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Défendre la liberté de la presse
dans l’espace francophone
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Par Anne-Cécile Robert,
Présidente internationale
Reconnue et garantie par de nombreux textes internationaux (traités, résolutions, déclarations), la liberté de la presse fait l’objet d’attaques et de menaces constantes.
Selon Reporters sans frontières (RSF), 537 journalistes et collaborateurs de médias se trouvent actuellement emprisonnés dans le monde pour avoir exercé leur métier. L’espace francophone n’est pas épargné. Dans certaines régions, il est même particulièrement touché : la multiplication des coups d’Etat et des conflits, de plus ou moins grande intensité, en Afrique francophone par exemple, fragilise le travail de la presse ; des journalistes sont menacés (Malick Konaté par exemple), enlevés (tel Olivier Dubois), arrêtés (à l’instar de Pape Alé Niang). Interrogée sur France 24 le 18 novembre 2022, la Secrétaire générale de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), Louise Mushikiwabo, s’est inquiétée de cette dégradation de la situation politique dans plusieurs pays subsahariens. Dans un rapport paru en 2020, l’Assemblée parlementaire de la Francophonie (APF) déplorait déjà que 25 de ses 57 États membres, membres associés et observateurs figuraient dans la catégorie inférieure du classement de RSF (1).
Conformément à sa mission, l’Union de la presse francophone (UPF) suit avec attention l’évolution de la liberté de la presse dans l’espace francophone. Ses sections nationales font régulièrement « remonter » des informations et des alertes sur les mesures législatives, positives ou négatives, prises par les gouvernements des pays concernés et la situation concrète des confrères et consœurs. Leurs témoignages sont disponibles sur le site de l’UPF (www.presse-francophone.org).
Pour braquer les projecteurs sur ces enjeux cruciaux, l’UPF internationale a organisé une conférence débat au siège de la Délégation Wallonie-Bruxelles à Paris mardi 29 novembre dernier. Des dizaines de journalistes, de diplomates et des représentants d’organisations comme l’OIF, l’UNESCO ou l’APF, se sont rassemblés à cette occasion pour partager des réflexions autour des témoignages de confrères et de sections nationales de l’UPF.
Plus que jamais, la solidarité et la confraternité des médias francophones est nécessaire pour relever les défis de la sauvegarde de nos libertés professionnelles.
Anne-Cécile Robert
(1) Assemblée parlementaire de la francophonie, Commission politique, section canadienne, Rapport « La Liberté de la presse dans l’espace francophone », 12 octobre 2020.
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La conférence de Paris en image
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UPF : Lancement de la campagne d'adhésions 2023
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La campagne d'adhésion/renouvellement pour l'année 2023 est lancée.
Les demandes sont à envoyer à vos sections respectives qui se chargeront de les centraliser et de les valider en amont avant l'envoi au secrétariat international à Paris. Ces demandes seront ensuite validées par le secrétariat général.
Pour les pays qui ne disposent pas de section nationale, les demandes sont à envoyer de façon individuelle à Paris à l'adresse suivante : union@presse-francophone.org.
L'UPF ne vit que par et pour ses adhérents.
Nous vous attendons nombreux pour 2023.
TELECHARGER LE BULLETIN D'ADHESION /
https://mcusercontent.com/3c6ca9fcb7350e140c279ae97/files/e28f04b0-f954-f4b8-4524-dfd9d37ad7ad/Fiche_renouvellement_adhesion_2023.doc
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LA VIE DES SECTIONS
Présence remarquée de l'UPF au 18e Sommet
de la Francophonie
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L'Union internationale de la Presse francophone a pris part au 18e Sommet de la Francophonie qui s'est tenu à Djerba (Tunisie), les 19 et 20 novembre dernier.
L'UPF y était représentée par la présidente internationale, Anne-Cécile Robert et la secrétaire générale, Zara Nazarian, qui ont pu suivre les travaux du sommet et rencontrer sur place les responsables de l'Organisation.
Plusieurs autres membres de l'UPF et notamment des présidents de sections ont fait le déplacement en Tunisie à l'occasion du Sommet. Mais c'est surtout la section tunisienne de l'UPF qui a été mobilisée au sein du village de la Francophonie.
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L'UPF Tunisie a ainsi mené une délégation composée notamment d'un groupe d’étudiants membres des clubs de la presse francophone à l’IPSI (Institut de Presse et des Sciences de l’Information). Les étudiants en journalisme ont ainsi assuré la couverture du Sommet et des différentes activités parallèles, notamment celles programmées dans le cadre du Village francophone et du Forum économique.
Tout au long du Sommet, les étudiants ont produit des articles, des podcasts* et des vidéos, en plus de la diffusion d’un bulletin quotidien et l’animation d’une émission radio et un plateau TV spécial en direct du Sommet.
Cette initiative était le fruit d'un partenariat entre la section tunisienne de l'UPF, l’IPSI (Institut de Presse et des Sciences de l’Information) et l’IFT (Institut français de Tunisie).
*podcats disponibles sur la page Facebook de l'UPF Tunisie : https://www.facebook.com/photo/?fbid=506681068160455&set=pcb.506687464826482
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UPF-Djibouti : Atelier de formation
à la rédaction et la réalisation vidéo
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Cérémonie de célébration de la Journée mondiale de l'enfance à l'IFD organisée par l'UNICEF et remise des attestations aux participants de l'atelier de rédaction d'articles et de réalisations de courtes Vidéos.
