"Elle a son mot à dire", un projet pour réhabiliter l’image de la femme dans les médias en Algérie

mar 01, 2019

Le paysage médiatique algérien accueille un nouveau projet sur l’image de la femme dans les médias. Baptisé ”لها ما تقول”, “elle a son mot à dire”, ce programme prévoit un séminaire, une série de formations et un concept d’émissions, sur les sujets qui ont trait à la femme, à écouter sur les ondes de “Radio voix de femmes”.
″لها ما تقول” a pour objectif de réhabiliter l’image de la femme dans les médias. Les initiatrices de ce projet, Radia Boudissa et Samira Dehri, estiment que l’idée est née d’un constat : un manque de contenus et une image stéréotypée de la femme dans les médias.
Les conceptrices du projet sont issues de la société civile et des médias. Elles ont joint leur expérience accumulée depuis plusieurs années pour élaborer un projet qui à la fois répond aux préoccupations de la femme dans la société d’aujourd’hui et participe à promouvoir les acquis de la femme algérienne dans les différents domaines socio-économiques.
“Le traitement de l’information sur la femme dans les médias en Algérie subit le poids des stéréotypes. Ce qui donne lieu à une image faussée et réductrice. Il est nécessaire que cette image soit prise en charge aujourd’hui par des professionnelles, qui vont informer, sensibiliser, et participer à la réhabilitation de cette images”, soulignent Radia et Samira.
Le programme ”لها ما تقول”, englobe un séminaire, des formations, et des émissions sur la radio associative “Voix de femmes”. Le séminaire qui se tiendra prochainement aura pour thème “la vraie image de la femme dans les médias”. Il rassemblera des enseignants universitaires, journalistes, sociologues, et membre de la société civils. Selon Radia Boudissa, ces participants vont dresser un état des lieux quant à l’image de la femme dans les médias, et discuter des moyens à mettre en place pour l’améliorer.
Le programme de formations aura pour thème “la femme et les stéréotypes dans les média”. Les experts qui vont dispenser ces formations, détailleront entre autres les lois sur la femme en Algérie et les conventions internationales que l’Algérie a ratifiées.
Pour les initiatrices du projet ”لها ما تقول”, les émissions représentent la partie phare du programme, car c’est un moyen pertinent de toucher un grand public. Elles citent sept émissions : le café des femmes, histoire d’une réussite, l’entretien féminin, histoires algériennes, avec un regard féminin, le reportage, et militante.
Nadjoua Rahem journaliste et chroniqueuse, prépare le prochain numéro de son émission ”القانون يحميك”, la loi te protège. Il s’agit d’une émission pour expliquer les articles des lois qui concernent la femme en invitant des experts pour mieux éclairer les auditeurs.
“L’objectif de cette émission est de vulgariser les lois qui concernent les femmes. Beaucoup d’entre elles ne connaissent pas les droits dont elles bénéficient. Nous avons abordé entre autres la pension alimentaire, la caisse des femmes divorcées, le divorce demandé par la femme. Des sujets d’actualité débattus par une avocate”, souligne Najoua.
“Le café des femmes” est une autre émission du programme ”لها ما تقول”, à laquelle se relaient les journalistes. Madjeda Zouine, une des animatrices de cette émission informe que le café des femmes aborde différentes thématiques toujours en relation avec la femme.
Elle cite des thématiques autour de la santé, le travail, la religion et bien d’autres débattus en présence des experts.
La promotion du militantisme féminin est également au programme de ces émissions, Hamoumraoui Rafika, anime une émission intitulée “Militantes” pour parler de ces femmes engagées dans la cause féminine.
Les différentes chroniqueuses mettent également en avant des parcours de femmes, pour raconter leurs réussites et des difficultés que celles-ci ont rencontrées dans leur carrière.
La présidente de l’association “Femmes en communication”, Nafissa Lahrache estime que l’image de la femme projetée aujourd’hui dans les médias algériens est dévalorisante et ne participe pas à développer un discours politique et social qui permettra à celle-ci d’améliorer sa condition dans la société.
“Les médias d’aujourd’hui mettent en avant ce que la femme ne doit pas faire. En faisant fi de ses droits et réalisations à travers le temps. Ce mauvais journalisme terni son image, et réduit son rôle dans le développement économique et social. Il est nécessaire d’assainir cette image, à travers un meilleur contenu médiatique”, conclut la présidente de l’association.

Source : Le HUFFPOST