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EDITORIAL
Aux
circonstances exceptionnelles, réaction exceptionnelle...
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Le mois de mai est toujours particulier pour l’ensemble de notre
profession, car c’est le 3 mai que nous célébrons la Journée mondiale
de la Liberté de la presse.
Placée cette année sous le thème de Journalisme sans crainte
ni complaisance, cette journée s’est déroulée dans le
contexte exceptionnel de COVID-19. C’est à ce titre que le secrétaire
général de l’ONU, M. Antonio Guterres, dans un message, a placé cette
journée sous le sceau de la lutte contre la désinformation, les
infox, au sujet du Covid-19. « La propagation de la pandémie du Covid-19 en
a fait naître une nouvelle, celle de la désinformation, où de
dangereux conseils de santé côtoient les théories conspirationnistes
les plus folles. Le remède, c’est la presse : des informations et des
analyses vérifiées, scientifiques et fondées sur des
faits », a-t-il écrit.
La lutte contre les fausses informations a toujours été au cœur de
nos préoccupations, et l’UPF avait fait preuve à de nombreuses
reprises de son attachement à un journalisme de qualité. Mais cette
lutte va bien au-delà de l’atteinte à la vérité de l’information.
Plus dangereux encore, c’est quand une atteinte est portée à la
liberté de parole et, comme conséquence, la liberté tout court.
C’est le cas de notre confrère Khaled Drareni, le représentant de
l’Union internationale de la Presse francophone en Algérie qui,
arrêté au mois de mars, se trouve actuellement sous les verrous dans
la prison de Kolea, à Tipaza.
La seule faute de Khaled Drareni, c’est d’avoir été fidèle à son
engagement de journaliste et d’avoir couvert les événements, en
l’occurrence les manifestations du Hirak, d’une manière
professionnelle et objective, en évitant les fausses informations et
en évoquant les critiques par rapport à la manière dont les autorités
de son pays ont traité les revendications populaires.
Aujourd’hui, en ce mois de célébration mondiale de la Journée de la
Liberté de la presse, nous avons décidé d’envoyer ce message commun
afin de souligner de manière symbolique que l’UPF porte haut la voix
de la détermination dans la défense des fondamentaux de notre
profession et d’unité contre les abus et les exactions encore trop
souvent pratiqués contre les journalistes.
Le président de l’UPF internationale Madiambal Diagne,
la secrétaire générale internationale Zara Nazarian, les membres du
bureau de l’UPF internationale, les présidents de sections
nationales, les milliers de membres de l’Union dans le monde entier
lancent un appel solennel aux autorités algériennes et
personnellement à Son Excellence Abdelmadjid Tebboune, président de
la République algérienne démocratique et populaire, pour une
libération immédiate et sans condition de Khaled Drareni !
Madiambal
DIAGNE, Président international
Zara
NAZARIAN, Secrétaire générale internationale
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Journée mondiale de la Liberté
de la presse :
Quand le coronavirus infecte la liberté de la
presse. Dossier spécial
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Obstructions et intimidations. Journalistes menacés,
parfois arrêtés et médias muselés. Réductions de salaire, pertes de
revenus, de primes ou suppressions d’emploi. En cette journée
internationale de la liberté de la presse, le constat est
clair : la pandémie du Covid-19 touche aussi la presse du monde
entier. Certes, les journalistes sont moins exposés que ne peuvent
l’être les infirmiers et médecins mais ils sont aussi touchés d’une
nette détérioration de leurs conditions de travail.
Enquête
pour plus de 1300 journalistes
Interrogés en pleine crise du Covid-19, 1308 journalistes issus de 77
pays ont répondu à la nouvelle enquête de la Fédération
internationale des journalistes (FIJ), première organisation mondiale
de la profession. Et ses conclusions sont plutôt inquiétantes.
Selon cette nouvelle enquête, 75% des répondants ont subi des
restrictions dans leur travail ou ont été confrontés à des
obstructions et à des intimidations lors de reportages sur le
Covid-19. Deux tiers des journalistes salariés et indépendants ont
également été victimes de réductions de salaire, de pertes de revenus
ou de primes, de suppressions d’emploi et ont constaté une
détérioration de leurs conditions de travail.
L’enquête a également révélé qu’à la suite de la pandémie Covid-19,
plus de la moitié des journalistes souffrent de stress et d’anxiété.
Plus d’un quart d’entre eux ne bénéficient pas des équipements
essentiels pour travailler en toute sécurité depuis leur domicile,
tandis qu’un sur quatre n’a pas d’équipement de protection pour
travailler sur le terrain. Enfin, des dizaines de journalistes ont
été arrêtés, poursuivis en justice ou agressés.
Précarité
des journalistes
Interrogés sur l’état de la liberté de la presse dans leur pays, la
grande majorité des journalistes ont déclaré que la situation avait
empiré avec la crise. De même, un grand nombre ont déploré les
conséquences de la pandémie sur la qualité du travail des
journalistes : pertes d’emploi, diminution des heures
supplémentaires et des moyens sont autant d’obstacles à une
couverture adéquate de la pandémie.
Dans de nombreux pays, l’absence de protection sociale et de
conditions de travail décentes décourage aussi ces professionnels.
Une journaliste grecque qui préfère garder l’anonymat témoigne :
"Je
travaille plus, mais je gagne moins d’argent et le propriétaire du
journal pour lequel je travaille nous doit, à moi et à mon collègue,
plus de sept mois de salaire. Et le gouvernement n’apporte aucune
réponse."
Difficulté
pour accéder aux informations
De nombreux journalistes se sont plaints aussi des attaques
croissantes contre la liberté des médias. Près d’un
journaliste sur quatre a déclaré avoir rencontré des difficultés pour
accéder aux informations provenant du gouvernement ou aux sources
officielles. Beaucoup ont déclaré avoir été verbalement attaqués par
des personnalités politiques.
