Soudan : les journalistes dénoncent les violations des libertés de presse et d’expression par les militaires au pouvoir

nov 18, 2021

La liberté de la presse est soumise à une pression croissante au Soudan depuis la prise du pouvoir par les militaires. Plusieurs journalistes ont été arrêtés et le harcèlement des responsables de média s'est intensifié.

Des centaines de journalistes se sont rassemblés, mardi 16 novembre, à Khartoum, la capitale soudanaise, pour dénoncer la recrudescence des violations des libertés de presse et d’expression depuis le coup d'Etat militaire perpétré fin octobre. Ils appellent les autorités à respecter les libertés de la presse et à libérer plusieurs rédacteurs et reporters qu'ils détiennent.

Les journalistes ont également adressé une lettre de plainte à l'envoyé spécial des Nations unies au Soudan pour demander le rétablissement des libertés et l'arrêt des violences contre les manifestations. 

Le groupe de défense des médias du pays dit avoir recensé des cas de recours excessif à la force contre des reporters et des organes de presse. « Les violations se multiplient depuis le coup d'Etat. Deux journalistes ont été blessés pendant leur reportage, l'un d'eux par des balles en caoutchouc. Plus de cinq ont été arrêtés et d'autres convoqués par les services de sécurité ou se sont vus refuser l'accès à certains secteurs ou points chauds », a déclaré Majid Mohamed Ali, un des organisateurs du rassemblement. 

Les manifestants ont également dénoncé le blackout dans lequel ils se trouvent depuis une vingtaine de jours en ce qui concerne l’Internet. Pour eux, cette coupure d’Internet est un moyen stratégique de paralyser les médias du pays et les journalistes « qui sont censés documenter les crimes en cours contre le peuple soudanais ».

Mohammed Sayeed, un journaliste manifestant, déclare que la coupure des services Internet « montre que le nouveau système ne valorise pas la presse ». « L'Internet est l'un des droits fondamentaux pour l'accès à l'information. Il est devenu notre stylo d'écriture, et le gouvernement s'attaque maintenant à ce stylo », a-t-il ajouté.

Agence Ecofin