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Eloge du journalisme dans la tempête
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Par Anne-Cécile Robert
Présidente internationale
Et si, à rebours de certains pronostics alarmants, le foisonnement des publications sur les réseaux sociaux et les développements de l’intelligence artificielle (IA) redonnaient toute sa place et sa grandeur au journalisme avec un grand « J » ? C’était l’un des enjeux débattus lors de la conférence organisée par l’UPF internationale le 31 mai dernier à l’auditorium du Monde à Paris.
Beaucoup s’inquiètent de l’avenir du métier quand chacun peut, en deux clics, publier des messages à grande diffusion et se prétendre journaliste. L’IA « générative » menacerait elle aussi les journalistes en proposant toute sorte de contenus plus ou moins aboutis mais aisés à placer dans la catégorie « article » si on n’est pas trop regardant. Ces processus verraient leur aboutissement ultime dans le remplacement de l’humain par la machine, du journaliste par l’algorithme, des médias par les plateformes numériques purement commerciales.
La réalisation de ces menaces, réelles, n’a cependant rien de fatal. Ces menaces reposent en effet sur des confusions qu’il nous appartient de dissiper en rappelant quelques principes fondamentaux. Le premier est que tous les messages « postés » sur les réseau sociaux n’ont pas la même valeur, suivant qu’ils ont été vérifiés ou recoupés bien sûr mais aussi suivant leur contenu : opinion, analyse, sentiment, impression fugace, émotion instantanée, etc.
Le second est que, non, tout le monde ne peut pas s’improviser journaliste : le journalisme est un métier avec des savoir-faire, des techniques, et des règles - déontologiques notamment - qui s’apprennent et se transmettent de professionnels à professionnels, de praticiens confirmés à apprentis. Relever ces deux confusions et les dissiper permet précisément de donner de la substance et de la valeur à l’ « information » selon qu’elle est passée ou non au tamis des techniques professionnelles de vérification et d’évaluation critique.
Les menaces décrites ici doivent donc, au contraire des pentes fatalistes, inciter à investir les exigences premières du métier de journaliste: vérifier et recouper les informations, évaluer les sources, pratiquer un doute méthodique face aux fausses évidences et résister à la « dictature de l’urgence », cette course de rapidité génératrice d’erreurs et accélératrices de préjugés et de lieux communs. Prendre le temps de faire son métier nécessite évidemment des moyens: les médias doivent acquérir leur autonomie financière pour aller chercher les informations, analyser et mettre en perspective les contenus, mais aussi pour prendre des risques, proposer des sujets originaux ou attirer le public vers des thèmes difficiles mais essentiels.
Les développements technologiques et la transformation des pratiques sociales imposent un réinvestissement global dans la nature même de la profession et une réflexion sur son rôle social : dévoiler les faits, révéler la réalité et contribuer à éclairer le débat public. Ils nous invitent à valoriser la dimension intellectuelle, proprement humaine, du métier. Ils rappellent que le journalisme remplit une mission sociale et civique au cœur de la démocratie. C’est aussi en chérissant ces valeurs et en cultivant ces exigences que les médias conserveront ou retrouveront la confiance des populations.
A.C.R
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Les conférences-débat de l'UPF : L'intelligence artificielle, menace ou chance pour les journalistes et les médias ?
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L'UPF internationale poursuit son cycle de débats et conférences. C'est à Paris que l'UPF a organisé, mercredi 31 mai, une conférence-débat sur le thème : "L'intelligence artificielle, menace ou chance pour les journalistes et les médias?".
Dérive éthique, menace ou plutôt chance pour l'humanité, l'intelligence artificielle avec ses avancées récentes fait débat. Quel serait son impact dans le secteur des médias ? Est-elle une menace ou plutôt un atout pour l'exercice professionnel ? La conférence s'est déroulée dans l'auditorium du Monde diplomatique à Paris avec la participation des intervenants suivants : Marion Carré, professeure à Sciences Po Paris, au CELSA - Sorbonne Université, au Conservatoire national des Arts et métiers (CNAM) et à Aivancity; Louis Dreyfus, Président du directoire du groupe le Monde; Steven Jambot, Producteur
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de l'Atelier des médias à Radio France internationale et Anne-Cécile Robert, Présidente de l'UPF et directrice adjointe du Monde diplomatique.
Les débats ont été intenses dans un auditorium du Monde plein d’une assistance attentive et impliquée dans les échanges.
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"La langue française, un enjeu de géopolitique"
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En partenariat avec le Cercle de l'Union interalliée, l'UPF invitait au débat : André Belon, ancien président de la Commission des Affaires étrangères de l'Assemblée nationale, Christophe Gigaudaut, Délégué francophonie du Ministère de l'Europe et des Affaires étrangères et Marie-Christine Saragosse, Présidente de France Médias Mondes sur la thématique : "La Langue française, un enjeu de géopolitique". Le débat était animé par Anne-Cécile Robert, présidente internationale de l'UPF.
"Un sujet qui parfois rebute mais qui est extrêmement important", le propos introductif de la présidente internationale de l'UPF, Anne-Cécile Robert, se confirmait dans les interventions, toutes en nuances, d'un débat intensément riche qui a su révéler l'enjeu linguistique dans les rapports de la géopolitique mondiale. Le constat est posé d'entrée de jeu : si en France la bataille de la langue française est banalisée voir sous-estimée, dans d'autres contrées la bataille prend tout son sens pour préserver, "sauver" une langue française qui serait "en danger". "Outil d'influence", sans aucun doute prévenait Anne-Cécile Robert qui rappelait le Plan Marshal conditionnant l'aide à l'Europe après la seconde guerre mondiale, notamment par l'achat de films américains.
Le débat opposant la promotion de la langue française face à une "hégémonie" de l'anglais parait aujourd'hui nuancé devant la percée chinoise, russe et turque dans les marchés mondiaux, notamment sur le continent africain. André Bellon raconte comment la langue française a été introduite dans la Constitution française en 1992 lors de la révision constitutionnelle imposée par l’adoption du traité de Maastricht.