D’autres se sont plaints des
restrictions imposées lors des conférences de presse ou des
difficultés de circuler pendant la crise, et ce malgré leur carte de
presse. Certains ont pointé que la place accordée aux sujets liés au
Covid-19 a conduit à ignorer d’autres questions toutes aussi
importantes. C’est le cas, notamment, au Brésil. Pour cette
journaliste brésilienne : "Le gouvernement fédéral méprise
les journalistes. Il attaque la presse chaque jour à propos des
informations qu’elle publie, nous discrédite et nous humilie".
Pour le Secrétaire général de la FIJ, Anthony Bellanger : "Les résultats de cette nouvelle
enquête mondiale de la FIJ montrent
une fois
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encore que la liberté de la presse est partout en
déclin, que le journalisme subit des coupes claires dangereuses au
moment même où l’accès à l’information et à un journalisme de qualité
est crucial. Le journalisme est un bien public, il mérite le soutien
du citoyen et on doit mettre fin à toute obstruction et à toute
ingérence politique".
La
Turquie et les journalistes
S’il est un pays pointé régulièrement pour le traitement des
journalistes, c’est la Turquie. Cela fait des mois, voire des années,
que certains journalistes sont emprisonnés. Mais d’après Amnesty
International : "la situation déjà dramatique – ce
pays est l’un des plus grands "emprisonneurs" de
journalistes au monde – s’est encore aggravée avec la pandémie de
COVID-19, les journalistes étant pris pour cible sous le couvert de
la lutte contre la désinformation".
Et Amnesty International de citer quelques exemples récents :
"L’ancien
rédacteur en chef de Halk TV, Hakan Aygün, a été placé en détention
préventive le 4 avril en raison de ses publications sur Facebook
et Twitter critiquant le fait que le président Erdoğan communique un
numéro de compte pour des dons destinés à aider à lutter contre la
pandémie".
Aygün n’est pas le seul journaliste à avoir été inquiété :
"Le
présentateur de Fox TV, Fatih Portakal, fait l’objet d’une enquête
pour "insulte au Président" et pour "atteinte délibérée
à la réputation" des banques pour un tweet dans lequel il
comparait l’appel à l’aide de COVID à des taxes supplémentaires
perçues pendant la guerre d’indépendance à la fin de la Première
Guerre mondiale", précise encore l’organisation non
gouvernementale qui rajoute que le 18 mars : "le
rédacteur en chef de SES Kocaeli a été arrêté suite à la publication
d’un article concernant la mort de deux personnes de COVID-19 dans un
hôpital local. Le directeur du journal a été convoqué par les
autorités le lendemain. Tous deux ont été interrogés sur leurs
sources à l’hôpital et tous deux ont subi des pressions pour arrêter
leurs reportages sur la question".
Le 13 avril, une nouvelle loi permettant la libération anticipée
et conditionnelle d’un maximum de 90.000 prisonniers a été présentée
au Parlement. Ces nouvelles mesures n’ont pas permis la libération de
plusieurs catégories de prisonniers, notamment ceux condamnés en
vertu de lois antiterroristes trop larges ou de crimes contre l’État,
ce qui signifie que de nombreux journalistes emprisonnés ne seront
pas libérés.
Censure
et médias fermés
L’ONU dénonce d’ailleurs la répression de l’information et des médias
depuis le début de la crise actuelle. Michelle Bachelet, la
Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’Homme a critiqué les pays
profitant de la crise sanitaire pour arrêter des journalistes et
museler les médias indépendants.
"Une
information crédible, fiable est une ligne de vie pour nous tous",
a-t-elle expliqué, en citant l’organisation International Press
Institute (IPI) selon laquelle 130 cas d’atteinte aux droits de la
presse ont été recensés dans le monde depuis l’apparition de
l’épidémie en Chine, fin 2019. Il s’agit notamment de mesures de
censure, de limitation de l’accès à l’information et de dispositions
légales contre la désinformation jugées excessives.
Près de 40 journalistes ont été arrêtés ou poursuivis pour avoir mis
en cause la gestion de la pandémie par leurs pays ou le bilan
officiel du nombre de cas et de décès, des journalistes ont disparu
et des médias ont été fermés. Par ailleurs, le haut-commissariat
regrette que les déclarations de certains dirigeants "aient
nourri un contexte hostile" à l’égard des
journalistes, mettant en danger leur sécurité et dégradant leurs
conditions de travail. Avec dans son viseur, Donald Trump, le
Président des Etats-Unis.
Source : RTBF
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Covid 19 :
pas de trève pour la censure
de la presse en Algérie
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Les autorités algériennes
viennent de censurer plusieurs médias en ligne, actifs dans la
couverture du Hirak, mouvement populaire anti-régime.
L'Algérie
vient de censurer plusieurs médias en ligne, arguant notamment
de financements étrangers illégaux, un tour de vis qui inquiète les
défenseurs des libertés de la presse et d'expression.
Basé
à Alger, le site d'information en ligne Interlignes, un média
généraliste lancé en 2018, a indiqué le 19 avril au soir être
inaccessible, censuré par les autorités, selon son fondateur et
directeur de publication Bouzid Ichalalene.
Il
s'agit du troisième média algérien à être la cible d'une mesure de
censure par les autorités depuis le 10 avril après deux sites du
groupe Interface Médias : Maghreb Emergent et Radio M, une web radio.
A
plusieurs reprises en 2017 et 2019, un autre site en ligne, TSA (Tout
sur l'Algérie), qui se présente comme le "premier média
francophone algérien sur internet", ne pouvait être
consulté en Algérie. "Le pouvoir veut
pousser les médias sérieux à la fermeture et laisser la médiocrité
régner sur ce noble métier", a réagi le fondateur
d'Interlignes auprès de l'AFP. Son site avait déjà été censuré en
juillet 2019 en raison de sa couverture des marches du Hirak, le
mouvement populaire anti-régime qui a ébranlé le pouvoir pendant plus
d'un an, jusqu'à sa récente auto suspension en raison de la
pandémie de Covid-19, rappelle Interlignes.
