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Éditorial
Cap sur la Tunisie !
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Par Zara Nazarian,
Secrétaire générale internationale
Chère consœur, cher confrère,
C’est avec le sentiment d’une immense responsabilité et la conscience d’un grand défi que nous abordons cette rentrée.
Placée dans le contexte de la pandémie qui a fortement perturbé ses projets, l’Union internationale de la Presse francophone n’a pas arrêté d’exercer ses missions de défense de la liberté de la presse et des journalistes, de la formation, des échanges intellectuels et de la promotion de la francophonie.
Malgré les restrictions et les difficultés multiples toujours en vigueur, nous avons réussi à préserver notre organisation et même à l’élargir : ainsi, il y a quelques jours, une nouvelle section de l’UPF est née en Italie, et quelques autres sections sont en cours de création.
Nous continuons nos préparatifs aux prochaines Assises qui se tiendront à Hammamet du 15 au 17 novembre 2021, et ceci malgré les difficultés aussi bien objectives, liées à la crise sanitaire générale, que subjectives qui concernent la situation politique en Tunisie. A cet effet, je vous prie d’intensifier vos inscriptions, car la date limite approche, et nous n’aurons pas la possibilité de l’étendre au-delà du 30 septembre.
Croyez-moi, on fait tout ce qui est possible pour rétablir dans les meilleures conditions notre belle tradition de rencontres annuelles. Nous ne manquons ni d’énergie, ni d’ambitions pour faire prospérer notre organisation dont chacune et chacun d’entre vous êtes les ambassadeurs.
A toutes et à tous, je vous souhaite une belle rentrée,
Au plaisir de nous retrouver,
Confraternellement,
Zara Nazarian
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49e Assises de la presse francophone :
Les inscriptions se poursuivent jusqu'au 30 septembre
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Les 49 es Assises internationales de la Presse francophone auront lieu à Hammamet (Tunisie), du 17 au 19 novembre 2021, en amont du XVIIIe Sommet de la Francophonie qui se tiendra à Djerba les 20 et 21 novembre 2021. Cette année, les Assises auront lieu sous un format mixte: en présentiel et par visioconférence.
Les débats porteront sur le thème "Femmes au pouvoir. Pouvoir des femmes". Ce thème, très lié à l’actualité, permettra de questionner des thématiques de grande actualité.
A l’heure où les questions de représentations féminines occupent le devant de la scène mondiale, où les voix s’élèvent de plus en plus dans le monde pour dénoncer les stéréotypes et les dépréciations de l’image des femmes, les Assises internationales choisissent de questionner le discours sur le féminin dans nos sociétés actuelles.
L’UPF internationale invite des femmes leaders, ainsi que des experts au débat, aux témoignages et à l’échange des expériences sur la question.
Leadership féminin dans les entreprises de presse, au service d’un changement des codes ? ; médias et entreprenariat : les femmes résistent-elles a l’exercice du pouvoir ? ; quel espace d’expression pour les femmes au pouvoir dans les médias ? ; réseaux sociaux : les nouveaux espaces de l’égalité ? ; femmes journalistes de l’espace francophone : avancées et obstacles a l’égalité, le pouvoir médiatique au féminin, inégalité salariale dans les médias : la fin de l’omerta ? ; les femmes journalistes dans les zones de crises, les femmes journalistes et la crise sanitaire ?
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L’UPF Internationale et sa section tunisienne réuniront les conditions d’un travail productif et d’une belle découverte de Hammamet et de sa proche région, avec des activités culturelles et touristiques.
Si vous souhaitez participer à ces Assises, nous vous invitons à envoyer sans tarder vos bulletins d’inscription au secrétariat international à l’adresse : union@presse-francophone.org.
Vous trouverez, ci-joint, un bulletin d’inscription à nous retourner rapidement:
https://mcusercontent.com/3c6ca9fcb7350e140c279ae97/files/0ba5c3ac-ab47-912c-156e-e9e485962e2b/BULLETIN_D_INSCRIPTION.docx
Attention : aucune inscription ne sera prise en compte si ce dossier n’est pas complet et/ou si le droit d’inscription n’est pas versé à l’UPF Internationale.
Les inscriptions seront closes le 30 septembre 2021
Le programme détaillé des Assises vous sera communiqué ultérieurement.
Le droit d’inscription comprend l’ensemble des prestations sur place (hébergement, restauration, transports locaux dans le cadre des Assises). Il ne comprend pas les frais de voyage.
Nous vous invitons à vous préoccuper rapidement de vos réservations voyages, afin d’obtenir les meilleurs prix possibles.
Nous restons bien entendu à votre écoute pour toute question ainsi que pour toute suggestion concernant le programme et/ou le déroulement de ces Assises.
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Concours de photographie sur les femmes : clôture des candidatures le 10 septembre
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Dans le cadre des événements précédant les 49èmes Assises internationales de la Presse francophone qui auront lieu en Tunisie, l’Union internationale de la Presse francophone, en partenariat avec la Mairie du IXe arrondissement de Paris, ont le plaisir d’annoncer un concours de photographie consacré aux femmes.
Un jury présidé par Mme Delphine Bürkli, maire du IXe arrondissement, sélectionnera 15 meilleures photos qui seront exposées dans les Salons de la Mairie. Parmi les photos exposées, le jury sélectionnera trois gagnants qui recevront des prix qui seront remis solennellement dans les locaux de la Mairie.
Tous les membres de l’Union sont invités à y participer.
Date limite d’envoi des photos : 10 septembre 2021. Les clichés sont à envoyer à l’adresse suivante : union@presse-francophone.org, avec la mention « Concours Photo » pour objet d’envoi.
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Alerte, journaliste en danger !
