacceptable », a-t-il déclaré.
Un placement de la Suisse sur liste noire aurait des conséquences majeures pour son économie, puisqu’elle obligerait les Européens à mettre en place des procédures de contrôle beaucoup plus lourdes pour chaque transaction avec un acteur financier ou un compte suisse.
Le Monde
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LA VIE DE L’UPF
Don de sang : La section togolaise de l’UPF mobilise à nouveau journalistes et citoyens
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Depuis trois ans, la section togolaise de l’Union Internationale de la Presse Francophone (UPF-Togo) s’est engagée dans la mobilisation des citoyens pour le don de sang. Cette année, l’événement s’est déroulé le vendredi 4 mars au Centre national de transfusion sanguine (CNTS) à Lomé.
Dénommée « Mon sang pour une vie », cette opération qui est à ce deuxième édition vise à réduire la pénurie de sang au Togo. « Il n’y a pas de plus grand amour que de donner son sang pour sauver des vies », a déclaré Loïc Lawson, président de l’UPF Togo.
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Au Togo, le CNTS éprouvent du mal à répondre aux demandes sans cesse croissantes du sang. Selon les chiffres récents, le besoin actuel du pays se chiffre à environ 70.000 poches par an. Mais seulement 36 000 poches de sang sont données annuellement.
En novembre 2021, face à la situation qui devenait intenable, le CNTS avait lancé un appel urgent aux concitoyens. « Donner du sang, c’est participer à sauver de nombreuses vies des enfants et femmes en couches, des drépanocytaires, des accidentés de la circulation… », avait rappelé le CNTS.
Mais le phénomène n’est pas propre au Togo. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), il s’agit d’un problème d’ordre mondial. Pour preuve, l’organisation indique que toutes les 2 secondes, une vie, quelque part dans le monde éprouve le besoin du sang.
Et en cas de manque de poche, on fait face aux décès dont la plupart des victimes sont les femmes qui font de l’hémorragie pendant la grossesse ou sur une table d’accouchement, les enfants souffrant d’anémie sévère, les patients atteints des maladies du sang ou de la moelle osseuse et les victimes d’accidents de circulation.
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UPF-Tunisie : les clubs de la presse s'invitent à l'université
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La Section Tunisie de l'Union de la Presse Francophone (UPF) et le Département de français à la Faculté des Lettres, des Arts et des Humanités de la Manouba ont signé, le 24 février 2022, une convention pour la création d'un club de la presse francophone.
Ce club permettra de renforcer les capacités des étudiants en matière de pratiques journalistiques et de maîtrise de la langue française.
Coanimé par l'UPF-Tunisie et par les professeurs de la Mannouba, le club donnera la chance aux étudiants de mieux connaitre le monde des médias et de produire ensuite des articles de presse, des reportages et des vidéos.
"En tant qu'UPF-Tunisie, nous sommes heureux de ce nouveau partenariat qui vient renforcer notre projet de clubs de la presse francophones dans les collèges et les universités", a déclaré la présidente de la section Hanène Zbiss..
Lancé en 2021, le projet des clubs de la presse a ciblé les collèges et lycées de la capitale Tunis avant de s’élargir à d’autres villes de Tunisie.
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L’initiative a pour objectif de renforcer et vulgariser les médias francophones et la langue française, en général. Les élèves apprennent les notions du journalisme et s'expriment en langue française sur des thématiques relatives à la critique des médias.
La section tunisienne de l’UPF oriente ses efforts, essentiellement, vers les médias actifs. Mais, elle cherche aussi à dénicher des talents en herbe auprès des facultés et lycées. C’est dans ce cadre qu’elle a proposé d’instruire des clubs de jeunes journalistes francophones à l’Institut de Presse et des Sciences de l’Information (IPSI), ainsi qu’auprès des lycées secondaires et des collèges à Tunis et dans d’autres régions de la République.
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UPF-Mauritanie réunit son comité exécutif
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La section Mauritanie de l’Union de la Presse Francophone (UPF-Mauritanie) à réuni son bureau exécutif le 2 mars au siège du site initiativesnews. C’est la première réunion de ce bureau après son élection le 12 novembre 2021.
Les membres présents à la réunion se sont penchés sur les modalités de fonctionnement de la section ainsi que sur le plan d’action pour l’année en cours.
