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Enfin une preuve de vie d’Olivier Dubois, otage au Mali
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Dans une vidéo non datée adressée à ses proches, le correspondant de «Libération» au Mali, otage depuis plus de onze mois, remercie ceux qui se mobilisent pour sa libération. Et exhorte le gouvernement français à poursuivre ses efforts.
C’est une preuve de vie qui rassure et soulage, autant qu’elle souligne sa trop longue absence et la nécessaire mobilisation pour obtenir sa libération. Dans une vidéo non datée d’un peu plus d’une minute, parvenue ces derniers jours à ses proches, le correspondant de Libération au Mali, Olivier Dubois, otage d’un groupe jihadiste depuis plus de onze mois, apparaît donc en vie. Et, à première vue, en bonne santé.
«Je m’appelle Olivier Dubois. J’ai été enlevé le 8 avril 2021 à Gao, par le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans. Ce message s’adresse à ma famille, mes proches ainsi qu’à mon gouvernement», dit d’abord notre collègue, d’une voix calme et assurée, fixant l’objectif qui le filme.
«A ma famille, merci pour tous vos messages radio. Tous les mois, ils sont une bouffée d’air frais et d’espoir», ajoute Olivier, confirmant ainsi, comme ce fut le cas dans le passé pour d’autres otages retenus au Sahel, qu’il a reçu des messages et des échos de la mobilisation pour lui, sans doute par l’intermédiaire de Radio France internationale qui, à intervalles réguliers, diffuse des messages de ses proches.
Le journaliste de 47 ans, seul otage français connu dans le monde, s’adresse ensuite directement à sa compagne, Deborah, à ses enfants, son père, sa mère et ses sœurs, puis «à tous ceux qui, de près ou de loin, œuvrent pour [s]a libération». «S’il vous plaît, continuez de le faire», ajoute-t-il.
Enfin, dans les dernières secondes de la vidéo, Olivier Dubois, journaliste indépendant qui travaillait, outre Libération, pour le Point et Jeune Afrique, s’adresse aux autorités françaises : «A mon gouvernement, je demande de continuer à faire son possible pour œuvrer à ma libération.
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Je suis conscient que mon cas est une petite chose face aux défis et aux événements auxquels il doit faire face. Mais hier comme aujourd’hui, je continue à garder espoir», conclut notre confrère.
Pétition et mobilisation
La diffusion de cette vidéo, qui pourrait dater d’environ un mois, montre «que les ravisseurs souhaitent faire avancer les négociations, analyse un ancien otage français, très bon connaisseur du dossier. Aussi longtemps après sa capture, il était grand temps. Mais les négociations d’otages au Sahel ont la réputation d’être atrocement lentes.»
Le 8 avril prochain, à deux jours du premier tour de l’élection présidentielle française, cela fera un an qu’Olivier Dubois est détenu par le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans, de soutien à l’islam et aux musulmans (Jnim selon l’acronyme arabe), une coalition affiliée à Al-Qaeda, responsable de la plupart des enlèvements dans la région. Dont la Française Sophie Pétronin, enlevée dans la même ville de Gao, et libérée en octobre 2020 après près de quatre ans de captivité.
Pour accélérer les négociations et empêcher que le journaliste tombe dans l’oubli, des proches d’Olivier Dubois ont lancé une pétition à la fin de l’année 2021. Plus de 55 000 signataires, dont Libération, ont déjà paraphé ce texte «exhort[ant] les chefs d’Etats [français et malien] à faire en sorte qu’Olivier devienne la priorité de ces deux Etats et obtenir sa libération». La semaine dernière, à Paris, un rassemblement a eu lieu face au Panthéon, sur lequel le visage d’Olivier a été projeté. «Il en va du sort d’un homme, de la liberté de la presse», a déclaré à cette occasion le secrétaire général de Reporters sans Frontières, Christophe Deloire.
Début janvier, lors de ses vœux à la presse, le président français était sorti du silence que l’ensemble de l’appareil d’Etat s’astreint à observer, officiellement pour ne pas gêner les négociations. «Nous n’oublions pas Olivier Dubois. Un travail inlassable est mené par nos équipes diplomatiques, nos militaires et les services compétents. Vous connaissez ma très grande réserve pour donner plus de détails, mais je veux que vous soyez certains que nous sommes pleinement mobilisés pour œuvrer à sa libération», avait alors assuré Emmanuel Macron.
Libération
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LA GUERRE EN UKRAINE :
Oksana Baulina est la sixième journaliste à mourir dans la guerre en Ukraine
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L'Union nationale des journalistes d'Ukraine a confirmé mercredi la mort de la journaliste russe Oksana Baulina, tuée par suite d’un bombardement russe avec un autre civil alors qu'elle filmait la destruction d'un centre commercial dans le district de Podil à Kiev, en Ukraine.
Elle est la sixième journaliste à mourir depuis le début de la guerre. Les Fédérations européenne et internationale des journalistes (FEJ-FIJ) condamnent une nouvelle fois les bombardements de cibles civiles par l'armée russe. Oksana Baulina travaillait à Kiev et à Lviv pour le site d'investigation russe The Insider.
La publication a déclaré : « Nous continuerons à couvrir la guerre en Ukraine, y compris les crimes de guerre
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russes tels que les bombardements aveugles de zones résidentielles qui entraînent la mort de civils et de journalistes ».
Mme Baulina, 42 ans, travaillait comme productrice pour la Fondation anticorruption d'Alexandre Navalny. Elle a quitté la Russie après que les autorités ont déclaré la Fondation « organisation extrémiste » en 2021.
« Certains journalistes sont délibérément pris pour cible avec l'intention manifeste d'intimider l'ensemble de la profession, ce qui constitue un crime de guerre. D'autres sont abattus dans des zones résidentielles, faisant de nombreuses victimes civiles.
La FEJ est en contact avec la commission, dans le cadre du mécanisme de Moscou de l'OSCE, qui peut établir ces crimes de guerre. Nous appelons les journalistes visés ou tout témoin à témoigner. Ces crimes ne peuvent rester impunis », a déclaré le secrétaire général de la FEJ, Ricardo Gutiérrez.
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Un photojournaliste ukrainien couvrant l’invasion russe a été tué près de Kiev
avec des « tirs d’armes légères »
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Un photojournaliste ukrainien porté disparu a été retrouvé mort vendredi à l’extérieur de Kiev, selon le New York Times.
Maks Levin, qui avait documenté le conflit russo-ukrainien, a disparu le 13 mars. Le bureau du procureur général ukrainien a déclaré que selon les premiers rapports, il avait été abattu avec des « tirs d’armes légères ».
Un célèbre photojournaliste ukrainien qui a disparu le mois dernier alors qu’il couvrait le conflit russo-ukrainien près de la capitale Kiev a été retrouvé mort, a rapporté Le New York Times.
Maks Levin, photojournaliste et vidéaste indépendant de 40 ans, a travaillé pour de nombreuses publications ukrainiennes et internationales au fil des ans.
Alors qu’il faisait un reportage dans une zone de conflit près de Kiev avec un collègue, il a disparu le 13 mars, par l'Associated Press.
Le corps de Levin a été découvert vendredi dans le village de Huta Mezhyhirska, selon l'institut d'information de masse, une organisation qui rend compte de la liberté de la presse en Ukraine.
Il laisse dans le deuil sa femme, ses quatre fils et ses parents, selon The Times.
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Le bureau du procureur général ukrainien aurait mentionné Levin a été tué par des « tirs d’armes légères », l’acte aurait été commis par les forces militaires russes.
Une enquête sur la mort de Levin est actuellement en cours.