S'il est souligné une certaine frilosité ou même parfois un flegme chez les français à mettre en avant la langue française - qui apparaît comme une évidence pour eux-, s'il est également rappelé une certaine forme de fierté qui pourrait être perçue comme une forme d'arrogance à manifester son attachement à la langue et à la culture françaises, il est également à noter un pouvoir d'influence très particulier de la langue française qui est du ressort de "l'intime". La langue française parlerait au cœur, elle trônerait sur l'affect pendant que d'autres langues domineraient la sphère des marchés.
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On parlera de "pouvoir doux" du français, on évoquera une "diplomatie d'influence" où langue française se place, de fait, comme le "ciment" qui facilite la communication dans un espace francophone pluriel. La langue française contribuant à mieux révéler la richesse des cultures -dans leur diversité et leur spécificité - au sein de l'espace francophone commun.
Marie-Christine Saragosse, présidente du groupe France Médias Monde, citant Léopold Sedar Senghor - l'un des chantres de la francophonie-, soulignait le potentiel prometteur de l'espace francophone, notamment pour l'épanouissement de la langue française. "Les expressions francophones africaines régénèrent la langue française de manière poétique", déclare-t-elle. De son côté, s’appuyant sur son expérience en Asie et en Roumanie, Christophe Gigaudaut rappelle la nécessité de donner le goût de la langue française en créant des espaces de dialogue et de partage en français. Les mots clés sont, selon lui: diversité culturelle et multilinguisme. La promotion de la langue française s’inscrit dans un projet culturel multilingue dans lequel chacun doit pouvoir s’exprimer dans sa langue. Un souci partagé par André Bellon qui appelle à retrouver la joie de parler le français.
S'il est conclu à la nécessité de défendre le plurilinguisme comme valeur essentielle dans un espace francophone humaniste et fraternelle, il est déploré un arrière-goût de rejet du français dans certaines sphères -particulièrement en Afrique - où l'on n'hésite pas à faire l'amalgame entre la langue française est le colonialisme.
La langue française devient dans la bouche de certains activistes, qui n'hésitent plus à contrer des initiatives d'enseignement du français, l'outil d'un "impérialisme". Le témoignage d'un participant du Mali est à ce propos très révélateur. Il souligne que des générations entières sont aujourd'hui privées d'école à cause de certains groupes engagés dans une bataille déclarée contre l'enseignement du français. En conclusion, Denis de Kergorlay, président du Cercle de l’Union interalliée a remercié l’UPF d’avoir pris l’initiative de lui proposer ce débat stimulant. L’assistance, nombreuse, comptait nombre de diplomates et de journalistes qui ont pu prolonger la discussion autour d’un cocktail.
K.R.
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L'UPF solidaire suite au saccage du CESTI
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Le CESTI de Dakar, à la tête du réseau Théophraste, partenaire de l’UPF, été attaqué et saccagé le jeudi 1er juin par des émeutiers. Les deux bus et le 4x4 de l'école de journalisme ont été incendiés et l'amphithéâtre Eugénie Rokhaya Aw de ladite école saccagé par les manifestants.
L’UPF condamne ces exactions et exprime sa solidarité avec le Cesti et le réseau Théophraste.
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LA VIE DE L'UPF
L'UPF signe un partenariat avec le réseau Théophraste
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L'Union internationale de la presse francophone (UPF) représentée par sa présidente Anne-Cécile Robert, et le Réseau Théophraste, représenté par son Président Dr Mamadou Ndiaye, ont signé un Mémorandum d’entente et de coopération dans l'Auditorium du Monde, mercredi 31 mai 2023 à Paris.
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L'UPF auditionnée à l'Assemblée nationale
La présidente de l’UPF Anne-Cécile Robert et la secrétaire générale internationale Zara Nazarian ont été auditionnées, vendredi 2 juin, à l’Assemblée nationale française. Cette audition a eu lieu dans le cadre de la réunion annuelle de la Conférence des Présidents des sections européennes de Assemblée parlementaire francophone (APF). Le thème de l'audition était "Comment mieux lutter contre la désinformation?"
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La secrétaire générale, Zara Nazarian, en visite de travail au Rwanda
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La secrétaire générale de l'Union internationale de la Presse francophone (UPF) a effectué une visite de travail au Rwanda, du 22 au 27 mai dernier. Une visite riche de rencontres et de perspectives de projets.
Mme Nazarian a commencé sa visite par le Mémorial du Génocide de Kigali où elle s'et recueillie et a déposé une gerbe de fleurs à la mémoire des victimes. Mme Nazarian a exprimé, à l'occasion, sa grande émotion face à cette tragédie.
Au cours de ses rencontres, Mme Nazarian s'est notamment entretenue avec la directrice générale de l'office de la Gouvernance, Dr Usta Kaitesi, qui a en charge un grand volet lié au développement des médias. Elle a également eu un entretien avec le Ministre de l'Administration locale, M. Jean-Claude Musabyimana.
Discussions également fructueuses ont eu lieu avec la Secrétaire permanente et d'autres responsables du Ministère de l’Unité nationale et de l’Engagement civique (MINUBUMWE), avec le porte-parole adjoint du gouvernement M. Alain Mukuralinda, ainsi qu'avec d'autres hauts responsables rwandais et des représentants du corps diplomatique basés dans le pays.
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Le partage des savoirs rassemble l’UPF-Maroc et le Groupe Excelia
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Le groupe français d’enseignement supérieur Excelia et la section Maroc de l’Union de la Presse francophone annoncent un partenariat pour l’organisation de conférences thématiques, sur 2023 et 2024, à Casablanca. En vertu de la convention paraphée par Mme Meriem Oudghiri, présidente de l’UPF-Maroc, et par M. Bruno Neil, DG d’Excelia, les deux parties s’engagent à instaurer des rencontres régulières, traitant de thèmes d’actualité, avec la participation d’experts et d’enseignant d’Excelia, et en présence des membres et invités de l’UPF-Maroc.