"Financements étrangers"
Le
ministre de la Communication et ancien journaliste Ammar Belhimer a
récemment accusé des médias nationaux, dont Radio M, de bénéficier de
financements étrangers, ce qui est interdit par la loi. Ce que
réfutent les médias concernés.
"Le blocage des sites Maghreb Emergent et
Radio M nous ramène à la source du problème des libertés. La
manière utilisée pour faire taire les deux sites, tout comme les
justifications avancées par le gouvernement par la suite, confirment
que ce qui se passe relève de la contradiction fondamentale entre la
logique du pouvoir et l’exigence du changement exprimée par la
société", observe
le journaliste politique Nedjib Belhimer.
Selon Saïd Salhi,
le vice-président de la Ligue algérienne des droits de l'Homme
(LADDH), l'offensive contre les sites en ligne en particulier s'explique
par le fait qu'ils sont "plus
actifs" que les médias traditionnels et qu'ils ne
sont "pas tributaires de la publicité de l'Anep (l'organisme
étatique qui régit la publicité publique, NDLR)". Saïd Salhi souligne que ces médias sont "une presse qui échappe au contrôle de l'Etat
avec ses relais autoritaires".
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Aujourd'hui, ce
dernier veut "reprendre le contrôle d'autant qu'il existe un vide
juridique concernant la presse en ligne", juge-t-il.
"Nouvelle
Algérie"
Pour le quotidien Liberté, la "nouvelle Algérie"
promise par Abdelmadjid Tebboune, élu à la présidence en décembre
2019 lors d'un scrutin rejeté par le Hirak et marqué par une abstention
massive (plus de 60%), ressemble furieusement à celle de son
prédécesseur, Abdelaziz Bouteflika.
"Les
pressions qui n’ont pas cessé contre les médias, la condamnation de
journalistes à la prison pour des faits liés à l’exercice de leur
fonction, le blocage de sites d’information connus pour leur
professionnalisme, à l'image de Maghreb Emergent, la fermeture des
champs médiatiques, notamment télévisuels, à toute voix discordante
au discours officiel… tout cela n’augure rien de bon pour la
démocratie", résume le quotidien francophone.
Au moins deux journalistes algériens sont actuellement derrière les
barreaux : Khaled Drareni, journaliste
indépendant et correspondant de RSF en Algérie, et Sofiane Merakchi,
correspondant de la chaîne libanaise Al Mayadeen.
"Fake
news"
Parallèlement, dans le cadre d'une réforme du code pénal, le conseil
des ministres a adopté le 19 avril 2020 un projet de loi qui prévoit
de "criminaliser
(...) notamment la diffusion de fake news" visant à
"porter atteinte à l'ordre et à la sécurité publics",
ainsi que "l'atteinte à la sûreté de l'Etat et à l'unité
nationale". Mais RSF craint une "instrumentalisation"
de cette nouvelle disposition "pour museler la presse".
Le projet de code pénal est "un autre tour de vis contre les
libertés, avec pour dessein de légaliser la campagne de répression
qui s'abat depuis des mois maintenant sur les militants du Hirak, les
journalistes et les défenseurs des droits humains, déjà poursuivis et
emprisonnés arbitrairement", abonde le
vice-président de la LADDH, qui réclame le retrait du texte
gouvernemental.
Source : France 3
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Des journalistes du
monde entier appellent
à la libération de Khaled Drareni
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Des dizaines de journalistes de différents pays et
continents ont appelé à la libération du journaliste algérien Khaled
Drareni. Profitant de la célébration de la Journée internationale de
liberté de la presse, fêtée le 3 mai de chaque année, ces confrères
ont enregistré une vidéo pour réclamer, chacun dans sa langue, la
libération “immédiate et sans conditions” du journaliste emprisonné
Menés
par Edwy Plenel, fondateur et patron du site d’investigation
Mediapart, les journalistes ont fait, chacun de son côté, une vidéo
dans laquelle ils lancent un appel aux autorités algériennes pour
qu’elles libèrent le fondateur de Casbah Tribune.
“Je demande
aux autorités algériennes la libération immédiate et sans conditions
de mon confrère Khaled Drareni, emprisonné depuis la fin mars”. C’est
en effet avec cette intervention qu’Edwy Plenel a lancé la vidéo qui
compte les interventions de 29 confrères issus de 14 pays différents.
Tous revendiquent la libération “immédiate et sans conditions” de
Khaled Drareni, pratiquement avec les mêmes mots.
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Une vidéo pour
Drareni enregistré sur quatre continents
Du
Togo, du Maroc, du Tchad et du Soudan, d’Italie, d'Espagne et de
France, d’Argentine et de Corée de Sud, de Jordanie et du Bahreïn,
ils ont tous exprimé leur soutien au journaliste algérien. Dans leurs
interventions respectives, ces journalistes exerçant dans plusieurs
pays ont en fait tenu à rappeler que le journaliste n’était pas un
crime. Certains d’entre eux sont d’origine algérienne installés en
France ou en Italie. Pour ce qui est des Sud-coréens, ils n’ont pas
fait d’intervention, se contentant de brandir des pancartes réclamant
la libération de Khaled Drareni.
Cette
vidéo qui fait le tour des réseaux sociaux arrive à un moment où des
organisations internationales, à l’image de l’Union la presse
francophone, de RSF, Amnesty International et Human Rights Watch ont
lancé une campagne internationale pour soutenir le journaliste
algérien Khaled Drareni et tous les journalistes incarcérés en
Algérie.
Pour
rappel, Khaled Drareni a été arrêté le 7 mars alors qu’il couvrait
une manifestation pacifique pour le compte de son journal. Après
trois jours de garde-à-vue, il bénéficiera de la liberté provisoire
avant que la chambre d’accusation vienne l’annuler deux semaines plus
tard. Depuis, le journaliste croupit dans la prison de Koléa, en
attendant son procès pour “incitation à attroupement non armé” et
“atteinte à l’unité nationale”.
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Madagascar : la journaliste Arphine Helisoa libérée,
mais...