Oleksiy Chernyshov, le collègue qui accompagnait Levin, n’a pas encore été localisé, selon l’Institute of Mass Information.
Peu de temps avant sa disparition, Levin a publié une série de visuels angoissants sur sa page Facebook où il montrait l’évacuation des habitants de leurs maisons, beaucoup d’entre eux portant un tissu blanc « pour signaler leur statut civil », selon le Times.
« C’est comme un film d’horreur », a-t-il écrit dans un message sur la page.
Samedi, les journalistes qui travaillaient avec Levin étaient sous le choc, car beaucoup d’entre eux le cherchaient depuis le mois dernier.
Au cours de sa carrière, Levin a travaillé avec Reuters et l’Associated Press, entre autres grands organes de presse.
News 24
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ACTUALITES :
Algérie : libération soudaine de soixante détenus d’opinion
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Soixante détenus – militants ou journalistes – ont été libérés en l’espace de deux jours, atteste Saïd Salhi, vice-président de la Ligue algérienne des droits de l’homme.
La cadence s’est un peu ralentie, dans l’après-midi de jeudi 31 mars, à la grande déception des familles regroupées devant les portails des différents établissements pénitentiaires du pays. La procédure d’élargissement des détenus d’opinion, lancée le 30 mars, a concerné pour l’instant des prisons implantées dans 13 wilayas, à savoir Alger, Tizi-Ouzou, Tlemcen, Ouargla, Jijel, Blida, Aïn Temouchent, Boumerdès, Bordj Bou Arredj, Sétif, Constantine, Chlef et Batna.
Des décisions qu’aucune annonce officielle n’est venue étayer. Même les avocats des prisonniers ne voient pas d’explication juridique à ces libérations.
Faut-il y voir un effet de la visite, le 30 mars, à Alger, du secrétaire d’État américain Antony Blinken, lequel a abordé la question des libertés lors de son déjeuner avec le président algérien ? Mystère. Quoi qu’il en soit, les organisations et militants des droits de l’homme ont été pris de court.
« Pourquoi ces libérations et pourquoi l’absence de communication ? Ce sont des questions auxquelles nous n’avons pas de réponse pour le moment. C’est un régime qui ne donne pas d’éléments d’analyse cohérents », a déclaré à Jeune Afrique Abdelouahab Fersaoui, président du Rassemblement action jeunesse (RAJ), une ONG dissoute en octobre 2021 après une requête introduite par le ministère de l’Intérieur et des Collectivités locales. Les détenus ont été tout autant surpris par leur libération.
« Procédure métaphysique »
« Mercredi à midi, l’administration de la prison m’a demandé de rédiger une demande de liberté provisoire adressée au juge d’instruction chargé de mon dossier. C’est une procédure qui relève de la métaphysique car, en principe, c’est l’avocat qui doit introduire une telle requête. Je n’ai rien compris », témoigne Abdelkrim Zeghileche, fondateur de Radio Sarbacane, incarcéré depuis le 24 janvier 2022 dans le quartier spécial réservé aux détenus accusés de terrorisme de la prison de Boussouf, à Constantine.
À 16 heures, sa remise en liberté lui a été notifiée. « Je suis dans le flou total. Je n’ai aucune explication à cette libération soudaine », confie l’intéressé, qui reste sous le coup du chef d’inculpation d’« appartenance à une organisation terroriste », en l’occurrence Rachad (ce qu’il nie), en attendant l’issue de son procès.
Depuis 2019, Abdelkrim Zeghileche a séjourné à quatre reprises en prison. Sa dernière condamnation remonte à juin 2020 – deux ans de prison ferme pour « atteinte à l’unité nationale » et « outrage au président de la République ». Une peine qui a été ramenée en appel à six mois ferme.
Parmi les détenus libérés, figure aussi le militant des droits humains pro-Hirak Zaki Hannache, écroué le 18 février dernier.
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La liste des élargis comprend, en outre, Lazhar Ce militant très actif sur les réseaux sociaux et qui se bat pour la libération des détenus d’opinion est poursuivi pour « apologie d’actes terroristes et diffusion de fausses informations ».
Zouaimia, arrêté le 19 février, à l’aéroport de Constantine, alors qu’il arrivait du Canada, d’où il avait soutenu le mouvement du Hirak. Il a été placé sous mandat de dépôt pour plusieurs chefs d’inculpation.
Citons également le cas de Brahim Laalami, un tailleur d’une trentaine d’années qui a été le premier à brandir une pancarte au début du mois février 2019, à Bordj Bou Arreridj, pour dénoncer la candidature à un cinquième mandat de l’ex-président Abdelaziz Bouteflika. Depuis, il a été poursuivi et condamné au cours de plusieurs procès.
Encore 300 détenus
Malgré ces mesures de clémence, il resterait, selon le vice-président de la Ligue algérienne des droits de l’homme, Saïd Salhi, près 300 détenus d’opinion dans les prisons algériennes, pour beaucoup accusés d’appartenance à une organisation terroriste, à la suite de l’introduction dans le code pénal, en juin 2021, de l’article 87 bis.
Une disposition qui étend la définition du terrorisme à tout acte « visant la sûreté de l’État, l’unité nationale et la stabilité et le fonctionnement normal des institutions », pour inclure le parti islamiste Rachad et le Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie (MAK).
« Nous encourageons le gouvernement à élargir cette mesure de libération à l’ensemble des détenus d’opinion et à adopter un nouveau cap d’ouverture et de respect des libertés », plaide Saïd Salhi.
Abdelouahab Fersaoui estime, lui, que les autorités doivent aller plus loin et « annuler toutes les poursuites contre les militantes et militants, les hirakistes, les journalistes et les partis politiques et associations, abroger toutes les lois liberticides, notamment l’article 87 bis du code pénal, et lever toutes les entraves liées à l’exercice effectif des libertés fondamentales, dont la liberté d’expression, d’opinion, de rassemblement, de la presse, et ouvrir un véritable dialogue avec toutes les forces démocratiques pour l’amorce d’un véritable processus de changement et la mise du pays sur les rails de la démocratie ».
Rien, pour l’instant, ne permet d’entrevoir une telle issue. Une piste est évoquée par l’avocat et militant politique Moumen Chadi dans une publication sur sa page Facebook : un avant-projet de loi de réconciliation nationale qui autoriserait un juge d’instruction à répondre favorablement à une requête de liberté provisoire introduite par un détenu dont l’affaire est en phase d’instruction.
Jeune Afrique
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La fermeture du quotidien Liberté,
une décision politique ?
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Depuis sa création, en 1992, Liberté a su résister à la fois aux pressions des islamistes comme à celles du pouvoir. Mais son propriétaire, Issad Rebrab, a décidé de mettre un terme à l’aventure. Explications.
Coup de tonnerre dans le paysage médiatique algérien : le quotidien Liberté, l’un des fleurons de la presse indépendante francophone, risque de fermer définitivement ses portes à compter du 6 avril.
Son principal actionnaire, l’homme d’affaires et milliardaire Issad Rebrab, fondateur et propriétaire de Cevital, premier groupe privé du pays, a en effet annoncé son intention d’organiser, ce 6 avril, une assemblée générale dont l’ordre du jour sera le dépôt de bilan et la dissolution pure et simple du titre.
Aussitôt connue, cette décision de sabordage a provoqué stupeur et incompréhension au sein de la rédaction, dont les journalistes et salariés se sont réunis et organisés en collectif pour tenter de faire revenir l’homme d’affaires sur cette décision inattendue.
