Algérie : Nouveau rassemblement de solidarité avec le journaliste Khaled Drareni

nov 03, 2020

Plusieurs personnes ont manifesté, hier à Alger, afin d’exiger la libération du journaliste indépendant Khaled Drareni, en dépit de la décision de la direction de la maison de la presse Tahar Djaout de «filtrer» l’entrée de cet édifice public.

Pour la seconde semaine consécutive, des avocats, des militants politiques et des défenseurs des droits de l’homme ont été interdits d’y accéder. Même des journalistes n’ont pas pu y entrer, alors que des policiers ont été déployés à l’extérieur du lieu du rassemblement.

Les manifestants arboraient des masques anti-Covid-19 à l’effigie de Khaled Drareni, devenu un symbole du combat pour la liberté de la presse. A l’instar des précédentes manifestations, une banderole a été déployée. «Le journalisme n’est pas un crime.

Liberté pour Khaled Drareni», est-il inscrit sur cette banderole noire avec, en fond, le visage souriant du fondateur du site d’information Casbah Tribune. Les manifestants ont scandé, pour la onzième semaine consécutive, les slogans habituels : «Libérez sahafa, libérez sahafa !» (Libérez la presse), «Khaled Drareni sahafi hor  (Khaled Drareni est un journaliste libre), «Sahafa horra, adala moustakilla  (Presse libre, justice indépendante).

Ils ont aussi réclamé la libération des détenus d’opinion. Détenu depuis le 29 mars au centre pénitentiaire de Koléa (Tipasa), Khaled Drareni avait été interpellé alors qu’il couvrait une manifestation du hirak à Alger.

Il a été condamné en appel le 15 septembre à deux ans de prison ferme pour «incitation à attroupement non armé» et «atteinte à l’unité nationale» par la cour d’Alger. Un verdict d’une sévérité sans précédent qui a provoqué une onde de choc dans le pays.

Lors de son procès en première instance, au cours duquel il est apparu très amaigri, Khaled Drareni avait déjà rejeté ces accusations.

Il a assuré n’avoir fait que son «travail en tant que journaliste indépendant» et exercé «son droit d’informer». Depuis sa condamnation, une grande campagne de soutien à l’international a vu le jour.

Dernier exemple en date, le portrait du fondateur du site d’information Casbah Tribune orne, depuis jeudi dernier, la façade de la chaîne francophone TV5 Monde, qui demande à nouveau la libération de son correspondant en Algérie.

El Watan