Tidiane Dioh : ‘’Il ne faut pas confondre l’émotion avec le sensationnalisme’’

déc 06, 2019

Tidiane Dioh, responsable de programme Médias à l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), a appelé à éviter de ‘’confondre l’émotion du journaliste avec le sensationnalisme’’ et encore moins le journalisme d’émotion et l’émotion du journaliste, qui, du reste ‘’n’est pas un être désincarné hors sol qui vivrait dans une autre planète’’.

"Le journaliste est le produit des dynamiques sociales ancrées dans la société où il évolue et il ne faudrait non plus confondre l’émotion du journaliste avec le sensationnalisme […]’’, a dit M. Dioh à l’ouverture mardi 19 novembre des 48èmes assises de l’Union de la presse francophone (UPF).

Le spécialiste des médias souligne que cette thématique, longuement débattue au cours de cette rencontre dans le cadre des tables-rondes mais surtout au cours de la leçon inaugurale, ‘’inspire à maints égards des réflexions très actuelles’’.

‘’L’émotion est une situation normale alors même que le sensationnalisme est une construction intellectuelle’, a-t-il soutenu devant près de 400 professionnels des médias venus prendre part à cette rencontre annuelle de l’UPF. Selon lui, ‘’le thème des 48èmes Assises, à y regarder de près, aborde sans le dire la question de la déontologie’’.

Selon le représentant de l’OIF, partenaire traditionnel de ces assises, ‘’les émotions du journaliste ne devraient sans aucun prétexte venir obscurcir son rapport à la réalité observée dans son travail. Autrement dit, ses émotions ne doivent pas l’empêcher de faire appel à sa raison’’.

Tidiane Dioh est convaincu qu’‘’il serait (…) risqué de penser que l’émotion du journaliste ne se manifeste que dans le domaine de l’information’’. Il a donné l’exemple du sport où il y a ‘’matière à s’émouvoir ainsi que beaucoup d’autres domaines’’.