Peine perdue : ce 2 avril, Malik Rebrab, l’un des fils du propriétaire, s’est déplacé au siège du journal pour confirmer la décision de son père d’acter la dissolution du titre.
« Nous n’avons pas été avisés avant cette prise de décision complètement injustifiée. Pourquoi liquider le journal alors qu’il existe beaucoup d’autres solutions, comme sa reprise par un collectif de journalistes ou bien sa transformation en site d’info si la version papier n’est plus rentable ? », plaide, sous le sceau de l’anonymat, l’un des journalistes joint par téléphone.
D’autres sources au sein du journal affirment que si le titre a effectivement connu des difficultés financières dues au manque à gagner consécutif à la crise sanitaire, il était en train de rééquilibrer ses comptes depuis quelques mois.
Il devait même, selon son directeur financier, renouer avec les bénéfices d’ici à la fin de l’année. Il reste donc la piste des motifs politiques. À deux reprises, ces derniers mois, le journal a essuyé de vives critiques de la part des pouvoirs publics.
À couteaux tirés avec Tebboune
Le président Abdelmadjid Tebboune lui-même a nommément accusé le titre de « jeter de l’huile sur le feu » après un dossier consacré à la pénurie des produits alimentaires de base. Quelques semaines plus tard, c’était au tour de Sonatrach, la société d’hydrocarbures qui fournit l’essentiel des recettes en devises du pays, d’accuser le journal d’avoir sciemment déformé les propos de son PDG, qui avait accordé un entretien par écrit à l’un de ses journalistes.
Sonatrach a déposé plainte en justice pour diffamation. Un responsable du journal, ainsi que le journaliste qui a réalisé l’entretien ont longuement été auditionnés avant qu’on ne signifie à ce dernier son placement sous contrôle judiciaire.
« Le problème est qu’à chaque fois que Liberté se montre critique, les autorités pensent que c’est Rebrab qui est derrière ces “attaques” et qui continue à faire de la politique par le biais de son journal », affirment nos sources.
« Le dépôt de bilan pour difficultés financières est totalement injustifié.
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En voulant saborder le journal, Issad Rebrab cherche simplement à plaire au pouvoir et à lui donner des gages de neutralité », affirme un autre journaliste, qui a également requis l’anonymat.
Pour rappel, le fondateur de Cevital est sorti de prison le 31 décembre 2019 après huit mois de détention provisoire. Poursuivi pour infractions fiscales, bancaires et douanières, l’homme d’affaires avait été condamné à dix-huit mois de prison dont six mois ferme, alors que le parquet avait requis un an ferme. Cependant, depuis sa libération, Rebrab s’est fait très discret et s’est astreint à un silence dont il n’est pas coutumier.
Premier groupe privé du pays, Cevital est confronté à une baisse considérable de ses revenus à l’export depuis la décision prise le 13 mars dernier par le président Abdelmadjid Tebboune d’interdire l’exportation des produits alimentaires de grande consommation transformés localement avec des matières premières importées.
Premier producteur algérien de sucre et d’huile, Cevital a ainsi été contraint de mettre à l’arrêt les lignes de production de sa raffinerie sise au port de Bejaïa et de mettre en chômage technique les 800 employés.
« Décennie noire »
Fondé le 27 juin 1992 par trois journalistes et Issad Rebrab, Liberté s’était résolument placé dans le camp démocratique avec une ligne éditoriale opposée à l’intégrisme islamiste et au pouvoir autocratique. Durant la « décennie noire » des maquis islamistes, quatre salariés du titre, dont deux journalistes, avaient été assassinés par balles par des groupes terroristes.
Le journal a également vu à plusieurs reprises ses journalistes et responsables convoqués aux commissariats de police et devant les tribunaux pour répondre d’articles ou de dossiers jugés trop critiques. En août 2003, il a même été suspendu de parution une dizaine de jours avec d’autres titres de la presse indépendante.
Journalistes et employés sont résolus à se battre. « Il n’est pas question d’accepter cette mise à mort. Nous sommes résolus à nous battre pour maintenir en vie et en bonne santé le journal. Nous n’avons pas résisté aux balles du terrorisme islamiste et au harcèlement judiciaire et policier du pouvoir pour voir l’un de ses fondateurs le saborder », assure l’un de ses journalistes.
Dimanche 3 avril, une centaine d’intellectuels, chercheurs, universitaires et artistes algériens, dont Yasmina Khadra, Boualem Sansal, Kamel Daoud et Mohamed Fellag, appellent à la préservation du titre « dont l’histoire se confond avec celle de l’Algérie contemporaine ».
L’appel souligne que le journal « appartient aussi à ses lecteurs dans leur diversité. Sa disparition serait une immense perte pour le pluralisme médiatique. Un coup dur pour les acquis démocratiques arrachés de haute lutte et de sacrifices. Une grande perte pour le pays ».
Dans un communiqué publié par le collectif du journal ce 3 avril, les salariés et journalistes font part de leur stupéfaction face à cette décision, au moment où le journal avait « engagé un train de mesures visant le redressement de la situation économique de l’entreprise ». « Au-delà de la disparition d’un titre emblématique et de ses conséquences sur la situation de son personnel, la liquidation de Liberté signe la fin d’une certaine idée de l’Algérie », concluent avec amertume les rédacteurs du communiqué.
Jeune Afrique
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La FIJ inquiète quant aux persécutions visant la liberté de la presse en Tunisie
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La Fédération internationale des journalistes a publié un communiqué, ce lundi 21 mars 2022, dans lequel elle exprime son inquiétude quant aux persécutions visant directement la liberté de la presse en Tunisie. Elle exprime également son soutien total au journaliste Khelifa Guesmi de la radio Mosaïque FM et à ses collègues.
« Le président Saïed a le devoir de défendre la liberté de la presse et d’assurer la sécurité de nos collègues dans l’exercice de leurs fonctions. Nous ne pouvons tolérer que les journalistes continuent d’être pris pour cible, malgré les nombreux appels que nous avons déjà lancés aux côtés de notre affilié le Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT) », a déclaré le Secrétaire général de la FIJ, Anthony Bellanger.
« Nous exigeons la libération immédiate de notre confrère et nous demandons encore une fois au président Saïed de rétablir un véritable espace de dialogue avec la profession », a-t-il ajouté.
Khelifa Gasmi est en garde à vue pour avoir refusé de divulguer ses sources
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d'information sur la base du décret -loi n°115 régissant la profession journalistique, dans le cadre d'un article sur le démantèlement d'une cellule terroriste à Kairaouan.
Le Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT) a plaidé, le 18 mars pour la « libération immédiate » du journaliste, appelant le procureur général adjoint à réviser sa décision et à se « référer uniquement au décret-loi n° 115 lorsqu’il est question de statuer sur des infractions de presse et d’édition. »
L’arrestation du journaliste Khelifa Guesmi, estime le syndicat, est « un nouvel épisode dans le musellement de la liberté de presse et l’intimidation des journalistes depuis le 25 juillet », dénonçant une législation de portée générale qui n’a rien à voir avec la profession journalistique du journalisme.
Webdo
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En Grèce, la presse sous surveillance
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Le rapport publié fin mars sur la liberté de la presse en Grèce démontre que le journalisme indépendant est de plus en plus restreint. Exercer ce métier y devient compliqué, au mépris de la démocratie.
