L'Union de la presse francophone – section Maroc a dédié son dernier «Thé-débat » de l’année 2018 à la lutte contre la violence faite aux femmes. Rabéa Naciri, militantes des droits humains et Soumaya Naamane Guessous, sociologue ont croisé leur regard sur la question.
L’Union de la presse francophone (UPF) – section Maroc reprend son cycle de conférences «Thé-débat». À l’occasion de la journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes, célébrée le 25 novembre, l'UPF a tenu une rencontre en présence de la sociologue Soumaya Naamane Guessous et la militante des droits des femmes Rabea Naciri. L’occasion de revenir sur les dispositions de la loi 103-13 sur les violences faites aux femmes et de discuter des différentes formes de violence et se demander pourquoi elle continue à sévir dans notre société. «La violence faite aux femmes révèle tous les dysfonctionnements d’une société, c’est un indicateur qui n’est pourtant pas apprécié à sa juste valeur. La preuve est que cette loi, malgré les mesures qui y ont été introduites, reste très faible. Elle ne définit pas clairement certaines formes de violence, ni les responsabilités des autres intervenants comme la police ou la justice», souligne Rabea Naciri, membre fondatrice de l’Association démocratique des femmes du Maroc (ADFM).
Soumaya Naamane Guessous a également relevé les défaillances de la loi 103-13 tout en indiquant que certaines femmes ne savent pas qu’elles sont violentées et il leur arrive de minimiser la violence dont elles sont victimes. «La violence est acceptée dans la société et on accuse toujours la femme et ce n’est pas cette loi qui changera les choses parce qu’elle ne satisfait pas malgré la mobilisation de la société civile. Peut-être aussi que cette mobilisation n’était pas assez forte pour pouvoir aboutir à une loi plus convaincante et qui protège mieux la femme», note la sociologue. Si elles militent toutes les deux, chacune à sa façon, pour mettre fin à cette violence à l’égard des femmes, Rabea Naciri et Soumaya Naamane Guessous sont conscientes que c’est un phénomène difficile à éradiquer complètement et elles le disent : «Le but est de lutter contre l’impunité des agresseurs».
Source : Le Matin