A l'occasion de la célébration de la Journée nationale de l'enfance, l’Union de la Presse francophone de Djibouti, en collaboration avec l’UNICEF, ont organisé le 24 novembre, une cérémonie de remise des diplômes aux jeunes participants à l'atelier de formation sur la rédaction d’articles de presse et la réalisation de courtes vidéos.
La cérémonie s'est déroulée en présence de la représentante de l’UNICEF à Djibouti Mme Beate Dastel.
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L'atelier proposé par UPF-Djibouti avec le soutien de l’UNICEF offrait l'opportunité à de jeunes étudiant de se familiariser avec les techniques de rédaction et de production audiovisuelle. Aux termes de sessions de formations qui ont duré trois jours, les participants ont pu réaliser de courtes vidéos portant sur la thématique des droits de l'enfant.
UPF-Djibouti
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UPF-Vallée d'Aoste reçue en Roumanie
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Les journalistes de la Section UPF Roumanie ont accueilli, mardi 29 novembre 2022, à Bucarest, la visite du confrère valdôtain, Joseph Péaquin, président de la Section UPF Vallée d’Aoste. Les échanges se sont déroulés au siège de Radio Roumanie, à l’initiative de Carmen Ionescu, membre de la section roumaine.
Les journalistes francophones roumains et valdôtains ont ainsi lancé les bases d’une coopération dynamique visant la formation de jeunes journalistes et la mobilisation de jeunes générations pour l’étude et la maitrise de la langue française, mais aussi pour une meilleure connaissance des médias, afin d’éviter de tomber victimes de la manipulation et des fausses informations.
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Chronique de Pierre Ganz :
De quelques outils de lutte contre la propagande
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En ces temps de tribalisme politique, les journalistes sont de plus en plus accusés de « faire de la propagande ». Pour bien des utilisateurs des réseaux sociaux, pour bien des politiciens qui refusent de répondre aux questions et/ou critiques des médias, est propagande ce qu’ils n’ont pas envie d’entendre.
Oublions les politiciens qui sont, fonction oblige, des maîtres de la propagande. Mais si les citoyens voient de la propagande là où elle n’était pas, celle-ci les guette. Journalistes et conseils de presse doivent les aider à l’identifier. Tâche ardue car les propagandistes savent de mieux en mieux déguiser leurs travaux en production journalistique.
Les rédactions, par leur travail de contre-enquête, de démontage des fake news sont en première ligne. Les pages de fact checking sont nécessaires, même si on sait qu’elles ne font pas changer d’avis ceux qui sont convaincus que la vérité n’est pas dans les médias.
Les tribunaux peuvent jouer un rôle dans cette lutte : la loi française de 1881 prévoit un délit de diffusion de fausse nouvelle (très peu utilisé en 140 ans car la « fausse nouvelle » est difficile à cerner). Ces dernières années le gouvernement français a introduit des dispositions nouvelles par exemple pour combattre les fausses nouvelles en période électorale. Le dispositif est complexe et revient à donner 48 heures aux juges pour estimer si un contenu est vrai ou faux. On voit les risques qu’il comporte.
Surtout, cette notion de « fausse information » passible des tribunaux est dangereuse, car la tentation est grande alors des pouvoirs de chercher à criminaliser ce qui ne leur plait pas. Les exemples abondent dans l’univers francophone.
Un autre outil essentiel est l’éducation aux médias. C’est un travail de longue haleine pour former les citoyens à débusquer les mensonges déguisés en faits établis dans la masse de ce qui leur est proposé. Le métier de journaliste est objet d’ignorance et de fantasmes. C’est aux enseignants et aux professionnels d’apporter les connaissances sur ce qu’est le journalisme, première étape pour le distinguer de la propagande.
Et les conseils de presse ? Leur premier rôle est de faire la différence entre l’erreur du journaliste, toujours possible, erreur de bonne foi due à un manque de rigueur, de connaissances, de temps ou de moyens et le faux construit, pensé, organisé. A priori, ce faux ne relève pas des conseils de presse, car ce n’est pas du journalisme.
Dans la masse de ce qui est publié et soumis à l’avis d’un conseil de presse comment celui-ci peut-il répérer la propagande ?
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Il lui faut interroger d’abord la nature de l’objet dont il est saisi : s’agit-il d’un acte journalistique, c’est à dire d’une publication qui n’a d’autre but que d’informer le public de sujets d’intérêt général ? Car comme le dit la charte mondiale d’éthique des journalistes de la FIJ, « la responsabilité du journaliste vis-à-vis du public prime sur toute autre responsabilité, notamment à l’égard des pouvoirs publics ». Ou s’agit-il d’influencer les perceptions, les attitudes, les opinions et les politiques dans un but politique, partisan, commercial ? Le propagandiste appuie son propos sur des émotions, des opinions, des certitudes assénées quand le journaliste s’appuie sur des faits vérifiés, recoupés, prend du recul, cultive le doute méthodique, cherche la contradiction.
Écarter les productions à caractère publicitaire ou commercial est assez simple. Ou plutôt était assez simple, car malheureusement les techniques permettant de déguiser des contenus publicitaires en contenus journalistiques se développent et se répandent, avec la complicité plus ou moins tacite ou intéressée des médias d’information.