L’Union internationale de la Presse francophone apporte son soutien à Lovely Stanley NUMA menacée de mort
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Lovely Stanley NUMA, P.DG de Impulse Web Médias et vice-présidente de la section haïtienne de l’Union de la Presse francophone fait l’objet de violentes menaces répétées depuis plus de deux ans.
Des menaces qui se sont accentuées à la suite de sa participation à une marche silencieuse organisée, dimanche 16 juin
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2019, pour exiger justice en faveur du journaliste de Radio Sans Fin (RSF) Rospide Pétion tombé sous les balles assassines, mercredi 12 juin à Port-au-Prince.
Les harceleurs anonymes s’en prennent quotidiennement à Lovely Stanley NUMA la menaçant de viol et de liquidation physique. Une situation devenue intenable pour la journaliste qui craint pour sa vie et celle de sa fille de 12 ans. Elle est obligée de se cacher.
L’UPF internationale est fortement préoccupée par cette situation.
L’UPF internationale apporte son soutien total à la journaliste Lovely Stanley NUMA et exhorte les autorités françaises à intervenir pour la protection d’une journaliste en danger.
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ACTUALITES :
Haïti-insécurité : Objet de menaces,
le journaliste Éloge Milfort fuit son pays
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Le journaliste de la Radio Télé Métropole et rédacteur à Vant Bèf Info, Éloge Milfort a laissé Haïti en toute urgence suite à des menaces sur sa vie.
L’insécurité sous toutes ses formes qui ronge Haïti continue de pousser des haïtiens hors de leur terre natale.
Kidnappings, exécutions sommaires, violences des gangs, guerre entre gangs pour le contrôle et l’élargissement de territoires, dommages collatéraux, menaces de mort, entre autres - Haïti et particulièrement la capitale haïtienne, connait son lot.
Certains Haïtiens résistent malgré tout, d’autres n’en peuvent plus et fuient la terreur.
C’est le cas, d’Éloge Milfort, journaliste de la Radio Télé Métropole, rédacteur à Vant Bèf Info (VBI) et membre de l’Association haïtienne des Journalistes d’Investigation (AHJI), qui a dû fuir le pays et abandonner son travail.
Le reporteur faisait l’objet de menaces de mort, selon ce qu’il a confié à un reporteur de Vant Bèf Info (VBI).
Il recevait des appels anonymes des individus qui menaçaient de le kidnapper ou au pire des cas de le tuer, toujours selon son témoignage. Éloge Milfort a exprimé toute son amertume de laisser son pays dans une telle situation.
Éloge Milfort a travaillé à la Radio Télé Métropole depuis 11 ans comme reporteur et présentateur d’éditons de nouvelles.
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Il couvrait de grands événements, des manifestations et présentait « express 4 heures » et autres éditions d’informations à la station de Delmas 52.
Il est membre fondateur de l’Association haïtienne des Journalistes d’Investigation (AHJI) et collaborait dans toutes les activités de cette structure. Il a aussi travaillé pour le média Vant Bèf Info (VBI).
Outre Éloge Milfort, d’autres travailleurs de la presse ont dû abandonner leur terre natale pour des raisons d’insécurité. En juin dernier, le photojournaliste haïtien, Dieu-Nalio Chéry, qui travaillait pour l’Associated Press (AP) a dû quitter Haïti avec sa famille.
Cependant, d’autres qui n’ont pas eu le temps de fuir, ont été tout bonnement tués. Rappelons le cas du journaliste de la radio Vision 2000 et membre de l’AHJI, Diego Charles, exécuté, devant sa maison, dans la nuit du 29 au 30 juin 2021 en compagnie de la militante politique Marie Antoinette Duclair.
Vant Bèf Info (VBI)
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Algérie : Le journaliste Rabah Karèche condamné à huit mois de prison ferme
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Le journaliste algérien Rabah Karèche a été condamné pour « diffusion volontaire de fausses informations susceptibles d’attenter à l’ordre public ». Il couvrait la révolte des Touaregs dans le sud du pays.
Le journaliste algérien Rabah Karèche, incarcéré depuis la mi-avril, a été condamné jeudi 12 août à un an de prison, dont huit mois ferme, par le tribunal de Tamanrasset (sud de l’Algérie), a annoncé le quotidien francophone « Liberté », pour lequel il travaille.
«Le correspondant de “Liberté” à Tamanrasset a été condamné à une année de prison dont huit mois ferme et quatre mois avec sursis […]. Rabah Karèche passera encore quatre autres mois en prison », précise « Liberté » sur son site.
Condamné pour « diffusion de fausses informations »
Le journaliste était poursuivi notamment pour « diffusion volontaire de fausses informations susceptibles d’attenter à l’ordre public ». Il lui était également reproché la « création d’un compte électronique consacré à la diffusion d’informations susceptibles de provoquer la ségrégation et la haine dans la société » et d’avoir porté « atteinte à la sûreté et l’unité nationale ».
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Le 5 août, le parquet avait requis une peine de trois ans de prison ferme et une forte amende contre lui. Rabah Karèche avait été inculpé et écroué le 19 avril, après avoir publié le compte rendu d’un mouvement de protestation des Touaregs, minorité berbère locale.
Professionnel expérimenté et respecté, établi de longue date à Tamanrasset, il avait rapporté que les habitants historiques de cette région dénonçaient « l’expropriation de leurs terres » lors d’un nouveau découpage territorial.
Les Touaregs de l’extrême sud de l’Algérie dénoncent régulièrement leur marginalisation économique et sociale au sein d’un Etat très centralisé.