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Le président
malgache Andry Rajoelina a promis dimanche 4 mai la libération de la
journaliste Arphine Helisoa incarcérée depuis un mois pour avoir
vivement mis en cause sa gestion de la pandémie de coronavirus.
«Je vais prendre des
mesures pour la libération des journalistes qui sont en prison en ce
moment et j'encourage les journalistes à exercer cette liberté dans
le respect de la loi», a
indiqué Andry Rajoelina lors d'une émission télévisée.
Auparavant,
les autorités du pays s’étaient défendues de violer la liberté de la
presse. « La liberté de la presse n'est pas en danger à
Madagascar », ont répondu en substance les
autorités malgaches samedi à Amnesty International et
à l'Union de la presse francophone qui demandent la
libération de la journaliste proche de l'opposition accusée de
propagation de fausses nouvelles et d'incitation à la haine envers le
chef de l'État. Cette semaine, la mise en détention provisoire
de l’animatrice télé et le sabotage de l'émetteur d'une chaîne de
télévision ont suscité l'inquiétude de la profession.
« Sur fond de Covid-19, une journaliste se retrouve en
détention préventive alors que les autorités continuent d'intimider
la profession »,
a dénoncé Amnesty International dans un communiqué du 8
avril. Le président de l'Union de la presse francophone, Madiambal
Diagne, a lui adressé une lettre au chef de l'État malgache Andry
Rajoelina lui demandant de libérer les journalistes « emprisonnés et/ou en attente de jugement ».
« Un amalgame
et des informations non recoupées », répond la
ministre de la Communication et le Culture Lalatiana
Rakotondrazafy aux deux organisations qui demandent la
libération d'Arphine Helisoa. Celle-ci est directrice de publication
du journal papier Ny Valosoa, partisan de l'ancien président
Marc Ravalomanana.
« Elle n'a pas été poursuivie en tant que journaliste mais
en tant qu'administratrice d'une page Facebook, c'était une
publication de cette page qui a été incriminée. Ce n'est pas du tout
un article de presse. C'est pour cela que ça ne peut pas être un
délit de presse, se défend Lalatiana Rakotondrazafy
dans un communiqué publié samedi.
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Ce n'est pas nous qui
avons initié l'action judiciaire, mais le ministère public qui s'est
saisi d'office. C'est la justice qui a pris la décision de la placer
sous mandat de dépôt. Par contre, la dame Arphine Helisoa a effectué
une demande de liberté provisoire. Le ministère de la Communication
et de la Culture laisse la justice faire son travail, nous espérons
seulement qu’il puisse y avoir une décision qui va dans le sens d'un
apaisement mais c'est à la justice de trancher. » Sauf que les trois demandes de remise en
liberté déposée par Mme Rahelisoa avaient été rejetées. Elle reste
aujourd’hui poursuivie, malgré a promesse de sa libération et
risque une peine d'un à cinq ans de prison.
L'animatrice TV, qui
avait été placée en détention provisoire mercredi 8 avril est accusée
de propagation de fausses nouvelles sur les réseaux sociaux
concernant le nombre de cas de coronavirus.
Si les journalistes
malgaches s'inquiètent de ce contexte tendu, la ministre de la
Communication veut clarifier la situation. « Il n'y a
absolument pas de restriction de leur liberté d'expression en soi,
mais - c'est vrai et nous l'assumons, parce que ça c'est la loi
qui l'autorise et qui le dit - la presse fait partie des
services qui sont réquisitionnés d'office dans le cadre d'un état
d'urgence, justifie Lalatiana Rakotondrazafy. Donc on
demande à tous les médias de Madagascar de diffuser les informations
sur tout ce qui tourne autour du coronavirus sans pour autant leur
demander une quelconque restriction dans les informations qu'ils
peuvent publier. »
La
chaîne privée Real TV a quant à elle été mise en demeure pour ne pas
avoir diffusé une émission sur le Covid-19. Elle indique aussi que
son émetteur a été saboté en début de semaine alors qu'elle allait
rediffuser une interview de l'ancien président Marc Ravalomanana.
Source :
RFI
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Cameroun : la presse privée en grève
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Plusieurs journaux privés
du Cameroun ont observé, lundi 4 mai, « une journée presse morte » et
ont choisi de ne pas paraître en protestation contre les conditions
d’exercice du journalisme.
Parmi ces journaux en grève au lendemain de la journée
mondiale de la liberté de presse, figurent "Le Messager",
"La Nouvelle Expression", "InfoMatin", "La
Météo", "Intégration", "l’Indépendant",
"The Post", "The Voice", "The Sun" etc.
Les quelques journaux présents dans les kiosques,
affichaient en Une « Presse Morte lundi 4 mai ».
Lors de leur rencontre dans la capitale camerounaise,
Yaoundé, mardi 28 avril, les éditeurs de presse avaient avancé
plusieurs raisons pour justifier la grève.
Il s’agit, entre autres, du refus du gouvernement
camerounais de soutenir la presse privée fragilisée par les mesures
restrictives prises dans le cadre de la lutte contre le
Covid-19.
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Les patrons de la presse privée camerounaise évoquent
aussi les arrestations arbitraires des journalistes dans l’exercice
de leur fonction ou encore le maintien des peines privatives de
liberté pour les délits de presse.
Dans une déclaration faite dimanche à l’occasion de la
journée mondiale de la liberté de la presse, le président du Syndicat
national des journalistes du Cameroun (Snjc), Nkwebo Denis, s'en est
pris aux patrons de presse qui « n’œuvrent pas pour l’amélioration
des conditions de vie des journalistes ».
« La situation précaire des travailleurs des médias,
contraste avec le train de vie extravagant et arrogant de la majorité
des patrons de presse, qui vivent de la rente, de la corruption, de
la soumission et de l’assujettissement aux groupes d’intérêts mafieux
», a-t-il souligné.