Dans le cadre de ce partenariat, la première rencontre a été programmée pour le vendredi 26 mai 2023. Sous forme de Master Class, animée par M. Anthony Hie, directeur de la transformation digitale d’Excelia, cette première conférence a traité du thème du « Potentiel de transformation de l’IA dans l’industrie des médias et du journalisme : exploration et implications futures » : « Sujet d’actualité, ChatGPT, suscite, depuis son apparition en 2020, beaucoup d’enthousiasme et d’intérêt, notamment pour son potentiel à transformer la manière dont nous communiquons, apprenons et interagissons avec les machines », précise Anthony Hie, avant de poursuivre : «Cependant, son impact sur l’industrie des médias et du journalisme est encore relativement peu connu et mérite un débat approfondi. Au cours de cette conférence, nous allons explorer comment ChatGPT a déjà influencé le monde des médias et du journalisme, et discuter des implications futures de cette technologie pour ces industries en constante évolution ».
Basé en France sur 4 campus – La Rochelle, Tours, Orléans et Paris – Excelia est aujourd’hui un pôle de formation composé d’écoles multidisciplinaires, évoluant selon un nouveau modèle destiné à répondre aux ambitions professionnelles des étudiants et à la forte demande des entreprises
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en matière de compétences sur les métiers actuels et futurs. Ainsi, Excelia regroupe une grande école de management (Excelia Business School, triple accréditée AACSB, EQUIS et AMBA), une grande école de tourisme (Excelia Tourism School, accréditée TedQual), une école de communication digitale (Excelia Digital School), une école préparatoire (Excelia Academy).
«Au vu de nos spécialités, le Maroc représente pour Excelia un intérêt particulier, d’où ce partenariat d’exception avec l’UPF-Maroc. Le premier bureau de recrutement ouvert à l’étranger fut d’ailleurs celui du Maroc en avril 2011. Excelia est fier de compter parmi ses effectifs des enseignants chercheurs d’origine marocaine, 450 diplômés marocains, dont certains qui sont aujourd’hui à de grands postes de responsabilité au Maroc et dans le monde, et voit évoluer actuellement une centaine d’étudiants, toutes écoles confondues », souligne M. Bruno Neil, DG d’Excelia.
Faisant partie de l’Union de la Presse francophone, la section UPF-Maroc déploie un programme annuel multidimensionnel, avec des conférences thématiques dédiées à ses membres et invités, des grands oraux où elle reçoit des personnalités publiques, des rendez-vous statutaires et des participations internationales.
« Ce partenariat entre dans le cadre de nos activités de partages des connaissances pour nos membres et invités, et de poursuite d’ouverture à l’international. Nous sommes ravis de compter le Groupe Excelia parmi nos partenaires », explique, pour sa part, Meriem Oudghiri, présidente de l'UPF maroc et Vice-présidente de l'UPF internationale.
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UPF-Togo: Des pistes pour l’éclosion
des entreprises de presse
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C’est une première au Togo. La branche togolaise de l’Union internationale de la presse togolaise (UPF-Togo) a réuni autour d’un buffet, dans un grand hôtel de Lomé, les patrons des entreprises de presse, les organisations de presse, et les responsables de la Chambre de commerce et d’industrie du Togo (CCI-Togo), de l’Office togolais des recettes (OTR), du Conseil national du patronat (CNP) et de l’Association des grandes entreprises du Togo (AGET).
La rencontre a été le lieu pour les patrons et responsables d’organisations de presse, de discuter avec ceux qu’il est convenu d’appeler hommes et femmes d’affaires et responsables de sociétés d’un thème d’actualité : ‘Médias au Togo en 2023 : nécessité d’adhésion à la CCI-Togo, rôle de la fiscalité dans le développement du Togo".
Loïc Lawson, le président de l’UPF-Togo, dévoile les raisons qui ont conduit son organisation à initier cette rencontre du donner et du recevoir. « En organisant ce brunch, on a une seule envie: voir la presse togolaise davantage grandie, voir les entreprises de presse devenir de plus en plus professionnelles mais qu’elles aient aussi les moyens de leurs ambitions, de se structurer davantage et de devenir de très grandes entreprises. On nous a toujours considérés comme des moins que rien, le mot n’est pas trop fort. Mais on veut dire que nous sommes petits aujourd’hui mais nous envisageons de devenir grands demain. Dans les mois et années à venir, la presse togolaise saura mieux se structurer malgré toutes les conjonctures économiques, et d’intégrer la chambre de commerce », a-t-il expliqué.
Le ministre a félicité l’UPF-Togo : « L’initiative est originale et permet de diversifier les modes de rencontre et d’échange. Cela témoigne du dynamisme du secteur des médias dans un pays et d’une approche nouvelle qui nous permet d’avancer. Notre plus grand challenge aujourd’hui dans le secteur des médias, c’est la viabilité des entreprises de presse.
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De cette viabilité découlera la postérité du secteur », a-t-il lancé. Pour lui, adhérer à la CCI-Togo, est une vraie opportunité pour les médias. « Les médias, comme entreprises, doivent côtoyer les autres entreprises pour pouvoir apprendre de celles-ci mais également tirer le maximum d’éléments », a-t-il déclaré, ajoutant qu’une telle rencontre permet également de réfléchir sur l’économie du journalisme.