Un journaliste « pyromane » pour le pouvoir algérien
La détention de Rabah Karèche a suscité l’indignation de ses collègues en Algérie et à l’étranger, et la colère des avocats après que le président algérien Abdelmadjid Tebboune a qualifié le journaliste de « pyromane », dans un entretien à l’hebdomadaire français « le Point ».
Ses avocats avaient dénoncé « une violation de la présomption d’innocence » et une « tentative d’influencer la justice ». Lors des plaidoiries, la défense avait réclamé l’abandon de toutes les poursuites et la relaxe du journaliste.
Une réforme du code pénal adoptée l’année dernière criminalise désormais la diffusion de «fausses informations » portant « atteinte à l’ordre public ».
Leurs auteurs sont passibles d’un à trois ans de prison, voire le double en cas de récidive, selon ce nouveau texte critiqué par les défenseurs de la liberté de la presse.
L’OBS / AFP
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Médias et sécurité au Burkina Faso :
« 90% des meurtres des journalistes sont restés impunis »
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La Fondation des médias pour l’Afrique de l’Ouest, en collaboration avec le Centre national de presse Norbert Zongo (CNP-NZ), a organisé un forum sur l’amélioration de la sécurité des journalistes au Burkina Faso, lundi 30 août 2021, à Ouagadougou.
Dans un contexte marqué par l’insécurité, les journalistes sont souvent pris à partie. Ils sont entre le marteau et l’enclume. D’un côté, des forces de l’ordre qui leur reprochent de « faire l’apologie du terrorisme » à travers leurs informations ; d’autre part, des terroristes qui les accusent de les discréditer aux yeux de la population. « Médias et sécurité », c’est sous ce thème que la Fondation des médias pour l’Afrique de l’Ouest, en collaboration avec le Centre national de presse Norbert Zongo (CNP-NZ), a organisé un forum sur l’amélioration de la sécurité des journalistes au Burkina Faso.
Selon le président du pilotage du CNP-NZ, Boureima Ouédraogo, ce forum vise à mettre en évidence les problèmes de sécurité des journalistes face aux menaces terroristes et aux lois répressives au Burkina Faso. Il s’agit aussi de sensibiliser les parties prenantes à la sécurité et à la protection des journalistes tout en améliorant leur coopération.
Ainsi, trois communications ont été au menu de ce forum. Pour montrer à quel point le duo « médias et sécurité » est complexe, le journaliste Hyacinthe Sanou et le commandant Hervé Yé, de la communication de la gendarmerie nationale, ont fait une présentation conjointe sur « Comment le journaliste doit-il se protéger sur le terrain de collecte de l’information ? »
Pour le journaliste, il faut penser à sa propre sécurité avant de donner l’information. Quant au commandant, toujours dans le même sens, il a ajouté que les médias doivent dire aux populations civiles qu’elles ne doivent pas rester indifférentes dans ce contexte.
298 civils tués en moins de trois mois
L’enseignant-chercheur Dr Lassané Yaméogo s’est entretenu avec les hommes de médias sur le thème :
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« Menaces contre les journaliste ». Il a recensé huit types de menaces et violence contre les journalistes. Il y a entre autres l’assassinat, les menaces de mort, le cambriolage et l’insécurité économique.
Le chercheur a partagé des témoignages des journalistes qui sont pris à partie par des terroristes dans l’exercice de leur fonction et la précarité dans laquelle vivent certains hommes de médias. Citant une étude de l’UNESCO en 2019, Dr Lassané Yaméogo a indiqué que 90% des meurtres des journalistes sont restés impunis, avec une moyenne de 58 morts par an dans le monde.
« Médias et contexte sécuritaire : ce qu’il faut savoir de la situation de sécurité et comment se comporter ? » C’est sous ce thème que l’expert en sécurité Mahamoudou Sawadogo a ouvert le bal des communications. Il a affirmé, des statistiques à l’appui, que le Burkina Faso est en train de « surplomber le Mali et Niger » qui connaissent les attaques terroristes depuis dix ans. Alors que le Pays des hommes intègres n’est qu’à sa sixième année.
Entre le 1er janvier et 31 mars 2021, le Burkina compte 86 civils tués dans 105 incidents et entre 1er avril et le 14 juin, ce sont 298 civils qui sont tués dans 115 incidents, a-t-il énuméré.
A chacune des présentations, des conseils ont été prodigués aux hommes de médias et des recommandations ont été formulées afin d’adopter une stratégie visant à améliorer la sécurité et la sûreté des journalistes au Burkina Faso.
Plus tôt, les ministres de la Communication et de la Sécurité ont présidé la cérémonie d’ouverture. Les deux membres du gouvernement ont salué cette initiative du CNP-NZ.
Lefaso.ne
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RDC : les journalistes rendent hommage
à leurs confrères assassinés
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Dans la ville de Goma, à l'Est de la République démocratique du Congo, des journalistes se sont réunis vendredi soir pour rendre hommage à leurs confrères assassinés ces quatre derniers mois au Nord-Kivu et en Ituri.
À travers la campagne “Une bougie pour la liberté de la presse au Nord-Kivu” lancée mardi, ils ont réclamé une presse libre et indépendante.
"Nous nous sommes dits que nous devons nous lever pour demander la sécurité pour les journalistes", explique Rosalie Zawadi, la présidente de l'Union nationale de la Presse (UNPC). "Ce soir, nous allumons tous une bougie dans toutes les villes, tous les territoires de la province pour la liberté de la presse"
"Nous voulons que la communauté internationale et nationale puisse hausser le ton", continue Saint Janvier Zihalirwa, un journaliste de Goma.
"La presse veut avoir cette lumière partout pour que l'information puisse circuler sans
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intimidations sans limites, en province du Nord-Kivu, partout en RDC, en Afrique et dans le monde".
