Nada Merhi, lauréate du Trophée Signatures Santé Francophonie à Paris

mar 05, 2020

La spécialiste du journalisme de santé à « L’Orient-Le Jour » était lundi 24 novembre à l’honneur lors d’une remise de prix qui a eu lieu au ministère des Solidarités et de la Santé à Paris. Cette participation rentre dans le cadre du partenariat entre l’UPF et TSS. C’est dans la catégorie francophonie, introduite cette année dans le cadre du prix grâce au partenariat avec l’UPF Internationale, que Nada Mehdi a été distinguée. Elle a reçu son prix des mains de la Secrétaire générale de l’UPF Internationale, Mme Zara Nazarian. Nada Merhi a été récompensée pour son article « Le narguilé, objet de distraction, source de maladies », paru le 8 juin dernier dans la page santé du quotidien L’Orient Le Jour. Dans sa catégorie, elle est arrivée en tête d’une liste de candidats de onze pays, sachant que seize articles et reportages de journalistes francophones ont été retenus. La compétition des Trophées Signatures Santé a été créée en 2011 par Richard Zarzavatdjian, lui-même journaliste santé et chroniqueur à France Télévisions, et elle est destinée à mettre en valeur les réalisations des journalistes santé à destination du grand public, rendant hommage à leur mission de témoignage et de vulgarisation. La francophonie a fait son entrée en tant que catégorie pour la première fois au cours de cette neuvième édition, grâce au partenariat avec l’Union internationale de la presse francophone, avec des reportages venant, outre le Liban, de Haïti, du Rwanda, du Mali, du Bénin, du Cameroun, des Comores, de la Suisse, du Canada, de Côte d’Ivoire, Thaïlande et de Tunisie. L’UPF internationale a été mise à contribution le long du processus d’appel à contribution et de recueil des participations parmi son réseau de journalistes francophones à travers le monde. M. Zarzavatdjian a confié à OLJ qu’il a créé ce prix en 2011 dans l’idée d’associer la télévision, la radio, la presse écrite et le web, et de remettre des récompenses décidées par un jury de médecins, de représentants d’associations et de journalistes. Lui-même ne participe pas au vote. « Cette année, nous avons décidé d’inclure les journalistes francophones, parce que je pense que rester entre nous est sclérosant et qu’il est utile de donner la parole à des auteurs francophones qui traitent de sujets différents », a-t-il dit. Les lauréats de l’édition 2019 © L'Orient le Jour Plusieurs catégories La cérémonie était présentée par Richard Zarzavatdjian et Agnès Duperrin, journaliste santé Notre Temps, vice-présidente de l’Association des journalistes médicaux grand public (AJMED), et s’est déroulée en présence de plusieurs personnalités. Le trophée francophonie a été remis à Nada Merhi par Zara Nazarian, secrétaire générale de l’Union internationale de la presse francophone. Le Grand Prix du jury a été remporté par Frédérique Prabonnaud, journaliste de France2, également lauréate du trophée TV pour son sujet « Des virus à la place des antibiotiques », sur une nouvelle approche antibactérienne. Le trophée de la catégorie presse écrite a été remis à Anne-Laure Barret, du Journal du Dimanche, pour son reportage « Pénurie de médicament : une bombe sanitaire ». Le trophée web est revenu à David Beme, de Doctissimo, pour son sujet intitulé « Les thérapies ciblées s’attaquent aux cancers pédiatriques ». Solenne Le Hen, de France Info, a reçu le trophée catégorie radio pour son reportage « Je suis paraplégique et je remarche », et le prix prévention a distingué Clotilde Cadu, de Grazia, pour son reportage « La fiction, c’est bon pour la santé ». Un parcours long et riche Nada Merhi est journaliste au sein du service local de L’OLJ et s’est spécialisée depuis le début des années 2000 dans le domaine médical. La rigueur, le talent et le sérieux avec lesquels elle s’est adonnée au difficile exercice du journalisme médical lui ont valu d’être nommée responsable de la page santé du journal dès 2003. Elle est depuis devenue une référence au Liban dans ce domaine. C’est pour son reportage « Le narguilé, objet de distraction, source de maladies » qu’elle a donc été récompensée. Cet article se base sur une étude rare sur le phénomène du narguilé qui, contrairement à la cigarette, a fait l’objet de peu de rapports médicaux sérieux. Les principaux travaux ont été menés par trois chercheuses, les Drs Mirna Waked et Zeina Aoun Bacha, pneumologues, et Pascale Salameh, pharmacienne épidémiologiste, chercheuse et professeure d’université. Ces chercheuses, citées dans l’article, ont disséqué plusieurs aspects du narguilé, allant de la dépendance à ses effets néfastes sur la santé. L’intérêt de cet article est de faire la lumière sur les risques sanitaires d’un phénomène aussi répandu que banalisé dans la société libanaise. Au cours de la cérémonie de remise des prix, M. Zarzavatdjian a demandé à Mme Merhi quels sont les sujets de prédilection qu’elle traite dans sa page santé. « C’est un peu comme en France et partout puisque les maladies sont les mêmes, l’obésité, le cancer, l’hypertension, les maladies cardiaques… » a-t-elle répondu, insistant sur « la spécificité du Liban qui est le narguilé, un fléau et une mode aux effets néfastes sur la santé dont on n’est pas conscient ». Elle a souligné « les idées préconçues sur le narguilé, notamment le fait qu’il est largement considéré comme étant moins nocif que la cigarette parce que le tabac passe dans l’eau, ce qui est faux ». À une question de Mme Duperrin sur l’objectif de l’article, s’il s’agissait d’alarmer, d’inquiéter ou de sensibiliser, elle a considéré que « c’est les trois à la fois », rappelant que la loi antitabac n’est toujours pas appliquée au Liban. Avec L’Orient-le Jour