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EDITORIAL
2020, une année platine
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Par Madiambal Diagne,
Président international
Bonne année à tous les membres et sympathisants de l’UPF.
La nouvelle année sera historique pour l’Union internationale de la presse francophone (UPF). L’année 2020 va consacrer le 70ème anniversaire de notre organisation; ce serait des noces Platine. L’UPF a repris un souffle et un élan nouveaux. C’est le lieu de rendre hommage aux « pères et mères fondateurs » mais aussi à toutes les personnes qui ont maintenu le flambeau en dépit des vicissitudes de la vie d’une organisation internationale qui embrasse des professionnels de tous les continents et de toutes les cultures.
L’année 2020 va aussi marquer les 50 ans (noces d’Or) de notre partenaire l’Organisation internationale de la Francophone (OIF) car son ancêtre l’Agence de coopération culturelle et technique (ACCT) avait été créée en 1970.
Cette année sera donc cruciale pour toutes les personnes ayant en partage l’usage de la langue française. Nous devons célébrer cet anniversaire avec fastes mais aussi avec la volonté et la détermination de porter encore plus haut les idéaux de paix, de liberté et de communion entre les personnes et les peuples d’un même espace linguistique et culturel qui s’agrandit d’année en année.
L’UPF encourage ses différentes sections nationales dont la vitalité s’affirme de manière constante, à développer des activités centrées sur les festivités de ce 70ème anniversaire. Pour sa part, le Bureau international fera des propositions de manifestations, qui permettront à nos membres de toutes les régions du monde de participer à fortifier davantage notre organisation, mais surtout de faire de l’année 2020 une année particulièrement belle pour l’UPF.
Les 70 bougies seront soufflées en Tunisie où se tiendront les 49èmes Assises internationales de la presse francophone en prélude au Sommet de l’OIF.
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LA VIE DE L'UPF
UPF : de la Moldavie au Canada
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Pour définir en un seul mot l’Union internationale de la presse francophone (UPF), ce qui convient le mieux pour nous, les Moldaves, c’est plateforme : francophone, d’échanges, de contacts, de collaborations diverses.
L’exemple le plus récent est la participation d’un confrère canadien au Forum des médias, qui a eu lieu à la fin 2019 à Chisinau.
La section moldave de l’UPF, devenue partenaire de ce Forum cette année, a réussi à établir aussi un tout premier contact avec l’Ambassade du Canada dans notre pays, qui a son siège en Roumanie. Ce contact s’est soldé par une toute première collaboration en dépit de la distance qui sépare les deux capitales.
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Toutes ces premières nous ont permis de construire une passerelle francophone et d’avoir la présence du Claude Robillard, secrétaire général de la Fédération des journalistes professionnels du Québec (FPGQ) de 1989 à 2014, au Forum des médias à Chisinau. Sa présentation était très attendue par les participants moldaves, dont la plupart sont réticents aux syndicats de journalistes. Claude Robillard a parlé du fonctionnement de la Fédération professionnelle des journalistes du Québec (FPJQ), créée en 1969, mais aussi de son Guide de déontologie, qui date de 1996 et que chaque membre doit s’engager à respecter ainsi que du Conseil de la presse et de la Fédération nationale des communications (FNC).
Claude Robillard a tenu à souligner « qu’en Amérique du Nord, nous avons un type d’association professionnelle de journalistes qui n’a pas beaucoup d’équivalent en Europe » mais il s’agit là d’une expérience qui compte des nombreuses années de pratique et de fonctionnement et qui est digne d’être étudiée par d’autres pays.
M.D.
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UPF Maroc explore l'univers du "fact-checking"
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Dans le cadre de son cycle « Partage de savoirs » lancé en décembre dernier avec le soutien du Service de Coopération et d’Action Culturelle de l’Ambassade de France au Maroc, l’UPF Maroc a organisé, Vendredi 3 janvier à Casablanca, la deuxième session de formation au profit de ses membres sous le thème « Info vs Intox : vérifier pour mieux informer ».
Cette journée a été animée par Laurent Bigot, journaliste et Directeur de l’Ecole publique de Journalisme de Tours. Il est l'auteur de l'ouvrage intitulé «Fact-checking vs fake news, vérifier pour mieux informer».