Le cas de la propagande politique est autre. Plusieurs questions sont à examiner. Le support mis en cause est-il un organe d’information agissant dans un écosystème libre ? Autrement dit, la possibilité pour les journalistes de travailler dans le seul intérêt du public est-elle assurée ? L’éthique du journalisme est en effet indissociable de l’indépendance des journalistes, donc de leur capacité à jouir comme tout citoyen de la liberté d’expression. Lorsque celle-ci n’est pas effectivement garantie, l’analyse du respect de la déontologie est vaine. Dans nos démocraties, un conseil de presse se demandera aussi si l’objet de la saisine relève de la liberté d’expression, et de sa déclinaison journalistique la liberté éditoriale ? Si oui, pas de propagande et pas de problème déontologique.
Le conseil de presse pourra interroger la nature du média. Mais alors doit-il écarter systématiquement les saisines qui concernent les médias liés par exemple à un parti politique ? Certains affirmeront que quiconque y travaille a renoncé à toute indépendance par rapport à sa source ou à son employeur, et se place de facto au service d’autres intérêts que celui du public à être informé … Un journaliste qui travaille dans un média engagé n’est cependant pas « hors déontologie ». Fait-il œuvre de propagande s’il respecte les faits, n’en omet pas d’essentiels, mais les présente, les organise, les analyse à l’aune des valeurs portées par son journal ? Chacun y répondra selon sa conception du journalisme, et de la démocratie, au risque de conduire à une extension très large de la notion de propagande.
Pierre Ganz
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Chronique de Jean-Claude Allanic :
Ils causent dans le poste
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Pour ceux qui ne connaissent pas notre merveilleux métier de journaliste, il y a les « reporteurs » et les « reporteuses » qui rapportent (on ne dit pas « rapporteurs » et « rapporteuses » car ce n’est pas beau de rapporter), il y a les chroniqueurs et les chroniqueuses qui chroniquent, les éditorialistes (pas de féminin et peu de femmes de ce côté) qui éditorialisent à partir de leur dernier dîner en ville.
Je n’oublie, surtout pas, les présentateurs et les présentatrices qui présentent le travail des autres et à qui on demande de bien présenter sur eux s’ils passent à la télé.
Tous ces professionnels de la profession ne doivent pas être confondus avec les animateurs qui animent en faisant croire qu’ils sont journalistes et les experts qui expertisent en faisant croire qu’ils sont experts.
Pendant que les reporteurs sont sur le terrain, les présentateurs, les éditorialistes, les chroniqueurs, les experts et les autres commentateurs causent dans le poste de radio ou de télé. Lourde tâche car ils doivent :
-petit a : s’exprimer en français alors que la nature est ainsi faite que ce sont des mots anglais qui leur viennent systématiquement sur le bout de la langue,
-petit b : se mettre au niveau de la ménagère de moins de 50 ans - et plus si affinités.
Avant de vous faire partager quelques exemples glanés récemment à l’écoute des radios et télévisions françaises, je dois vous dire que j’ai été confronté à une « problématique » (ce qui est toujours beaucoup plus difficile à résoudre qu’un problème) : devais-je citer mes sources ? Soucieux de déontologie, j’ai opté pour le secret professionnel. Je ne dénoncerai personne*.
Ce mois-ci, j’ai encore fait des progrès en anglais en écoutant un confrère sportif parler « du flow de Jules Koundé à son arrivée à Clairefontaine ». J’ai cru comprendre qu’il valait mieux avoir le flow que le blues. J’en suis heureux pour ce sympathique champion de balle au pied.
Comme me le disaient mes aînés quand j’étais jeune journaliste, l’essentiel, c’est de se faire comprendre. Et, pour cela, pas de phrases compliquées, pas de mots savants. Il faut parler « cash », comme le bon peuple.
Prenez modèle sur cet éditorialiste évoquant la situation politique en Turquie. « C’est mal barré pour Erdogan » nous a-t-il expliqué.
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L’auteur de cette brillante analyse a été candidat à l’académie française mais, pour lui aussi, c’était mal barré.
Dans l’audiovisuel, on sait qu’il faut faire court. Un art parfaitement maîtrisé par cet autre commentateur, spécialiste des États-Unis. Tirant les leçons « des midterms » (autrement dit, des élections de « mi-mandat »), il a tout dit en deux mots : « C’est dingue ». Quel talent pour exprimer aussi limpidement toute la complexité de la vie politique américaine !
Stendhal aurait aimé, lui qui présentait comme un exemple parfait de précision et de concision cette phrase du code pénal : « tout condamné à mort aura la tête tranchée ».
Puisqu’on en est aux citations, j’aime bien aussi celle-ci de Montaigne : « sur le plus haut trône du monde, on n’est jamais assis que sur son cul ».
J’avoue que cette manière de dire est nettement plus classe qu’une « pénurie de PQ » déplorée par le présentateur d’une radio d’information en continu.
Sur cette même radio, un chroniqueur littéraire nous a fait part de son admiration pour un roman « à l’écriture vachement subtile ». Saluons, une fois de plus, ce louable effort de se mettre à la portée d’auditeurs ruraux accrochés à leur transistor au fin fond de leur campagne.
Au passage, je me suis interrogé sur cette courante intrusion bovine dans notre langage. Selon mon dictionnaire – qui, bizarrement, porte un nom de vache - « vachement » voulait dire autrefois « méchamment ». Au fil des trains qui passent, le mot est devenu synonyme « d’extrêmement ». Voilà qui est vachement intéressant.
Tout ceci ne doit pas nous faire oublier que les vaches ont une âme et qu’elles peuvent souffrir comme n’importe quel humain fût-il commentateur. Ou comme n’importe quelle équipe de football telle l’Olympique de Marseille dont on nous a expliqué qu’elle a été « crucifiée » par les perfides joueurs de Tottenham ; par ouï-dire, cela fait très mal.