Dans son dernier
classement de la liberté de presse publié en avril 2020, Reporters
Sans Frontières (RSF) classe le Cameroun au 134è rang sur 180 pays. «
Le Cameroun poursuit sa longue marche arrière en matière de liberté
de la presse. Le nombre pléthorique d'organes de presse souvent mis
en avant par les autorités ne suffit pas à assurer un environnement
favorable aux médias », avait constaté RSF en avril.
Source : Agence Andalou
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La chronique de Pierre Ganz :
Micros-trottoirs
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Une
habitude des médias a été interrogée par la crise du coronavirus.
Celle des micros-trottoirs, que les journalistes de France
Télévisions ont mis en cause au nom de la sécurité sanitaire. «Quand on fait des
micros-trottoirs, les gens peuvent nous contaminer, et on peut les
contaminer» soulignait un syndicaliste à la mi mars. Depuis,
en France, les chaînes de télévision ont imposé l’usage de
perches pour les micros, qui créent la nécessaire distance de
sécurité. Et si c’était l’occasion de s’interroger sur l’intérêt des
micros-trottoirs ?
Ils sont en effet
toujours aussi présents. Samedi 25 avril par exemple, on pouvait
entendre sur différentes chaînes des réflexions captées dans la rue.
Les unes sur le déconfinement annoncé : «on craint une rechute ou une
nouvelle vague», «[notre région] n’est pas trop
touchée, est-ce que cela ne va pas être un aimant pour les autres
français ?». D’autres sur les masques : «cela fait
des jours que j’en cherche» ou «même faits
maison, c’est difficile d’en avoir». D’autres enfin sur
le report possible des vacances d’été : «j’y pense, les vacances, c’est
important si on travaille» ou «on devait
partir en Corse, on a tout décalé pour septembre».
On chercherait en vain la valeur informative de ces réflexions.
L’objectif revendiqué de
ces micros-trottoirs est de rendre le contenu des journaux plus proche des
téléspectateurs ou des lecteurs, de
montrer le «vécu» de «vrais gens». «On est allé à votre
rencontre» dit le présentateur d’une télévision régionale
pour annoncer une séquence où quatre personnes se succèdent pour
expliquer pourquoi elles sont sorties malgré le confinement. Cela n’a
aucune prétention statistique malgré l’ambiguïté de la formule
généralisante du lancement, qui veut signifier que ce qui va être dit
est ce que tout le monde pense, ou devrait penser pour rejoindre une
normalité décrétée. Les plus critiques des défenseurs du genre
micro-trottoir reconnaissent qu’il n’apporte pas d’information, mais
porte une ambiance qui, elle, fait information. Les
mêmes concèdent parfois que c’est une solution de facilité pour remplir à peu de
frais un journal télévisé.
Quoi qu’il en soit, il ne faut
pas présenter ces micros-trottoirs comme exprimant l’avis général
d’une population sur une question, ni même comme une enquête
d’opinion. C’est ce qu’écrit la Charte des antennes de France
Télévisions : « leur emploi doit être relativisé et, en tout état de
cause, n’entretenir aucune ambiguïté sur leur statut : les
téléspectateurs ne doivent pas être mis en situation de penser qu’ils
ont valeur de sondage ou qu’ils représentent l’opinion d’une
communauté ». Ce qu’écrit
également la Charte déontologique du groupe NextRadioTV (BFM, RMC,
I24) : « les
services audiovisuels du groupe NextRadioTV s’engagent à ne pas
abuser, en connaissance de cause, les téléspectateurs sur la
compétence et l’autorité des personnes interrogées lors d’un
micro-trottoir ».
On ne devrait pas plus les présenter comme étant un
reportage - un reportage est une enquête de terrain pour établir des
faits.
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Ici aucun fait n’est établi. Les micros-trottoirs
charrient des poncifs, des réactions primaires à des questions
binaires, où l’émotion domine, où, comme l’a écrit le philosophe
Raphaël Einthoven « on
informe le téléspectateur de ce qu’il pense quand il ne réfléchit pas
».
Le fait est que la vacuité des propos est souvent
prévisible : les voisins de l’assassin arrêté seront toujours étonnés
de ce qu’ils apprennent sur ce monsieur si discret - comme si les
assassins avaient des habitudes qui les désignent à leurs voisins ;
les usagers des transports toujours « en colère » ou au moins épuisés
par les conséquences des arrêts de travail sur leur vie
quotidienne ; les vacanciers toujours agacés ou résignés par
l’attente au péage des autoroutes. Et glisser dans la succession de
propos le « je
n’ai rien à dire » d’un autre voisin ou le « je soutiens les grévistes
» de l’usager solidaire ne sert que de caution à ce qu’il convient de
dire ou de croire dans telle ou telle situation. Cette fausse
confrontation d’arguments au nom d’un équilibre subjectif cache mal
parfois des a priori éditoriaux pour ne pas dire idéologiques.
Faut il en conséquence bannir les interviews de
personnes rencontrées dans la rue ? Non, bien sûr. Mais il faut
distinguer entre le quidam, quelqu’un dont on ignore ou tait le nom,
et le témoin. Le témoin peut être anonyme, mais il a quelque chose
d’original à raconter qui apporte une information au public. C’est
par exemple le manifestant qui explique pourquoi il défile ou
l’habitant d’une ville bombardée rencontré au hasard. Ce peut-être
quelqu’un interrogé à l’occasion d’un micro-trottoir, dont le propos
en casse le cadre - quand il est retenu au montage. Ainsi sur une
radio locale à l’été 2019, une série de paroles insipides sur les
avantages et inconvénients du camping a pris un tour informatif quand
une des personnes interrogées a raconté comment il avait « une année percé le matelas
pneumatique le premier soir [de ses vacances] et dormi 3 semaines à
la dure, et, une autre année, galéré une nuit sous un orage dans le
Massif Central 8 cm d’eau dans la tente », anecdotes qui
font sens car elles alertent sur des précautions à prendre en
camping.