Thierry Awesso, vice-président du CNP, a appelé les entreprises de presse, après avoir fini leur adhésion à la CCI-Togo, à penser à une démarche pour adhérer au CNP qui, selon lui, défend les intérêts des entreprises. « Il y a quelque chose de particulier qui reste la marque du Togo, c’est la participation au dialogue social. Le CNP est membre de ce dialogue où il se retrouve avec les membres du gouvernement et avec les centrales syndicales pour parler des enjeux importants. L’arrivée de la presse au sein du CNP serait un plus considérable », a-t-il précisé. Pour une meilleure rentabilité, selon Nathalie Bitho, présidente de la délégation spéciale consulaire de la CCI-Togo, il est important pour les entreprises de presse de se formaliser. Le représentant de l’OTR a quant à lui, démontré la place qu’occupe la politique fiscale dans tout pays, notamment au Togo. Et le rôle des médias, a-t-il dit, est très important pour une culture fiscale forte.
Selon la CCI-Togo, il existe au Togo 126.000 entreprises mais seulement 25.000 se sont formalisées. Cela dénote une forte informatisation. Jonas Daou, président de l’Association des grandes entreprises du Togo (AGET), a trouvé cette rencontre utile parce qu’elle, a-t-il souligné, permet aux partenaires et à l’Etat de connaître les spécificités du métier de journaliste et ses exigences de l’heure. Après les développements des uns et des autres, plusieurs questions ont été posées par les responsables des organisations de presse et les patrons d’entreprises de presse.
A ce propos, Isidore Akollor, président du Patronat de la presse togolaise (PPT), a attiré l’attention de l’OTR sur ce qu’il a qualifié de « régime fiscal ou fiscalité particulière ou souple’ pour les entreprises de presse. « Nous ne sommes pas des entreprises comme les autres. Notre marchandise, c’est l’information qui ne se vend pas dans un pays en voie de développement comme les articles et denrées », a-t-il souligné.
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Loïc Lawson, président de l’UPF-Togo, était l'invité de la télévision togolaise dimanche 4 juin à à 14h30 TU.
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UPF-TUNISIE : Non aux procès d'opinion, Non à l'arbitraire policier !
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Le rythme des procès inéquitables et des arrestations arbitraires d'activistes, de blogueurs, de journalistes, de syndicalistes et du grand public, dont le seul tort est d’avoir critiqué l’autorité en exprimant leurs opinions à travers les médias ou les réseaux sociaux tels que Facebook, s'est accéléré.
Les interrogatoires devant les équipes de sécurité sur des messages satiriques, des images ou des chansons se sont concentrées sur la critique de la politique du pouvoir et de ses symboles, à l'image du président de la République.
Il est important que les organisations et les mouvements de jeunesse qui ont signé cette déclaration expriment leur vive condamnation de la récente campagne d'arrestations et de procès dans laquelle les normes minimales d'un procès équitable étaient absentes, en plus d'être des procès d'opinions et de positions en violation flagrante de la constitution, des lois et des traités internationaux..
La plupart des procès se sont déroulés selon le tristement célèbre décret 54 qui, en le promulguant et en l’utilisant, démontre les intentions de l'autorité de restreindre les libertés, en particulier la liberté d'opinion, de presse et d'expression et de menacer les citoyens et toute personne qui critique l'autorité et ses politiques, quelle que soit sa position, avec des procès.
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Les organisations et mouvements de jeunesse, ici signataires, renouvellent leur appel au retrait immédiat du décret 54, hostile aux libertés et à l’arrêt des procès d’opinions. De plus, ils dénoncent les abus policiers et les arrestations fréquentes de citoyens, hommes et femmes, simplement parce qu'ils ont exprimé leurs opinions, et mettent en garde contre le danger de l'omniprésence de l'appareil sécuritaire et de la censure et du harcèlement pratiqués sur les consciences, avec la complicité manifeste du pouvoir judiciaire.
Les signataires appellent aussi à rompre avec la politique consistant à faire taire les voix et à restreindre le droit des citoyens à exprimer leurs opinions de quelque manière que ce soit, et expriment leur volonté de défendre ces derniers, victimes du décret 54 et d'autres lois répressives que le l'autorité emploie pour opprimer les libertés, poursuivre les opinions, les idées et toute voix dissidente.
Tunis, le 21 Mai 2023
UPF-TUNISIE
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Chronique de Pierre Ganz :
Labelliser le acteurs de la vérification des faits
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Dire vrai. Un défi aussi ancien que la parole. Dans nos sociétés complexes, il devient vital pour tous de pouvoir se référer à des faits établis. Ce devrait être toujours le rôle de tous les journalistes. C’est de plus en plus aussi celui de spécialistes du « fact-checking » ou pour parler français journalisme de vérification. L’internet et les réseaux sociaux offrent une multitude de sites se positionnant comme « vérificateurs ». Il est urgent de distinguer le bon grain de l’ivraie dans cet univers.
Bien sûr, il y a les pages spécialisées des grands médias. Ils ont été souvent les premiers à passer au cribles les affirmations des acteurs de la vie publique. Leur expérience et leur déontologie journalistiques leur donnent une crédibilité a priori. Même si parfois transpire un certain parti pris dans le choix des propos vérifiés ou si la recherche forcenée d’un équilibre entre vrai et faux qui laisse au final le lecteur indécis. Un travail collectif de consortium de journalistes voire de médias permet de limiter ce risque. Ce fut le cas en 2017 lors des élections présidentielles en France avec le projet CrossCheck qui associait 16 rédactions.
De plus en plus cependant des particuliers ou des groupes de citoyens proposent en ligne leur vérification d’articles ou de déclarations publiques. Leur bonne volonté n’est - le plus souvent - pas en cause. Mais il est difficile d’identifier qui sont ces vérificateurs, ce qui les motive, comment ils travaillent, quelle déontologie ils s’imposent.
Une initiative arrivée à maturité ces derniers mois permet d’y voir plus clair. L’European Fact-Checking Standards Network (EFCSN) est une association qui regroupe 45 organisations de vérification des faits de plus de 30 pays européens. Elle attribue à ses membres un label au terme d’un processus rigoureux. Les critères analysés pour être coopté visent à garantir que les organisations qui affirment vérifier pour lutter contre la désinformation respectent les normes les plus élevées en matière de méthodologie, d'éthique et de transparence. Elles sont détaillées dans un « Code européen de normes pour les organisations indépendantes de vérification des faits » adopté après plusieurs mois d’échanges entre les fondateurs.