Dans ce monde de souffrance, que dire, enfin, de ce « lancement » d’un reportage sur un barrage « en grande souffrance » ?
Objets inanimés, avez-vous donc une âme ?
*Même pas moi car il a été prouvé que je n’ai jamais dit de bêtises pendant mes longues années à l’antenne. Je ne me suis jamais trompé, je n’ai jamais dérapé, vraiment jamais, cela va de soi.
JCA
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FRANCOPHONIE
Voyage en francophonie louisianaise
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Parle-t-on encore vraiment le français en Louisiane ? Emphase sur le vraiment. Et pour cause, la francophonie louisianaise est souvent reléguée à un lointain passé – vous avez dit Nouvelle-France ? Et les médias se plaisent à représenter cette francophonie comme se limitant à une poignée de personnes âgées, se balançant avec nonchalance sur un rocking-chair sous le porche de leur maison située au bord du bayou.
On adore les personnes âgées et les rocking-chairs – et j’ai moi-même une passion toute personnelle pour le bayou –, mais disons simplement que cette représentation toute folklorique n’aide pas nécessairement à ancrer la francophonie louisianaise dans le XXIᵉ siècle, et à représenter sa diversité.
Et pourtant, le français reste bien d’actualité en Louisiane – et ce n’est pas le président Macron qui dira le contraire. Mais que vient-il faire là-dedans ? Si vous suivez l’actualité, il ne vous aura pas échappé que sa visite officielle aux États-Unis inclut un déplacement d’une journée à La Nouvelle-Orléans, visant entre autres à célébrer “l’esprit français” en Louisiane – dixit les services de l’Élysée. Et en tant que Français installé à La Nouvelle-Orléans, travaillant de surcroît au développement de la francophonie louisianaise, je ne peux résister au plaisir de saisir cette occasion et de vous en dire plus sur cette francophonie louisianaise si méconnue. Alors, on embarque dans l’avion présidentiel aux côtés de notre cher président et on part faire un voyage en francophonie louisianaise ?
Une francophonie diverse
Atterrissage imminent : attachez vos ceintures et préparez-vous à partir en road trip sur les routes de Louisiane, à la rencontre des principales communautés francophones. Au pluriel, car la francophonie louisianaise est multiple, et c’est d’ailleurs ce qui fait tout son charme. Première étape : l’Acadiane, dans le sud de la Louisiane, également connue sous le nom de “pays cadien” . Ce nom vous est probablement familier – et j’imagine qu’il l’est davantage si je vous dis simplement “Cajun” . Les Cadiens (ou Cajuns , donc) sont les descendants des Acadiens – je n’essaie pas de vous embrouiller, promis. Ils sont arrivés dans la seconde moitié du XVIIIᵉ siècle, après avoir été contraints de fuir le Canada. De la France au Canada, puis du Canada à la Louisiane (passion voyage), ils ont conservé leur langue : le français. Et cette variante régionale du français est aujourd’hui connue sous le nom de “français louisianais”. Accent chantant et “r” roulés en prime, le tout sur un air de zydeco .
Je vous donne désormais rendez-vous à La Nouvelle-Orléans, et le moment est venu d’introduire le terme “créole”. La Louisiane n’est pas surnommée “The Creole State” pour rien ; ce terme désignait, aux XVIIIᵉ et XIXᵉ siècles, toute personne née dans une colonie, sans distinction d’ethnicité. Les personnes créoles peuvent donc être d’ascendance européenne ou africaine, avec toutefois un point commun : leurs familles sont en principe en Louisiane depuis de très nombreuses générations (retour au XVIIIᵉ siècle).
Et cette communauté parle aussi bien le français que le créole louisianais. Je vous avais bien dit que La Nouvelle-Orléans était située dans le nord de la Caraïbe. Et si nous allons un peu plus au sud, le long des côtes de Louisiane, nous rencontrons également certains représentants des Premières Nations (comme le disent si bien nos amis canadiens) revendiquant un héritage francophone et pratiquant toujours le français à ce jour, à l’instar de la nation houma.
Une francophonie diverse, forgée au gré des interactions entre ces différentes communautés : une francophonie louisianaise, en somme.
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Plus qu’une langue, toute une culture
Revenons-en à notre question initiale : parle-t-on encore vraiment le français en Louisiane ?
La réponse requiert un peu de subtilité – et dans le fond, je vous l’ai déjà donnée. Si vous marchez dans les rues de La Nouvelle-Orléans et espérez que le français sera la lingua franca, vous serez peut-être, même très probablement, déçu. Seul un Louisianais sur vingt parle aujourd’hui le français au quotidien, contre un sur trois il y a de cela quarante ans. Avec toujours le même refrain : “Mes grands-parents parlaient le français, mais ne l’ont pas transmis à mes parents.”
Une chute vertigineuse qui ne doit toutefois pas reléguer le français aux oubliettes. Car le français en Louisiane, c’est bien plus qu’une langue : c’est toute une culture. Une culture multiple qui s’incarne à travers la musique, la gastronomie, les arts, et avant tout à travers les Louisianais eux-mêmes, toutes communautés confondues. Si l’on ne parle plus le français autant qu’avant – résultat de très longues décennies de répression à l’encontre des francophones –, il reste bien présent au quotidien. Dans quelle autre région des États-Unis peut-on entendre “beaucoup” utilisé au milieu d’une phrase en anglais ? Oui : l’on peut tout à fait entendre “I’ve got beaucoup money” (stylé, non ?). Après tout, comme le dit souvent mon conjoint néo-orléanais : “Même quand on parle anglais, on parle français” (bonjour à tous les linguistes). Et vous pensez que le menu du restaurant créole où vous vous trouvez est intégralement rédigé en français ? Il n’en est rien ; les plats ont un nom français en anglais également.