« Monsieur Mitsotakis "est obsédé par le contrôle de l'information" », ce qui fait de la Grèce un « pays problématique en matière de liberté de presse et de démocratie ». Cette attaque contre le Premier ministre actuel, Kyriakos Mitsotakis (Nouvelle Démocratie, ND, Droite conservatrice) vient de son prédécesseur à la tête du gouvernement grec de janvier 2015 à juillet 2019, le leader de la gauche (Syriza) Alexis Tsipras. Pour tweeter ces mots, il s'appuie sur le rapport du Centre européen pour la liberté de la presse et des médias, en coopération avec d'autres organisations comme Reporter sans frontières (RSF) ou Fédération européenne des journalistes (FEJ), intitulé Contrôler le message : des défis pour le journalisme indépendant en Grèce, publié fin mars.
Le porte-parole du gouvernement, Yannis Economou, a rétorqué : « C'est dommage qu'un parti grec adopte et utilise un rapport qui porte atteinte à la fois la presse grecque et ses responsables et aux institutions de notre pays. » Affirmant ensuite : « La Grèce est un pays européen régi par l'état de droit et l'indépendance de la presse est garantie par la Constitution. Le pluralisme et la liberté d'expression et de critique sont une pratique quotidienne. »
Détérioration
Pourtant, au fil des 27 pages, les auteurs démontrent que la situation s'est « détériorée » depuis le retour du parti de droite Nouvelle Démocratie au pouvoir, en juillet 2019. Certes, la question de l'indépendance de la presse se pose de longue date dans un État au paysage médiatique extrêmement polarisé. Mais en 2020, la Grèce est passée de la 65e à la 70e place au classement de la presse établi par RSF. En juillet 2019, la première loi votée par le parti de droite a ainsi consisté à faire passer l’agence de presse nationale et les radios et télévisions publiques sous le contrôle direct du Premier ministre Kyriakos Mitsotakis.
Conséquence : « Des pressions exercées sur les journalistes ont plusieurs niveaux, dont la plupart sont cachées », explique à Marianne Mahi Nikolara, membre du bureau de l'Union des journalistes d'Athènes et journaliste à ERT (le groupe audiovisuel public grec). Elle précise que « des journalistes qui travaillaient pour ERT depuis des années en contrat à durée indéterminée ont été mis de côté. Le journal télévisé a été fortement réduit, les émissions d'investigation ont toutes été progressivement supprimées. Je travaillais sur la dernière qui existait encore l'an dernier. Aujourd'hui, il n'y a plus d'enquête ». Elle parle même d'un « contrôle étouffant » que ce soit à la radio ou à la télévision. Le rapport évoque, plus généralement, un « climat pesant pour le journalisme indépendant. »
Cette pesanteur est renforcée par un arsenal juridique qui restreint la liberté de la presse adopté en moins de trois ans.
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En novembre 2021, le Parlement a voté une loi sur les fake news pénalisant les personnes qui propageraient des « fausses informations » susceptibles d'inquiéter le public ou de détériorer la « confiance dans l'économie nationale, les capacités de la défense nationale ou la santé publique ». En mars 2022, une loi est passée accordant au Conseil supérieur de l'audiovisuel grec le pouvoir de contrôler les « dérives » supposées des médias, y compris ceux de presse écrite. Les journaux et directeurs de publication lui sont redevables d'amendes. En revanche, l'enquête sur l'assassinat du journaliste Giorgos Karaïvaz, le 7 avril 2021, n'avance pas.
« Participer à cette mission m'a ouvert les yeux sur la réalité de la situation grecque », a confié la représentante de la FEJ lors de la présentation du rapport. Une situation que le rapport estime également « alarmante » en ce qui concerne l'économie des médias. Un seul exemple en témoigne : la « liste Petsas », du nom de l'ancien porte-parole du gouvernement, qui a été révélée sur l'insistance de l'opposition au Parlement. Elle comportait les noms des entreprises de presse, blogs etc. qui avaient bénéficié de 20 millions d'euros au total pour diffuser des messages gouvernementaux lors de la pandémie. Les médias proches de l'opposition et ceux d'investigation n'étaient pas dessus.
Le directeur du magazine d'investigation Documento, Kostas Vaxevanis, a même affirmé que ses recettes publicitaires avaient été réduites peu de temps après l'arrivée de ND au pouvoir. Avec un objectif : étouffer économiquement son journal qui dérange régulièrement. En 2012, Kostas Vaxevanis avait, par exemple, publié la « liste Lagarde » comportant les noms de riches fortunes grecques réalisant de l'évasion fiscale en Suisse. Il a également mis à jour le « scandale Novartis », une affaire de pots-de-vin versés à des responsables politiques et médecins pour augmenter le prix des médicaments. Il se retrouve devant les tribunaux, accusé de complot, comme la journaliste Gianna Papadakou qui, elle aussi, a enquêté sur le groupe pharmaceutique suisse.
« De pire en pire »
En revanche, en janvier 2022, la commission spéciale du Parlement, compétente pour enquêter sur les personnalités politiques mises en accusation – dont ses pairs – a conclu à l'innocence de tous les responsables politiques et l'affaire a été classée. Pour cette ancienne journaliste, « le journalisme est considéré comme un crime et ce gouvernement fait tout pour empêcher les enquêtes. Il souhaite simplement que les journalistes propagent son message ».
Même certains élus de la majorité s'offusquent de ces manières d'agir, mais peu publiquement. Quand ils le font, ils en subissent les frais. C'est le cas de Giorgos Kyrtsos, député ND au Parlement européen, qui a été exclu après « avoir indiqué au gouvernement qu'il se trompait de cible dans l'affaire Novartis. J'ai aussi critiqué les pressions faites sur les médias grecs par le gouvernement, notamment des pressions financières ». Et il ajoute : « Mon cas personnel montre que le gouvernement essaye de contrôler les médias, jusqu'à la parole des parlementaires de son bord ! C'est de pire en pire. » Dans le berceau de la démocratie, c'est un des piliers de l'information et du libre choix qui est attaqué.
Marianne
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La justice européenne encadre la liberté de la presse en matière financière
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Un journaliste du site Daily Mail avait été sanctionné de 40 000 euros par l’Autorité des marchés financiers. Il avait publié des rumeurs d’offres publiques d’achat sur les titres Hermès et Maurel & Prom. La publication avait fait grimper les cours.
Surtout, l’AMF lui reprochait d’avoir informé plusieurs résidents britanniques de la publication prochaine de ses articles. Des « informations privilégiées », selon l’AMF, qui avait flairé un délit d’initié. Des ordres d’achat avaient été passés juste avant cette publication. Les titres furent revendus juste après.
Saisie par la cour d’appel de Paris, la Cour de justice de l’UE a rendu son arrêt hier (la décision, le communiqué de presse).
Elle considère en substance qu’ « une information portant sur la publication prochaine d’un article de presse relayant
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une rumeur de marché concernant un émetteur d’instruments financiers est susceptible de constituer une information "à caractère précis" et, donc, de relever de la notion d’"information privilégiée" lorsqu’elle fait notamment mention du prix auquel seraient achetés les titres, du nom du journaliste ayant signé l’article ainsi que de l’organe de presse en assurant la publication ».
Cependant, une divulgation d’une information privilégiée par un journaliste peut être justifiée « lorsqu’elle doit être considérée comme étant nécessaire à l’exercice de sa profession et comme respectant le principe de proportionnalité ».
Avec ces ingrédients, les juridictions françaises devront examiner notamment s’il était « nécessaire » pour le journaliste de divulguer ces informations pour jauger par exemple la véracité de ses informations.
Next Impact
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Guerre et fausses nouvelles,
attention à la censure
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On les a vues pendant la pandémie, on les voit encore lors de la guerre en Ukraine : les fausses nouvelles ont le vent dans les voiles sur les réseaux sociaux. Pourquoi laisse-t-on circuler de tels mensonges ? Parce que les retirer serait une mauvaise idée, selon bien des experts en science politique et en communication.