Le bureau exécutif a ainsi pris la décision d’accélérer les modalités d’enregistrement administratif auprès des autorités mauritanienne, l’ouverture
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d’un compte bancaire, l’ouverture d’un siège ainsi que le lancement d’une campagne de communication pour faire connaître la section mauritanienne de l’UPF.
Pour une préparation optimale du plan d’action des activités 2022, le bureau exécutif a choisi de recueillir au préalable les propositions des membres de la section. Une consultation est ainsi lancée pour une période d’une semaine à l’issue de laquelle un comité désigné planchera sur la rédaction du plan d’action.
Dans l’attente, le bureau exécutif a planifié, à courte et moyenne échéance, l’organisation de deux manifestations.
Il s’agit d’une conférence, qui sera programmée dans le cadre de la semaine de la langue française et de la francophonie du 12 au 20 mars 2022 et d’une conférence-débat le 3 mai, à l’occasion de la journée internationale de la liberté de la presse.
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Chronique de Pierre Ganz :
La jeune sportive et les médias
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L’information se trouve dans les comptes-rendus du conseil de presse slovaque : une jeune sportive de 16 ans, enceinte, doit interrompre sa carrière. Cette information peut être intéressante pour le public. Mais son traitement par la presse slovaque fait sursauter.
Soyons clair. Le même genre de dérives déontologiques s’est produit ailleurs et il n’est pas question de fustiger les médias slovaques parce que slovaques. Mais cette histoire est un cas d’école et vaut d’être racontée.
Soit donc une jeune adolescente rom, Annamária, qui vit dans une petite ville du sud-est de la Slovaquie, Moldava nad Bodvou. Il y a trois ans, elle participe à une course à pied organisée par le projet européen Run for Health, qui veut promouvoir la pratique du sport. Elle n’a pas les moyens de s’offrir des baskets et court chaussée de simples ballerines. Malgré ces chaussures inadaptées, Annamária monte ce jour-là sur la première marche du podium. La presse s’empare de cette « belle histoire ». Annamária débute dans un club local une carrière d’athlète dans de meilleures conditions : équipement ad hoc et entraineur. En juin dernier, elle confirme ses qualités pour le demi-fond en décrochant le titre de championne junior du 1500 m de Slovaquie. L’événement retient moins l’attention des médias, mais les pages sports soulignent la confirmation du potentiel de la « petite coureuse aux ballerines ».
Tout bascule en août 2021. Annamária, qui a 16 ans, est enceinte. L’information se répand comme une trainée de poudre. Les titres rivalisent de fausse compassion et d’indignation. Florilège : « La jeune et talentueuse Annamária est enceinte. L'illusion est-elle terminée ? » ; « L’athlète de 16 ans en ballerines, Annamária H. [le nom complet est publié], est enceinte. Sa mère veut qu'elle se fasse avorter »; « La ballerine de 16 ans Annamária H. [nom de famille complet] va peut-être se retirer de la compétition. La raison va vous surprendre» ; « La prometteuse coureuse en ballerines a terminé sa carrière. Elle est tombée enceinte dans le cadre d'une relation avec un jeune de 17 ans » ; « L’athlète aux ballerines Annamária : Enceinte à 16 ans ! Son petit ami l'a déjà quittée pour une autre » ; « La coureuse aux ballerines de 16 ans doit décider seule : est-ce qu’Annamária enceinte doit avorter ? ».
Ces titres sont factuels. Mais ils jouent sur le voyeurisme et n’ont aucun égard pour la jeune fille. Sa vie privée est étalée à la Une. Des précisions sont apportées dans les articles : la jeune femme a des nausées, son petit ami, déjà père d’un autre enfant, a rompu, sa mère, qui souhaite qu’elle avorte, n’a pas les moyens de payer l’avortement. Plusieurs de ces détails ont été communiqués par la mère d’Annamária, ou arraché à la jeune fille elle-même lors de brefs échanges. Certains médias, interrogés par le conseil de presse slovaque, ont plaidé qu’Annamária avait, comme sportive, l'expérience des médias, et savait comment se comporter avec eux.
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Cela est peut-être vrai pour un champion confirmé entouré de conseillers en communication. Cela ne l’est pas pour une jeune fille de 16 ans issue d’un milieu difficile.