Et anecdote croustillante : j’ai eu l’opportunité d’aller au Festival du film de La Nouvelle-Orléans, le mois dernier, et le nom d’un long-métrage a tout de suite attiré mon attention. A New Orleans Noel. Si même les téléfilms de Noël s’y mettent… Alors, on parle peut-être moins le français qu’avant (quoiqu’on le parle bien volontiers après un petit verre de whisky), mais une chose est certaine : on vit encore en français. Et si après tout, c’était ça qui faisait tout le charme de la Louisiane ?
Vers l’avenir – et vers l’international
Notre voyage nous emmène désormais à Erevan, en Arménie. Où donc ? Je vous emmène simplement au Sommet de la francophonie de 2018 (oui, l’avion présidentiel a des propriétés insoupçonnées et peut remonter le temps). Nous sommes le 11 octobre 2018, et la Louisiane devient formellement membre de l’Organisation internationale de la francophonie, au terme d’une initiative lancée et pilotée par deux jeunes gens exceptionnels – autrement dit, mon conjoint, Scott Tilton, et moi-même (et tant pis pour la modestie). Cette adhésion – promis, je vous raconte tout en détail très prochainement – a permis d’offrir à la francophonie louisianaise une reconnaissance amplement méritée et une visibilité accrue. Et également une récompense pour l’ensemble des efforts de revitalisation mis en place depuis une dizaine d’années. Et cette revitalisation passe avant tout par l’éducation.
Le moment est donc venu de faire étape dans l’une des 40 écoles d’immersion que compte la Louisiane, scolarisant au total près de 5 000 élèves (pas mal, non ?). “Mais pourquoi scolariser votre enfant en français ?” demandez-vous à l’un des parents d’élèves. Tout simplement pour lui donner toutes ses chances. Et perpétuer au passage la francophonie louisianaise. Une francophonie tournée vers l’avenir. Et vers l’international. Si la vieille génération reste réticente dès lors qu’il s’agit de parler d’international – je ne dirai rien sur les rocking-chairs –, les milléniaux sont all about it, réseaux sociaux à l’appui. Et pour conclure ce voyage, peut-être devrais-je vous inviter à venir faire un tour chez moi ? Surprise : je dirige une structure assurant la promotion de la francophonie louisianaise, la fondation Nous. Et j’aurais tellement d’histoires à vous raconter. Mais je dois vous laisser ; l’avion présidentiel s’apprête à atterrir et je ne voudrais pas rater cette célébration de “l’esprit français en Louisiane”.
Le Courrier international
https://www.courrierinternational.com/article/blog-louisiane-voyage-en-francophonie-louisianaise
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LIBERTE DE LA PRESSE
Pourquoi la presse doit sauver Assange
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Leur silence était devenu assourdissant. Lundi 28 novembre, les cinq grands médias qui ont collaboré avec Julian Assange révélant crimes de guerre en Irak ou Afghanistan ainsi que quelques-unes des affaires de corruption majeures de ce début de siècle, ont lancé un appel pour que le gouvernement des États-Unis abandonne ses poursuites contre Julian Assange, le patron de WikiLeaks, qui croupit depuis plus de trois ans dans la prison de haute sécurité de Belmarsh à Londres. La lettre ouverte du «New York Times», du «Monde», du «Spiegel», d’«El Pais» et du «Guardian» se conclut par ce rappel utile: «Publier n’est pas un crime.»
La vraie question n’est pas de savoir pourquoi ils défendent Julian Assange, mais bien pourquoi ils ont attendu si longtemps. La presse dans son ensemble a été lente à réagir face à l’acharnement judiciaire des États-Unis et la passivité des autres gouvernements. Pour une fois, ce sont les médias suisses, plus exactement romands, qui ont montré la voie.
En juin dernier, réunis au Club suisse de la presse, treize rédacteurs en chef des principaux médias romands, entourés d’organismes nationaux et internationaux de la presse, ont demandé la libération de Julian Assange «au nom de la liberté de la presse». Ce n’est qu’aujourd’hui, quinze ans après les premières révélations de WikiLeaks et la tristement célèbre vidéo d’un massacre de civils à Bagdad, que médias et public prennent toute la mesure des enjeux du cas Assange en matière de droits humains et de liberté de la presse.
Assange fut longtemps considéré comme un personnage sulfureux. La campagne de dénigrement menée par ses détracteurs y a très largement contribué. Le côté égotique et énigmatique de l’Australien leur facilitait la tâche. Sans parler d’erreurs commises par le boss de WikiLeaks, soit de publier des documents sans caviarder les noms, ce que ses partenaires ne lui pardonnent pas.
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S’ajoute la publication des fameux e-mails de Hillary Clinton qui aurait scellé son sort face à Trump.
«Tout reporter et éditeur qui publie des informations secrètes classifiées est désormais passible de prison.»
Qui est cet Australien? Pour qui roule-t-il? Le doute s’installe et les journalistes prennent leur distance. Mais le vent de l’opinion publique a tourné. Pour trois raisons.
Nils Melzer, ancien rapporteur spécial de l’ONU sur la torture, établit que l’Australien est victime de torture psychologique et que ses droits les plus élémentaires sont bafoués. Dans un livre, il démonte aussi les dessous de la campagne de diffamation dont Assange a fait l’objet.
