l’acharnement du pouvoir
Sept (7) journaux indépendants du Niger, réunis a sein du Cadre indépendant de concertation pour la presse (CICP), ont tenu ce 19 mars 2018 une conférence de presse au cours de laquelle ils ont dénoncé l’acharnement du pourvoir du président Mahamadou contre leurs organes de presse.
Dans un communiqué, le CICP a fait savoir que les organes de presse indépendants, le quotidien « l’Enquêteur », le bihebdomadaire « l’Evénement », les hebdomadaires « Le Courrier », « Le Canard en Furie », « Le Monde d’Aujourd’hui » et « l’Eclosion », et le site d’information « Niger Dépêches », sont depuis quelques jours la cible de contrôles généraux fiscaux diligentés par le gouvernement en place.
Selon Soumana Maïga, Directeur de publication du quotidien « l’Enquêteur », les contrôles fiscaux dans des entreprises de presse qui disposent d’un numéro d’identification fiscale sont légaux d’un point de vue de la loi. Toutefois, à l’instar de plusieurs patrons de la presse, il y voit des manœuvres du pouvoir pour sévir contre les journaux très critiques vis-à-vis du régime du président Mahamadou Issoufou aux fins de les empêcher de mettre à nu les pratiques corruptrices qui mettent en cause les dignitaires dudit régime.
Au bout de trois à quatre semaines, ces contrôles sont quasiment terminés, certains organes de la presse écrite, notamment les journaux qui accablent le régime de critiques, ont d’ores et déjà reçu des notifications de la part des services des impôts. « C’est le cas de l’hebdomadaire « Le Courrier » qui a été imposé à près de 10 millions de francs CFA sur la base des suppositions et non pas sur des pièces comptables », a déclaré Ali Soumana, Directeur de publication de l’hebdomadaire « Le Courrier ».
Pour Aksar Moussa, Directeur de publication du bihebdomadaire « L’Evénement », le régime peut continuer à initier des multitudes de contrôles fiscaux et même recourir à bien d’autres menaces, il ne réussira jamais à faire taire les journaux indépendants très déterminés à défendre la liberté de la presse et leurs entreprises autour du Cadre indépendant pour la concertation de la presse.
Il a donc rassuré l’opinion publique nigérienne qu’un certain nombre de journaux travaillent activement avec leurs confrères sur le plan international, autour de nombreux scandales politicofinanciers, tels que l’affaire « Uraniumgate », « Mukourigate », pour ne citer que ces quelques cas.
« L’opinion nationale et internationale saura qui a fait quoi au Niger au gré d’un véritable travail d’investigation qui est en train d’être fait à l’international », a-t-il martelé.
Au cours de la conférence de presse, le CIPC a également fustigé le processus ayant abouti à la désignation des représentants de la presse au sein du prochain Conseil Supérieur de la Communication, principal organe de régulation du secteur des médias au Niger. Un processus qualifié de simulacre car ayant permis de désigner des journalistes acquis à la cause du pouvoir dans des conditions pas très démocratiques, car selon le CICP, l’organe chargé de faire ces désignations n’a pas concerté tous les éditeurs de la presse indépendante.
Le CICP a mis à profit sa conférence de presse pour annoncer les couleurs du prochain Conseil Supérieur de la Communication, qui selon lui, sera au service exclusif du pouvoir et non pour la bonne cause de la régulation du secteur des médias tout entier. Il a, par la même occasion, annoncé à l’opinion nationale et internationale la publication dans les tout prochains jours, de son livre blanc dont le tome 1 sera intitulé « Assassinat programmé de la presse indépendante au Niger ».
Source : News Bénin
mai 02, 2018