Depuis le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, le 24 février, les réseaux sociaux foisonnent de photos, de vidéos et d’affirmations de toutes sortes. Dans le lot, c’est inévitable, il y a du faux.
L’organisation indépendante EU Desinfo Lab a publié une recension des différents récits de cette désinformation. Elle a donné des exemples du côté prorusse comme du côté pro-ukrainien, tout en précisant que « rien n’est comparable à la magnitude de la guerre en information conduite par la Russie ».
La désinformation pro-Kremlin véhicule les mêmes récits depuis plusieurs années au sujet de l’Ukraine : on y fabrique des armes nucléaires et des armes biologiques, et « pour chaque politicien ukrainien qui n’est pas prorusse, on tente de trouver des liens nazis non existants ou de le lier à des partis politiques d’extrême droite », résume Aaron Erlich, professeur adjoint de science politique à l’Université McGill.
Lorsqu’un évènement fait mal paraître le Kremlin – comme le bombardement de la maternité de Marioupol –, « on raconte un faux récit », explique Aaron Erlich : les Ukrainiens se sont bombardés eux-mêmes, et de toute façon, ce n’était même plus une maternité, mais bien une planque à néonazis.
Censure
Le premier réflexe, quand on voit passer ces fausses nouvelles par rapport à l’Ukraine, c’est de vouloir les supprimer, comme on aimerait voir disparaître les faussetés qui se sont écrites à propos de la COVID-19 et du vaccin. Twitter et Facebook ont d’ailleurs supprimé les publications de l’ambassade de Russie au Royaume-Uni à propos du bombardement de l’hôpital de Marioupol.
La Commission européenne a aussi fait un pas dans ce sens au début du mois de mars. Sur Facebook, sur YouTube, sur l’internet et à la télévision, les Européens n’ont plus directement accès au contenu de Spoutnik et à la chaîne Russia Today. Ces médias contrôlés par l’État russe diffusent des « mensonges pour justifier la guerre de Poutine et pour semer la division dans [l’]union », a statué la Commission.
La censure est l’arme la plus lourde pour répondre à la désinformation… mais des experts remettent en question son utilisation. Non seulement la censure « n’est pas en phase avec la science de la désinformation », mais elle peut aussi être « préjudiciable [au] combat pour la démocratie », estime Michael Bang Petersen, professeur de science politique à l’Université d’Aarhus, au Danemark.
« Dans les dernières années, on a construit un récit selon lequel les gens deviennent très facilement la proie de la propagande et des fausses nouvelles », dit M. Petersen à La Presse.
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Or, il s’agit d’un mythe, dit-il, expliquant que notre psychologie priorise nos croyances antérieures. « Pour des citoyens ordinaires qui, normalement, n’ont pas d’intérêt pour la propagande russe, les effets de cette exposition seront minimes », résume M. Bang Petersen.
Il est prouvé, cependant, que la propagande peut galvaniser et justifier des attitudes déjà existantes chez les gens. Or, même s’il y a censure, ces derniers trouveront moyen de la contourner, note Micheal Bang Petersen. Un exemple révélateur : en 2017, l’Ukraine a banni l’accès à des sites internet russes, comme le réseau social VKontakte. Une étude récente démontre qu’une vaste majorité des utilisateurs a réussi à contourner l’interdiction.
La censure donne aussi l’impression que le gouvernement tente de cacher quelque chose… et risque de donner du souffle aux théories de la conspiration, ajoute Aaron Erlich.
Soulignons que les réseaux sociaux offrent la possibilité de signaler les fausses nouvelles, ce qui peut mener à l’ajout d’une mention de mise en garde. Les experts consultés par La Presse y voient là une meilleure approche.
Éducation et espace commun
Journaliste et professeur à l’École des médias de l’Université du Québec à Montréal, Jean-Hugues Roy ne croit pas lui non plus qu’il faille censurer les fausses nouvelles. Il rappelle que, dans le Code criminel canadien, un article interdisait jadis la diffusion de fausses nouvelles. Cet article a été retranché en 1992 par la Cour suprême, parce qu’il allait à l’encontre de la liberté d’expression.
« Dans une société où l’information circule librement, les propos problématiques ou irrationnels sont marginalisés d’eux-mêmes », dit M. Roy, qui a tendance à croire en l’intelligence de la population.
Le professeur Petersen souligne que la meilleure approche envers les fausses nouvelles, c’est d’y faire face, d’apprendre à les reconnaître, mais aussi de renforcer le journalisme de vérification. Là encore, note Aaron Erlich, l’exemple de l’Ukraine est pertinent. D’importants efforts d’éducation y ont été déployés ces dernières années, et les Ukrainiens sont aujourd’hui « très, très bons » pour vérifier la provenance de l’information, souligne celui qui a étudié l’impact de la désinformation pro-Kremlin sur les Ukrainiens.
Enseignant à l’École des médias, Roland-Yves Carignan croit que la solution passe aussi par la création d’un espace commun sur les réseaux sociaux. Les médias socionumériques permettent à chacun d’avoir son propre point de vue sur ce qui se passe dans le monde, rappelle-t-il. Facebook réunit des gens qui pensent de la même manière, et leur fil Facebook leur présente une réalité du monde bien différente de la réalité de quelqu’un d’autre.
C’est là qu’on peut commencer à parler de fausses nouvelles. On finit par construire un narratif sur un monde qui est complètement différent, et après ça, on ne se comprend plus.
Il souligne qu’avec la pandémie, Facebook a présenté à tous ses utilisateurs des messages communs sur la COVID-19 et sur le vaccin. « Je préfère que Facebook ajoute un message qui est le même pour tout le monde, dit M. Carignan. Si on demande à Facebook de retirer ce qui est faux, on lui demande de décider ce qui est vrai. Et c’est démocratiquement qu’on doit décider de ce qui est vrai. »
La Presse
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Liberté de la presse : L'Unesco va former
des policiers
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L’Unesco et l’International Police Association (IPA) ont annoncé un partenariat pour renforcer les compétences du personnel de police et des forces de sécurité dans les domaines de la liberté d’expression et de la sécurité des journalistes. Il prévoit le lancement d’un cours en ligne (MOOC) à l’intention des policiers du monde entier.
Une étude menée par l'UNESCO en 2020 dans 65 pays a souligné une hausse importante des violations de la liberté de la presse commises lors de manifestations, notamment lorsque les journalistes sont harcelés, intimidés, agressés, arrêtés, parfois même tués, du fait de la police ou de forces de sécurité. "L’une des principales causes identifiées est le manque de formation de la police sur comment maintenir l’ordre tout en permettant aux journalistes d’exercer leur travail", ont indiqué les partenaires.
L’Unesco a déjà formé 8 500 policiers dans 17 pays d’Amérique latine, d’Afrique et du Moyen‑Orient, avec des partenariats locaux. La portée de cette initiative va être étendue grâce à ce nouvel accord avec l’IPA, qui compte 372 000 membres dans près de 100 pays.
« La police et les forces de sécurité jouent un rôle primordial pour que les journalistes exercent leur métier en toute sécurité et pour que les violations de la liberté de la presse fassent l’objet d’enquêtes et soient punies conformément à la loi.« Grâce à ce partenariat avec l’International Police Association, l’Unesco va encore développer son programme mondial visant à protéger les journalistes et à lutter
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contre l’impunité des crimes commis envers eux », a déclaré Audrey Azoulay, directrice générale de l’Unesco.