Deuxièmement, il a été récemment prouvé que l’un des témoins à charge, central dans la procédure judiciaire, a fait de fausses déclarations sous pression américaine. Et plus grave encore, Mike Pompeo, secrétaire d’État sous Trump, avait préparé un plan pour assassiner Assange avant de l’abandonner parce que jugé trop risqué.
Enfin, en 2019, en cette période où Trump décrétait que «la presse est l’ennemi du peuple», 17 chefs d’inculpation ont été lancés contre Assange pour violation de l’Acte d’espionnage de 1907. Une première. Par l’invocation de cette disposition obsolète et embrassant très large, c’est la liberté de la presse dans son ensemble qui se trouve sur la sellette.
Tout reporter et éditeur qui publie des informations secrètes classifiées est désormais passible de prison, à l’instar d’Assange risquant 175 ans d’enfermement! Par extension et rétorsion internationale, ce risque s’étend à tous les journalistes de tous les pays ou presque.
Il ne s’agit pas seulement de sauver Assange mais bien de préserver la liberté de la presse grignotée de tous côtés, y compris en Suisse.
Et ce combat-là doit être mené, sans jamais faiblir, au nom de la démocratie et de toutes les libertés qui la constituent. Il est temps que nous aussi, médias et journalistes, nous nous levions pour nous faire entendre. Avec le public et dans l’intérêt public.
Tribune de Genève
https://www.tdg.ch/pourquoi-la-presse-doit-sauver-assange-674483071571
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Edward Snowden a reçu son passeport russe et prêté serment, selon son avocat
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"Il est bien sûr heureux et remercie la Fédération de Russie pour avoir reçu la citoyenneté", a expliqué Maître Anatoly Kucherena, assurant que ses enfants allaient rejoindre les écoles russes quand ils seraient en âge.
Le lanceur d'alerte Edward Snowden "a reçu un passeport russe (jeudi, ndlr) et a prêté serment" auprès de la Fédération de Russie, a annoncé son avocat auprès de plusieurs médias russes vendredi.
Cette nouvelle intervient alors que la Russie est critiquée de toute part pour avoir lancé une attaque sur l'Ukraine en février 2022. Certains citoyens ont même annoncé avoir quitté la nationalité russe.
En Russie depuis 2013
Le président Vladimir Poutine avait accordé en septembre la nationalité russe au lanceur d'alerte et ancien employé de la NSA (agence nationale de sécurité américaine) Edward Snowden, réfugié en Russie depuis 2013 après avoir quitté les États-Unis.
Il y est recherché pour avoir transmis à la presse des dizaines de milliers de documents de la NSA prouvant l'ampleur de la surveillance électronique exercée par Washington.
Ces révélations avaient alors suscité de très fortes tensions entre les États-Unis et leurs alliés, et la décision des autorités russes de lui accorder un permis de séjour avait provoqué la colère de Washington.
"Je suis en Russie parce que la Maison Blanche a intentionnellement annulé mon passeport pour me piéger ici", a lancé sur Twitter vendredi Edward Snowden, ajoutant que les autorités américaines "continuent d'interférer avec ma liberté de mouvement à ce jour."
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Un porte-parole du département d'État a déclaré vendredi que les États-Unis "n'étaient pas en mesure de confirmer ou d'infirmer si Edward Snowden avait acquis la citoyenneté de la Fédération de Russie", écrit le Washington Post.
Sa femme pourrait recevoir la nationalité russe
Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, avait précisé en septembre à l'agence Ria Novosti que la nationalité russe avait été accordée à Edward Snowden à sa propre demande, effectuée en 2020 pour faciliter les allers-retours de son épouse américaine, Lindsay Mills.
"Après des années à être séparés de nos parents, mon épouse et moi-même n'avons aucune envie d'être séparés de nos fils", avait tweeté Edward Snowden. "Après deux ans d'attente et près de dix ans d'exil, un peu de stabilité fera une différence pour ma famille", avait-il ajouté.
L'avocat russe avait précisé en septembre également que, n'ayant pas servi dans l'armée russe, le lanceur d'alerte ne serait pas concerné par l'ordre de mobilisation décrété par le président russe Vladimir Poutine pour la guerre en Ukraine.
Lindsay Mills aurait également lancé une procédure pour obtenir la nationalité russe. Anatoly Kucherena a déclaré que les deux enfants du couple allaient rentrer, quand ils seraient en âge, dans les écoles russes.
BFM TV
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Goma: un groupe de reporters de la presse étrangère violemment attaqués par la police
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Journaliste en danger (JED) , déplore la brutalité de l’interpellation, jeudi 1er décembre 2022 à Goma (Est de la RDCongo), d’un groupe des journalistes, correspondants des médias internationaux, pendant qu’ils couvraient une manifestation de protestation des « Mouvements citoyens » contre le déploiement dans cette province sous état de siège, des forces militaires de l’East African Community (EAC).
Ces journalistes, correspondants congolais des médias internationaux à savoir : Aljazira, TV5, France 24, Reuters,
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Afp…portaient bien leurs gilets marqués « Presse » quand le chef de la police, le Commissaire Aba Van Ang, a ordonné à ses gardes de disperser la foule et la presse.
Les journalistes ont été brutalement embarqués dans une jeep et conduits jusqu’au poste de la police où ils ont été retenus près d’une demi-heure.
