Torturé, séquestré pendant plusieurs heures, forcé de se déshabiller et de s’agenouiller, accusé « d’espionnage » alors qu’il effectuait son travail de journaliste, notre confrère Toufé Maecha, rédacteur en chef du quotidien Masiwa et président de l’UPF-Comores, a été la cible, samedi 30 mars, de vexations, d’intimidations et de violences au sein de la brigade de recherche à la gendarmerie de Moroni.
Le calvaire du journaliste commence vers 13 heures et dure plusieurs. C’est vers 20 heures que les membres de la brigade décident enfin de le relaxer.
Menacé de représailles s’il venait à dévoiler de ce qu’il avait subi, notre confrère a décidé de briser le silence. « Me taire reviendrait à cautionner ce qui s’est passé », nous dit-il.
Les faits sont graves et ne laissent aucun doute sur les dérives autoritaires qui mettent en danger la liberté d’expression dans le pays.
Le lundi 1er avril, les trois journaux indépendants des Comores (Masiwa, La Gazette des Comores et Al-Fajr), ayant tous relaté les faits, ont tout simplement était interdits de paraitre. Plusieurs directeurs de publications ont été convoqués le jour même par le ministre de l’intérieur.
La situation devient intenable pour les journalistes attachés à leur devoir d’informer.
Exprimant sa totale solidarité avec le président de sa section aux Comores, Toufé Maecha, l’Union internationale de la presse francophone condamne avec force les exactions commises à l’encontre des journalistes dans le pays. Elle appelle à une enquête sérieuse sur les faits et interpelle les autorités des Comores sur le respect du droit à l’information et à la liberté d’expression des journalistes.
UPF Internationale,
Paris, le 03 avril 2019