Le MOOC prendra la forme d’une série de cours en ligne gratuits basés sur le manuel pédagogique sur le maintien de l'ordre et le respect de la liberté d'expression. Il s’adressera à la police, aux forces de sécurité et aux forces de l’ordre, y compris les formateurs d’officiers de police, la gendarmerie, les services de préparation aux situations d’urgence, les agents de sécurité ou policiers en formation, les agents du renseignement, la police anti-émeute, les porte-paroles des policiers et les détectives.
Le MOOC et les séances de formations internationales réalisées par des professionnels seront conçues et organisées par IBZ Castle Gimborn, le centre de formation et d’éducation de l’International Police Association, situé en Rhénanie-du-Nord-Westphalie, en Allemagne.
Ces activités sont mises en place dans le cadre du Plan d'action des Nations Unies sur la sécurité des journalistes et la question de l'impunité et seront financées par le ministère des Affaires étrangères des Pays‑Bas, par le biais du Programme international pour le développement de la communication (PIDC).
CBNews
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LA VIE DE L’UPF
UPF-Gabon : Désiré Ename nouveau président
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A l’issue d’une assemblée générale élective marquant un nouveau départ pour la section gabonaise restée inactive depuis près de trois ans en l’absence de président, Désiré Ename a été élu à la tête de la section UPF-Gabon avec 26 voix, le nombre de suffrages exprimé contre 9 pour son rival Blaise Mengue Mena. La rencontre a été supervisé par Zara Nazarian, secrétaire générale de l’UPF internationale, mandatée par le président de l’UPF internationale Madiambal Diagne pour relancer la section gabonaise.
Signalons qu’ils étaient 31 votants et qu’il y a eu 1 bulletin nul et 5 votes par procuration lors de cette élection tenue dans le calme et le respect des règles de vote édictées par l’ensemble des membres. La section UPF-Gabon va ainsi redémarrer ses activités avec la presse gabonaise.
Prenant la parole après son élection, Désiré Ename a promis d’apporter un souffle nouveau à la section UPF-Gabon, se voulant rassurant quant à sa farouche volonté d’affronter les défis à venir en faveur de la corporation. « Je tiens tout d’abord à vous remercier, chers confrères, au candidat perdant mon frère Blaise, merci pour la hauteur d’esprit, nous allons tous ensemble relever le défi pour conjuguer l’excellence au niveau de la Section UPF Gabon dont j’assure désormais la présidence.
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L’élection de ce bureau tombe à point avec l’arrivée prochaine des échéances électorales, notamment la présidentielle 2023. La presse gabonaise par ce nouvel élan, se veut dynamique et unie ce qui devient donc la responsabilité du nouveau bureau d’assurer les droits et les devoirs de ses membres. » a-t-il dit. Avant de poursuivre : « Dans les prochains jours, je publierai la liste des membres de mon bureau. »
Pour sa part Zara Nazarian, secrétaire générale de l’UPF internationale, mandatée pour la circonstance n’a pas manqué d’adresser personnellement et au nom de l’UPF internationale ses félicitations d’abord au nouveau président élu, avant de saluer le fair-play du candidat malheureux. « Cela fait aujourd’hui plusieurs années que l’UPF internationale est privée de sa section Gabon, aujourd’hui au moment de reprendre les activités après ce vote transparent, vote de la volonté de l’ensemble des membres du L’UPF-Gabon, félicitations à vous Blaise pour votre fair-play, et à vous monsieur Désiré Ename élu actuellement président. Un conseil, soyez rassembleur. Aux membres anciens et nouveaux, je vous encourage à vous mettre davantage au travail, car il y a plusieurs défis à relever. Et L’UPF internationale compte sur vous » a-t-elle indiqué.
Le nouveau président élu, Désiré Ename est directeur de publication de l'hebdomadaire Échos du Nord. Il a lancé sa première publication en 2005 après des études en littérature et journalisme aux USA. En 2014, il s’exile en France avant de retourner au pays. Il est une figure connue de la presse gabonaise.
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UPF-Guadeloupe : Des collégiens reçus
à la Maison de la Presse
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Connaître le fonctionnement du monde médiatique et les processus de construction de l’information.
Le président de News Antilles Infos, notre confrère Jean-Luc Hanany, par ailleurs membre du bureau de l’UJMG (Union des Journalistes et Médias de la Guadeloupe) dont le siège se trouve avec d’autres confrères à la Maison de la presse à Basse-Terre, a tout mis en œuvre pour répondre favorablement à la demande de Nathalie TAXIS professeur documentaliste au Collège Archipel des Saintes pour faire découvrir aux 25 collégiens et aux trois accompagnateurs, le monde des médias et ses différents vecteurs de communication (presse écrite, radio, presse en ligne…).
S’informer pour comprendre le monde
Le président de l’UJMG Jocelyn DURIZOT, également président de l’UPF Guadeloupe, s’est attaché à faire découvrir le siège de différents médias officiant à la maison de la presse (presse écrite, radio – web, cinéma, photo…). Il a tenu à retracer l’historique de la presse écrite en Guadeloupe (1 640 à nos jours) à travers les différents médias de notre bibliothèque (quotidiens, hebdomadaires mensuels, bimensuels – presse étrangère – revue, ouvrages etc.).
Le rôle de l’évolution des techniques (de l’imprimerie à l’ère numérique) dans l’évolution des médias. Le rôle des archives. Connaître le fonctionnement du monde médiatique, les enjeux en termes d’éthique, mais aussi de désinformation et les processus de construction de l’information.
Lors de la visite de notre siège de direction, les élèves ont pu découvrir des photos retraçant le passage de nos illustres visiteurs (CSA) et partenaires. Ainsi que les photos de nos voyages à l’étranger (Canada, Sénégal, Guinée, Arménie, TOGO, Maroc, Cameroun, Madagascar, USA) lors de nos congrès de l’Union de la presse francophone (UPF).
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Jean Luc Hanany le président de News Antilles Infos et son fils (J- L. Hanany junior) assistant de direction, se sont attachés à faire découvrir la presse en ligne. Les différentes étapes avant la diffusion en ligne sur le site newsantilles.com (reportage sur le terrain, les interviews, la rédaction écrite, et la maîtrise du numérique pour synthétiser les différentes informations).
Notre confrère Joby BARAMBLE, s’est attaché à faire visiter le siège de la radio RHT (Radio Haute Tension) dont le président en voyage à l’étranger est notre confrère Ruddy CORNELIE.
Mission accomplie
Les médias dans la vie d’aujourd’hui informent, éduquent et divertissent les gens. Ils affectent également la façon dont les gens voient le monde et les font changer d’avis. Pour comprendre le monde qui les entoure, les élèves doivent plus que jamais apprendre à s'informer en exerçant leur esprit critique. C’est dire qu’avant de lire ou d’écouter un média, il faut d’abord savoir penser. D’où l’importance de l’Ecole. Et ces journées avec des professionnels, de la découverte de la presse par tous les apprenants (du primaire à l’université). La Maison de la Presse est ouverte aussi au grand public et associations.
DURIZOT Jocelyn (Président de l’UJMG, Membre du comité international de l’UPF, Président de la section Guadeloupe à l’UPF).
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UPF-Bénin célèbre la francophonie
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Mercredi 23 mars, le CEG Dantokpa et la section Benin de l'Union Internationale de la Presse Francophone ont déroulé leur programme des manifestations de la Journée internationale de la Francophonie. C'est l'enceinte du collège d'enseignement général Dantokpa, en plein cœur de Cotonou, la ville Capitale du Bénin qui a servi de cadre à l'événement.