L’ un des journalistes a vu sa caméra cassée. JED dénonce cette violence contre des journalistes qui ne faisaient qu’ exercer leur métier. JED rappelle qu’ une manifestation, même non autorisée pour les organisateurs, ne peut être interdite à la couverture des médias en vertu de la liberté de la presse. En conséquence , JED demande au Gouverneur militaire de cette province du Nord-Kivu de rappeler à l'ordre les responsables de la police nationale pour que pareil incident ne puisse plus se reproduire.
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Albanie : une délégation internationale alerte sur la fragilité de la liberté de la presse
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L’accaparement de nombreux médias par de puissants hommes d’affaires constitue la principale menace pour la liberté de la presse en Albanie, selon une coalition de délégués internationaux spécialistes de la liberté de la presse.
Des représentants de la Plateforme pour la sécurité des journalistes du Conseil de l’Europe ainsi que Reporters sans frontières et l’Institut international de la presse, se sont rendus à Tirana pour une mission d’enquête de deux jours la semaine dernière, les 17 et 18 novembre.
L’une des principales préoccupations est l’accaparement des médias par de puissants hommes d’affaires, qui les utilisent à des fins personnelles, mettant à mal l’indépendance et le pluralisme politique dans le pays.
« Ces propriétaires de médias, dont beaucoup détiennent des participations croisées dans des industries clés réglementées par l’État et dépendant d’appels d’offres publics, utilisent systématiquement leurs actifs médiatiques pour servir leurs propres agendas privés ou politiques plutôt que l’intérêt public », peut-on lire dans la déclaration, publiée samedi (19 novembre).
« La concentration des médias entre les mains de ces groupes d’entreprises s’est intensifiée ces dernières années », précise-t-elle.
Il en résulte une situation où l’interférence directe des propriétaires de médias dans l’indépendance éditoriale est élevée et où certaines questions ou sujets sensibles sont considérés comme hors limites pour les journalistes, ainsi qu’une « autocensure chronique et un manque de reportages d’investigation de qualité ».
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Ces éléments, conjugués à d’autres problèmes, ont abouti à une situation qui s’aggrave au lieu de s’améliorer.
« Dans l’ensemble, l’Albanie continue de connaître une détérioration de la liberté des médias. Si le cadre juridique reste généralement adéquat, aucun progrès n’a été réalisé ces dernières années dans l’amélioration de la situation du journalisme indépendant et de surveillance ou du pluralisme des médias », est-il indiqué dans une déclaration commune publiée après la visite.
Toutefois, certaines nouvelles sont positives. En effet, le communiqué souligne que le paquet controversé sur la lutte contre la diffamation a été formellement retiré de l’ordre du jour du Parlement le 15 novembre. Ce projet de loi a été largement critiqué par l’UE et ses États membres, le Conseil de l’Europe et les organismes de surveillance des médias locaux et internationaux, qui estiment que son champ d’application risque de réprimer les médias en ligne albanais.
Parmi les autres développements positifs figurent l’augmentation du nombre de conférences de presse avec le Premier ministre, la multiplication des occasions pour les journalistes de poser directement des questions sur des sujets d’intérêt public, ainsi que des améliorations en matière de transparence.
EURACTIV
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Ankara renforce son arsenal contre la presse avant les élections
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À l’approche d’un scrutin qui s’annonce difficile pour le pouvoir en place, une nouvelle loi vient restreindre un peu plus la liberté des médias.
« Une arme de plus contre nous. » À quelques mois d’élections cruciales en Turquie, le gouvernement a renforcé son arsenal répressif déjà bien garni contre la presse et l’opposition, s’inquiètent journalistes et activistes. « La loi sur la désinformation, c’est une arme de plus contre nous dans l’arsenal du gouvernement », déplore Gokhan Bicici, rédacteur en chef du site d’information indépendant dokuz8NEWS, à Istanbul. « Ils avaient déjà des armoires pleines de fusils, et des dizaines d’outils et d’armes à leur disposition » pour réduire au silence les médias, indique-t-il depuis son bureau sur la rive asiatique de la ville. Il cite notamment « l’insulte au président », accusation qui a permis ces dernières années de poursuivre des dizaines de milliers de voix critiques – étudiants, sportifs et même une ancienne Miss Turquie.
En octobre, le Parlement turc a adopté une nouvelle loi qui punit la diffusion de « fausses nouvelles » jusqu’à trois ans de prison, sans définir ce qui peut constituer une fausse information. Le parti du président Recep Tayyip Erdogan, l’AKP (islamo-conservateur), et ses alliés nationalistes du MHP, majoritaires au Parlement, ont voté des amendements jugés « dangereux » et même « dystopiques » par les défenseurs des droits civils. Pour le spécialiste du droit numérique Yaman Akdeniz, cette loi accorde « un large pouvoir discrétionnaire aux autorités » avec un risque patent d’arbitraire en période préélectorale.
Outil de lutte politique
« Il n’est donc pas surprenant que la première personne poursuivie à ce titre soit le chef du principal parti d’opposition », relève-t-il. Probable candidat à la présidentielle de juin 2023 face à l’actuel chef de l’État, Kemal Kilicdaroglu, patron du CHP, est poursuivi pour avoir accusé sur Twitter le gouvernement d’être responsable de « l’épidémie de méthamphétamine » qui frappe la Turquie. M. Erdogan a ardemment défendu la loi, dénonçant les
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réseaux sociaux « sans limite ni moralité ni éthique qui attisent la polarisation et le feu de la haine ».. Il s’était pourtant lui-même appuyé sur Twitter pour mobiliser ses partisans lors de la tentative de coup d’État de juillet 2016.