L'organisation Journaliste en danger (JD) s'inquiète des poursuites et des tueries des journalistes et demande des enquêtes sur les assassinats, alors que l'État de siège est décrété dans les régions.
"C'est déplorable que l'État de siège qui est en train de matérialiser progressivement puisse malheureusement donner aussi l'opportunité d'agir à quelques détracteurs de la liberté de la presse", détaille Tuver Hundi, le président de l'organisation au Nord-Kivu. "Nous sommes inquiets et nous avons demandé que des enquêtes sérieuses soient menées durant cette période d'État de siège. "
Dans la journée de vendredi, une délégation de l'Union nationale de la Presse du Congo a rencontré le gouverneur militaire du Nord-Kivu qui prône lui aussi plus d'ouverture et de collaboration avec la presse.
Les commandants des opérations militaires se sont également engagés à tout faire pour que la presse puisse travailler librement.
Africanews
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Le Mexique va protéger les journalistes menacés par les cartels
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La chaîne Milenio et la présentatrice Azucena Uresti ont été menacées dans une vidéo par le cartel de Jalisco. Le gouvernement mexicain a promis « des mesures appropriées ».
Le Mexique est considéré comme l’un des pays les plus dangereux pour la presse. Son gouvernement a décidé de se saisir du sujet. Il a notamment annoncé, lundi 9 août, des mesures de protection pour une journaliste et une chaîne de télévision menacées dans une vidéo par un groupe armé se réclamant d’un des plus puissants cartels de la drogue.
« Le gouvernement prendra les mesures appropriées pour protéger des journalistes et des médias qui sont sous le coup d’une menace, a déclaré sur Twitter Jesus Ramirez, porte-parole du président mexicain, Andrés Manuel Lopez Obrador. Les libertés démocratiques doivent être garanties, ainsi que le droit à l’information. »
Dans un enregistrement diffusé sur les réseaux sociaux, un homme, qui se présente comme Rubén Oseguera, dirigeant du cartel de Jalisco Nouvelle Génération (CJNG), l’une des organisations de trafic de drogue les plus puissantes du Mexique, profère des menaces contre la chaîne de télévision Milenio et la présentatrice Azucena Uresti.
Entouré de plusieurs hommes cagoulés et munis d’armes puissantes, l’homme exige que la couverture du conflit avec d’autres groupes dans l’Etat occidental du Michoacán soit « équitable ».
Des meurtres de journalistes impunis
La journaliste ne s’est pas exprimée, mais les organisations de défense de la liberté de la presse ont condamné l’incident et demandé la protection des autorités.
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« Cette pratique répétée consistant à menacer publiquement les médias et les journalistes sans aucune honte, sans aucune crainte, est grave, car elle signifie que ces groupes se renforcent face à la passivité de l’Etat », a mis en garde Balbina Flores, représentante au Mexique de Reporters sans frontières (RSF). Elle a exhorté le gouvernement à assurer la sécurité des reporters pris pour cible par des groupes criminels, ajoutant que les correspondants dans les zones de conflit étaient les plus vulnérables.
De son côté, le journaliste Héctor de Mauleon, qui enquête sur le trafic de drogue, a déclaré sur Twitter que cette menace était « très inquiétante » et qu’elle « ne [pouvait] être passée sous silence ».
Entre 2000 et 2020, 135 journalistes ont été tués au Mexique, selon les chiffres de la Commission interaméricaine des droits de l'Homme. Cette année, trois journalistes ont été assassinés.
Le dernier, Ricardo López, qui avait fait état de menaces dans l’Etat de Sonora (nord du pays), a été tué le 22 juillet. Plus de 90 % des meurtres de reporters dans le pays restent impunis, dénoncent les organisations de défense de la liberté d’expression.
Le Monde avec AFP
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Afghanistan : premières pressions
des talibans sur les médias
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Un présentateur est apparu en fin de semaine dernière à la télévision afghane entouré d'hommes armés, encourageant les téléspectateurs à «coopérer» avec les talibans. Quelques jours plus tôt, une femme journaliste déclarait être interdite d'accès à la chaîne publique.
L'image est glaçante. Dimanche 29 août à la télévision afghane, un présentateur TV est apparu entouré de soldats talibans, l'arme pointée sur lui. Lisant un communiqué des insurgés islamistes tour à tour en langues locales dari et pashto, le journaliste recommande au public de «coopérer» avec les talibans, et leur fait savoir qu'ils «ne doivent pas avoir peur», avant de procéder à une interview de l'un des soldats présents pour terminer l'émission.
Selon Kian Sharifi, journaliste de la BBC, l'épisode a eu lieu dans les locaux d'une chaîne privée, diffusant un programme de débat politique, «Paraz». La vidéo, qui a largement circulé sur Twitter, n'est pas le premier signal menaçant pour la presse afghane.
Une semaine auparavant, une femme journaliste, Shabnam Dawran, racontait elle-même dans une vidéo s'être vue interdire l'accès aux locaux de la chaîne de télévision publique RTA, où elle
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travaillait depuis six ans, alors que ses collègues masculins, eux, continuaient d'exercer leurs fonctions. «Alors que je portais le hijab et présentais une carte d'identité valide, les talibans m'ont dit : le régime a changé, rentre chez toi», racontait-elle, arborant, bien en évidence, son badge de journaliste. «Si le monde m'entend, s'il vous plaît, aidez-nous, car nos vies sont en danger», plaidait-elle avec insistance.
Ces deux vidéos contrastent étrangement avec les annonces officielles des talibans, qui promettaient, dès leur prise de pouvoir, de respecter les droits des femmes, y compris l'accès à toutes les professions.