On trouvera le même apport informatif dans certaines
rubriques de journaux écrits, où les propos recueillis prolongent une
enquête. Dans ce cas, les personnes interrogées sont identifiées par
leur nom et leur prénom, leur âge, leur profession, souvent même leur
domicile. Leur échange avec le journaliste ne se limite pas à une ou
deux questions fermées, mais est un entretien construit. Ils ont plus
longuement la parole et leurs arguments sont développés dans de
petites vignettes qui complètent l’article principal. Ce ne sont plus
des quidams, mais des citoyens identifiés qui donnent leur point de
vue réfléchi et complexe sur un sujet d’actualité.
Pierre Ganz
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LA VIE DE L' UPF
UPF et UNESCO abordent l'information
sur
la migration dans le contexte de la pandémie du Covid 19
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L’Union internationale de
la presse francophone (UPF) et l’UNESCO renforceront les capacités de
journalistes dans le traitement des questions liées aux migrations par
temps de COVID-19, et donneront impulsion à des productions
médiatiques indépendantes.
Trois quarts des réfugiés ainsi que de
nombreux migrants se trouvent dans des pays en développement où les
systèmes de santé sont fragiles et souvent inaccessibles même pour la
population autochtone. Ainsi, les réfugiés, déplacés internes,
apatrides et migrants se trouvent exposés à un risque accru de
contamination et de propagation circulaire du virus dans les pays en
transit ou de destination.
« Une
quinzaine de supports sélectionnés sur les critères de
professionnalisme et d’audience seront accompagnés vers une approche
médiatique cohérente et efficace de solutions favorisant l’accès à
l'information, l'efficacité des réponses mises en œuvre, et
l'abordage des questions relatives à la migration selon les principes
du journalisme éthique, et ceci par le biais de formations en
ligne » a affirmé Zara Nazarian, sSecrétaire
générale de l’Union internationale de la Presse francophone (UPF),
une grande ONG internationale qui célèbre cette année son 70e
anniversaire.
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Ces formations ciblent
en particulier le Liban, le Niger, le Maroc et la Tunisie – les
pays fortement exposés à des flux migratoires. Seront abordés des
thématiques telles que l’exposition des communautés frontalières
aux mouvements désordonnés et mal sensibilisées à la maladie et
leur vulnérabilité ; la gestion des frontières, y compris en termes
de santé migratoire, afin de permettre aux autorités locales, aux
habitants et aux migrants de réduire la propagation du virus et de
se préparer pour l’avenir ; la situation des responsables de
l’immigration eux-mêmes et leur besoin d’une aide concrète et de
conseils avisés ; et la fermeture des postes-frontières, leur
impact sur les communautés frontalières, et la préparation lorsque
les passages aux frontières reprendront, entre autres sujets.
En plus de les outiller
en techniques et compétences dans le traitement juste des questions
migratoires, ces formations ont pour objectif final de sensibiliser
les médias sur leur propre impact dans l’apport de solutions par
temps de crise. « L’enjeu est de taille »,
a déclaré Moez Chakchouk, Sous-directeur général de l’UNESCO,
« car la couverture médiatique influence l’opinion
publique et les réponses des autorités, spécialement dans des
questions qui touchent de larges couches de populations ».
Le contexte actuel de
lutte contre le COVID-19 rend ses formations d’autant plus
pertinentes et utiles. Pas moins de 30 productions indépendantes
(articles, émissions télé et radios etc.) vont suivre à la suite de
ses formations, en touchant ainsi, en plus des médias, un large
public dans les pays concernés.
Source: UNESCO
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RDC : L'UPF interpelle les autorités pour un exercice
libre du métier
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Déclaration de la section
de l’Union
Internationale
de la Presse
Francophone
en
République démocratique du Congo à l’occasion de la Journée Mondiale
de la
Liberté de la Presse
A
l’occasion de la Journée Mondiale de la Liberté de la Presse,
célébrée le dimanche 3 mai 2020 sous le thème « journalisme sans
crainte ni complaisance », la section de l’Union Internationale
de la Presse Internationale (UPF/RDC) en République démocratique du
Congo fait la déclaration suivante :
Au Président de la République
La
section présente ses sincères félicitations au Président de la
République pour les avancées, certes très timides mais annonciatrices
des changements à venir, telles que les atteste le Rapport 2020 de
Reporters Sans Frontières : le Congo gagne quatre places au
classement mondial et ne détient aucun journaliste en prison.
La
section encourage le Chef de l’Etat à être encore plus regardant sur
les brutalités policières dont sont victimes les journalistes en ce
temps de confinement de certaines agglomérations du pays et de l’état
d’urgence en vigueur sur toute l’étendue du territoire national. La
dernière bavure a eu lieu lundi 27 avril 2020 à Kinshasa : deux
reporters de la chaîne RTVS1, munis des macarons et portant des
masques, en route vers leur bureau dans la commune de la Gombe, ont
été bruyamment interpellés, amenés de force au camp Lufungula,
entendus par la police avant d’être relâchés.
La
section demande au Président de la République d’accorder plus de
moyens aux médias pour qu’ils jouent efficacement leur partition dans
la communication relative à la riposte contre le coronavirus.
Au Premier ministre
La
section reconnaît le bien-fondé des mesures prises par le
Gouvernement et visant à réduire l’impact négatif du
Covid-19 sur la situation économique, en promettant de soutenir la
relance des activités des entreprises au moyen d’un financement du
Fonds pour la promotion de l’industrie à taux zéro.
La section sollicite
du chef de Gouvernement que les journaux, eux aussi organisés en
petites et moyennes entreprises, jouissent des mesures
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similaires et que les intrants qu’ils utilisent soient exonérés des
taxes et autres impôts.
La situation dans le secteur de la presse
imprimée est très alarmante surtout après le confinement de la
commune de la Gombe où se réalisent les plus grosses ventes à la
criée. Certains clients ont suspendu leurs abonnements de peur d’être
infectés par le papier journal. Dans la foulée, un des plus grands
quotidiens du pays s’est vu contraint de mettre au chômage technique
une bonne partie de ses effectifs.