La célébration de la Journée Internationale de la Francophonie (JIF) a été l'occasion pour le Président de la section Béninoise de l'UPF de faire le bilan des activités liées à la Francophonie au Bénin. Fortunités Assogba a particulièrement les offres de la Francophonie qui « constituent de substantielles opportunités à la jeunesse ».
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Devant un auditoire composé des apprenants, des enseignants et des anciens élèves pour la plupart devenus des cadres, le président de la section béninoise de l'UPF a ainsi mis en exergue le soutien sans faille de la Francophonie à la jeunesse et ses aspirations nourries, particulièrement dans les domaines de l'entrepreneuriat, du numérique et du développement durable.
Dans la suite des manifestations, l'assistance a eu droit à suivi un spectacle présenté par les élèves du CEG Dantokpa, dénonçant les grossesses précoces non désirées en milieu scolaire et qui nuisent sensiblement à la scolarisation des filles en particulier.
Selon la Directrice du Collège d'enseignement général Dantokpa, Madame Rachidatou Séidou Orou-Bagou l'objectif de l'organisation de la Journée internationale de la Francophonie dans un établissement scolaire impliquant tous les acteurs du secteur s'inscrit dans la dynamique de créer un pont entre les enseignants de l'espace francophone pour un meilleur partage des expériences.
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Chronique de Pierre Ganz :
Quelques réflexions
sur la couverture de la guerre
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La vérité, comme dit le dicton, est toujours la première victime d'une guerre. Les journalistes le savent bien. Quand les armes se sont tues et qu’ils regardent en arrière, beaucoup, honteux des charniers de Timisoara1 ou des armes de destruction massive irakiennes, jurent que « plus jamais ça… ». Mais on se laisse trop facilement encore reprendre par l’indignation, l’émotion, l’exaltation – au risque d’erreurs et de déséquilibres.
La guerre en Ukraine ne fait pas exception. Implicitement, le journaliste est sommé de choisir son camp. En Russie, il y va à minima de sa liberté. Les plus indépendants y ont choisi de se saborder plutôt pour ne pas choisir entre la censure et la prison. Ailleurs, certains oublient que le journaliste n’est pas un soldat. Que la force des démocraties réside dans la liberté de dire ce qui est, y compris ce qui ne va pas, y compris en temps de guerre.
Pour éviter le piège de la désinformation, les journalistes doivent redoubler de prudence. Les réseaux sociaux sont une formidable source d’images diffusées par les citoyens témoins de mouvements de troupes ou victimes des bombardements. Des sources nouvelles - comme les données numériques, ou les images satellitaires - permettent de comprendre ce qui se passe sur le terrain. C’est ainsi que l’augmentation du nombre de connexion GSM sur les axes routiers menant vers l’Ukraine a permis de détecter un embouteillage de blindés et de véhicules civils bloqués par le convoi militaire au matin du 24 février, quand l’armée russe a lancé son assaut.
Ces données numériques comme ces documents qui circulent en très grand nombre sur les réseaux sociaux ne peuvent être repris par les médias sans recoupement et authentification par des méthodes journalistiques. L’analyse de ces renseignements (dits OSINT, pour open-source intelligence en anglais) demande des équipes composées d’informaticien et de journalistes, ou par des sites spécialisés comme Bellingcat (https://fr.bellingcat.com/). Les journalistes ne doivent pas perdre de vue non plus que cet univers n’est pas étanche aux préoccupations stratégiques: des contrats avec les forces armées et les gouvernements financent aussi certaines entreprises spécialisées.
Même authentifiées, les images captées par des non professionnels ne sont pas toutes à reprendre. Les prises de vue complaisantes de soldats et de civils tués ou blessés diffusées pour illustrer les « atrocités » de l’adversaire portent parfois atteinte à la dignité de ces victimes. La Convention de Genève protège les prisonniers de guerre, qui ne peuvent être « exposés à la curiosité publique, y compris les images circulant publiquement sur les réseaux sociaux » a rappelé récemment le CICR dans un communiqué. Ce sont deux règles éthiques qui s’imposent aux médias.
Les journalistes ne travaillent pas hors sol. Ils sont aussi cibles de la propagande. « Le mensonge est une arme de guerre reconnue et extrêmement utile, et chaque pays l'utilise tout à fait délibérément pour tromper son propre peuple, attirer les neutres et tromper l'ennemi » écrivait en 1948 le psychiatre américain Paul Linebarger, spécialiste de la guerre psychologique2. Pour ne pas tomber dans les filets des propagandistes, et, pour le journaliste, éviter de reprendre sans recul leurs affirmations, il n’est sans doute pas inutile de connaître les dix commandements de la propagande tel que l’historienne belge spécialiste des médias Anne Morelli3 les a identifiés. Je les recopie ici.
Nous ne voulons pas la guerre, nous nous défendons.
Le camp adverse est le seul responsable de la guerre.
Le chef du camp adverse a le visage du diable (ou « l’affreux de service »).
C’est une cause noble que nous défendons et non des intérêts particuliers.
L’ennemi provoque sciemment des atrocités, et si nous commettons des bavures c’est involontairement.
L’ennemi utilise des armes non autorisées.
Nous subissons très peu de pertes, les pertes de l’ennemi sont énormes.
Les artistes et intellectuels soutiennent notre cause.
Notre cause a un caractère sacré.
Ceux (et celles) qui mettent en doute notre propagande sont des traîtres.
Qui utilise un de ces arguments ne dit pas forcément faux. Mais qui les entend et fait du journalisme doit passer au crible de l’esprit critique les faits qu’ils avancent avant de les répercuter.
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Ne pas hiérarchiser les victimes
Cette guerre en Ukraine illustre une autre dérive de l’information dont doivent se garder les journalistes: la hiérarchisation entre les victimes, par idéologie, ou plus souvent par identification avec certaines. L’Association des Journalistes Arabes et du Moyen-Orient (AMEJA) l’a dit dès les premiers jours du conflit : « les organisations de presse [doivent] être attentives aux préjugés implicites et explicites dans leur couverture de la guerre en Ukraine ». L’AMEJA citait tel reporter évoquant des réfugiés qui « semblent tellement nous ressembler » et qui ajoutait « la guerre n'est plus quelque chose qui frappe les populations pauvres et isolées ». Ou cet autre qui précisait aux téléspectateurs « nous ne parlons pas ici de Syriens fuyant les bombardements du régime syrien soutenu par Poutine, nous parlons d'Européens qui partent dans des voitures qui ressemblent aux nôtres pour sauver leur vie ».
Ces propos sont indéfendables et contraires à la déontologie. L’article 9 de la Charte d’éthique mondiale des journalistes de la Fédération Internationale des Journalistes est clair : « Le/la journaliste veillera à ce que la diffusion d’une information ou d’une opinion ne contribue pas à nourrir la haine ou les préjugés et fera son possible pour éviter de faciliter la propagation de discriminations fondées sur l’origine géographique, raciale, sociale ou ethnique, le genre, les mœurs sexuelles, la langue, le handicap, la religion et les opinions politiques ».
La couverture d’une guerre ne peut s’accompagner de « comparaisons qui pèsent l'importance ou impliquent la justification d'un conflit par rapport à un autre - les pertes civiles et les déplacements dans d'autres pays sont tout aussi odieux » disait justement l’AMEJA. Ajoutons que les mots justes doivent être utilisés, et les personnes qui fuient la guerre ne peuvent être, sous la plume des journalistes, des réfugiées quand elles sont ukrainiennes et des immigrées quand elles sont syriennes ou africaines.
