La naissance du Mouvement de Protection de la Presse contre les Violences (MPV-MALI) est la manifestation d’un ras-le-bol des journalistes face aux violences et autres actes répressifs de la part des autorités. Le lancement du Mouvement (MPV-MALI) a eu lieu, lundi 4 décembre 2017 à la Maison de la presse de Bamako. L’un des premiers combats de ce Mouvement est de faire la lumière sur l’affaire dite Birama Touré du Sphinx, disparu le 29 janvier 2016. Ainsi, des organisations internationales de protection des journalistes et de défense des droits de l’homme seront bientôt saisies par cette nouvelle association…
Pour le président du MPV-Mali, Boubacar Yalcouyé, l’idée de la mise en place du Mouvement est partie d’un constat : le manque de solidarité au sein de la presse. Cette faiblesse, dit-t-il, expose le journaliste à toute sorte de violences. «Qui ne se rappelle pas des agressions, intimidations, interpellations dont certains journalistes ont été victimes ces dernières années au Mali ? Je veux parler des cas de : Saouti Labass Haïdara, directeur de publication du quotidien indépendant; Birama Fall, directeur de publication du journal Le Prétoire; Alexis Kalambri, directeur de publication du journal Les Echos, Sambi Toure directeur de publication d’Info-Matin, Abrahamane Keïta, directeur de publication, Le Temoin ; BS Diarra, directeur de publication, La Sentinelle ; Ammy Baba Cissé, directeur de publication de Le Figaro du Mali; Salif Diarra, Maliactu.com (presse en ligne), Adama Dramé directeur de publication Le Sphinx; Dramane Aliou Koné, directeur de publication L’indicateur du Renouveau et directeur de la Radio Renouveau FM; Bandiougou Tounkara Diougous, directeur de radio Maliba FM, Mohamed Youssouf Bathily RAS BATH, animateur à la radio Renouveau FM, Boubacar Yalkoué, directeur de publication de Le Pays, le groupe Kayira ; Fredy Mattar, directeur de publication MINDISS ; Ousmane Koné directeur de publication Le Hoggar ; Boukary Daou, directeur de publication Le Républicain et autres », a-t-il déploré .Pour lui, quand un journaliste a des problèmes, il ne bénéficie pas d’une protection de l’ensemble de la profession à part quelques actions isolées, le journaliste est contraint de se battre seul face aux menaces extérieures.
« Deux journalistes de RFI (Claude Verlon et Ghislaine Dupont) disparaissent au nord du Mali. Ils sont retrouvés sans vie. Les enquêtes sont ouvertes mais jusqu’à présent aucune nouvelle. « Au Mali, qu’avons-nous fait de concret pour la cause de ces confrères morts sur le sol malien dans le cadre de leur travail ? Quelques actions et ça s’arrête là sans résultat probant. Quelques temps après, le malheur frappe à la porte des journalistes maliens. Un des nôtres, Birama Touré reporter au journal d’investigation Le Sphinx a disparu, le 29 janvier 2016, dans des circonstances mystérieuses. Cela fait bientôt deux ans, nous n’avons aucune nouvelle de notre confrère. Condamnation, conférence, publication dans des journaux… et l’affaire s’arrête là », a regretté Boubacar Yalcouyé. A ses dires, ce comportement impacte dangereusement l’avenir de la presse au Mali. A l’en croire, la liberté d’expression est précieuse et est bien protégée sous d’autres cieux.
Le premier combat du mouvement
Il fixe d’ores et déjà comme premier combat : ‘’ Rendez-nous Birama’’. Il s’agit d’engager des actions dans le but de retrouver les traces du journaliste Birama Touré disparu dans des conditions obscures depuis le 29 janvier 2016. « C’est le premier combat de notre mouvement. D’autres actions sont prévues dans les semaines à venir. Nous n’accusons personne. Nous croyons à la sincérité de tout un chacun et nous lançons un appel solennel à l’endroit de tous ceux qui ont l’amour de la presse, reconnaissent sa place dans la construction d’une Nation à se joindre à nous afin de retrouver notre confrère disparu, Birama Touré », a conclu le président du MPV-Mali.
Quant au vice-président du Mouvement, Lacine Diawara du journal Option, « cette association n’est contre personne, ni contre des institutions. Mais, elle est contre le mensonge et la corruption ».
En réponse aux questions des journalistes, les responsables du Mouvement ont rassuré que ça ne sera pas un mouvement de trop. Le représentant de la famille fondatrice de Bamako, le directeur de publication du journal Le Républicain, Boukary Daou, le doyen Konaté de l’Ortm et d’autres intervenants ont tous salué l’initiative de la création de ce Mouvement. Selon Boukary Daou, la République a l’obligation de protéger la liberté d’expression. Quant au doyen Konaté de l’Ortm, la force de ce pays, c’est la presse. « La presse est en amont et en aval de toutes les enquêtes. Nous sommes obligés de resserrer les rangs », a-t-il dit. Pour sa part, Cheickna Hamalah Sylla a promis d’accompagner la jeune génération.
Boubacar Yalcouyé est le président de ce Mouvement, Lacine Diawara du journal Option est le vice-président, le Secrétaire administratif est Ammy Baba Cissé du journal Le Figaro, Youssouf Mohamed Bathily dit Ras Bath de la Radio Renouveau FM est le secrétaire chargé de l’information, Boubacar Païtao du journal Aujourd’hui est le secrétaire à l’organisation du Mouvement, Cheickna Hamalah Sylla de L’Aube est le secrétaire au compte et Adama Dramé du Sphinx est le secrétaire aux conflits. Les responsables du Mpv –Mali ont précisé que le Mouvement est ouvert à tous.
Mémé Sanogo
Source : L’Aube