Après avoir lui-même exercé pour de nombreux titres de presse quotidienne et magazine, nationale et régionale, spécialisée et grand public,
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il a choisi de faire porter ses travaux de recherche sur le fact-checking et la vérification de l’information. Cette journée a permis aux participants de plonger dans l’univers du fact-checking et mesurer sa place aujourd’hui dans les pratiques journalistiques, et d’explorer les façons d’intégrer le fact-checking dans un média. La prochaine session aura lieu en février prochain avec une nouvelle thématique et un nouvel intervenant.
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UPF Thaïlande indignée :
Condamnation de la journaliste Suchanee Cloitre à deux ans de prison pour un simple tweet
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La section Thaïlande de l’Union Internationale de la Presse Francophone (UPF) qui réunit les principaux correspondants francophones et media indépendants présents en Thaïlande, souhaite partager son indignation après la décision de la justice thaïlandaise de condamner à deux ans de prison ferme une journaliste thaïlandaise de la chaîne de TV Voice, Madame Suchanee Cloitre.
En 2016, la journaliste a relayé, par un simple tweet, un scandale agroalimentaire impliquant une société thaïlandaise, Thammakaset Company, qui emploie dans des conditions dites "scandaleuses" (20 heures de travail consécutives, quarante jours ouvrés sans congé, salaire très inférieurs au minimum légal) des employés birmans. Cette affaire, jugée depuis, a abouti à la condamnation de la société et à l'octroi de compensations substantielles pour les travailleurs migrants.
Madame Suchanee Cloitre qui a qualifié les faits "d'esclavage" a été trainée en justice par la société thaïlandaise
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en vertu d'une loi sur la diffamation particulièrement restrictive et rétrograde. Elle permet à ceux qui font l’objet d’enquêtes journalistiques sérieuses de museler la presse à moindre coût et sans cause réelle.
Les coûts d’une défense juridique sont exorbitants, voire purement prohibitifs, notamment pour des freelances ou des blogueurs. Et les journalistes ne peuvent espérer être dédommagés même quand ils démontrent que les accusations dont ils font l’objet sont fallacieuses ou abusives.
Cette condamnation qui touche, la veille de de Noël, une mère de famille d'un enfant de huit mois mariée à un ressortissant français scandalise la communauté étrangère présente en Thaïlande et bien au delà. Elle a déjà été relayée par la de nombreux media internationaux (New York Times, Reuters). Plusieurs chancelleries dont la Grande-Bretagne ont apporté leur soutien.
La section Thaïlande de l'UPF exprime bien sûr sa solidarité à Suchanee Cloitre et demande l'abandon des charges qui pèse contre la journaliste.
Cette affaire illustre la grande difficulté d'exercer librement son activité de journaliste dans un pays classé 136ème sur 180 dans le classement 2019 de liberté de la presse par Reporters Sans Frontières.
UPF-Thaïlande
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Chronique de Pierre Ganz :
Premiers pas du Conseil de déontologie français
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Une anomalie française a pris fin début décembre. Un conseil de presse a enfin vu le jour, la France rejoignant ainsi de très nombreux pays, sur les cinq continents, où existent de telles instances d’autorégulation de la déontologie de l’information.
Les journalistes, éditeurs citoyens qui ont fondé le Conseil de déontologie journalistique et de médiation (CDJM) à Paris le 2 décembre ont défini clairement ses missions : répondre pour avis à des questions sur le respect des règles professionnelles du journalisme, à l’exclusion de toute appréciation sur la ligne et les choix éditoriaux des médias. Les saisines pourront concerner un article, imprimé ou en ligne, ou une production audiovisuelle.
Les fondateurs ont retenu la notion d’acte journalistique pour définir leur champ de compétence. Cela permet d’inclure les productions dont les auteurs n’ont d’autre but que d’informer le public sans être titulaires d’une carte de journaliste, à l’exclusion des propagandistes, des publicitaires, des commerciaux, des faussaires. Bien évidemment, comme de très nombreux conseils de presse, le CDJM ne prononce pas de sanction. Son rôle est d’abord pédagogique vers les professionnels et vers le public : c’est le name and shame des anglo-saxons.
Le CDJM est une association selon la loi française de 1901. Son conseil d’administration, élu par l’assemblée générale, est le cœur du dispositif. Il compte trente membres, et autant de suppléants, répartis en trois collèges : journalistes, éditeurs, public. Le collège journaliste a été le plus délicat à définir, pour tenir compte des différentes organisations de la profession, syndicats (pour l’instant le Syndicat national des journalistes (SNJ) et l’Union syndicale des journalistes CFDT), associations, comme Prenons la une ou Informer n’est pas un délit ou l’UPF, clubs de la presse et personnalités qualifiées.