Le 17 août, deux jours après la prise de Kaboul, le porte-parole des Talibans Zabihullah Mujahid faisait une promesse orale, de manière inédite, à l'organisation Reporters sans frontières (RSF) sur le sujet. Il s'engageait notamment à ce qu'«aucune menace ou représailles ne soit perpétrée à l'encontre des journalistes».
«Nous respecterons la liberté de la presse parce que l'information sera utile à la société et, en même temps, pourra permettre de corriger les erreurs des dirigeants. Via cette déclaration à RSF, nous déclarons au monde que nous reconnaissons l'importance de la place des médias», avait ainsi déclaré le porte-parole, laissant l'organisation très sceptique : «Comment les croire ?», avait alors réagi RSF.
Le Figaro
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France : 200 photographes concernés
par la commande publique de l’Etat
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Le projet, doté de 5,5 millions d’euros, concernera des photojournalistes ou des photographes documentaires qui seront chargés de faire une « radioscopie de la France à l’aube des années 2020 ».
La grande commande publique promise pour aider les photographes se précise. La ministre de la culture, Roselyne Bachelot, l'avait annoncé le 5 mai, lors des Etats généraux de la photographie, et dévoilé un montant conséquent de 5,5 millions d’euros sur deux ans. Elle en a précisé les contours, lundi 30 août, alors que se lançait le festival de photojournalisme Visa pour l'image, à Perpignan.
Ce projet, initié par Marion Hislen, ancienne déléguée à la photographie au sein de la direction générale de la création artistique du ministère, vise à aider les photojournalistes et les photographes documentaires touchés depuis plusieurs années par les difficultés de la presse et frappés de plein fouet par la crise sanitaire.
Cette commande, sur le thème « Radioscopie de la France à l’aube des années 2020, pendant et après la crise sanitaire », s’étendra sur deux ans, au rythme d’une commande par an à destination de 100 photographes, diplômés depuis 2018 ou pouvant justifier d’une collaboration avec une publication de presse dans les quatre dernières années. Un premier appel à candidatures sera lancé à l’automne 2021 et un second au premier trimestre 2022.
22 000 euros pour chaque photographe
C’est la Bibliothèque nationale de France (BNF) qui pilotera le projet. Chaque photographe sélectionné bénéficiera d’une enveloppe globale de 22 000 euros,
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ce qui permettra de faire participer 200 photographes sur deux ans. A l’issue de cette commande, la BNF, qui intégrera les œuvres à ses collections, organisera une exposition rétrospective dans ses locaux, publiera un livre et mettra en place des opérations de valorisation sur l’ensemble du territoire.
Ce dispositif s’inscrit dans le cadre du plan de filière « presse » voulu par le président de la République. « Nous serons aux côtés des secteurs qui sont en difficulté, mais les choses sont très différentes selon les secteurs, donc on va faire du sur-mesure », a déclaré la ministre, lundi, sur France Info.
Avec ce projet largement doté, le ministère de la culture évoque en filigrane les grandes commandes publiques du passé, à commencer par la Mission héliographique qui, en 1851, chargeait cinq photographes d’immortaliser le patrimoine national, et la Mission de la délégation interministérielle à l'aménagement du territoire et à l'attractivité régionale en 1984, qui a concerné 28 photographes concentrés sur les changements du paysage français. On ignore, pour le moment, comment seront sélectionnés les dossiers de candidature.
Cette commande s’ajoute aux bourses attribuées par le Centre national des arts plastiques aux photographes documentaires, qui ont récompensé 53 lauréats en 2021, pour des montants allant de 5 000 à 15 000 euros.
Le Monde
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Côte d’Ivoire : prison avec sursis pour l'animateur Yves de Mbella après l’émission consacrée au viol sur NCI
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Mercredi 1er septembre, Yves de Mbella a été condamné à douze mois de prison avec sursis pour apologie du viol. Présentateur vedette volontiers provocateur, il est dans la tourmente depuis qu’il a organisé la reconstitution d’une agression sexuelle à la télévision.
Sa condamnation va-t-elle atténuer le scandale dans lequel Yves de Mbella est plongé ? Mercredi 1er septembre, l’animateur vedette a écopé de douze mois de prison avec sursis « pour apologie du viol », assortis d’une amende de deux millions de francs CFA (environ 3 000 euros) et d’une interdiction de quitter Abidjan… Une peine exceptionnelle, miroir de l’ampleur de l’indignation qu’a suscitée la diffusion, lundi 30 août, de l'émission La télé d'ici vacances. Le « violeur repenti », qui mimait une agression sexuelle lors de cette émission de la Nouvelle chaîne ivoirienne (NCI), a quant a lui été condamné à deux ans de prison ferme.
L’émission a suscité une avalanche de réactions indignées en Côte d’Ivoire. En effet, on a assisté à une simulation de viol sur un mannequin. Jeune Afrique décrit la scène : «"Tu attaques par devant ou par derrière ? Montre-nous comment tu fais", dit l’animateur. L’invité monte alors sur l’estrade et détaille méticuleusement comment il procède pour étrangler sa victime, lui toucher les parties intimes, la faire tomber, l’immobiliser et la violer. Le tout sous quelques rires à peine étouffés et des relances de Yves de Mbella, glaçantes : "Tu agis seul ou avec quelqu’un ? Comment les choisis-tu ? Minces ou avec des fesses ?"».
Indignation et plates excuses
Les réactions n’ont pas tardé… «Une plainte a été déposée par la Ligue
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ivoirienne des Droits de la femme, relate L’Intelligent d'Abidjan. La Haute autorité de la communication audiovisuelle a suspendu Yves de Mbella pour 30 jours, la chaîne NCI et le concerné ont présenté des excuses publiques. (…) "Je suis sincèrement désolé d'avoir choqué en voulant sensibiliser. J’ai fauté ! Je demande pardon", a notamment déclaré l’animateur.»
