C'est l'une des études de référence pour comprendre les usages des journalistes sur les réseaux sociaux, prendre du recul sur un média qui n'est plus nouveau, mais qui pourtant laisse songeur le journalisme. Élaborée en 2017 auprès de 1857 journalistes de 6 pays différents (la France, l'Allemagne, la Finlande, les Etats-Unis, le Royaume-Uni et le Canada), l'étude de Cision (en collaboration avec l'Université de Canterbury Christ Church) présente à nouveau les grandes tendances du journalisme et des réseaux sociaux.
Principales données à emporter sur le journalisme et les réseaux sociaux…
1 – L'utilisation des réseaux sociaux s'est totalement généralisée au sein du journalisme avec une moyenne de 96%.
2 – Deux heures, c'est le temps maximal passé sur les réseaux sociaux pour l'ensemble des nationalités étudiées.
3 – La promotion des articles, la veille et l'interaction avec les lecteurs sont les trois principaux usages partagés en premier lieu par les journalistes.
4 – Facebook est cité comme la principale source par les journalistes (loin devant Twitter, LinkedIn ou encore YouTube).
5 – La rapidité au détriment de l'analyse est toujours l'argument critique cité par les journalistes.
6 – Une dépendance en légère baisse vis-à-vis des réseaux sociaux par à 2016 (46% versus 47% en moyenne).
7 – Majoritairement (51% de moyenne), les réseaux sociaux sont considérés comme un indicateur de mesure sur leurs performances.
8 – Pour la moitié des sondés, les fake news sont un grave problème pour l'actualité politique et généraliste (notamment auprès journalistes français).
9 – Les journalistes notent une dépendance moins forte auprès des attachés de presse du fait de leurs usages sur les réseaux sociaux.
10 – Un fort sentiment de satisfaction des journalistes envers les relations presse, publiques (81% en France versus 56% pour l'Allemagne).
11 – Les réseaux sociaux ne sont pas considérés comme un canal de communication, l'email reste maître.
Focus sur quelques insights :
Quand on regarde la plateforme sociale préférée des journalistes, Facebook arrive en tête dans l'ensemble des pays étudiés, la France se différencie d'ailleurs avec un pourcentage inférieur à la moyenne (72% contre 85% de moyenne). Or Facebook est le réseau social le plus pointé du doigt en matière de Fake news, un problème considéré comme grave par une bonne partie des journalistes, et sa capacité à être une bulle filtrante du fait de son algorithme ajustant les publications selon les centres d'intérêt de la personne (et autres éléments).
Concernant les Fake news, il est intéressant de voir que les journalistes de nationalité américaine ne se sentent que peu concernés par le sujet contrairement à d'autres (notamment la France) alors que c'est pendant les élections américaines fin 2016 que la notion a réellement éclaté auprès de l'opinion publique et citée comme préoccupante…
Arnaud Verchère
mar 07, 2018