La création de ce CDJM a été l’occasion de débats très français. L’Alliance de la presse d’Information générale qui regroupe les titres de presse écrite, y est opposée de longue date. Plusieurs Sociétés de journalistes de grands médias ont refusé de s’associer à la démarche. Une des accusations formulées est que le CDJM serait une création du gouvernement, ou au moins inspiré par lui. C’est ignorer que les premières initiatives pour créer en France un conseil de presse datent des années 2000, bien avant l’élection d’Emmanuel Macron. Publications, colloques, rapports et débats publics en attestent depuis 15 ans. Mais certaines déclarations en cours d’année ont brouillé la compréhension du projet, comme la menace d’un « conseil de l’ordre »
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doté de pouvoir de sanction formulée inconsidérément par un secrétaire d’état ou la demande d’un « tribunal des médias » avancée par un homme politique.
D’autres ont avancé une spécificité française pour écarter les exemples existant, notamment belges, suisses ou canadiens, pour ne parler que de pays occidentaux francophones. « Nous rendons déjà compte devant la justice », disent-ils. La loi de 1881 qui fonde la liberté de la presse en France permet en effet de sanctionner entre autres les délits d’injure et de diffamation. Mais, comme l’a fait observer le directeur du quotidien Libération, Laurent Joffrin, « il existe, dans l’interstice des lois, une zone grise où les erreurs de la presse peuvent se glisser, volontairement ou non ».
C’est dans cet espace qu’interviendra le CDJM. Son rôle sera exclusivement de répondre aux questions du public sur le respect de la déontologie du journalisme. Il n’aura pas, comme cela peut exister ailleurs, la tentation de jouer sur des compétences multiples pour tenter d’imposer une pensée unique sous couvert d’éthique professionnelle.
Le CDJM ne comprend aucun représentant des pouvoirs publics et, rappelons le car c’est essentiel, s’interdit de porter un jugement sur la ligne éditoriale des rédactions. Il ne dira pas qui est journaliste, c’est une commission indépendante paritaire journaliste/éditeurs qui délivre les cartes de presse en France depuis 85 ans.
Il ne dira pas ce que doit être la formation des journalistes : l’accès à la profession est libre en France, et les écoles agréées le sont par une structure indépendante, également paritaire journalistes/éditeurs. Il ne régulera pas l’audiovisuel sur le plan technique, économique, commercial ou juridique : cela relève de l’Etat qui a délégué cette mission a une instance administrative dont les membres sont nommés par les pouvoirs politiques.
Le CDJM doit encore faire ses preuves, et d’abord auprès du public. 24 % seulement des Français font confiance aux journalistes. Le CDJM peut être un des outils d’une reconquête. Il lui reste à trouver des financements pérennes - en limitant le poids des subventions publiques – et à achever sa mise en place. Les grèves provoquées par le projet de réforme des retraites ont en effet empêché en décembre la tenue d’une première réunion du conseil d’administration, dont les membres ne sont pas tous parisiens. Elle aura lieu en janvier, désignera un bureau et un président ou une présidente. Le CDJM pourra alors commencer à instruire, pour avis, les saisines de particuliers sur le respect de la déontologie journalistique.
Pierre Ganz
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Chronique de Jean-Claude Allanic :
Censément sensé
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Les mots ont un sens que les journalistes sont censés connaître. Mais avouons que, dans la pratique, il n'est pas toujours facile d'éviter les pièges de la langue française. Par exemple, avoir un copain, un grand copain, un petit copain, voire un ami de trente ans sont des expressions à ne pas prendre forcément au pied de la lettre. Chacun sait qu'un petit copain prend généralement plus de place dans la vie (et dans le lit) de quelqu'un qu'un grand copain. Et, dans les sociétés occidentales, quand on vous présente: "mon ami(e)", faut-il comprendre un(e) simple ami(e) ou sa compagne ou son compagnon de tous les jours ? Quant aux amis de trente ans, méfiance !
Respecter le sens exact des mots est primordial dans notre métier. L'épisode franco-français des grèves de décembre dernier contre la réforme des retraites est un cas d'école. Dans un pays qui a offert le mot "gréviculture" à la communauté linguistique française, comment parler d'une situation conflictuelle qui divise l'opinion de la manière la plus "sensé" possible ? Ainsi, était-il légitime, de la part de la direction de France Télévisions, de demander aux rédactions d'éviter un vocabulaire trop connoté (selon elle) comme "colère", grève générale", "grève historique" et "prise d'otages" ?