Le site Connection Ivoirienne a publié une tribune intitulée « le visage de la honte : inviter un violeur sorti des geôles pour venir démontrer ses prouesses comme un champion avec un mannequin sur un plateau de télévision est carrément ubuesque, puant, dégradant, humiliant et criminel ».
Tout est bon pour faire le buzz…
Réactions indignées également dans la presse de la sous-région : «Yves de Mbella a poussé le bouchon trop loin, s’exclame le site WakatSéra. Que vont ressentir toutes ces personnes qui ont été violées et en gardent encore des séquelles que le temps, malgré sa force érosive, n’arrive pas à effacer ? (…)
En tout cas, le traitement de l’information est une valeur cardinale, pointe encore WakatSéra, surtout quand on s’adresse à un public sur un sujet aussi déshumanisant que le viol. Tous les sujets ne sont pas bons pour le buzz».
«On est à l’heure des réseaux sociaux, de la recherche effrénée du buzz, de "l’infocalypse", et immanquablement, on tombe dans "l’infobêtise", renchérit Aujourd'hui à Ouagadougou. Si une télé, sous couvert de vouloir faire monter son audience, se pique de diffuser des émissions rabaissant la femme à un objet, il faut sévir.
Ce genre de comportement n’honore nullement la profession. Souvent, la presse est envahie par ceux qu’on appelle "animateurs", lesquels se prennent vite pour des supers journalistes, gagnés par le vedettariat et… l’ignominie. (…) N’oublions pas l’éthique et la déontologie, restons attachés aux fondamentaux de l’information.»
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LA VIE DE L’UPF
Nouvelle section de l'UPF en Italie
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Le 31 août, lors d’une réunion en visioconférence avec la participation de la Secrétaire générale internationale Zara Nazarian, un groupe de journalistes italiens a décidé de créer la « Section Italie » de l’UPF.
Légalement enregistrée à Rome, celle-ci sera représentée aux prochaines Assises internationales de l’UPF, en Tunisie. L’initiative de la création de l’Association a été prise par deux journalistes italiens, membres de l’ Ordine nazionale dei giornalisti-Elenco professionisti. L’un d’eux, Alberto Toscano, est un vieux membre de l’UPF, tandis que l’autre – Maddalena Tulanti, du quotidien milanais Il Corriere della Sera – va nous rejoindre à cette occasion.
Parmi les membres fondateurs de la Section Italie, des journalistes hautement représentatifs, comme Alberto Sinigaglia du quotidien tourinois La Stampa, président de l’Ordre des journalistes
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du Piémont, et Luciano Ceschia, qui a été directeur du quotidien Il Piccolo de Trieste et longtemps président de la FNSI (Federazione nazionale della stampa italiana, le syndicat unitaire des journalistes de la Péninsule).
Le statut de la nouvelle Association italienne, affiliée à l’UPF, considère la francophonie comme « un important instrument de travail, de dialogue et de collaboration professionnelle au delà de toute frontière » en rappelant que français et l’italien sont des langues sœurs et aussi un « instrument naturel » de la communication internationale.
Après avoir manifesté la volonté de « participer activement aux initiatives de l’UPF internationale », la nouvelle section italienne a inscrit dans ses Statuts la considération suivante : « UPF Italie prend acte du contexte historique spécifique de la région italienne de la Vallée d’Aoste, où la francophonie a une signification tout à fait particulière et où une section de l’UPF existe depuis longtemps, sous la dénomination “Union des journalistes et de la presse de langue française – Section de la Vallée d’Aoste (UIJPLF) ».
Nous avons tous le même but : renforcer l’UPF en affirmant ses valeurs et donc en s’engageant pour la liberté et la dignité de l’information partout dans le monde.
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UPF-Moldavie : Mise en conformité
des statuts avec l'international
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L’UPF Moldavie a tenu son assemblée générale le 16 juin dernier. A l’ordre du jour: changement des statuts et élection du nouveau bureau dirigeant.
Longtemps avant l’AG, tous les membres de la section ont reçu les propositions concernant les changements des statuts en vue de la procédure de réenregistrement administratif de la section. Plusieurs changements sont acceptés, mais l’AG demande de les soumettre à un juriste pour vérification.
En début de séance, la présidente de l’UPF Moldavie, Viorica Zaharia, a présenté le rapport d’activités «en temps de pandémie» pour 2019 et 2020.
En premier lieu elle a souligné le dynamisme de l’équipe actuelle qui a organisé le concours d’essais «Le coing d’or», mis en place la conférence sur le thème «Déontologie et indépendance: quelles évolutions du métier de journaliste?» avec la participation du journaliste français Olivier Piot, Fondateur Médias & Démocratie, et maintenu la page internet du «Courrier de Moldavie».
Aneta Gonta, la vice-présidente a, pour sa part, souligné la collaboration établie avec
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l’Ambassade de France en Moldavie, ainsi que les nouvelles relations avec le bureau régional de l’OIF à Bucarest et la Délégation Wallonie-Bruxelles.
Le Comité est félicité pour l’excellent travail effectué dans les difficiles conditions de pandémie mondiale Covid -19.
L’Assemblé générale a, par la suite, élu les membres du bureau en reconduisant, pour pour un nouveau mandat, la présidente Viorica Zaharia, la vice-présidente Aneta Gonta, la trésorière Margareta Stroot et la secrétaire générale Silvia Grossu.