Avec la loi sur la désinformation, « le gouvernement pourra exercer un contrôle considérable sur les médias sociaux », redoute Emma Sinclair-Webb, représentante de Human Rights Watch. « La loi (les) place dans une position très difficile : soit ils se conforment et suppriment des contenus, soit ils divulguent les données de leurs utilisateurs sous peine d’énormes amendes », détaille-t-elle. Entré en vigueur alors que la cote du chef de l’État était au plus bas à cause de la crise économique et d’une inflation dépassant les 80 %, le texte permet aux autorités de suspendre internet ou de restreindre l’accès aux réseaux sociaux, comme après l’attentat du 13 novembre à Istanbul (six morts, 81 blessés).
Dans le viseur également, les journalistes et médias kurdes : Fatma Demirelli, directrice de l’ONG de soutien à la liberté d’expression P24, cite « de nouvelles arrestations visant un grand nombre de journalistes depuis cet été ». « Nous craignons que cette nouvelle loi (...) n’aggrave encore la situation », assure-t-elle. Fin octobre, neuf journalistes ont été interpellés à Istanbul et d’autres villes du pays, dont Diyarbakir, dans le Sud-Est à majorité kurde, accusés de liens avec des mouvements qualifiés de « terroristes », comme le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), auquel les autorités ont attribué l’attentat d’Istanbul. Ce qui a porté à 76 le nombre de journalistes derrière les barreaux en Turquie, selon le décompte de la plateforme de surveillance de la liberté de la presse, Expression Interrupted. Reporters sans frontières classe pour sa part la Turquie au 149e rang – sur 180 pays – de son index sur la liberté de la presse.
Fatos Erdogan, journaliste de dokuz8NEWS, affirme que les reportages sont de plus en plus difficiles. « Nous avons déjà été victimes de violences, mais j’ai le sentiment qu’il y aura davantage de pression », croit-elle, se disant « inquiète pour notre sécurité ». « Poursuites et menaces font partie de notre quotidien », confirme son rédacteur en chef Gokhan Bicici. « Désormais, se montrer prudents et éviter autant que possible d’être une cible sont la principale préoccupation des journalistes en Turquie, même pour les plus libres d’entre eux », ajoute-t-il.
L’Orient Le Jour
https://www.lorientlejour.com/article/1320310/ankara-renforce-son-arsenal-contre-la-presse-avant-les-elections.html
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Secret défense, secret de l’instruction : Ces dispositions «abusives»
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Le Pr Amsatou Sow Sidibé a relevé que certaines dispositions du Code de la presse empêchent les journalistes de divulguer des informations classées «secret défense ou secret de l’instruction». Mais pour le Directeur exécutif d’Amnesty Sénégal, Seydi Gassama, il s’agit là, de dispositions utilisées de façon «abusive» pour permettre à l’Etat d’échapper à son obligation de rendre compte.
Le journaliste Pape Alé Niang est en prison depuis quelques semaines. Accusé d’avoir divulgué des documents classés «secret défense», il encourt une lourde peine de prison s’il est condamné. Même si son nom n’a pas été prononcé par les panelistes du Gingembre littéraire, qui s’est ouvert ce jeudi à Dakar, Pape Alé Niang a été au cœur des discussions durant le panel portant sur : «La liberté d’expression est-elle sans limite ?» A cette question, l’universitaire, Pr Amsatou Sow Sidibé, répond que la liberté absolue n’existe tout simplement pas.
Evoquant une disposition du Code de la presse, l’article 5 en l’occurrence, qui stipule que «le journaliste et le technicien des médias ont droit au libre accès à toutes les sources d’information et d’enquêter sans entraves sur tous les faits d’intérêt public, sous réserve du respect du «secret-défense», du secret de l’enquête et de l’instruction et de la règlementation applicable à l’accès à certains sites ou structures», le Pr Sidibé met en garde la presse en soulignant que la violation de ces dispositions peut être source «d’instabilité». Une position que ne partage pas Seydi Gassama. Pour le Directeur exécutif d’Amnesty international Sénégal, «la liberté de presse est au centre de toutes les autres». Il estime ainsi que ces dispositions sont utilisées «abusivement» par l’Etat pour «faire taire la presse».
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Revenant sur les informations qui ont valu à Pape Alé Niang d’être embastillé, entre autres des messages de la police et du groupement des sapeurs pompier, Seydi Gassama indique de toute façon, «la police n’a pas à cacher des informations. Et cela ne peut pas être du secret défense».
Selon le défenseur des droits humains, secret défense et autres ne sont que «des notions fourre-tout et des outils permettant aux Etats de se soustraire à leur obligation de rendre compte». L’affaire des achats d’armes de guerre par le ministère de l’Environnement, un autre scandale traité par la presse, est aussi loin d’être un secret.
Selon M. Gassama, les règles en vigueur au sein de la sous-région, dans le cadre de la lutte contre la prolifération et le trafic des armes légères, obligent l’Etat sénégalais à déclarer ses achats d’armes aux pays voisins. M. Gassama de rappeler une jurisprudence de la Cour africaine des droits de l’Homme qui a statué sur une affaire d’emprisonnement d’un journaliste en estimant que la peine était «disproportionnée». Aussi, dit-il, «aucun juge ne devrait ignorer l’arrêté de la Cour africaine des droits humains». Le Sénégal doit être en adéquation avec ses engagements internationaux, souligne-t-il.
mamewoury@lequotidien.sn
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