Au
ministre de la Communication et des Médias
La section demande au ministre de la Communication et des médias de
suspendre l’application de certains articles de « l’arrêté
interministériel du 17 novembre 2019 portant fixation des taux des
droits, taxes et redevances ». Il s’agit principalement des articles
se rapportant à la « redevance de contrôle de conformité d’une
radio ou télévision privée » fixée à 500 dollars américains
payables « au plus tard le 31 mars », des droits
d’accréditation d’un journaliste étranger (2 000 dollars tous les
deux ans) ou de déclaration préalable d’un média en ligne ( 5 000
dollars ) ou encore d’un diffuseur des programmes ( 30 000 dollars).
La section encourage le ministre de la Communication et des Médias à
convoquer, dès que possible, les états généraux de la presse pour
notamment remplacer la loi sur la liberté de la presse de 1996
devenue obsolète et jeter des bases justes pour l’éclosion d’une
presse véritablement indépendante, dans un pays où la plupart des
médias ayant pignon sur rue sont des propriétés très privées des
hommes politiques, et où le journaliste est très souvent
désocialisé.
A
la profession
La section recommande à la profession de faire sienne cette
recommandation de la directrice générale de l’Unesco : « …
Dans un monde aussi interdépendant comme le révèle cette crise,
chaque menace ou attaque contre la diversité et la liberté de la
presse, et contre la sécurité des journalistes, nous concerne
tous ».
Fait à Kinshasa, le 3 mai 2020
Pour le bureau de la section de l’UPF/RDC,
MUNOKI Christiane, Secrétaire générale
MUSUSA Kitenge Jean-Marie, président
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UPF et
SYNJIT appellent à agir ensemble
"pour
une autre presse" au TOGO
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Dans le cadre de la
célébration de la journée internationale de la liberté de la presse
au Togo, deux organisations professionnelles, l'Union internationale
de la presse francophone, section togolaise (UPF-Togo) et le Syndicat
national des journalistes indépendants du Togo (SYNJIT), appellent à
des actions collégiales pour une presse vraiment libre au Togo.
« Le journalisme sans crainte ni
complaisance » : c’est le thème central indexé à la célébration, le
03 mai 2020, de la 27è Journée mondiale de la liberté de la presse.
Une occasion pour impulser des synergies nouvelles pour un meilleur
devenir de la corporation dans le monde et au Togo notamment.
La célébration de cette 27è Journée en pleine pandémie du Covid-19
nous rappelle à tous (employeurs comme employés), plus que jamais, le
rôle cardinal de notre métier dans nos sociétés contemporaines. Si la
liberté n’a de sens que par rapport à la responsabilité qu’elle impose
(en journalisme comme dans d’autres secteurs d’activités), la lutte
contre le Covid-19 nous a unanimement rappelé l’importance de la
floraison de médias libres et indépendants dans tout Etat qui se veut
démocratique. La sensibilisation bénévole et spontanée orchestrée par
tous les types de médias togolais dans le cadre «de la riposte
nationale contre le Covid19» est assez illustrative de l’apport de la
culture de la diversité dans les médias à la reviviscence de toute
démocratie représentative (vieille ou en construction comme la nôtre
en terre togolaise). Une liberté doublée d’une responsabilité
qu’encadre le Code de la presse «modernisé» du Togo, et découlant de
la loi N°2020- 001 du 07 janvier 2020. Toutes choses qui pavent la
voie à l’exercice d’un «journalisme sans crainte» !
Une donne, une réalité irréfragable qui reposent
indirectement la question de l’apport cardinal de l’aide annuelle de
l’Etat à la maturation et à la consolidation d’entreprises de
presse «naissantes» en Afrique francophone
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comme celles du Togo. «Qui peut le
moins peut le plus», nous enseigne l’adage populaire. Tout en saluant
la récente augmentation de l’aide de l’Etat à la presse au Togo (de
100 à 150 millions de F Cfa) censée conforter la riposte des médias
togolais contre le Covid19, il urge de repenser collégialement et
avec hardiesse une rehausse sensible du montant de ce soutien
étatique annuel ! Avec une nécessaire réaffectation des lignes de
cette aide à caractère national ayant pour finalité majeure de
consolider l’élan de professionnalisation du PMT (Paysage médiatique
togolais). Et d’ancrer indirectement davantage la culture
démocratique au Togo. Les chantiers en la matière sont immenses et le
temps presse. Les prochaines générations (employeurs comme employés)
du PMT ne nous pardonneront pas la «dévolution» dans notre secteur
d’activités de tares anachroniques. Comme l’absence de Conventions
collectives, la quasi non-couverture par le PMT des produits de la
prévoyance sociale, ou encore la faible place faite au genre dans les
rédactions togolaises, dans un Etat dans lequel les femmes
représentent pourtant 52% de la population nationale.
Autant de chantiers exaltants qui ont
besoin de l’apport de tous : journalistes, techniciens de média,
auxiliaires de presse comme premiers responsables d’organes
d’information. Au-delà de tout, c’est l’avenir de la presse togolaise
qui compte : une presse libre et rentable. Gageons de semer, durant
l’année de la célébration du jubilé de diamant de notre pays, les
graines de ce renouveau souhaité et d’une co-prospérité espérée dans
le monde des médias qui grandiront l’ensemble de l’apprentissage
démocratique au Togo. Et qui propulseront surtout les noms des
hérauts de cette gageure dans la postérité sur la Terre de nos aïeux.
Ceci est le sens premier de notre conception du «journalisme sans
complaisance» en 2020.
Pour l’UPF-Togo : Loïc LAWSON
Pour le SYNJIT : Isidore KOUWONOU
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La chronique de Jean-Claude Allanic :
En attendant le "clapping" de fin
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Nous vivons une période
merveilleuse grâce au confinement. Enfin, nous avons le temps de
respirer (avec un masque, quand il y en a). Et celui de nous cultiver
en découvrant des mots nouveaux comme, par exemple, le
« clapping », le dernier virus linguistique en date.