L’EFCSN propose une définition de la vérification des faits professionnelle: « l’utilisation d'une méthode fondée sur
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des preuves pour vérifier l'exactitude des affirmations faites dans la sphère publique ». Le mot clef est « preuves », ce qui écarte toute pseudo-vérification basée sur des contre arguments non étayés par des faits.
Pour être agréé, un site spécialisé doit, entre autres, « expliquer pourquoi et comment certains sujets sont sélectionnés et étudiés », « évaluer les mérites des preuves trouvées en utilisant les mêmes normes que celles appliquées aux preuves relatives à des allégations équivalentes, quel que soit l'auteur de l'allégation », « fournir au moins deux sources, mais de préférence plus, pour vérifier l'affirmation centrale d'une enquête», « inclure dans les publications, lorsque c'est possible, l'accès à toutes les preuves ou autres informations nécessaires pour qu'un lecteur puisse reproduire le processus de vérification ».
L’exigence éthique imposée aux organisations candidates porte notamment sur le refus de tout parti pris. Elles doivent s’engager, par exemple, à « ne pas concentrer indûment les enquêtes sur un parti politique particulier ou un côté de l'échiquier politique ». Elles doivent aussi être exigeantes en termes de protection de la vie privée et de sécurité des sources, par exemple en anonymisant « l’image et/ou l'identité des personnes faisant l'objet d'une enquête lorsqu'il y a une inquiétude raisonnable pour leur sécurité » et occultant « toute information personnelle susceptible de permettre le harcèlement de personnes ».
Enfin, ces sites de vérification de faits doivent avoir une politique de correction de « toute erreur connue » rapide et claire, et des règles de transparence sur leur structure et leur financement: « toutes les sources de revenus contribuant à hauteur de 1 % ou de 5 000 euros » doivent être rendues publiques. Les adhésions au réseau sont à renouveler tous les deux ans. Le code de l’EFCSN prévoit des sanctions en cas d’infraction à ces règles qui vont du blâme à l’exclusion de l’association.
Cette association de fact-checkers européens a été soutenue au départ par la Commission européenne. Sa pérennité devrait être assurée désormais par les cotisations de ses membres et par le soutien de fondations. Son avenir dépend aussi de l’intérêt que le public accordera à ce label. Privilégier ou non dans le maquis du fact-checking la consultation des sites volontairement et collectivement autorégulés est aussi un choix en faveur de la démocratie.
Pierre Ganz
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Chronique de Jean-Claude Allanic :
Un toz qui fait le buzz
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Notre langue s’enrichit en permanence de mots nouveaux. Le dernier en date à faire le buzz est ce « toz », sorte de doigt d’honneur effectué (posé, comme disent les Québécois) par une candidate du concours de l’Eurovision.
Au passage, je vous prie de m’excuser pour l’anglicisme « buzz » ; mon dictionnaire me dit que j’aurais dû parler de « retentissement médiatique » ou de « ramdam » - un terme que nos consœurs et confrères arabes connaissent bien.
Commençons par le commencement. Les faits étant sacrés dans notre profession, appliquons la règle des 5W+H (QQOQCCP en français). Or donc, « qui » étant la chanteuse La Zarra, « quoi » étant le concours Eurovision de la chanson, « où » se déroulant à Liverpool, « quand » étant le joli mois de mai, « combien » en euros étant « oualou », « comment » se faisant par une retransmission télévisée sans intérêt et « pourquoi », étant supposé faire le bonheur des téléspectateurs.
Les Français chantant, en ce moment, comme des casseroles, France Télévisions a fait appel à une Québécoise d’origine marocaine (vive la francophonie !). Évidemment, La Zarra se devait de chanter en français (contrairement aux candidats belge et suisse).
Les professionnels de la profession ont salué la beauté de la chanteuse, l’élégance de sa robe, l’originalité de son chapeau et la profondeur, évidemment, du texte de sa chanson :
« Mon cœur, mes mains, mes yeux, mes reins
Plus rien ne m'appartient
J'me fais du mal pour faire du bien ».
Comme disait ma grand-mère, il n’y a pas de mal à se faire du bien ; mais telle n’est pas la question.
La vie est parfois cruelle. Notre chanteuse n’est arrivée que seizième sur vingt-six. Comme l’a dit avec à propos un commentateur : « c’est la fin des haricots ». Oscar Wilde, qui n’était pas à Liverpool, avait exprimé, un jour, à peu près la même chose avec un vocabulaire plus élaboré :
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« Sa surprise fut si grande, si prompte la déception, (qu’elle) resta une seconde encore ridiculement accroupie, incapable d’aucun mouvement, d’aucune pensée ».
Aucune pensée ? Ce serait faire injure à l’artiste. Aucun mouvement ? Hélas ! non. Un index qui se baisse et se lève nerveusement (et réciproquement). Et c’est par là que le scandale arriva.
Votre petit doigt vous aura dit que La Zarra venait de faire un « toz ». S’agissait-il d’un scandaleux doigt d’honneur justement dénoncé par une ministre ? Ou tout simplement, selon la version de la chanteuse, d’un petit geste pratiqué entre amis au Québec pour exprimer un certain fatalisme ?
Qui croire ? Je n’ai pas hésité à mener ma propre enquête auprès de confrères du monde francophone.
Je suis d’ores et déjà en mesure de vous dire que « toz » ne fait pas partie du vocabulaire courant québécois. « Voilà un mot que je n’ai jamais entendu (ni les Québécois dits de souche) m’a confié mon collègue Renaud Gilbert, ancien médiateur de Radio Canada. Quoi qu’il en soit, le geste a fait jaser. Mon correspondant à Montréal m’a transmis le tweet (le gazouillis) d’un auditeur expliquant qu’il s’agissait d’une expression arabe résumé ainsi : « C’est pas grave, allez vous faire foutre, bisous ».
