Les journalistes japonais interdits de reportage en Irak et Syrie

sep 02, 2015

Yuichi Sugimoto, un photographe indépendant de 58 ans, qui s'était vu confisquer son passeport par le ministère des affaires étrangères japonais, a reçu un nouveau document jeudi, mais celui-ci lui interdit de se rendre en Syrie et en Irak.
En février, des employés du ministère et la police s'étaient rendus au domicile du reporter à Niigata, au nord du Japon, et avait menacé de l'arrêter, s'il ne leur remettait pas son passeport. Sur son nouveau passeport, Yuichi Sugimoto, vient de découvrir qu'il est écrit que celui-ci est «valide pour tous les pays et régions, à l'exception de la Syrie et de l'Irak». Impossible donc pour le journaliste japonais de se rendre en Syrie, pour faire un reportage sur les camps de réfugiés, comme il en avait l'intention.
«Au vu de mon travail de ces 20 dernières années, je ne peux absolument pas accepter de me voir interdire l'entrée dans ces deux pays et d'y couvrir l'actualité», a déclaré le journaliste à la presse japonaise, avant d'ajouter qu'il persisterait dans sa requête, afin d'obtenir un passeport normal, comme tout citoyen. Yuichi Sugimoto s'est notamment rendu en ex-Yougoslavie, Afghanistan, Palestine, Irak et Syrie pour couvrir les conflits qui y faisaient rage.
L'État islamique a assassiné deux Japonais

«Nous devons respecter la liberté des citoyens, et c'est le premier devoir de l'État, mais il a aussi pour rôle essentiel de garantir leur sécurité», avait justifié le porte-parole de l'exécutif, Yoshihide Suga, lors d'une conférence de presse en février. Il avait également expliqué que cette décision de confiscation était légale, puisqu'une loi permet aux autorités de retenir le passeport de tout individu dont les projets de voyage mettraient la vie ou les biens en danger.
Sugimoto avait pourtant fait savoir qu'il n'avait pas l'intention d'entrer dans les territoires contrôlés par l'État Islamique, où deux de ses compatriotes ont trouvé la mort en janvier dernier. La disparition de Kenji Goto et Haruna Yukawa, assassinés par les djihadistes à une semaine d'intervalle, a profondément choqué le Japon.

Source : Le Figaro