Le 28 avril, les autorités du Bénin ont fermé l’accès aux réseaux sociaux dans le contexte des élections parlementaires qui se déroulent en l’absence de partis d’opposition. Pour François Patuel, chercheur sur l’Afrique de l’Ouest à Amnesty International, « la décision de fermer l’accès à Internet et aux réseaux sociaux le jour du scrutin est une violation directe du droit à la liberté d’expression ». « Dans la pratique, cela réduit au silence les défenseurs des droits humains, les journalistes et les blogueurs qui observent ces élections parlementaires contestées, sans candidats de l’opposition », souligne-t-il. Le 26 avril, Amnesty International avait déjà mis en garde en déclarant que la vague d’arrestations arbitraires visant des militants politiques et des journalistes et la répression des manifestations pacifiques avaient atteint un niveau alarmant au Bénin en amont des élections. Depuis le début de l’année, au moins cinq coupures d’Internet ont été recensées en Afrique subsaharienne, à savoir au Tchad, en République démocratique du Congo (RDC), au Gabon, au Mali et au Zimbabwe. Les fermetures d’Internet constituent une violation flagrante du droit à la liberté d’expression protégé au titre de l’article 19 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques (PIDCP) et de l’article 9 de la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples, traités auxquels le Bénin est partie. En 2016, la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples a adopté la résolution sur le droit à la liberté d’information et d’expression sur Internet en Afrique, dans laquelle elle faisait part de ses préoccupations quant à « la pratique émergente des États parties consistant à interrompre ou limiter l’accès aux services de télécommunication comme l’Internet, les médias sociaux et les services de messagerie, particulièrement en période électorale ». Amnesty International, #KeepItOnCoalition et d’autres organisations ont adressé une lettre ouverte aux autorités béninoises afin de leur demander de rétablir l’accès à Internet. « Nous demandons aux autorités du Bénin de lever immédiatement toutes les restrictions globales sur l’accès à Internet et aux réseaux sociaux afin de permettre aux citoyens d’exprimer librement leurs opinions et d’aborder toutes les questions en lien avec les élections », déclare François Patuel. Source : Amnesty international
mai 27, 2019