C’est finalement notre consœur de l’UPF Khadija Ridouane qui a résolu l’énigme du toz. « Le mot n’est pas de l’arabe littéraire mais d’origine turque pour « poussière » ou « air » - pour dire que ce n’est que de l’air. La locution est utilisée dans plusieurs régions du monde arabe. Dans les pays d’Orient, cela signifie « insignifiant » voire le mépris envers quelqu’un. Au Maroc, elle a un double sens : « mépris » mais aussi « pet » ou « prout » dans le vocabulaire des enfants ».
En attendant que le toz fasse son entrée dans les dictionnaires français, cette polémique ne serait-elle finalement que du vent ?
JCA
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FRANCOPHONIE
La Roumanie fête son appartenance à la Francophonie
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C’est à l’Université de l’Ontario français, jeudi 1er juin, qu’a été fêté le 30e anniversaire de l’appartenance de la Roumanie à la Francophonie internationale.
La consule générale de la Roumanie à Toronto, Oana-Raluca Gherghe, a accueilli une quarantaine d’invités à un vin d’honneur, suivi de la remise de prix à trois jeunes participants à un concours Entretien avec un(e) Roumain(e) francophone.
Les élèves devaient réaliser un clip vidéo de 90 secondes sur leur conversation – réelle ou imaginaire – avec une personnalité roumaine.
Dans l’une de ces rencontres, la présidente des éditions Hashtag à Montréal, Felicia Mihali, raconte son parcours et son acclimatation au Canada. Le célèbre sculpteur Constantin Brâncuși (1876-1957) a été le choix de plusieurs participants.
L’événement était coanimé par la consule générale et par la professeure Crina Bud, du Collège Glendon de l’Université York.
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La soirée s’est poursuivie avec la présentation du film roumain Le reste est silence, réalisé par Nae Caranfil, candidat de la Roumanie à l’Oscar du meilleur film étranger en 2009.
Il s’agit d’un «film sur un film» ou d’un «film sur le cinéma», puisque le long-métrage raconte l’intérêt d’un jeune comédien de Bucarest pour l’émergence du cinématographe au début du 20e siècle.
Il décide de devenir réalisateur et tourner La guerre d’indépendance, une reconstitution des conflits armés de 1877 opposant Roumains, Russes et Turcs qui ont mené à l’indépendance de la Roumanie.
Le film est sous-titré en français, bien que plusieurs scènes comprenaient des conversations originales en français.
Peuple latin – dont la langue est d’ailleurs la plus proche du latin des Romains – les Roumains ont longtemps été attachés à la culture française. C’est moins le cas aujourd’hui. Au Canada, on trouverait autant de Roumains (francophones) au Québec qu’en Ontario (où ils seraient surtout anglophones).
L’actuel président du Salon du livre de Toronto, Valéry Vlad, comme sa fondatrice feue Christine Dumitriu Van Saanen, ainsi que le fondateur du journal L’Express de Toronto, Jean Mazaré, sont d’origine roumaine.
Source : l'express.ca
Lire : https://l-express.ca/la-roumanie-fete-son-appartenance-a-la-francophonie/
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LIBERTE DE LA PRESSE
Madagascar: les journalistes inquiets de cas d'entraves à la liberté de collecte d'informations
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L'Ordre des journalistes de Madagascar tire la sonnette d'alarme et exprime son inquiétude après avoir été saisi de plusieurs cas d'entrave à la liberté de collecter des informations ces derniers jours.
Les cas se sont produits dans plusieurs régions de la Grande Ile, fait savoir l'OJM dans un communiqué. Le bureau de l'OJM demande que ces actes, ainsi que les menaces et intimidations à l'encontre de journalistes perpétrées, entre autres, par certains dépositaires du pouvoir, élus et nommés cessent.
« Les responsables locaux disent parfois qu'ils vont porter plainte quand je traite des faits divers et des sujets qui touchent à la sécurité », témoigne un journaliste de Tamatave. « Il y a aussi des opérateurs économiques influents qui peuvent faire pression », relate un autre reporter.
Récemment, trois journalistes ont fait l'objet d'une plainte suivie d'une enquête pour avoir fait un reportage sur un cas de litige foncier dans cette grande ville portuaire de l'Est, rapporte le communiqué de l'Ordre des journalistes de Madagascar, qui cite aussi des cas de dénigrements publics, de menaces ou encore d'entraves à la liberté de collecte d'informations, notamment pour les journalistes d'opposition. Des faits constatés dans les régions Diana, Menabe, Analanjirofo et Analamanga où se situe la capitale, Antananarivo.
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« Le problème permanent, c'est la difficulté d'accès aux sources d'informations, surtout au niveau des agents de l'État », détaille Monica Rasoloarison, la présidente de l'OJM. L'Ordre des journalistes demande notamment la sortie de la loi sur l'accès à l'information à caractère public. « Nous sommes dans une année électorale et nous voudrions mettre les choses au point dès maintenant. Nous voulons protéger les journalistes face aux éventuelles pressions », ajoute la présidente de l'OJM.
« Nous apprécions le rôle de l'OJM. Il est parfaitement dans son rôle de protéger les journalistes et moi, en tant que ministre de tutelle, j'ai lancé un appel pour qu'ils puissent travailler librement », a indiqué la ministre de la Communication et de la Culture, Lalatiana Rakotondrazafy, jointe au téléphone.
Source RFI
Lire la suite : https://www.rfi.fr/fr/afrique/20230604-madagascar-les-journalistes-inquiets-de-cas-d-entraves-%C3%A0-la-libert%C3%A9-de-collecte-d-informations
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Tunisie : malgré les pressions,
les journalistes de Mosaïque FM veulent « continuer » leur travail
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La première radio tunisienne privée se dit visée par les autorités en place. Cela ne l’empêche pas de continuer à jouer son rôle de média.