On est typiquement là dans le cas d’un contact avec une personne fragile, en détresse, qui plus est mineure. L’éthique veut que le journaliste veille à ne pas accroître sa détresse. C’est-à-dire qu’il ne la poursuive pas de questions, ou, si une relation de confiance ancienne autorise une conversation sur sa situation, lui demande clairement si elle est d’accord pour que ses propos soient publiés. Et sans doute par respect pour elle qu’il ne les publie pas. Plus généralement, le code de déontologie slovaque, et d’autres, précise que « les enfants et les mineurs ne seront utilisés comme source d'information par un journaliste que dans des cas exceptionnels, en tenant particulièrement compte de leur développement moral et émotionnel ».
Certains médias ont cité le nom de famille de la jeune fille, sa photo ou celle de sa famille à l’appui. Publier des informations concernant exclusivement la vie privée d’une personne physique sans son accord n’est pourtant acceptable que si cette personne est soupçonnée d'agir illégalement ou de causer un préjudice par son comportement. Ce n’est pas le cas ici. Alors, d’autres ont avancé l’argument que la jeune sportive était devenue une personne célèbre, que ce qui lui arrivait importait au public. Les personnes célèbres ont droit aussi au respect de leur vie privée.
Un tabloïd de Bratislava a insisté sur le caractère exemplaire du cas d’Annamária. Selon son directeur, « le public devrait connaître [le] sort [d’Annamária] pour ne pas fermer les yeux sur le sort et la souffrance des personnes vivant dans des situations et des conditions difficiles ». Certes, mais il n’était pas besoin de donner les indications permettant de l’identifier et de la localiser. Si une information est d’intérêt général quand elle concerne un ou plusieurs enjeux pour la vie en société, cet intérêt général ne peut être confondu avec la simple curiosité du public.
Parmi les arguments en défense adressés au conseil de presse slovaque, le plus insupportable relève du « c’est pas moi c’est l’autre ». Un média explique en effet que le sujet avait déjà été traité par des confrères et qu’il n’avait fait que reprendre ce qui avait été publié ailleurs. Il n’a pas enfreint le respect de la vie privée d’une mineure, écrit-il, parce qu’il n’a pas « pris l'initiative de suivre et de rendre compte de l'état de santé de la personne concernée» [sic]. Une revendication d’irresponsabilité qui laisse pantois. Elle illustre la course au clic qui agite bien des rédactions : tout recopier si cela peut faire de l’audience, sans vérifier, sans apporter de plus-value éditoriale, sans se poser de questions sur l’intérêt de l’information, sur l’opportunité de la publier, sur les conséquences de sa publication. Le plus désespérant est qu’il existe des rédacteurs en chef qui justifient a posteriori les dégâts causés par ce genre de pratique.
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Chronique de Jean-Claude Allanic :
Le franglais, c’est pas top
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J’adore la presse « people ». On a tort de la critiquer. Au lieu de nous démoraliser avec les guerres, les coups d’État, la Covid, la pauvreté, l’insécurité et l’urgence climatique, on y apprend les choses essentielles qui font le charme de la vie comme, par exemple, que Nyle Dimarco, que je ne connais ni d’Eve et encore moins d’Adam, rejoint « le cast du reboot de Queer As Folk ».
C’est fou comme on peut faire des progrès en anglais rien qu’en lisant une simple phrase dans un journal francophone ! Apparemment, le monsieur est un « top model » qui fait fureur sur les « dance floors ». L’auteur de l’article, prouvant qu’il est bien un journaliste d’investigation, nous apprend aussi que le sympathique Nyle « est sexuellement fluide ». Vous avouerez que la vie est mal fichue ; là, j’en perds mon français. Qu’est-ce qu’il veut dire ? « Sexuellement », jusque-là, je comprends. Mais une sexualité « fluide », qu’est-ce qu’il entend par là - si j’ose dire ?
J’ai consulté le dictionnaire de l’Académie française. Je vous livre la définition de « fluide » : « se dit d’un liquide qui coule facilement, s’écoule aisément ». Je crois voir de quoi il s’agit. Le grand Larousse précise : qui est « difficile à saisir, à apprécier ». Donc, cela doit être lié à un problème d’épanchement.
Rassuré sur ma maîtrise des subtilités de notre belle langue française, je me suis confortablement installé devant mon téléviseur pour une soirée détendue (j’allais dire « relax »).
Ce jour-là (3 mars 2022), j’avais le choix sur les chaînes françaises entre « Yellojackets » sur Canal+, « Red Light » sur Arte, « Tattoo Cover » sur TFX, « Catwoman » sur TF1 Séries, « Wheeler Dealers France » sur RMC, « The Closer » sur Breizh (ma chaîne bretonne préférée), « Blue Bloods » sur Série Club, « Bill Evans and The Spy Killers au New Morning » sur Mezzo et même, pour mes petits-enfants, « Power Rangers Beast Morphers » sur Canal J.