Rappel: la section moldave de l’UPF a été créée en 1997 et elle compte aujourd’hui une trentaine membres actifs. Le comité doit s’occuper en priorité de l’enregistrement des nouveaux statuts acceptés par les membres présents pour être en conformité avec les changements intervenus dans les statuts de l’UPF, ainsi que pour respecter la loi du pays.
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UPF-Tunisie : une rentrée riche
en évènements
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Après une période de troubles en Tunisie à cause de la crise sanitaire et des changements politiques dans le pays qui est actuellement en période d’exception, les préparatifs pour les prochaines Assisses ont repris, suivant le rythme de celles du Sommet de la Francophonie, lesquelles continuent normalement.
Dans le cadre de ces préparatifs et de la relance du projet des clubs de la presse francophone, l’UPF-Tunisie va inaugurer un nouveau club au collège de Ksibet El Mediouni à Monastir.
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Ce club qui s’ajoutera aux cinq autres, commencera son activité dès la rentrée.
Pour cette rentrée, la reprise du projet s’accompagnera du lancement d’un concours d’écriture pour les participants aux clubs sur un sujet relatif à la Francophonie. Les résultats de ce concours seront annoncés lors des prochaines Assises, en novembre. Une cérémonie de remise des prix sera organisée à l’occasion.
Un évènement d’envergure est prévu aussi avec notre partenaire dans ce projet, l’Institut Français de Tunisie (IFT), fin du mois d’octobre. Il portera sur la présentation des clubs et de leurs productions en présence des directeurs des collèges, des animateurs, des professeurs de Français et de quelques élèves.
L’évènement est baptisé « Reporter de demain » et sera diffusé sur TV5 MONDE.
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Chronique de Pierre Ganz :
Témoigner ou intervenir ?
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Jusqu’à quand ne pas participer à l’événement que l’on couvre ? Tous les reporters se sont posés la question. Deux séquences télévisées l’ont rappelé cet été.
Le 15 juillet dernier en Belgique, dans la région de Liège frappée par des inondations, une journaliste de la RTBF, Anne-Catherine Croufer n’a pas hésité longtemps lorsqu’on lui a signalé un homme handicapé et sa compagne isolés chez eux par la montée des eaux. Comme personne n’intervenait, et faute de trouver une embarcation, elle a utilisé une planche de surf pour les évacuer.
«Parce qu’à un moment, en tant que journaliste, tu ne peux pas te contenter de simplement relater les faits » ont applaudi certains de ses collègues, quand d’autres s’interrogeaient sur le fait que le geste de la journaliste ait été filmé et diffusé. Anne-Catherine Croufer a expliqué qu’elle savait comment intervenir, ayant suivi une formation de sauvetage. Et qu’elle s’est jetée à l’eau sans se rendre compte que son micro HF était ouvert et que son caméraman filmait la scène.
Susanna Ohlen journaliste à RTL Allemagne avait peut-être cet épisode en tête quelques jours plus tard. Le 22 juillet, elle est en reportage à Bad Münstereifel, une des villes frappées par les inondations qui ont fait 165 morts dans l’ouest de l’Allemagne. Son direct à l’antenne donne l’image d’une personne impliquée totalement dans l’évènement dramatique, équipée de gants de chantier, une pelle à la main, des traces de boue sur les vêtements. Sur le site de la chaine la séquence est titrée fièrement « La présentatrice de RTL Susanna Ohlen donne un coup de main à Bad Münstereifel ».
Las, un habitant observait par sa fenêtre l’équipe de reporters de RTL Allemagne. Il a filmé avec son téléphone la jeune femme se préparant à intervenir en direct : avant de se présenter devant la caméra, elle se baisse vers le sol et ramasse de la boue dont elle macule ses vêtements.
La séquence a fait le tour d’internet en quelques heures et la jeune femme a été licenciée pour faute professionnelle.
«J’avais honte de me tenir devant la caméra, devant les autres travailleurs humanitaires, ce matin-là, dans un haut propre» s’est-elle justifiée sur Twitter en
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précisant « avoir déjà aidé à titre privé dans la région les jours précédents ». Quoiqu’il en soit, on est loin de la spontanéité de sa collègue belge, et clairement dans la mise en scène. Comme si les propos de la journaliste n’étaient pas assez pertinents, comme si les images des rues dévastées n’étaient pas assez éloquentes, et qu’il fallait ajouter des éléments pour crédibiliser le récit. Comme si, surtout, témoigner n’avait de sens que si on s’impliquait.
Or le rôle du journaliste est de rendre compte, pas d’intervenir. Déjà, sa seule présence peut influer sur le cours des événements - on a noté par exemple que des réquisitoires en flagrant délit variaient selon que le banc de la presse au tribunal était occupé ou pas.
Témoin et rien que témoin, il faut a priori se garder d’agir volontairement sur l’événement. Le correspondant de guerre est en première ligne, mais il n’est pas armé et ne prend pas part aux combats. Le chroniqueur politique n’applaudit pas - ou ne siffle pas - l’orateur en meeting. Le fait-diversier enquête pour établir les faits, il n’arrête pas le suspect. Le reporter couvre une manifestation sans y participer - ce que ne comprennent pas certains « journalistes citoyens » qui alternent slogans revendicatifs hurlés dans la rue et récits en direct sur les réseaux sociaux.
Cette distance, ce point de vue revendiqué de pur observateur, de simple témoin, est la règle de tous les jours. Elle est la condition d’une information où le messager ne prend pas le pas sur le message. L’intérêt du journalisme est de montrer la réalité aux gens, pas les faits et gestes du reporter.
Cela autorise-t-il cependant, par exemple, à se contenter de filmer quelqu’un en train de se noyer (comme on a vu des touristes le faire à Venise il y a quelques années) ? Non, évidemment. La solidarité entre individus est ce qui fait humanité.