Avec un journaliste condamné à cinq ans de prison, un directeur général détenu plus de trois mois, et un présentateur et un chroniqueur attendant une décision quant à un éventuel procès pour diffamation, Mosaïque FM, première radio privée de Tunisie avec 26 % d’audience en 2022, reste droit dans ses bottes.
Mosaïque FM s’engage à respecter les principes de la liberté d’opinion et d’expression et du droit du citoyen à l’accès à l’information […]. Forte de l’intime conviction que l’information demeure l’apanage du citoyen Mosaïque FM s’applique à la diffuser sans censure , indique la charte de la radio affichée dans le hall d’entrée de l’immeuble du quartier Montplaisir dans le centre de Tunis.
Ces dernières semaines, cette charte, fruit d’un travail commun des employés, a servi de colonne vertébrale à notre média »,estime Boubaker Ben Akacha, directeur de la rédaction. Le 16 mai, le journaliste Khalifa Guesmi est condamné en appel à cinq ans de prison pour avoir refusé de divulguer une source.
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Le 22 mai, Elyes Gharbi et Haytem El Mekki, respectivement présentateur et chroniqueur du Midi Show, émission politique phare, étaient interrogés après une plainte d’un syndicat sécuritaire (voir Ouest-France du 22 mai). Le 13 février, Nourredine Boutar, directeur général et journaliste de formation, est arrêté. Il est cité dans une affaire de complot contre l’État dans laquelle sont mêlés des opposants politiques. Il a été relâché le 25 mai, mais reste poursuivi et risque la peine de mort.
« C’est un patron apprécié. Son arrestation nous a tous consternés. C’était une attaque frontale contre la radio et donc, le moment de faire un choix : on s’aligne ou non ? Nous avons décidé de continuer à faire notre travail , raconte Elyes Gharbi, présentateur du Midi Show.
Au service News au 4e étage, Hana Soltani, employée depuis les débuts de la radio il y a 20 ans, est fière que Mosaïque ait gardé sa ligne éditoriale : Il fallait préserver la crédibilité de notre média ! Comme tous les journalistes, on a du mal à parler aux membres du gouvernement. Mais nous avons les contacts des directeurs au sein des ministères, bien plus intéressants que les ministres. Quant aux craintes de fermeture, elle lève les yeux au ciel : En tant que journaliste, on court toujours derrière la liberté, c’est toute notre vie quel que soit notre pays.
Source : Ouest France
Lire la suite : https://www.ouest-france.fr/monde/tunisie/tunisie-mosaique-fm-attaquee-mais-debout-f9d2ccb2-0136-11ee-a1ce-7e6a0e61733b
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Guatemala : 40 ans de prison requis contre un patron de presse dans le collimateur
du pouvoir
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Une peine de 40 ans de prison a été requise mardi contre un patron de presse critique du gouvernement guatémaltèque, qui rejette des accusations de blanchiment d'argent et de chantage et dénonce un "procès politique".
Syndicats de journalistes et ONG internationales de défense des droits humains ont exigé en vain l'abandon des poursuites contre José Ruben Zamora, un journaliste patron-fondateur du quotidien El Periodico. Washington a dénoncé les tentatives de "criminaliser" le travail des journalistes au Guatemala.
La procureure Cinthia Monterroso a prononcé ses réquisitions au terme de 28 jours de procès contre M. Zamora détenu depuis juillet 2022. Son journal, fondé en 1996 et qui était publié seulement sur internet depuis décembre, a cessé toute activité le 15 mai en invoquant la "persécution pénale et la pression économique" exercées à son égard.Mme Monterroso a demandé des peines de 20 ans de prison pour blanchiment d'argent, huit ans pour chantage et 12 ans pour trafic d'influence, c'est-à-dire les peines maximales prévues par le code pénal pour chacune de ces infractions.
Pour l'accusation, M. Zamora, âgé de 66 ans, a tenté de blanchir l'équivalent de quelque 37.500 dollars de "provenance illicite" et "provenant de chantages et d'extorsions" au préjudice d'hommes d'affaires à qui le patron de presse aurait promis en échange de ne pas publier des informations compromettantes.
"J'ai étudié les accusations et elles sont toutes sans fondement", a déclaré M. Zamora aux journalistes pendant une suspension d'audience. Le journaliste assure que la somme d'argent qu'on l'accuse d'avoir extorqué provient de la vente d'une œuvre d'art afin de tenter
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de renflouer son journal qui était en difficulté.
Selon lui, le président Alejandro Giammattei et la procureure générale Consuelo Porras, inscrite par les Etats-Unis sur une liste de personnalités corrompues, ont monté l'accusation de toutes pièces afin de le réduire au silence comme son journal après la publication d'enquêtes sur des affaires de corruption impliquant le gouvernement.
La présidente du tribunal Oly Gonzalez doit fixer la date du prononcé du verdict.
Huit journalistes ou éditorialistes d'El Periodico sont également visés dans le cadre d'une autre instruction ouverte contre M. Zamora accusé cette fois d'entrave à une enquête pour blanchiment d'argent.
Certains des journalistes dans le collimateur de la justice, dont la directrice du journal Julia Corado, ont décidé de trouver refuge à l'étranger.
"Le ministère public réclame 40 années de prison contre le journaliste José Ruben Zamora tandis que les corrompus gouvernent le pays en toute quiétude", a dénoncé sur son compte Twitter l'analyste politique et militant anti-corruption Manfredo Marroquin.
L'arrestation de M. Zamora est intervenue pendant une vague d'arrestations d'anciens procureurs anti-corruption à l'origine d'enquêtes retentissantes, accusés de présumés abus d'autorité.