Finalement, j’ai préféré suivre un « talk show » ; l’avantage, c’est qu’on sait d’avance ce que les participants vont dire.
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Évidemment, tout programme télévisé se doit d’être précédé d’écrans publicitaires (sauf à la télévision publique française où la publicité est interdite le soir ; à la place, on diffuse des « messages » des « sponsors » !).
Si j’étais la reine d’Angleterre (hypothèse hautement improbable pour diverses raisons), je ne remercierai jamais assez les publicitaires français de promouvoir avec autant de talent la langue de Shakespeare et du prince Charles.
J’avoue que j’ai été particulièrement séduit par la pub de la nouvelle Renault « Captur E-Tech Plug-in-Hybride ». Je suppose qu’elle a tout ce qu’il y a de plus moderne. Il paraît, En outre, avec Renault, c’est la « easy life » garantie. Et pas de problème pour l’assurer puisque l’assureur AXA nous l’assure avec ce message « know you can ». Well, can I know ? That is the question. Quant à Toyota, il cherche à appâter le client avec un « golden ticket » ; mais, comme disait ma grand-mère, tout ce qui brille n’est pas d’or.
Même les services publics français succombent à cette pandémie linguistique. Du coup, les Immortels de l’Académie française ont eu un coup de sang (par chance, comme ils sont immortels, ils ne craignent pas grand-chose).
Dans un rapport qu’ils viennent de publier entre deux séances du vocabulaire, ils dénoncent tout azimut : la SNCF et son « Alors, ready to Ouigo », les services numériques ministériels et leur plateforme « Access-4-All », le départemental « Sarthe me up » ou, encore, le très sophistiqué « Venez rider derrière des Correct Craft 200 Air Nautique » de la ville d’Antibes.
Tout cela rime à quoi ? Vendre mieux et plus ? Pas vraiment si l’on en croit un sondage réalisé par le CREDOC (en janvier 2020). 47 % des personnes interrogées se déclarent agacées ou hostiles à cette invasion de l’anglais. Seulement 13 % estiment que cela retient mieux leur attention.
Il serait peut-être temps que les publicitaires organisent des « brainstormings » pour retrouver le bon usage de la langue française.
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100 photos :
Pour la liberté de la presse
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Il y a 30 ans, Reporters sans frontières (RSF) publiait le premier numéro de sa collection « 100 photos pour la liberté de la presse ». Pour cet anniversaire, l’ONG a choisi de rendre hommage à une légende de la profession : le grand reporter de guerre Patrick Chauvel, dans un portfolio paru le 3 mars. Patrick Chauvel est une figure légendaire du métier. Pendant près d'un demi-siècle, il a sillonné le globe et couvert une trentaine de conflits internationaux, rapportant des centaines de milliers d’images
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Presse française :
Accord signé avec Google
Google a signé un accord avec l'Alliance française pour la presse d'information générale (Apig) pour rémunérer la presse écrite quotidienne au titre des "droits voisins". Institués en 2019 par une directive européenne, ils permettent aux journaux, magazines ou agences de presse de se faire rémunérer lorsque leurs contenus sont réutilisés sur internet par les grandes plateformes.
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Fusion TF1-M6 :
TFX et 6ter seront vendues
Les groupes de télévision TF1 et M6 ont annoncé des négociations exclusives avec Altice Media, le groupe de Patrick Drahi, propriétaire de BFM et RMC. L'objectif ? Lui céder deux petites chaînes de la TNT, TFX et 6ter, et ainsi rendre possible leur fusion en début d'année prochaine. TF1 et M6 ne peuvent en effet conserver que sept chaînes pour respecter la réglementation sur l'audiovisuel.
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Pour cette parution, Patrick Chauvel a isolé cent de ses photos, parmi les plus emblématiques – elles constituent son premier album photographique. RSF en a fait le 30e album de sa collection « 100 photos pour la liberté de la presse ».
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Google doit rémunérer les extraits de presse qui apparaissent dans les pages de résultats du moteur de recherche. Ni Google, ni l'Apig n'ont souhaité donner d'indication sur le montant estimé.
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Pour arriver au compte, M6 a annoncé qu'il « envisage de restituer la fréquence TNT de la chaîne Paris Première » tout en continuant à exploiter la chaîne payante sur d'autres canaux de diffusion
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