En l'occurrence, le "bon sens" cher à Descartes est de circonstance. Les grévistes sont-ils en "colère" ? Evidemment. Pouvait-on parler de "grève générale" ? Non puisque le secteur privé est resté à l'écart et non parce que le taux de grévistes dans la fonction publique est resté "objectivement" très modeste sauf à la RATP et à la SNCF. Une grève "historique"? L'Histoire le dira, plus tard, quand on saura quand et comment cela se sera terminé.
Quant au cliché des citoyens pris "en otages" par les grévistes, il est doublement malvenu. D'abord parce qu'il joue sur une confusion entre les faits et les commentaires; et surtout, parce qu'il y a trop d'otages assassinés de par le monde pour se permettre de jouer sur le sens des mots.
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Toujours à propos des mouvements de protestations, on entend depuis quelque temps parler de "tractages" organisés par des militants. On les imagine juchés sur des tracteurs "tractant" on ne sait quels objets symboliques de leur mécontentement.
On aura compris que même si certains ont tendance à monter sur leurs grands chevaux, il ne s'agit que de distributions de tracts. Ne nous laissons donc pas entraîner dans le piège des clichés, des effets de manche et des mots qui deviennent subitement à la mode le temps d'une actualité.
Pour revenir à l'épisode des grèves qui "impactent" (verbe très en vogue) la France, on imagine la perplexité des habitués des cafés du Commerce entendant, à la radio et à la télévision, les journalistes s'interrogeant doctement sur la nature "systémique" ou "paramétrique" de la réforme des retraites et sur le premier ministre qui se refuse "à toute procrastination". C'est pourtant tellement bon, certains jours de "procrastiner" en attendant des jours meilleurs !
Pour terminer sur un note plus "rigolote", les Français ont pu découvrir dans le "Journal du Dimanche" - en attendant leurs trains et leurs métros - un sondage sur les expressions et les métaphores (avec un seul h contrairement à la coquille de ma dernière chronique) les plus utilisées par les journalistes. En tête, la "cerise sur le gâteau" suivie du "vent en poupe", puis de "à la loupe" et "d'une source proche du dossier". Personnellement, j'aime bien aussi "la langue de bois" chère aux politiques et "le même son de cloche" avec son discret sous-entendu persifleur.
Que ceci ne nous empêche pas, chères consœurs et chers confrères, de faire preuve de "résilience" (à utiliser sans modération) face aux aléas de la vie journalistique et, avant tout, aux adversités et entraves à la liberté d'informer.
Que 2020 soit une année bénéfique et heureuse pour chacune et chacun d'entre vous.
jcallanic@gmail.com
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Discours haineux sur le numérique :
Ottawa prêt à sanctionner
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En s’inspirant des actions menées par l’Union européenne, le Canada compte lutter contre les discours haineux en mettant en place une nouvelle législation visant les médias sociaux.
Cette mesure fait partie des prochaines tâches du nouveau ministre du Patrimoine canadien, Steven Guilbeault. Elle pourrait prendre la forme d’une loi ou de règlements, précise-t-il.
Aucun échéancier n’est cependant avancé pour le moment.
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Disparition de France 4 et France Ô
Fin des émissions le 9 août
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Le compte à rebours est lancé : les chaînes publiques France 4 et France Ô, diffusées sur la TNT, devraient cesser d’émettre le 9 août, a indiqué vendredi 3 janvier leur maison mère France Télévisions, confirmant une information du Monde. La fermeture des chaînes à l'horizon 2020 avait été annoncée en juin 2018 par la ministre de la Culture de l’époque, Françoise Nyssen, au nom d’une accélération des investissements dans le numérique de France Télévisions.
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Revue de presse numérique
Google met fin au service payant
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Depuis 2012, avec Play Magazine, il était possible de récupérer une version disponible d’un magazine, à condition d’y être abonné initialement. Il était également possible de s’abonner à ce service via Google Actualités et ainsi, il devenait possible de lire des PDF d’articles de journaux, directement sur le support de son choix. Ce service est sur le point de disparaître comme le dévoile Android Police. Il faudra désormais se contenter des articles de Google Actualités, disponibles depuis quelques mois en deux langues différentes.
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