La cérémonie de la 8e édition du Festival international de la liberté d’expression et de presse (FILEP) s’est ouverte mercredi 25 septembre 2019 à Ouagadougou. L’Union de la presse francophone y était représentée par son président Madiambal Diagne. Pendant quatre jours (du 25 au 28 septembre), les spécialistes de l’information ont débattu du thème « Des plumes, des micros et des caméras pour une Afrique libre et unie ».
Le lancement officiel de la 8e édition du Festival international de la liberté d’expression et de presse (FILEP) a connu la présence de personnalités issues de la classe politique, d’hommes et de femmes des médias publics et privés, d’organisations de la société civile burkinabè et d’ailleurs. Pour Alassane B. Sakandé, qui préside pour la deuxième fois ce biennal, c’est la confirmation d’un lien désormais sacré entre son institution et le FILEP. Car cet évènement est devenu, au fil des éditions, l’un des grands espaces panafricains de réflexion et de propositions sur la contribution des médias à la construction d’une Afrique de liberté, de progrès et de démocratie, mais aussi de fraternité entre les peuples. Le parlement burkinabè, par la voix de son président, a réaffirmé sa fierté d’être associé à ce rendez-vous des femmes et hommes de médias ainsi que des défenseurs de la liberté d’expression et de presse. Dans son discours, il a donc magnifié le travail des journalistes qui risquent leur vie chaque jour pour transmettre l’information.
Mais au-delà de cette reconnaissance, c’était aussi l’occasion pour Alassane Sakandé de revenir sur l’adoption du nouveau code pénal qui a fait couler beaucoup d’encre. Et de rappeler l’existence de dispositions constitutionnelles comme la pétition, dont les frondeurs du nouveau code pénal peuvent user. Se prononçant sur le thème retenu cette année, Alassane B. Sakandé a fait savoir qu’en choisissant, au cours de cette édition, d’évaluer la contribution des médias à la construction de l’unité africaine, le FILEP confirme son caractère panafricain et l’attachement des femmes et des hommes de médias du continent à une intégration des peuples, transcendant les frontières héritées de la colonisation. « Par le choix de ce thème, ajoute-t-il, le FILEP interpelle sur l’impérative nécessité de relancer et de parachever ce noble combat des élites politiques et intellectuelles qui ont porté et conduit victorieusement les luttes pour les indépendances ».
Le FILEP, un véritable espace public interafricain de dialogue
Le président du comité d’organisation du FILEP, Boureima Ouédraogo, s’est, lui aussi, penché sur l’importance de ce festival. Selon lui, le FILEP est plus qu’un festival ; c’est une tribune par excellence de revue critique des avancées démocratiques, des progrès économiques mais aussi d’interpellation sur les limites des politiques publiques, les entraves internes et externes au développement et les enjeux géostratégiques auxquels sont confrontés les Etats africains. « C’est un véritable espace public interafricain de dialogue et de valorisation des bonnes pratiques et de co-construction d’une vision partagée et de l’avenir du continent et de ses peuples », a laissé entendre le président du comité d’organisation, précisant qu’en choisissant de réfléchir sur la contribution des médias à l’unité africaine, le FILEP voudrait relancer un vieux combat : « celui d’inciter les nouvelles élites à reprendre le flambeau et à parachever l’œuvre des devanciers. Et dans cette bataille, dit-il, l’information est devenue l’un des enjeux de taille. Le défi majeur des médias africains est d’apporter surtout des alternatives aux clichés que les médias étrangers au continent font consommer allègrement à nos concitoyens ». Il a souhaité que de ces réflexions sortent des propositions et des pistes d’action à même de faire renaître l’espoir d’une Afrique unie, libre et conséquente.
La cérémonie d’ouverture du FILEP 2019 a été aussi marquée par l’hommage rendu au journaliste béninois, Maurice Chabi, décédé en avril dernier. Pour celui qui a été choisi pour cet hommage, El hadj Mahamane H. Cissé, ancien président de l’UPF-Mali, l’homme était reconnu pour ses combats émérites et sans calcul pour la liberté de la presse. « Maurice est une figure emblématique de la presse béninoise », a-t-il indiqué. Yvette Zongo Lefaso.net