AFP
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Rome dément avoir placé des journalistes sur écoute
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Le gouvernement de la première ministre italienne Giorgia Meloni dément avoir placé des journalistes ou des hommes politiques sur écoute, a déclaré le secrétaire d'État à la présidence du Conseil, Alfredo Mantovano.
«Je n'ai jamais autorisé, depuis que le gouvernement a pris ses fonctions, des placements sur écoute d'aucune sorte visant des journalistes ou des hommes politiques», a déclaré Alfredo Mantovano dans un communiqué.
Cette déclaration intervient après la publication d'un ouvrage des journalistes Luigi Bisignani et Paolo Madron, appelé «Les puissants aux temps de Giorgia»,
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selon lequel Mme Meloni avait été «apparemment mise au courant» peu avant sa prise de fonctions du fait «plusieurs personnalités» étaient placées sur écoute.
De son côté, l'ancien premier ministre Matteo Renzi a déclaré au quotidien La Repubblica que de telles écoutes «préventives» pouvaient être réalisées par les services secrets mais seulement si la sécurité de l'État était en danger. Matteo Renzi avait appelé Alfredo Mantovano à «démentir clairement» que des journalistes ou des hommes politiques étaient placés sur écoute. Le secrétaire d'État à la présidence du Conseil s'est dit prêt à fournir «toutes les informations jugées utiles» à la Commission parlementaire pour la Sécurité de la République (Copasir), chargée de contrôler les services secrets.
Source : Le Figaro
Lire : https://www.lefigaro.fr/flash-actu/rome-dement-avoir-place-des-journalistes-sur-ecoute-20230531
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"Les fact checkers sont les crottes
de la démocratie" : André Bercoff dérape lors d'une conférence covidosceptique
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L'éditorialiste de Sudradio était invité d'une conférence en Charente-Maritime. Il y a déversé son désamour pour les journalistes de fact-checking. Des scènes capturées par les journalistes de "Vrai ou fake" sur Franceinfo.
C'est une scène peu commune qui a été capturée par les journalistes de "Vrai ou fake". Ce samedi 3 juin, Franceinfo diffusait un reportage du journaliste Nicolas Carvalho infiltré dans les sphères de la désinformation médicale. Après avoir visité une première réunion mêlant huiles essentielles et peur des vaccins, il s'est introduit dans une conférence qui s'est tenue à Saintes en Charente-Maritime.
À cet événement, il a pu filmer les "figures de proue de la désinformation", et notamment un autoproclamé "conseil scientifique indépendant", un groupe revendiquant la bonne parole. En clair, des covidosceptiques.
Et au sein de cette grande messe s'est tenue une table ronde réunissant le gratin de la désinformation, avec - entres autres - Xavier Azalbert, derrière le site complotiste Francesoir, et André Bercoff, l'éditorialiste controversé de Sud radio.
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Les premières images de "Vrai ou fake" à l'événement montrent l'intervention d'André Bercoff sur le sujet suivant : "le fact-checking, l'uniformisation des récits : comment en est-on arrivé là ?". Il y tiendra des propos pour le moins désobligeants envers les fact checkers, les journalistes de vérification. " Les fact checkers sont les crottes de la démocratie qui crotte. Donc ne perdons pas trop de temps avec ces gens qui ne représentent qu'eux-mêmes et qui sont au service d'absolument on sait qui", a grondé André Bercoff.
Un autre moment encore plus gênant a été capturé par Nicolas Carvalho. Le journaliste de 82 ans s'est "illustré plus tard dans la soirée en chanson". Il a poussé la chansonnette avec des paroles pour le moins équivoques.
Source : Pure médias
Lire : https://www.ozap.com/actu/-les-fact-checkers-sont-les-crottes-de-la-democratie-andre-bercoff-derape-lors-d-une-conference-covidosceptique/632723
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« Les Échos » : les journalistes en grève pour leur « indépendance »
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Une grève de 24 heures. Jeudi 1er juin, quasiment tous les journalistes du quotidien Les Échos ont voté un mouvement de grève de 24 heures. Ils disent s'inquiéter pour leur indépendance, vis-à-vis de leur actionnaire LVHM (détenu par Bernard Arnault). En raison de ce mouvement, le quotidien ne paraîtra pas vendredi : ni en version papier ni en version numérique, a indiqué la Société des journalistes des Échos.
À l'issue d'une assemblée générale suivie d'un vote, la SDJ a recensé 218 voix pour la grève, 3 contre et un blanc. Le dernier mouvement de grève de la rédaction de ce journal d'information économique et financière remonte à 2007, après l'annonce du rachat du journal par LVMH.
En mars, la SDJ des Échos avait déjà protesté contre le départ surprise du directeur de la rédaction, Nicolas Barré, y voyant une « éviction brutale par l'actionnaire », le milliardaire Bernard Arnault, à la suite d'« articles qui auraient déplu ».
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Une grève de 24 heures. Jeudi 1er juin, quasiment tous les journalistes du quotidien Les Échos ont voté un mouvement de grève de 24 heures. Ils disent s'inquiéter pour leur indépendance, vis-à-vis de leur actionnaire LVHM (détenu par Bernard Arnault). En raison de ce mouvement, le quotidien ne paraîtra pas vendredi : ni en version papier ni en version numérique, a indiqué la Société des journalistes des Échos.
À l'issue d'une assemblée générale suivie d'un vote, la SDJ a recensé 218 voix pour la grève, 3 contre et un blanc. Le dernier mouvement de grève de la rédaction de ce journal d'information économique et financière remonte à 2007, après l'annonce du rachat du journal par LVMH.
En mars, la SDJ des Échos avait déjà protesté contre le départ surprise du directeur de la rédaction, Nicolas Barré, y voyant une « éviction brutale par l'actionnaire », le milliardaire Bernard Arnault, à la suite d'« articles qui auraient déplu ».
Source : Le Point
Lire la suite : https://www.lepoint.fr/medias/les-echos-les-journalistes-en-greve-pour-leur-independance-01-06-2023-2522656_260.php
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