FRANCE : 30% DES JOURNALISTES CRAIGNENT UNE PRÉCARISATION DE LA PROFESSION
L’agence Comfluence et le Press Club de France ont dévoilé une étude réalisée auprès de journalistes sur les conséquences de la crise sanitaire sur la pratique et l’avenir du métier. La nouvelle donne liée à l’épidémie est perçue diversement par les répondants. Un certain pessimisme ressort des réponses, avec un tiers de journalistes qui ressentent une baisse de motivation ou d’inspiration et 30% qui craignent une précarisation de la profession. Ils sont aussi 2 sur 3 à regretter la place trop importante occupée par la crise sanitaire au détriment d’autres thématiques. La crise sanitaire a forcé les journalistes à s’adapter à de nouvelles conditions de travail : 44% pratiquent le télétravail à temps plein, 30% mélangent distanciel et présentiel. Cette réalité a pu compliquer leur quotidien professionnel, par exemple : 58% des sondés estiment que la réalisation de reportage est devenue plus difficile ; 37% jugent avoir moins de temps pour l’élaboration et la production d’articles.
Une majorité estime cependant que l’organisation liée aux contraintes Covid n’a pas d’impact majeur dans leurs relations avec les sources et interlocuteurs extérieurs ou dans la coordination entre journalistes. Les rédactions ont souffert de la crise Covid aux yeux des principaux intéressés : 16% des journalistes interrogés ont constaté une baisse des effectifs, et 11% une baisse d’audience ; 35% déclarent ressentir moins de motivation et/ou d’inspiration. Au global, 1 journaliste sur 2 se dit pessimiste au sujet des conséquences durables de la crise sanitaire sur leur quotidien, soit parce que la période Covid-19 a accéléré négativement la mutation des médias (32%) ou parce qu’elle a modifié le regard des Français sur les journalistes (19%). 30% estiment aussi que le journalisme va être de plus en plus précaire. Seul 1 journaliste sur 5 considère que la crise aurait amélioré le regard des Français sur leur profession, en permettant aux médias de jouer un rôle de vigie face aux fake news.
La place écrasante prise par le Covid-19 au détriment d’autres thématiques est dénoncée par 65% des journalistes interrogés. Certains jugent aussi avec sévérité la communication des organismes publics, vue comme étant « trop alarmiste », propice à « semer la panique ». Néanmoins, une nouvelle perception du rôle des attachés de presse semble émerger : 63% estiment que les attachés de presse ont su viser juste, en proposant des sujets adaptés ; 46% des journalistes interrogés attendent désormais des attachés de presse qu’ils facilitent et fluidifient leurs demandes. 28% attendent des attachés de presse qu’ils ciblent plus leurs messages. « La crise sanitaire semble offrir les bases d’une relation renforcée entre journalistes et attachés de presse, ces derniers ayant su montrer leur utilité au moment où tout changeait. Gage aux attachés de presse de savoir mieux saisir ces attentes », ont indiqué Jérôme Ripoull, directeur associé de Comfluence, et Olivier de Lagarde, président du Press Club.
CBNwes