Il est des moments où intervenir efficacement est plus urgent que témoigner, sans même invoquer la notion d’assistance à personne à danger qui s’impose à tout citoyen. Ce n’est pas « en tant que journaliste » qu’à un moment on ne peut plus « se contenter de simplement relater les faits », mais en tant qu’être humain.
Pierre Ganz
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Chronique de Jean-Claude Allanic :
« Comment qu’ils causent »
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C’est la dernière (mauvaise) blague belge. Il n’y aura plus de journées du patrimoine à Bruxelles – le mot patrimoine, se référant à nos mâles ancêtres, étant jugé trop sexiste. Les édiles ont trouvé la nouvelle appellation politiquement correcte : « Heritage days » !
A quand un rapport d’experts sur le dérèglement linguistique ? Notre planète francophone brûle et nos élites regardent ailleurs.
Prenons quelques exemples qui ont marqué cet été pourri.
Ainsi, à propos de l’offensive du variant delta de LA covid (féminin, dit l’académie française ; masculin, dit le dictionnaire Robert).
Faute d’avoir suffisamment de vaccins ou de vouloir imposer une vaccination obligatoire, on a inventé une sorte de carnet de vaccination facultative auquel il a fallu trouver un nom : «Passe sanitaire». C’était simple, c’était clair, c’était en bon français. Donc trop simple, trop clair et trop français pour la plupart des chaînes de télévision qui ont préféré écrire sur leurs écrans «pass sanitaire». Pourquoi utiliser un mot français quand il en existe un nettement plus court et plus élaboré en anglais ? Les journalistes de télévision seraient-ils plus bêtes, plus snobs ou plus incultes que leurs confrères de la presse écrite qui, comme «Le Monde», «Le Figaro» et beaucoup d’autres écrivent «passe» … comme on écrit «passe» depuis toujours. N’y a-t-il personne dans les rédactions télévisées, un rédacteur en chef, une société de journalistes, un médiateur, un comité d’hygiène linguistique, pour défendre la liberté de s’exprimer en français ?
Dans le genre français jargonné, j’ai relevé sur le site de France 3, Île de France, ce titre : «Une élève refusée de Sciences Po Paris». La demoiselle en question avait été recalée lors d’un entretien d’inscription «en distanciel». Contestant la décision du jury, elle a déposé ce recours par écrit : «Je m’engage à donner le dernier mot à ma performance orale dans mon évaluation et non à un imprévu discriminant».
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C’est beau comme du Proust. Elle devrait être admise directement à l’ENA.
Dans le genre «qui cause bien le français» , j’ai bien aimé aussi cette vibrante déclaration d’un médaillé d’or commentant sa victoire (en aviron) aux JO de 2020, c’est à dire de 2021 (faut suivre) : «C’était pas beau, mais on balance dix patates dans l’espace». Expliquez et commenter. Pourquoi l’auteur fait-il allusion à Thomas Pesquet. Pensez-vous qu’il était dans son état normal (pas Pesquet mais l’auteur) ? Vous avez deux heures.
Pour éclairer notre lanterne, j’ai demandé une traduction à un confrère sportif expert en langues des stades. Voici donc la déclaration de notre champion olympique en version sous-titrée en français : «Les derniers mètres ont été durs mais on a donné tout ce qu’on pouvait dans la dernière ligne droite». Il suffisait de le dire.
Par parenthèses et à propos d’examen, on ne se félicitera jamais assez des extraordinaires performances des valeureux candidats au baccalauréat, toujours plus nombreux à réussir. Ceci explique-t-il cela ?
Il fut un temps où il ne fallait pas désespérer Billancourt. De nos jours, on désespérerait plutôt de la Sorbonne et de la rue d’Ulm.
Le numéro de juin de la revue «Cités» (éditions PUF) est consacré à «la langue sous contrôle». Entre langage inclusif et jargon à la sauce «woke», le français se noie dans une bouillie idéologique et risque de devenir la langue d’une inculture généralisée.
La revue rappelle cette fable d’Ésope. Son maître Xanthos lui ayant demandé d’acheter ce qu’il y a de meilleur au marché, Ésope avait rapporté une langue, symbole du «lien de la vie civile, clé des sciences, organe de la vérité et de la raison». Dans l’épisode suivant de la même saison, comme on dit à la télévision, Xanthos réclame ce qu’il y a de plus mauvais. Et Ésope revient encore avec une langue, «mère de tous les débats, nourrice des procès, et source des divisions et des guerres».
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Médias :
Axel Springer rachète Politico
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Le groupe de médias allemand Axel Springer a annoncé l'achat du site d'informations américain Politico. Axel Springer exploitait déjà à parts égales avec le média américain Politico Europe, qui explore les arcanes de l'Union européenne. Le groupe allemand possèdera donc désormais la totalité des parts de Politico Europe.
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Près du Havre
Radio Dakar fait mouche
Les frères Alioun et Omar Sène animent leur web radio depuis le village de Caucriauville. Et ça marche ! Ils disent enregistrer plus d’un million de connexions par mois. « Avec le temps, la diaspora s’est approprié la radio »
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Données personnelle
Forte amende pour WhatsApp
225 millions d'euros. C'est une amende record que se voit infliger l'application de messagerie écrite et vidéo cryptée WhatsApp de la part de l'autorité irlandaise de protection des données (DPC). Cet organisme national de régulation estime que l'application a enfreint la réglementation européenne en matière de protection des données personnelles.
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Politico, fondé en 2007, emploie environ 500 journalistes.
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« 7j/7, 24h/24, 65 % de musique
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C'est la deuxième plus grosse amende imposée à un acteur du numérique en Europe
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