Deux mille journalistes étaient présents en Ukraine à la mi-mars. Combien au même moment au Mali ou au Yémen ? Des heures d’émissions spéciales d’un côté pour quelques reportages épisodiques de l’autre. Le recours à une large personnalisation, à des récits de vie, des témoignages saisissants de victimes, de réfugiés ou de combattants quand d’autres drames n’ont pas de visages. Lus dans Le Figaro du 27 mars ces propos d’Achim Steiner, le chef du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD): « la réalité est que le désespoir, la pauvreté, la destruction, ont atteint un niveau tel au Yémen que la majorité de la population n'est plus en mesure, d'une manière ou d'une autre, de subvenir à ses besoins ». N’auraient-ils pas une force informative décuplée accompagnés de reportages et de portraits ?
Ce sont certes des choix éditoriaux assumés par les rédactions. Dictés en partie par la nature du conflit : une puissance nucléaire envahit son voisin, réveillant les antagonismes directs de la guerre froide. Reflets aussi de l’hégémonie des médias des pays occidentaux.
Mais j’ai bien conscience que d’autres guerres auraient justifiées ces remarques ces dernières années, et que c’est ce retour de la guerre en Europe qui conduit le français que je suis à les faire. Puissions-nous dans toutes les rédactions retenir cette suggestion de Magdalene Abraha, écrivaine originaire du Tigré en Ethiopie qui, sur la radio publique américaine NPR, jugeait il y a peu « fantastique » la couverture de l’Ukraine, mais qu’« il serait bon d'avoir ce genre d'attention pour toutes les crises liées à la guerre, à la famine et aux catastrophes naturelles ».
Pierre Ganz avril 2022
1 : En décembre 1989, les médias français ont cru découvrir en pleine révolution roumaine des victimes de la répression
2 : M. A. Linebarger, Psychological Warfare ,Gateways Books & Tapes (Penn Valley Californie)
3 :Anne Morelli « Les principes élémentaires de propagande en temps de guerre - Utilisables en cas de guerre froide, chaude ou tiède » aux éditions Labor (Charleroi)
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Chronique de Jean-Claude Allanic :
Bonnets d’ânes
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On n’arrête pas le progrès ! Et ce mois-ci, j’ai encore progressé dans mon exploration de nouveaux mots de la langue française. Le dernier en date me laisse encore perplexe. J’ai découvert que j’étais un (ou une, je ne sais pas trop) « auteurice ».
Un instant, j’ai eu peur d’être atteint d’une de ces dernières maladies qu’on appelle orphelines. Je me suis rassuré en comprenant que le mail (pardon : le courriel) qui m’était adressé provenait de la Scam (la Société Civile des Auteurs Multimédia) – qui se voudrait désormais, si j’ai bien compris, « Société des Auteurices ».
Il faut dire que le français est décidément bien compliqué. Prenons l’exemple du scrutin présidentiel qui se déroule en France en ce mois d’avril. La plupart de mes confrères et néanmoins amis, ne nous cachent rien de « ces présidentielles » accordées au pluriel. Au risque de décevoir certains candidats et candidates, j’ai regret de leur faire savoir qu’il n’y aura, au bout du compte, qu’un(e) seul(e) élu(e) car il ne s’agit que d’UNE élection présidentielle dont la singularité est d’élire UN seul président.
On utilise le pluriel en parlant « des » élections présidentielles quand on évoque les différentes élections présidentielles du passé ou du futur. A tout hasard, je signale, en revanche, qu’il y aura bien, bientôt, DES élections législatives puisqu’il s’agit, cette fois-ci, d’élire 577 députés dans 577 circonscriptions.
En même temps, comme dit l’autre, les professeurs qui sont censés (je n’ai pas dit sensés) savoir lire et écrire en bon français ne montrent pas toujours le bon exemple. Quand un manuel scolaire de CM1 (Hachette) propose l’exercice suivant : « Un fromager va au marché avec 375 fromages. Il en vend 287. Combien de fromages ramènera-t-il ? », on pourrait rappeler qu’on peut « ramener » quelqu’un (et tout ce qui est vivant) mais pas une chose qu’on doit
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se contenter de « rapporter ». Vous me direz qu’il n’y a pas de quoi en faire un fromage et qu’assurément, cela ne mange pas de pain.
Je serai beaucoup moins indulgent pour ce directeur académique de l’Éducation Nationale française qui a pondu ce petit chef d’œuvre destiné aux enseignants qui veulent changer de poste (circulaire du 10 février 2022).
Petit florilège avec quelques fautes respectueusement signalées, en gras, à monsieur l’Inspecteur.
« Chaque candidat pourra sollicité un entretien car il est intéressé pour un poste vacant.(…). Le candidat classé rang 1 se verra proposé (les postes vacants). Deux choix s’offre à lui : accepter l’un des postes vacants; être sollicité lorsqu’un autre poste se libéra. L’agent qui acceptera un poste à profil, quel que soit l’affectation accepte la perte de son poste actuel (…). Quant « aux enseignants non spécialisés qui souhaite enseigner », ils peuvent « prétendre à un postes Ulis » sachant que « les enseignants ayant déposés un dossier » doivent « consulter le calendrier des opération ».
Depuis quelques années, les professeurs et correcteurs avaient pour consigne « d’être indulgents » sur les fautes d’orthographe. Je croyais que c’était pour ne pas décourager les mauvais élèves. Je n’avais pas compris que c’était aussi pour recruter plus facilement des inspecteurs d’académie.
Je me garderais bien, en conclusion, de réclamer des sanctions contre notre brillant inspecteur. On serait capable de le renvoyer enseigner sur les bancs de l’école. Pitié pour nos enfants. En revanche, je n’ai rien contre sa nomination comme ministre de l’Éducation Nationale.
Au moins, il ne rédigera plus de circulaires.
JCA
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100 photos :
Pour la liberté de la presse
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Le groupe de presse Ebra, qui édite notamment les quotidiens régionaux "Le Dauphiné Libéré", "Le Progrès", "Vosges Matin" et "L'Est Républicain", a annoncé l'acquisition d'Humanoid. Ce groupe de médias numériques rassemble les sites d'information spécialisée "Frandoid", "Numerama" et "Madmoizelle". Une stratégie orientée vers un public plus jeune et plus connecté et l'acquisition de nouveaux annonceurs.
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Lutte contre les Fake news :
WhatsApp limite le transfert
WhatsApp va bientôt déployer une limitation concernant le nombre de messages que ses utilisateurs peuvent transférer. L’objectif : lutter de manière drastique contre la propagation de fake news, rapporte WABetalnfo.
La nouvelle limitation ne devrait concerner que les messages ayant déjà été transférés par le passé.
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MySpace :
Le réseau social en vogue
C’est un Allemand qui est parvenu à faire revivre un site très connu de tous à l'époque, rapporte BFMTV. Anton Röhm, à peine 19 ans, a redonné ses lettres de noblesse à MySpace. Réseau social créé en 2003 aux États-Unis, il permettait à ses utilisateurs de l'utiliser comme un blog. Deux ans à peine après sa création, le site a déjà séduit plus de 500.000 personnes dans le monde.
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Avec cette nouvelle acquisition, le groupe de presse quotidienne régionale diversifie son offre. Le prix de cette acquisition n'a pas été précisé. Mais selon les informations de nos confrères du journal Le Figaro, il serait compris entre 40 et 60 millions d'euros.
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En 2019, WhatsApp avait déjà limité le transfert de messages (cinq destinataires maximum), toujours pour lutter contre la circulation de fausses informations .
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SpaceHey, est lié à la pandémie de Covid-19 puisqu'à la base, le jeune homme devait faire un tour du monde.
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