Pour ceux qui ne le sauraient pas, le clapping consiste
à frapper plus ou moins fortement ses deux mains les unes contre les
autres.
La technique a été inventée probablement dans un pays
anglo-saxon (certains citent la Chine, mais j'en doute) pour saluer
les « soignants » qui se dévouent pour préserver notre santé
dans la guerre contre l'insidieux Covid 19. Les héros du
« ballon d'oxygène » ont remplacé les héros du
« ballon rond » de 2018.
Le « clapping » est formellement recommandé
tous les soirs et les grands médias nous le préconisent au même titre
que les gestes barrières. Petits et grands peuvent le pratiquer -
sauf les manchots, ça va de soi, comme le chantait Brassens.
En temps normal, s'y livrer à sa fenêtre pourrait être
considéré comme un trouble de voisinage. Mais, en période de
confinement (ou « lockdown » *), il est recommandé en
France à 20 h, heure locale.
Le « clapping » est bon pour le moral de tout
le monde et des psychologues préconisent même l'auto-clapping. Ils
font remarquer que celui-ci était déjà en vigueur dans l’ancienne
URSS où les dirigeants aimaient bien se congratuler eux-mêmes. Selon
les experts médicaux, très sollicités en ce moment, cela serait
nettement préférable aux baisers sur la bouche échangés entre hommes
politiques outre-Oural (par parenthèses, ils déconseillent aussi le
French kiss sans masque de protection).
Selon les
historiens, l'origine du « clapping » remonterait au temps
où il existait des compétitions sportives. Les foules (on disait, les
« supporters ») s'y livraient pour encourager leurs
champions, notamment les héros de la balle au pied. D'ailleurs,
le « clapping » pouvait aussi se faire, même si c'était
plus rare,
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en tapant du pied
sur le sol (l’Académie française préconise, dans ce cas, de recourir
au mot « trépignement »).
D'autres spécialistes du « clapping » font
remarquer que la technique est très ancienne et qu'on sait la reproduire
artificiellement depuis longtemps, notamment à la télévision.
Autrefois, avant l'obligation du « physical distancing » *
le public était invité à « clapper » dès que le panneau
« Applause » s'allumait dans le studio. De nos jours, le
montage de bandes sonores suffit à créer l'illusion de l'enthousiasme
bruyant d'un public virtuellement ravi.
Enfin, sur le plan politique, plusieurs éditorialistes
prestigieux, n'excluent pas l'introduction du « clapping »
à la fin des déclarations solennelles de nos Présidents et
Présidentes, en lieu et place des hymnes nationaux. Cela dispenserait
quelques journalistes courtisans d'applaudir les prestations de leurs
dirigeants. Et en abolissant ces barrières musicales entre les
peuples, ce serait, estiment-ils, un geste politique fort vers une
universalité internationale.
Cela étant, comme pour toutes les modes, le
« clapping » résistera- t-il au temps ? Survivra-t-il aux
« testings » * de masse et au « stop and go » *
de la fin des confinements ? Les spécialistes du « benchmark »
* nous le diront. Les Cassandres qui voient, sous les
« clappings », se profiler des « trackings »*
attentatoires à nos libertés seront-ils démentis ?
Nul ne le sait.
Seule certitude, hélas ! Le Covid 19 nous a encore fait
perdre une bataille contre l'anglais. Mais nous n'avons pas perdu la
guerre. Applaudissements.
Jean Claude Allanic
* Tous ces mots ont bien été prononcés, en quelques
minutes, par un expert médical, spécialiste de « santé
publique », invité de la chaîne française LCI (qu'on peut revoir
en « replay » - of course - sur « MyTF1 » - re-of
course !).
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Prix
Judith Jasmin :
Le Devoir distingué
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Le Devoir remporte
plusieurs honneurs coup sur coup, notamment le Grand Prix
Judith-Jasmin, de la Fédération professionnelle des journalistes du
Québec, pour son enquête sur le plomb dans l’eau, menée en
partenariat avec l’Institut du journalisme d’enquête de
l’Université Concordia, Global et d’autres médias à travers le
Canada. Il s’agit du prix le plus prestigieux pour le journalisme
québécois. Cette série de reportage met en lumière la présence de
plomb dans l'eau et ses effets dans les écoles et les garderies
mais aussi dans de nombreuses municipalités.
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Festival
international du journalisme
Reporté à 2021
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La cinquième édition du Festival international de
journalisme aura bien lieu, mais en 2021. L’annulation de
l’édition 2020 de cet événement parrainé par le groupe
Le Monde était devenue inéluctable depuis les dernières
annonces d’Emmanuel Macron, puisque le festival devait se tenir du
10 au 12 juillet. La prochaine édition devrait avoir lieu
du 9 au 11 juillet 2021.
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Nom de domaine :
Le .org n'est plus à vendre
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Le Conseil d'administration de l'ICANN annonce
avoir « pris la décision de rejeter » la vente du
Public Interest Registry (PIR, en charge notamment du .org) au
fonds d'investissement. La transaction avait été annoncée
mi-novembre, avec une forte levée de boucliers à travers le monde.
Les griefs étaient nombreux, avec par exemple plusieurs zones
d’ombres autour des ambitions de la jeune société qui voulait
récupérer la gestion des domaines en .org.
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Sont distingués : Annabelle Caillou, Marie-Andrée
Chouinard, Véronique Chagnon, Ameli Pineda, Lea Sabbah et Brigitte
Tousignant au Devoir ainsi que les équipes de Concordia
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Cet
événement destiné au grand public a lieu depuis sa création,
en 2016, à Couthures-sur-Garonne, un village de quatre cents
habitants situé dans le Lot-et-Garonne.
Il avait réuni 5700 festivaliers lors de sa dernière édition en
2019.
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En novembre 2019, Ethos Capital avait remporté le
rachat de l'extension du domaine pour 1,1 milliards de dollars, ce
qui impliquait un changement de modèle : de non lucratif à
commercial.
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