Les activités marquant la 24ème édition de la semaine de la langue Française et de la Francophonie ont démarré samedi 16 mars à Nouakchott où l’Association Mauritanienne de la Francophonie (AMF) a organisé à la Chambre de commerce, d’industrie et d’agriculture de Mauritanie à Nouakchott une importante cérémonie, en présence de l’ambassadeur de France et plusieurs personnalités.
Dans un mot prononcé pour l’occasion, le Président de l’association Mauritanienne pour la Francophonie, M. Ahmed Ould Hamza, a souligné que « le thème de la semaine de la Francophonie en 2019 est l’écrit : sa signification, ses différentes formes, sa symbolique et la place qu’il occupe dans la vie de l’Homme dont l’écriture a changé l’existence il y a des millénaires et continue à la changer ».
Pour sa part, l’ambassadeur de France en Mauritanie, SEM. Robert Mouillé, a souligné l’importance de la langue Française dans le rapprochement des peuples dans la mesure où elle se présente comme une langue de réflexion intellectuelle et de travail, mettant l’accent sur l’intérêt que représente, dans cette optique, les échanges culturels entre la Mauritanie et la France.
Les activités de cette semaine dédiée à la Francophonie se sont poursuivi durant une semaine.
Conférence-débat de la section UPF
C’est ainsi que lundi 18 mars, c'était au tour de la section Mauritanienne de l’UPF (Union Internationale de la Presse Francophone) d’entrer en lice avec l’organisation d’une conférence sur le thème : « Médias et environnement en Mauritanie et en Afrique », conférence organisée dans les locaux du Musée National et animée par Bakari Guèye, vice-Président de ladite section.
Cette conférence a été officiellement ouverte par un mot du Conseiller du Ministre de la culture, de l’Artisanat et des Relations avec le Parlement, Mr Mouhamed Mahmoud Ould Aboul Maali qui a souligné l’importance de la presse francophone en Mauritanie.
Lui succédant, Mme Maria Ladji Traoré, Présidente de la section Mauritanienne de l’UPF après avoir remercié les partenaires et le public a affirmé que, l'UPF-Mauritanie « a tenu à lancer le débat sur l’environnement qui est une grande question d’actualité dans le monde et pour la Francophonie en particulier. »
Pour Mme Traoré, en choisissant ce thème la section UPF « fait d’une pierre deux coups : mettre en avant l’environnement qui est une question de l’heure et faire la restitution des résultats du colloque de Ben Guérir sur « Médias, Environnement et Développement Durable auquel l'UPF-Mauritanie avait pris une part active avec trois panélistes et plusieurs participants. »
Mr Guèye a précisé que les questions environnementales sont aujourd’hui au centre de toutes les préoccupations au niveau mondial, soulignant qu’il est passé le temps où l’environnement n’était qu’une question subsidiaire, un phénomène de mode destiné à amuser la galerie. "Aujourd’hui, tout le monde ou presque est conscient des graves problèmes que constitue la destruction de la couche d’ozone, l’effet de serre, la fonte des glaciers au niveau polaire, avec toutes les conséquences qu’induit le réchauffement de la terre", a-t-il déclaré.
Les défis environnementaux
Compte tenu de l’ampleur des enjeux et l’étendue des problèmes environnementaux, la Mauritanie, a décidé d’agir et tenter de limiter les dommages. De la sorte, elle a ratifié la quasi-totalité des conventions internationales, adopté un code de l’environnement, repris les OMD dans son Cadre stratégique de lutte contre la pauvreté. La mise sur pied d’une SNDD (Stratégie Nationale du Développement Durable) qui était calée sur l’horizon 2015 intégrant dans les politiques publiques les différents principes visant la durabilité de l’environnement.
Toutefois, "il ne faut pas se perdre de vue, que la politique environnementale mauritanienne est encore en gestation et les actions menées sont confrontées à certaines limites. Ainsi, beaucoup de défis restent à relever dans ce domaine pour asseoir un développement durable", insistent les intervenants à la conférence de l'UPF.
Les médias Africains doivent-ils prendre position face aux défis environnementaux ?
A cette question, le conférencier répond par l’affirmative. "Les médias ont un rôle très important à jouer. D’abord, elles doivent jouer un rôle d’information. Nous sommes dans un monde qui évolue à une vitesse grand V. De la révolution industrielle à la mondialisation, le visage de notre planète a été mis à rude épreuve et ce visage devient de plus en plus méconnaissable.", souligne-t-il.
Malgré l’ampleur des menaces suscitées par les changements climatiques et malgré le chaos mondial en vue, la presse en général n’accorde pas encore, selon lui, la place qu’il faut aux questions environnementales. "Au moment où notre avenir sur la planète est sérieusement hypothéqué, on se demande pourquoi et comment on peut rester si indifférent ?", insiste le conférencier.
Et d'appeler les médias africains, en particulier, à "orienter leurs projecteurs sur la problématique, oh combien préoccupante, de la détérioration accélérée de l'environnement et de la nécessité d’inciter les populations à adopter des comportements responsables, allant dans le sens d’une préservation de l’écosystème et de la mise sur orbite d’un développement durable".
Le message est par ailleurs destinés aux responsables des médias africains, qui selon lui, "doivent prendre les devants et s’orienter vers une couverture plus régulière et mieux élaborée des questions liées à l’environnement, susciter l’engouement et motiver les journalistes qui traitent ces questions, qui méritent une place de choix dans les colonnes de leurs journaux, sur les antennes et les écrans de leurs médias audio-visuels".
B.G